- Justin Germain Casimir de Selves
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Justin Germain Casimir de Selves, né le 19 juillet 1848 à Toulouse, mort le 12 janvier 1934 au 105 quai d’Orsay, dans le 7e arrondissement de Paris, âgé de 86 ans, était un homme politique français, protestant. Fils de Jacques, Joseph, Gustave de Selves, entreposeur à la Manufacture des tabacs au magasin de Damazan, et de Marie, Elisa, Zoé de Saulces de Freycinet.
Sommaire
Biographie
- A fait ses études à Montauban et à Agen (son père habitait Aiguillon, Lot-et-Garonne, ou il était contrôleur des tabacs)
- Docteur en droit.
- Il venait à peine de terminer ses études d'avocat lorsque éclata la Guerre franco-prussienne de 1870 :
- Lieutenant dans la deuxième armée de la Loire au 21e corps d'armée Commandée par le Général Jaurès, dans la 3e Division d'Infanterie du Général de Villeneuve et du général Guillon, à la 1re Brigade du Lieutenant-Colonel Stephani, comme lieutenant dans le 1er Bataillon du 78e régiment de mobiles (Vendée, Lot-et-Garonne, Gironde).
- Nommé capitaine (en décembre 1870) après les combats de Chartres du 21 octobre 1870.
- Il fut ensuite secrétaire de son oncle Charles Louis de Saulces de Freycinet (frère de sa mère, né à Foix le 14 novembre 1828, mort à Paris le 14 mai 1923, sénateur de la Seine 1876-1920, Président du conseil 1880, 1882, 1886, 1890, 1891, membre de l'académie française, il joua un rôle important dans la carrière de Justin Germain Casimir de Selves) qui était dèlégué du Gouvernement de la Défense nationale envoyée à Tours pour coordonner l'action en province sous les ordres d'Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, accompagné par Alexandre Glais-Bizoin et l'amiral Fourichon. Il était appelé à la direction des services administratifs au ministère de la guerre, oû son oncle Charles de Freycinet était délégué, à Tours.
- En janvier 1871, devant l'avance des armées allemandes, il suit le Gouvernement de la Défense nationale qui se replie à Bordeaux et fut chargé, dans cette ville, de la direction de la sous-intendance, comprenant Toulouse, Montauban et Aurillac (1870-1871).
- Après la Guerre franco-prussienne de 1870, Justin de Selves, qui est docteur en droit à la Faculté de Toulouse, se fit inscrire au barreau de Montauban de 1871 à 1880. Il occupa bientôt, dans ce chef-lieu, une des premières place et devint, tout jeune encore, bâtonnier de l’ordre des avocats (1878-1880).
- Conseiller municipal de Montauban de 1878 à 1880.
- Préfet de Tarn-et-Garonne du 6 mars 1880 à 1882.
- Préfet de Meurthe-et-Moselle par décret du le 25 avril 1885, installé le 1er mai 1885.
- Préfet de la Gironde par décret du 8 septembre 1885 au 21 janvier 1890 en remplacement de Eugène Schnerb, nommé préfet de Meurthe-et-Moselle. Installé le 23 septembre 1885.
Remplacé à la préfecture de la Gironde par suite de sa nomination, le 21 janvier 1890, aux fonctions de directeur général des Postes & Télégraphes. « Je vous quitte, non sans un réel chagrin, profondément affectionné à votre département, aux grands intérêts qu'il représente, à sa population toujours bienveillante à mon égard. « De loin, je dirigerai avec joie mes regards vers cette terre de Gironde qui fut, avec tant de grâce, hospitalière pour moi et où je laisse des amis qui me sont chers. « Dans les fonctions qu'il va remplir, plus d'une fois votre ancien préfet songera à vous et évoquera : « Ce souci de bien faire ; « Ce désir de faire aimer la République qui l'animèrent parmi vous. » (Adieux de M. Justin de Selves, préfet de la Gironde dans R.A.A. de la Gironde, 1890, n° 2.)
- Directeur général des Postes & Télégraphes du 21 janvier 1890 à 1896. En cette qualité, Justin de Selves, peu de temps après son installation, présida la Conférence internationale qui se tint à Paris du 1er mai au 15 juin 1890. En 1891, il représentait la France au Congrès postal universel de Vienne, ou il présida la commission des colis postaux, valeurs déclarées, livrets d’identité etc.
- Préfet du département de la Seine, nommé par le cabinet Jules Méline, par décret du 23 mai 1896 jusqu'en juin 1911 en remplacement d'Eugène Poubelle et nommé préfet honoraire et admis à la retraite par décret du 13 juillet 1911.
- En 1897, il fonda la Commission du Vieux Paris,instituée par arrêté du 18 décembre 1897, dont il fut Président, et créa les collections du Petit Palais.
- Le 6 juillet 1902, inauguration du monument Rouget de L'Isle à Choisy-le-Roi.
- Président d'honneur de la Confrérie artistique des écoliers de Paris en 1903.
- Président du jury du Concours musical de la Ville de Paris en 1904.
- Inaugure l'École Horticole de Plessis-Piquet et la route reliant le Plessis à Robinson, le 14 juin 1909[1]
- De 1910 à 1920 il devint Membre de l'Institut de France ou en tant qu'académicien libre, il siégea à l'Académie des beaux-arts, section de musique, au fauteuil n° 9.
- Sénateur de Tarn-et-Garonne du 3 janvier 1909 à 1927, pendant lequel il fit le rapport pour la probation de la convention de Madrid sur le Maroc en 1913. Il représente le canton de Verdun-sur-Garonne au conseil général de 1912 à 1924 ; réélu le 11 janvier 1920 jusqu’à 1927. Fin de mandat le 8 janvier 1927, battu aux élections sénatoriales du 9 janvier 1927.
- Il occupa ensuite plusieurs fonction au sein du gouvernement de la République sous la présidence d'Armand Fallières :
- Ministre des Affaires étrangères, 130 rue de l'Université (Paris) dans le cabinet de Joseph Caillaux (à ce poste : successeur de Jean Cruppi et prédécesseur de Raymond Poincaré), du 27 janvier 1911 au 9 janvier 1912 date de sa démission. Lors du coup d'Agadir (1er juillet 1911), il se montra favorable à un raidissement face à l'Allemagne mais son président du conseil, attaché au contraire à la détente des rapports franco-allemands, négocia par-dessus la tête du ministre avec le conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris et confident de Guillaume II d'Allemagne. Mi-juillet, Joseph Caillaux avait interdit aux chefs d'état-major de se rendre aux convocations du ministre des affaires étrangères[2]. Son gouvernement démissionna après l'affaire du chemin de fer Cameroun-Congo.[passage problématique]
- Conseiller général du Tarn-et-Garonne, Canton de Verdun-sur-Garonne du 23 juin 1912 à 1924.
- Membre des commissions de l'armée à la Chambre des députés et au Sénat en 1913.
- Secrétaire de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts du département de Tarn-et-Garonne en 1914[3].
- Membre d'honneur du Saint-Hubert-Club de France, 21 rue de Clichy à Paris, de 1914 à 1927.
- Président de la Commission des affaires étrangères du Sénat (de 1917 au 15 février 1921), invita la Haute Assemblée, le 11 octobre 1919, à ratifier le traité de Versailles, qui « constituait l'affirmation d'une morale internationale nouvelle et permettait toutes les espérances pour l'avenir, à condition de faire preuve de vigilance », (Bibliothèque du sénat 18 juillet 1984).
- Membre du comité de patronage de la Société des Amis des Missions, fondée le 20 décembre 1923.
- Président du Comité national d'initiative pour le rapatriement des Arméniens dans le territoire de la République arménienne en 1924. Le bureau de ce Comité est composé comme suit : président, M. Justin Germain Casimir de Selves ; vice-présidents, M. Georges Leygues et Mgr Baudrillard ; secrétaires, MM. Maurice Ordinaire et Soulier ; trésorier, M. Charpentier.
- Ministre de l'intérieur dans le deuxième cabinet cabinet Raymond Poincaré (29 mars - 14 juin 1924) et dans le cabinet Frédéric François-Marsal (9-13 juin 1924). A ce poste, successeur de Maurice Maunoury et prédécesseur de Camille Chautemps).
- Élu 3 fois président du Sénat, sous la Troisième République, du 19 juin 1924 au 14 janvier 1927, en 1927 réélu président du Sénat par 167 voix contre 116 et M. Jean Bienvenu-Martin. Il fit aboutir le projet du métropolitain de Paris. A ce poste : successeur de Gaston Doumergue et prédécesseur de Paul Doumer.
- Membre de Union républicaine en 1927.
- Administrateur du Crédit foncier de France de 1928 à 1931.
- Membre du conseil de l'Ordre de la Légion d'Honneur au 1er janvier 1932.
- Vice-Président, en 1932 - 1933 de L'idée française à l'étranger, siège : 3 rue Marivaux, Paris. But : Faire de la propagande française dans les pays étrangers, mais en se servant de la langue du pays.
- Élu par l'Institut de France au collège des conservateurs du Domaine de Chantilly, dont le Musée Condé entre 1933 et 1934 ou il fut remplacé en avril 1934 par le général Édouard de Castelnau.
Divers
- Marié le 31 décembre 1872 à Montauban (82) avec Gabrielle Félicie Camille Garrisson, fille du sénateur du Tarn-et-Garonne Gustave Garrisson, (née le 15 décembre 1852 à Montauban (82) et décédée avant lui), d'où deux enfants nés également à Montauban (82), Gustave Lucien Gaston de Selves le 20 septembre 1874 et Jean Louis Elie de Selves le 21 octobre 1878.
- Il est le neveu de Charles Louis de Saulces de Freycinet, ministre de la guerre et homme politique français.
- Par testament du 26 septembre 1927 chez Maître Yvon Ferré à Montauban, après la mort de son petit-fils, il légua son domaine de Loubéjac à Sarlat-la-Canéda, à l'hôpital avec usufruit à son seul fils Gustave Fulcran Germain de Selves.
- Il figure sur un portrait assis de trois-quart, exposé Musée d’Histoire de France à Versailles (78), huile sur toile de 120 x 126 cm, peint par Ferdinand Humbert (1842 - 1936), en 1926. Don de son fils André Humbert, en 1934, (n° d'inventaire MV 6173, bibliographie : Constans 1980, n° 2514)
- La seconde plus petite avenue de Paris, l’avenue de Selves dans le 8e arrondissement, porte son nom. D'une longueur de 110 mètres, l'avenue donne sur les Champs-Élysées.
- La rue Justin de Selves à Montauban, porte son nom.
- Possédait trois résidences : Paris : 105 quai d’Orsay, Montauban : 96 rue Lacapelle, et Sarlat (Dordogne).
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur le 31 décembre 1881
- Officier de la Légion d'honneur le 29 décembre 1886
- Commandeur de la Légion d'honneur le 12 juillet 1890
- Grand officier de la Légion d'honneur le 18 janvier 1899
- Grand-croix de la Légion d'honneur le 26 janvier 1906.
et dignitaire de plusieurs ordres étrangers dont le grand-cordon de l'Ordre de Sainte-Anne par le tsar Nicolas II de Russie en 1896.
Écrits, publications
- Avant-propos à "La Politique allemande" par le Prince Bernhard von Bülow, traduit de l'allemand par Maurice Herbette.
- Notice sur la vie et les travaux de M. Anatole Gruyer Paris, 1910.
Sources et bibliographie
- La Grande Encyclopédie dite de Berthelot, 1885-1902, t. 29, p. 951-952.
- Borel d'Hauterive, Annuaire de la noblesse de France, 1899, p. 254-256.
- Institut de France, Le Second Siècle 1895-1995, liste des académiciens, t. II, grand in-4° de 782 pages.
- A.N., F1 B1 523 (dossier de Selves) ; fonds de la Légion d'honneur (dossier de Selves).
- A.D. Gironde, 2 M 29
- A.D. Haute-Garonne, état civil.
- FERET, Biographie, p. 570.
- JOLLY (Jean), Dictionnaire des Parlementaires, t. VIII, p. 2889 et 2890.
- Annuaire de Tarn-et-Garonne.
- Base Léonore, Cote LH/2499/6 : http://www.culture.gouv.fr/documentation/leonore/NOMS/nom_00.htm
- Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57127371.image.hl.r=SELVES.f9.langFR http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k627973z.hl.r=SELVES.f5.langFR
Notes et références
- Journal: La Patrie du 14 juin 1909.
- Mes Mémoires, Joseph Caillaux, 1943, tome 2, p.168
- [1] sur Gallica (consulté le 29 juin 2011)
Chronologies
Précédé par Justin Germain Casimir de Selves Suivi par Gaston Doumergue Président du Sénat 1924 - 1927 Paul Doumer Jean Cruppi Ministre français des Affaires étrangères
1911-1912Raymond Poincaré Catégories :- Ministre de la Troisième République
- Ministre français des Affaires étrangères
- Ministre français de l'Intérieur
- Président du Sénat français
- Ancien sénateur de la Seine
- Préfet de l'Oise
- Préfet de Meurthe-et-Moselle
- Préfet de la Gironde
- Académie des beaux-arts (France)
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Récipiendaire de l'ordre de Sainte-Anne
- Naissance en 1848
- Naissance à Toulouse
- Décès en 1934
- Préfet de la Seine
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