Lech Walesa

Lech Walesa

Lech Wałęsa

Lech Wałęsa
5e Président de la République de Pologne
(2e de la Troisième République)
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Lech Wałęsa en août 2007

Actuellement en fonction
Mandat
22 décembre 1990 - 22 décembre 1995
Depuis le 22 décembre 1990
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Élu(e) le 9 décembre 1990
Parti politique Solidarność
Premier(s) ministre(s) Tadeusz Mazowiecki
Jan Krzysztof Bielecki
Jan Olszewski
Waldemar Pawlak
Hanna Suchocka
Józef Oleksy
Prédécesseur Wojciech Jaruzelski
Ryszard Kaczorowski (en exil)
Successeur Aleksander Kwaśniewski
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Autres fonctions
1er Président de Solidarność
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1980 - 12 décembre 1990
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Successeur Marian Krzaklewski

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Biographie
Nom de naissance {{{nom naissance}}}
Naissance 29 septembre 1943
Popowo, République populaire de Pologne
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Nature du décès {{{nature}}}
Nationalité Pologne Polonaise
Conjoint(s) Danuta Mirosława Gołoś
Enfant(s)
Diplômé
Profession Électricien
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Résidence(s)
Religion Catholique romaine
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Présidents de la Pologne
Prix Nobel de la paix de 1983

Lech Wałęsa écouter /'lɛx va'wɛ̃ŋsa/, (né à Popowo, Couïavie-Poméranie, le 29 septembre 1943) était un électricien, avant de devenir la figure emblématique d'une Pologne libérée et un homme politique grâce à Solidarność, dont il a été le président.

Sommaire

Création de Solidarność

Sa carrière politique a débuté par son activité de dirigeant du syndicat Solidarność (Solidarité), premier syndicat autonome dans la zone d'influence soviétique. Il est co-fondateur de ce syndicat avec Anna Walentynowicz. Ce syndicat est né du licenciement d'Anna Walentynowicz des chantiers navals de Gdańsk ; sous son impulsion et avec Wałęsa, ce syndicat a rapidement fédéré les ouvriers, dénonçant sans trêve la dictature. De nombreuses grèves ont alors éclaté en 1980, en particulier à Gdańsk.

Lech Wałęsa, ainsi que les membres à l'origine de Solidarność, ont été arrêtés à plusieurs reprises par les autorités du Parti ouvrier unifié polonais pendant l'état de guerre au début des années 1980. En novembre 1982 Wałęsa est libéré et rétabli aux chantiers navals de Gdańsk. Bien que placé sous surveillance, il a réussi à maintenir le contact avec les dirigeants de solidarité dans le métro. Bien que la loi martiale ait été levée en juillet 1983, nombre de restrictions ont été maintenues dans le code civil. En octobre 1983 , il reçoit le Prix Nobel de la Paix, mais il ne peut se rendre à la cérémonie car sous surveillance policière. C'est sa femme qui fera le déplacement et lira un discours sur les problèmes rencontrés en Pologne [1].

L'homme modéré de Solidarność

En 1980, suite à la grève du chantier Lénine où il travaille, Lech Wałęsa obtient une augmentation de 1500 zlotys pour ses collègues, mais il n'a rien demandé pour les ouvriers des chantiers de réparation de Gdynia ni pour les sous-traitants. Il interrompt la grève et demande aux ouvriers de retourner travailler. Anna Walentynowicz, ne comprenant pas qu'il ne profite pas de l'occasion exceptionnelle qui est offerte d'étendre les revendications à tous les employés du bassin de Gdańsk, demande alors aux 500 des 16 000 ouvriers restés pour l'écouter de continuer une grève de solidarité pour les ouvriers des autres chantiers. Le lendemain, 18 août 1980, les ouvriers du chantier Lénine décident de poursuivre la grève interrompue par Wałęsa. 10 des 13 millions de travailleurs polonais suivront. Solidarność est né.

Le dynamisme du mouvement l'a emporté. Wałęsa, qui a fini par se rallier à l'avis des autres membres dirigeants de Solidarność, va participer aux négociations de la "Table ronde" face au vice-premier ministre Mieczysław Jagielski (cet épisode est retranscrit dans le film de Wajda "l'Homme de fer"). Le 31 août 1980, il signe les Accords de Gdańsk qui comprennent 21 revendications dont des augmentations salariales, la semaine de travail de 5 jours, le droit de grève, l'autorisation de création de syndicats indépendants et la reconnaissance du syndicat Solidarność. Il est probable que son attitude modérée ait favorisé des compromis qui n'auraient pas été possibles avec ses camarades beaucoup plus radicaux. Les accords obtenus lors de la "Table ronde" ont abouti à une réforme en douceur de la constitution et permis d'éviter des milliers de morts dans le processus de réforme des institutions. Il devient par la suite l'un des principaux interlocuteurs du général Wojciech Jaruzelski .

Des intellectuels comme Bronisław Geremek l'ont rejoint dès son origine et lui ont permis d'avoir une ambition et une carrure nationale. Ce mouvement se revendique pacifique, est basé sur la non-violence, symbole fort des années Wałęsa. Proche de l'Église Catholique, Wałęsa s'efforcera de limiter le mouvement social en Pologne : "L'Église nous conseille d'être toujours modérés, d'être conscients, de trouver un compromis... C'est nous qui modérons les gens. C'est grâce à nous qu'on ne tire pas sur le pouvoir, si le pouvoir n'a pas encore été rejeté... Sans nous il y aurait déjà la révolte populaire. Et c'est d'ailleurs un pouvoir conscient des dimensions de la crise économique qui a permis peut-être la création de Solidarność en sachant que nous jouerions un rôle d'amortisseur raisonnable qui protégera même le pouvoir et le Parti contre la colère populaire" (Wałęsa lors d'une réunion de Solidarność).

Wałęsa Président

Il a été élu président de la République lors des élections libres de 1990. Il a permis la transition vers une véritable démocratie en Pologne. Fervent catholique, il a été particulièrement défendu par son compatriote, le pape Jean-Paul II.

Il a perdu l'élection présidentielle en 1995 face à Aleksander Kwaśniewski (ex-communiste). De nombreux électeurs polonais lui reprochaient en effet son trop grand conservatisme moral, l'importante place de l'Église catholique dans la vie politique et surtout la mise en place de politiques économiques de rigueur, jugées néolibérales et contraires à son programme de campagne. En 2000, il s'est présenté à nouveau mais n'a recueilli que moins d'1% des voix : dans un État démocratique, face à de nombreux candidats rompus aux stratégies politiques et de plus, habiles orateurs, ses seuls talents de syndicaliste ouvrier de Gdansk ne suffisaient plus.

Lech Kaczynski et son frère jumeau avaient été ses collaborateurs lors de son accession à la tête de l'État en 1990. Il s'est ensuite brouillé avec eux, et a commis l'erreur, comme beaucoup, d'écarter de son entourage toutes les personnes qui ne lui faisaient pas stricte allégeance.

Retraite politique

Suite à sa défaite aux élections de 2000, il a annoncé son retrait du monde de la politique. Il jouit encore à l'heure actuelle d'un grand prestige dans son pays natal. Très nombreux sont ceux qui le considèrent, aux côtés de Jean-Paul II, comme le libérateur de la Pologne du joug communiste. Son rôle a aussi été déterminant dans la chute du « Rideau de fer ». En 2005, lors du concert de Jean Michel Jarre, Lech Wałęsa est apparu et a fait un discours qui a touché les Polonais et surtout les ouvriers de Gdańsk.

En août 2006, suite aux révélations sur l'enrôlement dans la Waffen-SS du Prix Nobel de littérature Günter Grass, il a demandé à l'écrivain allemand de rendre le titre de citoyen d'honneur de la ville de Gdansk[2]

  • "Je ne me sens pas bien dans cette compagnie [de Grass]". "Je ne sais si on ne pourrait pas envisager de lui retirer le titre. Si l'on avait su qu'il était dans la SS, il n'aurait pas reçu cette distinction. Le mieux serait qu'il y renonce de lui-même" - Lech Walesa. Toutefois, après avoir rencontré et discuté avec cet écrivain, Walesa est revenu sur sa demande.

Il a cessé d'être membre du syndicat Solidarność à compter du 1er janvier 2006 mais continue à représenter officiellement ou officieusement la Pologne et l'UE lors de cérémonies (mort de Boris Eltsine) ou d'évènements politiques (crise ukrainienne).

À l'occasion des élections européennes de 2009, Walesa s'est exprimé lors de la Convention de souverainiste Libertas[3], tout en précisant qu'il soutenait le parti du Premier ministre Donald Tusk (Centre-droit pro-européen).

Afin de célébrer les 20 ans de la chute du Mur de Berlin, le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) invita Lech Walesa à son Université d'été [4]

Controverse sur sa collaboration avec la SB

L'ouverture des archives nationales, détenues par l'Institut de la mémoire nationale, permit de découvrir qu'entre 1970 et 1976, un ouvrier des chantiers navals de Gdańsk - "l'Agent Bolek" - avait été payé 2 000 zlotys par mois pour dénoncer ses camarades syndicalistes. D'autres documents confirment l'existence de négociations entre Solidarność et la police secrète.

En 2000, à la veille de l'élection présidentielle polonaise, on accuse Lech Wałęsa d'avoir été cet agent et que c'est sous la pression des services spéciaux communistes (Służba Bezpieczeństwa, littéralement : service de sécurité) qu'il aurait tenté de convaincre les ouvriers d'arrêter la grève. Lech Walesa reconnait alors avoir signé « un papier » lors de l'une de ses interpellations mais nie avoir collaboré. Finalement, la justice polonaise le disculpe en se fondant sur un document fourni par les services spéciaux (UOP) attestant que la SB avait fabriqué en 1983 de fausses preuves pour compromettre la candidature de Wałęsa au Prix Nobel de la paix.

En 2005, les frères Kaczynski, ennemis jurés de Lech Walesa, dès leur arrivée au pouvoir, lancent une très importante campagne de « décommunisation ». Le président Lech Kaczynski et son frère jumeau le premier ministre Jaroslaw Kaczynski accusent alors Lech Walesa d'avoir trahi leurs idéaux en pactisant avec les communistes et d'avoir été « le garant des intérêts de la pire frange de la nomenklatura » lors de la chute de la dictature, jusqu'à prendre personnellement la défense du général Jaruzelski, mis en accusation pour avoir imposé la loi martiale en 1981. Lech Walesa réplique en traitant les deux frères de « crétins complexés, médiocres et envieux » lui faisant « pitié ».

En juin 2008, la même accusation revient dans un livre très controversé La SB face à Lech Walesa[5][6][7] paru en Pologne. Ses auteurs, les historiens S. Cenckiewicz et P. Gontarczyk, ont écrit à partir d'archives de la SB stockées à l'Institut national de la mémoire (IPN, institut chargé d'enquêter sur les crimes nazis et communistes en Pologne) ; le problème étant que les archives des services de sécurité des pays communistes sont réputées sujettes à caution du fait de la fabrication récurrente par ces services de faux documents utilisés à l'encontre de leurs citoyens[8]. À la télévision polonaise, Wałęsa répondit aux historiens par cette question restée sans réponse : pourquoi, en 1980, un régime qui avait cherché à le discréditer par tous les moyens n'a-t-il pas publié des documents l'incriminant alors que sa propre police secrète les possédait depuis 1970 ?[9] La presse et les historiens de tous bords ne cessent de s'empoigner sur ce sujet qui reste en suspens[10].

En septembre 2008, dans le documentaire allemand « Dans l'ombre de Lech Wałęsa »[11], Andrzej Gwiazda, co-fondeur de Solidarność déclare : « Même si Wałęsa était un agent des services secrets, il ne pouvait pas faire grand chose. Mais si on l'en avait accusé au début de la grève, celle-ci aurait été compromise. [...] Les gens le savaient. Tout le monde était au courant. Et ils applaudissaient. ». Dans ce documentaire, la syndicaliste, Anna Walentynowicz, raconte qu'après le soulèvement de 1970 les services secrets avaient fait pression sur Walesa et l'avaient menacé. À l'époque, père de 4 enfants, il avait pris peur et avait promis de collaborer à la condition que cela ne nuise à personne. Elle infirme l'histoire selon laquelle, au plus fort de la grève à Gdańsk, Lech Wałęsa put pénétrer dans le chantier naval barricadé en escaladant son mur mais qu'il y fut conduit par voie de mer par un bateau de la marine polonaise. Filmée face à la portion du mur qui sert de monument, elle déclare : « Wałęsa a été conduit au chantier naval par un bateau de la marine. Il devait organiser une grève pour me défendre mais il n'a rien fait. Il était parti en bateau à Gdynia. Une fois la grève commencée, il put arriver en bateau. Aujourd'hui, pour jouer les héros, il raconte qu'il a escaladé le mur des chantiers. C'est un mensonge. C'est un bateau de la marine qui devrait se trouver ici à la place de ce mur [elle désigne le mur-monument]. Les gens âgés le savent et en rient mais personne ne fait rien pour rétablir la vérité. Les jeunes passent devant, lisent l'inscription et croient que c'est vrai car ce qui est écrit est forcément vrai. Mais ce mur n'est qu'un mensonge" ».

L'affaire ébranle les élites intellectuelles et politiques de la Pologne. Lech Walesa parle de faux et certains lui apportent leur soutien en dénonçant une « campagne de dénigrement ». La vice-présidente de l'IPN s'est désolidarisée de son président[12].

Œuvre

Un chemin d'espoir, Fayard, 1987 (autobiographie)

Annexes

Notes et références

  1. Lech Wałęsa "Les chemins de la démocratie", éditions Plon
  2. Walesa demande à Grass de rendre un titre de citoyen d'honneur
  3. « Walesa the surprise guest at Libertas convention », The Irish Times, 2 mai 2009
  4. [1]Article sur le site officiel du MEDEF
  5. Tempête en Pologne autour d'un livre accusant Walesa d'avoir été un agent communiste
  6. Le temps reprend l'article de Courrier International aujourd'hui seulement accessible aux abonnés : Pologne. Lech Walesa, agent ou héros ?
  7. Kaczyński – Wałęsa : le combat continu
  8. Les archives de l’appareil de sécurité de la République populaire de Pologne en tant que source. De Andrzej Paczkowski
  9. Lech Walesa a-t-il été un agent communiste ?
  10. Quel intérêt politique derrière la réouverture de ce dossier ?
  11. "Dans l'ombre de Lech Wałęsa" de Sylke Rene Meyer. Allemagne, 2002, 58 mn. WDR. Diffusé sur Arte le 26/09/2008
  12. Walesa accusé d'avoir collaboré avec la police communiste, Le Figaro du jeudi 19 juin 2008, page 7

Articles connexes

Liens et documents externes


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