Jurassic Park

Jurassic Park
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne le film de Steven Spielberg. Pour les autres significations, voir Jurassic Park (homonymie).

Jurassic Park

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Titre québécois Le Parc jurassique
Réalisation Steven Spielberg
Scénario David Koepp
Malia Scotch Marmo
Michael Crichton
Acteurs principaux Sam Neill
Laura Dern
Jeff Goldblum
Richard Attenborough
Joseph Mazzello
Ariana Richards
Martin Ferrero
Bob Peck
Samuel L. Jackson
Wayne Knight
Sociétés de production Universal Pictures
Amblin Entertainment
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film d'aventure
Sortie 1993
Durée 127 minutes[1]

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Jurassic Park, ou Le Parc jurassique au Québec, est un film de science-fiction réalisé en 1993 par Steven Spielberg, adaptation du roman du même nom écrit par Michael Crichton en 1990 et qui connut un franc succès[2]. Le film se déroule sur une île fictive au large du Costa Rica, Isla Nublar, où des scientifiques ont créé un parc d'attractions avec de vrais dinosaures clonés à partir d'ADN. John Hammond (Richard Attenborough), PDG et concepteur du parc, invite un groupe de scientifiques, joué par Sam Neill, Jeff Goldblum, Laura Dern et un avocat (joué par Martin Ferrero), à visiter le parc pour obtenir l'agrément scientifique et juridique à l'ouverture au public afin d'en faire un parc d'attraction touristique. Cependant un sabotage de l'ingénieur en informatique du parc, qui a volé des embryons pour les revendre sur le marché noir, permet aux dinosaures de s'échapper des enclos électrifiés. L'avocat, les trois scientifiques et les quelques techniciens présents doivent alors tenter de leur survivre. L'affaire est rendue particulièrement sensible et passablement compliquée par la présence de deux jeunes enfants fragiles, les deux petits-enfants du PDG, homme très imprudent qui a voulu les faire venir en vacances dans ce parc de façon prématurée alors que sa sécurité n'avait encore jamais été éprouvée.

Le développement du film a commencé avant même que le livre soit publié. Michael Crichton a été engagé pour contribuer au script qui contient une grande partie de son histoire. Steven Spielberg a choisi les studios de Stan Winston pour la confection des animatroniques et a travaillé avec Industrial Light & Magic pour développer les images de synthèse des dinosaures.

La sortie du premier film s’est accompagnée d’un véritable travail de préparation à long terme pour intéresser le public - et surtout les enfants - aux dinosaures, puisque Steven Spielberg a produit un dessin animé long métrage en 1988, le Petit dinosaure et la vallée des merveilles ainsi que plusieurs documentaires pour la télévision. Cette démarche commerciale originale s’est de plus accompagnée de nombreux produits dérivés, montrés explicitement dans le film (puisqu'il s’agit des produits dérivés du parc d’attraction). À sa sortie, le film a rapporté plus de 914 millions de dollars, devenant le film le mieux reçu jusque-là, et est aujourd'hui le seizième plus gros succès du box-office ; il a ainsi inspiré significativement une nouvelle forme de films utilisant principalement les images de synthèse pour les effets spéciaux.

Jurassic Park a été le premier film de la franchise Jurassic Park, suivi par le Monde perdu : Jurassic Park en 1997 (adapté du roman éponyme de Michael Crichton) et par Jurassic Park III en 2001. Après la disparition de Stan Winston et de Michael Crichton, les producteurs ont arrêté la série. En 2010, Joe Johnston a affirmé être prêt à réaliser une quatrième suite qui serait le début d'une nouvelle trilogie[3].

Sommaire

Présentation générale

Synopsis

John Conrad Hammond, le PDG de la puissante compagnie InGen, parvient à donner vie à des dinosaures grâce au clonage et décide de les utiliser dans le cadre d’un parc d'attractions qu’il compte ouvrir sur une île. Avant l'ouverture, il fait visiter le parc à un groupe d'experts pour obtenir leur aval. Pendant la visite, une tempête éclate et un informaticien corrompu par une entreprise rivale en profite pour couper les systèmes de sécurité afin de voler des embryons de dinosaures. En l'absence de tout système de sécurité pendant plusieurs heures les sauriens sont alors livrés à eux-mêmes.

Résumé détaillé

John Hammond, le PDG de l'entreprise InGen, prépare un parc d'attractions sur une île qu'il possède au large du Costa Rica, Isla Nublar. Suite à un incident causant la mort d'un employé, conduisant la famille de ce dernier à intenter des poursuites, John Hammond est pressé par ses actionnaires d'amener une équipe d'experts avant l'ouverture du parc afin de s'assurer de la sécurité des lieux. Hammond invite donc sur son île les docteurs Alan Grant et Ellie Sattler, paléontologues renommés, le mathématicien spécialisé dans la théorie du chaos Ian Malcolm, ainsi que l'avocat représentant de ses actionnaires, Donald Gennaro.

Le personnel du parc utilise des Jeep Wrangler
Les visiteurs voyagent dans des Ford Explorer

Dans le parc, le groupe apprend qu'InGen a réussi à faire réapparaître les dinosaures en répliquant le matériel génétique trouvé dans un moustique, fossilisé dans un morceau d'ambre dominicain, qui avait ingéré le sang de différents dinosaures voilà plusieurs millions d'années. L'ADN de ces échantillons a été mélangé avec celui d'une grenouille pour combler les lacunes génétiques : durant ce processus, en contrôlant la température d'incubation, on obtient des dinosaures tous femelles, ceci afin de pouvoir contrôler la population. Hammond et ses invités partent ensuite visiter le parc. L'équipe voit notamment l'enclos des vélociraptors, responsable du mystérieux incident au début du film.

Malcolm et Sattler s'inquiètent de ce parc qui joue avec les règles de la nature, Grant reste neutre, seul Gennaro semble ravi en imaginant la rentabilité qu'apportera Jurassic Park. Ils rencontrent les petits-enfants de Hammond, les jeunes Alex et Tim Murphy, et tous partent en véhicule faire le tour du parc. Pendant ce temps, une tempête tropicale frappe l'île et la plupart des employés d'InGen partent, exceptés Hammond, le garde-chasse Robert Muldoon, l'ingénieur en chef Ray Arnold, et le programmeur en chef Dennis Nedry.

Payé par Biosyn, une entreprise concurrente, Nedry saisit l'occasion pour désactiver le système de sécurité du parc pour pouvoir voler des embryons de dinosaures et les ramener à un intermédiaire sur les quais. Ainsi libéré, le tyrannosaure enfonce la clôture électrique délimitant son enclos, désormais inoffensive, surprenant le convoi des visiteurs. Le dinosaure tue Gennaro et blesse Malcolm. Alex et Tim doivent leur vie sauve à l'aide de Grant. Ellie et Muldoon se rendent sur les lieux et portent secours à Malcolm, mais ils se retrouvent pris en chasse par le Tyrannosaure, se retrouvant séparés de Grant et des enfants, et ne réussissent à le semer de justesse qu'après une intense course-poursuite. De son côté, pris dans la tempête, Nedry a un accident de voiture avant d'atteindre le bateau et se fait tuer par un dilophosaure. Grant, Tim, et Alex passent la nuit dans un arbre et, au matin, alors qu'ils marchent vers un endroit sûr, ils découvrent des coquilles d'œufs cassés ce qui prouve que les dinosaures peuvent, malgré tout, se reproduire. Grant se rend compte alors que l'ADN de grenouille en est responsable, car plusieurs espèces d'amphibiens sont connues pour changer spontanément de sexe dans un environnement sans partenaire.

Arnold tente de pirater l'ordinateur de Nedry pour réactiver le courant mais échoue ; il n'a alors d'autre choix que de redémarrer le système entièrement, ce qui nécessite de pousser les disjoncteurs manuellement depuis une remise. Sans nouvelles d'Arnold, Ellie et Muldoon suivent le même chemin vers les disjoncteurs et découvrent que les raptors se sont échappés. Muldoon demande à Ellie d'aller dans la remise pour remettre le courant tandis qu'il s'occupe des raptors qui les ont pris en chasse. Muldoon se fait tuer mais Ellie parvient à remettre le courant et à leur échapper alors qu'elle découvre horrifiée les restes d'Arnold dans la remise. Après avoir réussi à quitter la remise, elle retrouve Grant. Les enfants, laissés seuls dans le bâtiment principal, sont attaqués par deux raptors. Ils réussissent à enfermer l'un d'entre eux dans une chambre froide, mais doivent fuir devant le deuxième. Dans leur fuite, ils retrouvent Grant et Ellie. Le groupe se réfugie dans la salle de contrôle du parc et arrive à rétablir in-extremis les systèmes de sécurité et de téléphonie. Pendant que John, prévenu, appelle les secours, le raptor arrive à détruire la fenêtre de la salle de contrôle, forçant le groupe à fuir. Dans l'entrée principale, alors qu'ils sont cernés par les raptors, le groupe est sauvé de justesse par le Tyrannosaure Rex, qui attaque les raptors. Rejoignant John et Malcolm, le groupe fuit en Jeep vers les hélicoptères de secours. Lorsque le groupe quitte l'île, Grant admire un groupe de pélicans volant au raz de l'eau.

Fiche technique

Budget de production estimé : 63 000 000 USD
Budget publicitaire estimé : 68 000 000 USD[6]
  • Dates de sortie[7] :
Drapeau des États-Unis États-Unis : 9 juin 1993 (avant-première)
Drapeau des États-Unis États-Unis : 11 juin 1993
Drapeau de France France : 20 octobre 1993

Distribution

Rôles principaux

  • Sam Neill (VF : Hervé Bellon) : Pr Alan Grant, un paléontologue qui n'a pas l'air d'apprécier grand chose. Il n'aime pas les enfants ni les machines, grimper aux arbres lui fait horreur et le professeur Malcolm qui essaye de draguer Ellie l'insupporte. Pourtant, il saura faire preuve de bravoure et d'un grand courage pour protéger les petits-enfants de Hammond au péril de sa vie.

Neill était dès le départ le choix de Spielberg pour ce rôle, mais il n'était pas disponible. Spielberg rencontra ensuite Richard Dreyfuss et Kurt Russell, dont les services étaient trop chers, et William Hurt qui refusa le rôle[8]. Spielberg repoussa le tournage d'un mois pour que Neill puisse jouer le personnage. Pour mieux s'imprégner du rôle, Neill rencontra le paléontologue Jack Horner[9].

Pour son rôle, Dern a également rencontré Horner et a visité le muséum d'histoire naturelle de Los Angeles[9].

Spielberg a tout de suite choisi Goldblum pour ce rôle[9]. Grand amateur de dinosaures[10], Goldblum a rencontré James Gleick et Ivar Ekeland pour discuter de la théorie du chaos afin de préparer son rôle[11].

  • Richard Attenborough (VF : Jean-Pierre Delage) : John Hammond, PDG d'InGen et concepteur du Jurassic Park.

Attenborough n'avait pas joué dans un film en tant qu'acteur depuis La Guerre des Otages d'Otto Preminger en 1979[12].

Rôles secondaires

  • Ariana Richards (VF : Alexandra Garijo) : Alexis "Lex" Murphy, petite-fille de Hammond, végétarienne et douée en informatique.
  • Joseph Mazzello (VF : Alexis Tomassian) : Timothy "Tim" Murphy, petit-fils de Hammond et frère cadet de Lex. Passionné de dinosaures, il a lu le livre d'Alan Grant.
  • Wayne Knight (VF : Patrick Préjean) : Dennis Nedry, le responsable informatique du parc, renfrogné et corrompu. En échange d'1,5 million de dollars, Lewis Dodgson, un agent de la compagnie Biosyn, l'a chargé de voler un embryon cryogénisé de chaque espèce de dinosaure créé. Il est le responsable de toutes les fuites de dinosaures et donc de la catastrophe de Jurassic Park.
  • Samuel L. Jackson (VF : Mario Santini) : Ray Arnold, l'ingénieur en chef du parc.
  • Martin Ferrero (VF : Gilbert Levy) : Donald Gennaro, un avocat invité dans le parc pour représenter les actionnaires de Hammond.
  • Bob Peck (VF : Gérard Rinaldi): Robert Muldoon, le garde-chasse du parc. Il est préoccupé par l'intelligence des raptors. Muldoon est avant tout un chasseur. Il est d'ailleurs issu du parc de Hammond situé au Kenya.
  • B. D. Wong (VF : Daniel Lafourcade) : Dr Henry Wu, le généticien en chef du parc, responsable de la garance du sexe femelle de tous les dinosaures et de la déficience en lysine. Il quitte l'île durant la tempête.
  • Cameron Thor (VF : Vincent Violette) : Lewis Dodgson, le directeur de la compagnie rivale Biosyn dans le roman. Il n'apparaît dans le film que pour donner à Nedry un conteneur cryogénique destiné à stocker les futurs embryons volés avant que celui-ci se rende à Jurassic Park.
  • Miguel Sandoval : Juanito Rostagno
  • Gerald R. Molen (VF : Jean-Claude Sachot) : Dr Harding qui a un rôle très réduit comparé au livre. Il porte le même nom que Sarah Harding dans le Monde Perdu mais aucun lien ne les rapproche dans le film.

Caméos

Producteur

Au départ, Michael Crichton avait conçu un scénario sur un garçon qui recréait un dinosaure ; il laisse ensuite de côté sa fascination pour les dinosaures et le clonage jusqu'à ce qu'il se mettre à écrire son roman le Parc jurassique (Jurassic Park)[13]. Spielberg découvre le roman en octobre 1989 tandis que lui et Crichton sont en train de discuter d'un scénario qui devait ensuite devenir la série télévisée Urgences. Avant la publication du livre (en 1990), Crichton demande une redevance non-négociable d'1,5 million de dollars en plus d'un pourcentage conséquent sur les bénéfices. Warner Bros et Tim Burton, Columbia Tristar et Richard Donner, et 20th Century Fox et Joe Dante se proposent pour acquérir les droits, mais c'est Universal qui les obtient finalement en mai 1990 pour Spielberg[14].

Universal Pictures a obtenu les droits de la franchise.

Universal ajoute 500 000 dollars à la somme de Crichton pour qu'il adapte son propre roman[15], lequel est achevé au moment où Spielberg réalise Hook. Crichton note que, comme son livre est assez long, son script ne porte que sur 10 à 20 % de son contenu : des scènes ont été supprimées pour des raisons pratiques et budgétaires[16]. Simultanément, Spielberg engage Stan Winston pour créer les dinosaures animatroniques, Phil Tippett pour créer les dinosaures en go motion pour les plans généraux, et Michael Lantieri et Dennis Muren pour superviser respectivement les on-set effects et la composition digitale. Le paléontologiste Jack Horner a supervisé les designs, pour satisfaire le désir de Spielberg de représenter les dinosaures comme des animaux plutôt que des monstres. Par exemple, Horner a rejeté d'emblée la langue entrant et sortant à la manière d'un serpent qu'avaient les raptors dans les premiers animatiques de Tipett[17], soulignant que les dinosaures ne pouvaient faire cela.

Après avoir terminé Hook, Spielberg veut tourner la Liste de Schindler. Sid Sheinberg, président de MCA, donne son feu vert à une condition : que Spielberg tourne Jurassic Park d'abord. Début octobre 1991, Malia Scotch Marmo réécrit le script en entier pendant une période de cinq mois, fusionnant Ian Malcolm avec Alan Grant[18]. Le département de Winston crée des modèles très détaillés des dinosaures, avant de recouvrir les mécanismes par des peaux en latex[17]. Tippett crée des animatiques en stop-motion pour les scènes principales, mais, malgré les essais de go-motion, Spielberg trouve toujours les résultats finaux insatisfaisants pour les passages du film en action live[17]. Les animateurs Mark Dippe et Steve Williams vont de l'avant en créant un cycle de marche pour le squelette du T. rex par ordinateur et on les encourage à en faire plus[19]. Quand Spielberg et Tippett virent un animatique d'un T. rex chassant un troupeau de Gallimimus, Spielberg déclara « You're out of a job », ce à quoi Tipett répliqua « Don't you mean extinct[17]? » Spielberg inclut plus tard l'animatique et son dialogue avec Tipett dans le script[20].

Le scénariste David Koepp rejoignit le projet ensuite, recommençant de nouveau la version de Marmo, et utilisant l'idée de Spielberg d'un dessin animé montré aux visiteurs du parc afin de remplacer la longue exposition du roman de Crichton[21]. Spielberg supprima également l'intrigue parallèle d'un Procompsognathus qui s'échappe vers le continent et attaque des petits enfants, car il trouve cela trop effrayant[22]. Ce passage fut finalement utilisé par Spielberg comme prologue pour la suite du film The Lost World. En termes de caractérisation, Hammond est passé d'homme d'affaire impitoyable à gentil vieil homme ; Spielberg admit qu'il s'identifie à l'obsession d'Hammond pour le showmanship[23]. Il a aussi interverti les personnages de Tim et Lex ; dans le livre, Tim a 11 ans et connaît les ordinateurs, et Lex n'a que sept ou huit ans et fait du sport. Le choix de Spielberg s'explique car il voulait travailler avec Joseph Mazzello, et cela lui permettait également d'introduire les remarques d'adolescente de Lex envers Grant[9]. Koepp changea les relations de Grant avec les enfants, le faisant plus hostile envers eux qu'initialement pour mieux développer le personnage. Koepp saisit également l'occasion pour supprimer une scène principale du livre, où le T. rex chasse Grant et les enfants dans une rivière avant qu'il ne soit calmé par Muldoon, pour des raisons de budget[21].

L'île de Kauai où ont été tournées les scènes extérieures.

Après deux ans et un mois de préproduction, le tournage démarre le 24 août 1992 sur l'île hawaïenne de Kauai[24]. Les trois semaines de prises impliquèrent des extérieurs à différentes heures de la journée[14]. Le 11 septembre, l'ouragan Iniki s'abatti directement sur Kauai, ce qui fit perdre à l'équipe une journée de tournage[25]. La prise prévue de la poursuite des Gallimimus fut déplacée à Oahu[20].

L'équipe retourna sur le continent américain pour tourner les scènes des raptors dans la cuisine au Stage 24 des studios d'Universal Pictures[14]. Des prises furent également tournées au Stage 23 pour les scènes du bâtiment d'alimentation électrique avant de partir au Red Rock Canyon pour les scènes de fouilles archéologiques dans le Montana[26]. L'équipe est ensuite retournée à Universal pour tourner le sauvetage de Tim par Grant, utilisant un support de cinquante pieds et des roues hydrauliques pour que la voiture tombe, et la rencontre avec le Brachiosaurus. Pour le tournage des laboratoires du parc et de la salle de contrôle, l'équipe a emprunté des animations pour les ordinateurs à Silicon Graphics et Apple Inc.[27] L'équipe se déplaça au Stage 16 des studios de Warner Bros. pour enregistrer l'attaque du T. rex sur les véhicules du tour[27]. De retour à Universal, les scènes avec le Dilophosaurus ont été faites au Studio 27. Enfin, le tournage s'est terminé au Stage 12, avec la poursuite des raptors à travers la salle des ordinateurs et le centre des visiteurs[28]. Spielberg reprit le T. rex pour le clou du spectacle, avec cette fin originale où Grant utilise une plate-forme pour manœuvrer un raptor dans le fossile d'une mâchoire de Tyrannosaure[29].

Le travail sur les effets spéciaux se poursuivit sur le film, l'équipe de Tipett ajustant la nouvelle technologie avec les Dinosaur Input Devices : les modèles qui fournissent l'information aux ordinateurs pour leur permettre d'animer les personnages traditionnellement. En plus, ils ont extériorisé les scènes avec les raptors et les Gallimimus. En plus des dinosaures en images de synthèse, ILM inclut aussi des éléments comme les éclaboussures d'eau et un visage digital pour remplacer celui de la doublure d'Ariana Richards[17]. Spielberg surveilla la progression depuis la Pologne[30]. Le compositeur John Williams commença à travailler la musique du film fin février, et elle fut enregistrée un mois plus tard par les chefs d'orchestre John Neufeld et Alexander Courage[31]. L'équipe responsable des effets sonores, supervisée par George Lucas[32], termina son travail fin avril. Jurassic Park fut totalement terminé le 28 mai 1993[31].

Autour du film

Les dinosaures à l'écran

Malgré le titre du film, la plupart des dinosaures visibles à l'écran n'existaient pas avant le Crétacé[33] .

  • Le Tyrannosaurus rex, familièrement raccourci en « T. rex », est la star du film selon Spielberg, et la raison pour laquelle la fin du film a été réécrite par peur de décevoir le public[17]. L'animatronique du T. rex mesure 6 mètres de haut, 12 mètres de long[34] et pèse 5,9 tonnes [27]. Le dinosaure est dépeint avec une vision basée sur le mouvement de son environnement (ce qui n'est pas prouvé par les scientifiques). Le cri du Tyrannosaure a été produit en mélangeant les cris de différents animaux : le bébé éléphant, l'alligator et le tigre. Son souffle est celui d'un évent de baleine[31]. Un chien rognant une balle a été utilisé pour le son du déchiquètement d'un Gallimimus[17].
  • Le Vélociraptor, parfois raccourci en « raptor », est plus grand dans le film : en effet, il a été échangé avec le Deinonychus qui est tout aussi vorace. À l'époque celui-ci était appelé Velociraptor antirrhopus par certains scientifiques[35]. Crichton suivait cette théorie, mais le temps que la production du film se mette en place, la dénomination a été revue. Les producteurs ne voulant pas assommer les spectateurs avec une terminologie paléontologique trop poussée, le nom de vélociraptor et son abréviation raptor ont été jugés plus simples à manipuler par le grand public. Lorsque l'Utahraptor fut découvert à l'époque du tournage du film, Stan Winston commenta : « We made it, then they discovered it[34]. » Pour l'attaque de Robert Muldoon, les raptors ont été joués par des hommes en costume[28]. Le cri du dauphin, le beuglement du morse, le cri de rut d'une grue africaine, et des grincements humains furent mixés pour obtenir différents sons de raptors[17],[31]. Au final, suite aux découvertes faites après la sortie du film, la plupart des paléontologues ont conclu que les dromaeosauridés, comme le Vélociraptor et le Deinonychus, avaient des plumes[36] bien qu'aucun fossile de ce genre ne le prouve directement pour le Velociraptor.
  • Au contraire, on a représenté le Dilophosaurus plus petit que le géant du jurassique pour être sûr que le public ne le confonde pas avec les raptors[37]. Il y possède également une crête de lézard australien et la capacité de cracher un venin mortel (il n'y a aucune preuve que l'animal original ait été capable de ce fait). Ses cris ont été fabriqués en combinant ceux d'un cygne, d'un faucon, d'un singe hurleur et d'un crotale[17].
  • Le Brachiosaurus est inexactement dépeint comme mâchant sa nourriture. Bien qu'il soit reconnu comme évident pour les scientifiques qu'ils avaient des capacités vocales limitées, le sound designer Gary Rydstrom décida de représenter leurs cris en mélangeant un chant de baleine avec des cris de singes[31] .
  • L'apparition du Triceratops posa un problème logistique particulier à Stan Winston lorsque Spielberg demanda à tourner l'animatronic de la créature blessée plus tôt que prévu[38]. Winston a aussi créé un bébé Tricératops pour qu'Ariana Richards le monte, mais il fut supprimé du film pour des raisons de rythme[39].
  • Les Gallimimus et Parasaurolophus ne font que des apparitions furtives, le deuxième apparaît lors de la première rencontre avec les Brachiosaurus.

Même si ces espèces ne sont pas visibles dans le film, la liste officielle des animaux présents sur l'île dans le roman original comprend également le Baryonyx, le Ceratosaurus, le Compsognathus, le Herrerasaurus, le Ptéranodon, le Stégosaure, le Métriacanthosaurus, le Segisaurus, l'Hypsilophodon.

Sortie

Universal a investi 65 millions de dollars dans la campagne marketing de Jurassic Park, passant des accords avec une centaine de compagnies pour lancer environ mille produits[40]. Ceux-ci incluent trois jeux vidéo Jurassic Park développés par SEGA et Ocean Software[41], une ligne de jouets Kenner distribué par Hasbro[42], et une novélisation visant le jeune public[43]. La bande originale du film est sortie en album accompagnée de morceaux non-utilisés[44]. La bande-annonce du film ne laisse entrevoir que de rapides coups d'œil sur les dinosaures[45]. Le film est accroché par l'accroche Il a fallu 65 millions d'années pour que cette aventure devienne possible qui part d'une blague de Spielberg regardant l'authentique moustique dans l'ambre utilisé pour être encastré dans la canne de Hammond[46].

Entrée de l'attraction Jurassic Park River Adventure.

La première du film se fait au National Building Museum le 9 juin 1993 à Washington[47], en faveur de deux œuvres de charité pour les enfants[48]. Après la sortie du film, une tournée promotionnelle démarre[49]. Steve Englehart écrit une série de comics publiée chez Topps Comics qui servent de continuation au film : Raptor, en deux volumes, et Raptors Attack, Raptors Hijack et Return to Jurassic Park qui comportent chacun quatre numéros. Return to Jurassic Park devait encore se poursuivre sur quatre volumes avant d'être annulé. Tous les numéros publiés furent ensuite compilé sous le titre Jurassic Park Adventures aux États-Unis, et Jurassic Park au Royaume-Uni[50]. En 1994, Ocean Software sortit un autre jeu vidéo Jurassic Park Part 2: The Chaos Continues sur Super Nintendo et Game Boy[41].

L'attraction Jurassic Park Ride entra en développement en novembre 1990[51] et fit sa première à Universal Studios Hollywood le 15 juin 1996[52] pour un coût de 110 millions de dollars[51]. Le parc Universal's Islands of Adventure à Orlando en Floride possède une section entière dédiée à Jurassic Park, laquelle inclut la principale attraction, ici baptisée Jurassic Park River Adventure, qui ouvre en mars 1999, et plusieurs attractions plus modestes basées sur l'univers de la série[53]. Haut de 58 pieds, le plongeon à l'attraction d'Orlando est le plus haut jamais construit[54]. Les parcs d'attractions Universal Studios ont été conçus pour mieux soutenir l'histoire du film, où Hammond aurait été contacté pour reconstruire le parc à l'endroit du parc d'attractions[52].

Le film sort en VHS le 4 octobre 1994[55], et en DVD le 10 octobre 2000[56]. Le film est aussi sorti dans un pack regroupant également le Monde perdu : Jurassic Park[57]. Le DVD a ensuite été ressorti avec ses deux suites le 11 décembre 2001[58] et sous le nom de Jurassic Park Adventure Pack le 29 novembre 2005[59].

Classifications et interdictions

Réception

Les critiques sur le film sont restées modestes. Si les effets spéciaux ont été loués, il y eut beaucoup de reproches concernant la caractérisation et les dérives par rapport au livre.

Le film est pourtant devenu le plus gros succès financier jamais réalisé jusque là, devant E.T. l'extra-terrestre précédent détenteur du titre, bien qu'il ne surpasse pas E.T. au niveau national[60]. Les recettes du film s'élèvent à 47 millions de dollars le premier week-end[61] et montent à 81,7 millions de dollars pour la première semaine[62]. Le film est resté numéro un pendant trois semaines et a fait gagner au total 357 millions de dollars au niveau national[63] . Le film a également très bien marché à l'étranger, dépassant les meilleures entrées au Royaume-Uni, Japon, Corée du Sud, Mexique et Taïwan[64]. Spielberg a gagné plus de 250 millions de dollars grâce au film[65]. Les recettes de Jurassic Park furent ensuite dépassées cinq ans plus tard par Titanic de James Cameron[66].

Le film a gagné les trois Oscars du cinéma pour lesquels il était nommé : Oscar des meilleurs effets visuels, Oscar du meilleur son, Oscar du meilleur mixage de son. Il remporta le prix Hugo de la meilleure Dramatic Presentation[67] et le Saturn Award du meilleur film de science-fiction, du meilleur réalisateur, du meilleur scénariste pour Crichton et Koepp, et des meilleurs effets spéciaux[68]. Le film a également gagné le People's Choice Award de la Favorite All-Around Motion Picture[69]. Le Young Artist Award a été remis à Ariana Richards et Joseph Mazzello, avec l'Outstanding Action/Adventure Family Motion Picture award pour le film[70]. Le film reçut également plusieurs honneurs en dehors des États-Unis, comme le BAFTA des meilleurs effets spéciaux, tout comme le Public's Favourite Film Award[71], et celui du meilleur film étranger par la Japanese Academy, Mainichi Eiga Concours et Blue Ribbon, et le Czech Lion[72].

L'American Film Institute classe Jurassic Park 35e film le plus excitant de tous les temps le 13 juin 2001[73] et la chaîne Bravo déclare une des scènes du film comme la 95e plus effrayante de tous les temps en 2005[74]. En 2004, pour son quinzième anniversaire, le magazine Empire nomme Jurassic Park 6e film le plus influent depuis l'existence du magazine[75] et la première rencontre avec le Brachiosaurus moment le plus magique au cinéma[76]. Pour son vingt-cinquième anniversaire en 2005, Film Review déclare le film comme l'un des cinq plus importants films depuis l'existence du magazine[77]. En 2006, IGN classe Jurassic Park comme 19e plus grande franchise de film de tous les temps[78].

Plus significativement, lorsque plusieurs cinéastes ayant vu Jurassic Park utilisèrent les images de synthèse, ils réalisèrent que le fruit de leur imagination, auparavant irreproductible car trop cher, était maintenant possible. Stanley Kubrick contacta Spielberg pour diriger A.I. Intelligence artificielle[75], George Lucas commença à réaliser les préquelles de Star Wars[79], et Peter Jackson commença à se réintéresser à son amour d'enfance pour les films de fantasy qui devait le mener ensuite sur les projets du Seigneur des anneaux et King Kong[80]. Jurassic Park a inspiré des films et des documentaires comme Godzilla, Carnosaur et Sur la terre des dinosaures[75], ainsi que de nombreuses parodies[81]. Stan Winston réunit IBM et James Cameron pour former Digital Domain, déclarant « If I didn't get involved, I was going to become the dinosaur.[82] » Alex Billington déclara que le film était en avance sur son temps, « Even using the animatronics system that they did, this was a far step ahead of anything at the time. Then the stories surrounding how horrifically real the dinosaurs were fueled its popularity even more. And the best part is that they look better in this movie than any more recent CGI creations. »[83]

Box-office

Pays Box-office Nombre de sem. Classement TLT[84] Date
Box-office mondial 923 067 947 USD - 17e Total
Box-office Drapeau des États-Unis États-Unis/Drapeau du Canada Canada 357 067 947 USD - 12e Total
Box-office Drapeau de France France 6 512 665 entrées[6] - 95e Total

Sources :

Suites et adaptations

Suites

Probable logo de Jurassic park IV

Inspiré du roman éponyme de Michael Crichton, le film a connu plusieurs suites. La première de ces suites est encore réalisée par Steven Spielberg et est également une adaptation d'un roman de Crichton, le Monde perdu. Le troisième volet de la série a été réalisé par Joe Johnston. Ce dernier s'inspire parfois librement d'évènements présents dans les romans de Crichton et non utilisés dans les films précédents.

Une quatrième suite a été plusieurs fois annoncée depuis 2002 avec multiples scénarios, castings, rumeurs. Les producteurs ont décidé après la disparition de Stan Winston et de Michael Crichton que la série ne verrait pas de quatrième opus. En 2010, Joe Johnston a affirmé dans une interview à Box-Office Magazine être prêt à reprendre le projet, et que Jurassic Park IV serait le début d'une nouvelle trilogie[85].

Cependant, le 16 juin 2011 le site Comme au Cinéma.com publie un article comme quoi Steven Spielberg et Mark Protosevich réfléchissent activement à un quatrième volet de Jurassic Park, se fait écho le magazine de référence The Hollywood Reporter. Certains magazines disent la sortie du quatrième opus en 2012, ou 2013… Le réalisateur de deux premiers épisodes de la saga a fait appel au scénariste de Thor et Je Suis Une Légende pour imaginer le retour des dinosaures sur grand écran. Rien n'est pour l'heure gravé dans le marbre, ont pondéré Universal Pictures et Steven Spielberg. Mark Protosevich se lance simplement dans le développement d'idées pour Jurassic Park 4. Le studio et le cinéaste ne cachent cependant pas leur envie de donner une suite de qualité à la trilogie au 1,9 milliards de dollars de recettes, surtout à l'heure de l'immersion 3D.

Jeux vidéo

Notes et références

  1. a, b, c et d Jurassic Park sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
  2. Le titre québecois du roman est Le Parc jurassique, le titre original Jurassic Park est conservé dans les autres pays francophones
  3. http://www.comingsoon.net/news/movienews.php?id=60710
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  84. Tous les temps - All Time
  85. Info Actu-film

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jean Desobrie, Rencontre avec des films remarquables, Viroflay, Roger, 1994.
  • Pascal Hachet, Dinosaures sur le divan. Psychanalyse de Jurassic Park. Paris : Aubier, 1998, 160 pages.
  • Jean Segura, Les Dinosaures ressuscités de Jurassic Park, octobre 1993, en ligne ici.
  • Jean-Marc Elsholz, "Jurassic Park : nous sommes dans la merde!" in Positif 479 (janvier 2001) : 89-92.

Liens internes

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