- Jean-Michel Chevotet
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Pour les autres membres de la famille, voir : Famille Mottet.
Jean-Michel Chevotet (né le 11 juillet 1698 à Paris et mort le 4 décembre 1772 à Paris), était Architecte du roi et de la première classe de l'Académie royale d'architecture[1], jardinier français de l'école de Le Nôtre[2]... spécialiste de l'hydraulique[3].
Sommaire
Sa famille
Jean-Michel Chevotet a été baptisé à Paris, le 11 juillet 1698. Ses antécédents familiaux ne le prédestinent pas à une carrière d'architecte. La famille est fort modeste. Son arrière-grand-père, Claude Chevotet, était tailleur d'habits, rue du Vieux-Colombier. Son grand-père, Jean Chevotet, maître tourneur à Orléans, où il exerçait également les fonctions d'archer du guet. Son père, Jean Chevotet revient à Paris, alors que ses oncles et tantes restent à Orléans. Jean s'installe rue de Tournon, où il ouvre en 1694 une boutique de marchand de vin à l'enseigne de l'Hermitage. En 1714, il s'établit rue d'Orléans au faubourg Saint-Marcel, où il meurt en 1740.
Biographie
Ses débuts
Jean-Michel Chevotet, destiné au commerce, fait de rapides progrès dans l'art du dessin à l'école des célèbres Audran[1]. Cet architecte a sûrement été introduit dans le milieu du bâtiment par son grand-oncle Jean Chouannet, tailleur de pierre, ou par Louis Sublau, également tailleur de pierre et témoin au mariage de sa marraine Chevotet. Il faut au mieux imaginer que ses talents de dessinateur l’incitent très vite à exécuter, dès 1718, des relevés d’architecture.
En 1722, Jean-Michel Chevotet remporte le Grand Prix de Rome de l'Académie royale d'architecture avec une étude d'arc de triomphe, alors qu'il est l'élève de Jean-Baptiste Alexandre Le Blond. Le prince de Guise et le prince Charles de Lorraine lui confient des travaux importants[1].
Dessinateur talentueux, il illustre plusieurs traités d'architecture dont Versailles immortalisé (1720-1725) de Jean-Baptiste de Monicart et L’Architecture française (1727) de Pierre-Jean Mariette.
En 1732, Jean-Michel devient, par décision du roi, membre de l’Académie royale d'architecture. Il avait levé tous les plans des maisons royales. Il fait construire sur ses dessins l'église et la maison les frères de Saint-Jean-de-Dieu, appelés aussi frères de la Charité, à Château-Thierry.
En 1729, Louis de Bourbon-Condé (1709-1771) fonde l’Académie du Petit-Luxembourg où se réunissent des savants et des artistes comme les architectes Jean Aubert, Germain Boffrand, Jean-Michel Chevotet.
En 1733, il figure sur l’Almanach royal, comme membre de l’Académie en tant qu’architecte de 2de classe, habitant rue de Bouloy, donc tout près du Louvre. En 1738, Jean-Michel Chevotet figure sur l’Almanach Royal, comme architecte de 2de classe, habitant au Luxembourg.
Son mariage (1741)
Son brillant mariage, le 19 septembre 1741[4], avec Anne Catherine Rémond, lui permet de s'intégrer à la bonne société parisienne. Sur les 35 signatures figurant sur leur contrat de mariage la plupart sont des parents des Rémond-Mottet. Les autres sont en partie des relations de cette famille devenus des clients de l’architecte, comme :
- Maréchal de Richelieu, arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, ami de Voltaire, Maréchal de Richelieu (1696-1788) est le filleul de Louis XIV et de la duchesse de Bourgogne. Homme de guerre valeureux, lors des campagnes entre 1733 et 1758.
- Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville(1701-94), conseiller au Parlement, maître des requêtes, président du Conseil, intendant du Hainaut, garde des sceaux, ministre de la Marine. En 1794, étant à Rouen, il sera conduit comme suspect à la prison des Madelonnettes, où l'âge et l'émotion amenèrent sa mort.
- le marquis, René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson et la marquise, un homme d'État français. En novembre 1744, plusieurs mois après que la France sera officiellement entrée en guerre, il sera nommé secrétaire d’état aux affaires étrangères par Louis XV, ce qui réjouit Voltaire.
- le président Molé, Président à Mortier puis premier président fera construire par Chevotet le château de Champlâtreux, entre 1751 et 1757, aidé en cela par la dot de son épouse (1733), elle-aussi signataire,
- la veuve de Samuel Bernard,
- Charles François Xavier Lebret[5], futur intendant de Bretagne (1719-1765) est seigneur de Flacourt, de Pantin et comte de Selles. Chevalier de Malte, il est avocat du Roi au Châtelet de Paris en 1740, avocat général au Grand Conseil puis avocat général au parlement de Paris en 1746. Il devient intendant de Bretagne le 17 avril 1753 et meurt en fonction en 1765.
- Rouillé de Fontaine, seigneur de Marly-la-Ville, d'une vieille famille de Touraine,
- l'abbé d'Entraygues, abbé d'Iverneaux près de Paris,
- Regnault de Barame,
- la marquise de la Bourdonnaye, épouse de l'intendant de Rouen, Saulnier de la Moizière, Fermier général et son gendre Claude Étienne Blondeau (†19.7.1765), conseiller à la Cour des Aydes de Paris, épouse Anne Marie Catherine Saulnier de la Moizière, tous deux secrétaires du roi.
Hormis quelques grands seigneurs, la plupart des signataires appartiennent au monde de la bourgeoisie et de la finance ; seule la présence du peintre Nicolas Lancret[6] rappelle les relations que Chevotet pouvait avoir avec les artistes de son temps.
Pour plus de précisions sur sa famille, voir Famille Mottet.
Architecte de première classe de l'Académie royale d'architecture
C'est à partir de cette époque que l'on arrive à suivre avec une certaine précision le déroulement de sa carrière. En 1742 et 1743, Jean-Michel Chevotet figure sur l’Almanach Royal, comme architecte membre de l’académie, toujours de 2de classe, mais habitant rue Saint-Honoré.
C’est là que naît sa première fille, Anne Michelle Chevotet. En 1747, il déménage une dernière fois et s'installe au premier étage de l'ancien hôtel de Montbazon[7], rue Béthisy, dans lequel il fera des transformations. Chevotet concrétise son ascension sociale en commandant à Jean-Baptiste Perronneau plusieurs portraits : dont celui de sa femme en 1743, puis en 1751 leur double portrait [8]. En 1750, il figure toujours sur l’Almanach Royal, comme architecte de 2de classe, habitant rue Bétisy (faubourg Saint-Germain).
En 1748 et 1753, il soumet sans succès quatre projets pour la future place Louis XV. Il n'est pas davantage retenu en 1764 pour l'agrandissement du Palais-Bourbon.
En 1749 et en 1751, il est élu à la première classe de l'Académie royale d'architecture, mais ce choix n'étant pas ratifié par le roi, il doit attendre 1754 et la mort de Germain Boffrand pour accéder à cette distinction.
Avant 1752, il participe à : Architecture Françoise, Ou Recueil Des Plans, Elévations, Coupes Et Profils Des Églises, Maisons Royales, Palais, Hôtels & Edifices les plus considérables de Paris, ainsi que des Châteaux & Maisons de plaisance situés aux environs de cette Ville, ou en d'autres endroits de la France, bâtis par les plus célèbres Architectes, & mesurés exactement sur les lieux...Tome Premier... vignettes par Jean-Jacques Flipart, Charles Nicolas Cochin, Claude Olivier Gallimard Charles Nicolas Cochin, Claude Lucas, Pierre-Edmé Babel, Antoine Herisset, et Pierre Patte, Jean-Michel Chevotet, Edmé Bouchardon, François Charles Prevostel.
En 1757, 1758, 1766, 1767, 1768, 1770, 1771 et 1775, il figure sur l’Almanach Royal, comme architecte de 1re classe, habitant rue Béthisy.
Une clientèle aristocratique fortunée
Malgré un certain mépris de la part de l’entourage du roi, Jean-Michel Chevotet, Prix de Rome, n'en établit pas moins sa réputation d'architecte auprès d'une clientèle aristocratique fortunée et adapte de nombreux hôtels parisiens existants au goût du jour. Ce promoteur et entrepreneur de travaux publics livre des châteaux clefs en mains.
Bien c'est un proche de la famille de sa famille qui va être son premier client : un des signataires de leur contrat de mariage.
La collaboration ne s'établit pas seulement entre Pierre Contant d'Ivry, Chevotet et son gendre Jean-Baptiste Chaussard. En 1752, la sœur de Madame Chevotet, Louise Gabrielle Rémond, épouse le peintre du roi Jean Valade. Ce dernier présente aux Salons, à partir de 1755, les portraits des membres de sa belle-famille. Par la suite, il sera parfois associé à la trilogie d’architectes Chevotet, Contant, Chaussard. Par exemple, en 1767, il expose au Salon le portrait de feu maréchal de Belle-Isle, pour qui Contant a construit les écuries du château de Bizy, et Chaussard donne les plans du tombeau dans l'église de Vernon (Eure).
Le château d'Arnouville (1750)
En 1750, le château d'Arnouville à Arnouville-lès-Gonesse est construit pour le contrôleur général des finances de Louis XV, Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville. Celui-ci veut bâtir un château moderne dans un parc à la place du modeste pavillon qu'il a hérité de son père dans ce village, siège d'une seigneurie appartenant à sa famille depuis le XVIIe siècle. Sur des dessins de Pierre Contant d'Ivry, Jean-Michel Chevotet dirige les principaux chantiers et aménage le parc entre 1750 et 1757. Seules les écuries[9], l'orangerie, une partie du château et l'aménagement du parc sont achevés. L'ensemble devait être grandiose. Le bâtiment comporte 18 fenêtres et lucarnes de façade, mais l'aile en retour projetée ne sera jamais construite. Le marquis d'Argenson note dans une lettre de 1751 : il fait des dépenses folles à son château d'Arnouville-lès-Gonesse : il y a abattu le village et fait devant sa maison une place publique grande comme la place Vendôme ; il espère que le roi y passera en venant de Compiègne, et il y fait passer le chemin.
Le château de Petit-Bourg
En 1756, le château de Petit-Bourg, construit pour la présidente Chauvelin, le château de Petit-Bourg, en 1756, à Évry, sur le domaine que le Roi Soleil avait offert à Madame de Montespan. L'ancien château fut entièrement démoli en 1750 et remplacé par ce nouveau château construit à partir de 1756 dans le goût néo-classique. Il dessine également des jardins du château de Petit-Bourg.
Au moment de la Révolution, le château deviendra la propriété de la duchesse de Bourbon, née Bathilde d'Orléans, la sœur de Philippe Égalité.
Vendue plusieurs fois depuis 1798, la demeure princière sera finalement incendiée en 1944 par les nazis et rasée par la mairie.
Le château de Champlâtreux[10] (1751 et 1757)
Entre 1751 et 1757 Jean-Michel Chevotet construit une autre maison de campagne autour de Paris, le château de Champlâtreux, pour Mathieu-François Molé, témoin à son mariage, qui fait construire l’actuel château entre 1751 et 1757, avec l’argent de la dot de la dernière fille de Samuel Bernard, banquier des rois. Le coût de la construction sera de 513.507 livres, dont 20.000 pour Chevotet, peu de choses comparées aux six millions de livres que Samuel Bernard laissa à sa fille.
Le château de Champlâtreux est un parfait exemple de l'architecture classique, majestueuse, sans excès et conçu pour recevoir.
Dans les années 1735-1740, Jean-Michel Chevotet avait déjà construit les deux pavillons de garde[11] et tracé des jardins à la française ainsi que la demi-lune devant l'entrée. Pour tenir ainsi les coûts, Chevotet crée une briqueterie en face du château, utilisé du gypse trouvé sur la propriété pour faire du plâtre, tiré le bois des forêts avoisinantes et la pierre des carrières de Luzarches et Saint-Maximin (Oise).
Considérablement enrichi, Jean Michel Chevotet ralentit son activité à partir de 1765, et ses principaux chantiers sont terminés par son gendre Jean-Baptiste Chaussard.
Autres réalisations
- le Pavillon de Hanovre pour le Maréchal de Richelieu rue Neuve-Saint-Augustin (ce pavillon, démonté lors de la construction du Palais Berlitz sur le boulevard des Italiens actuel) sera remonté en 1932 dans le parc du château de Sceaux)[12].
- l'hôtel Molé (dit aussi hôtel de Roquelaure) (1741-1742), rue Saint-Dominique (aujourd'hui 246 boulevard Saint-Germain) ;
- l'hôtel de Béthune-Sully (dit aussi hôtel de Lesdiguières) (1756-1757), rue Saint-Dominique (aujourd'hui 248 boulevard Saint-Germain) ;
- l’hôtel Perrinet de Jars, 33 rue du Faubourg-Saint-Honoré ;
- le château de Mareuil-sur-Ay. Château construit entre 1771 et 1774 sur les plans de l'architecte Chevotet, et terminé par Chaussard
- le château de Pauges, pour le trésorier de l'extraordinaire des guerres ;
- le château de Donjeux, près de Joinville en Champagne;
- le château de Grandpré, en Champagne.
Il dessine également des jardins à Orsay (1758-1764) pour Pierre Gaspard Marie Grimod d'Orsay.
Travaille-t-il à la modernisation du château de Thoiry (Yvelines) ?
À Gagny, Jean Michel Chevotet doit se contente d’améliorer le parc du pavillon Gaillard de la Bouexière. Antoine-Nicolas Dezallier d'Argenville mentionne le nom de Chevotet en 1755, à propos des nouveautés apportées au parc de Gagny, sans en préciser le détail[14]. Gagny est un célèbre domaine, crée vers 1650, par Dominique de Ferrari, Receveur Général des Finances, puis Conseiller du Roi (+ 1685) Il se composait d'un château entouré de superbes jardins dessinés par Le Nôtre, célèbres pour leurs jeux d’eau. Cet état est connu par plusieurs dessins conservés à la Bibliothèque nationale [15]. La seigneurie de Gagny est achetée le 20 décembre 1725 par Jean Gaillard (1676-1759), seigneur de la Bouexière, en Bretagne[16] Sa fortune colossale lui permet d'entreprendre de grands travaux dans sa terre de Gagny. Il est possible de situer ces transformations vers 1745, car le 24 avril 1747, Gaillard de la Bouexière, pour remercier Jean Michel Chevotet des travaux qu'il a conduits s’engage à lui verser à titre d'honoraires une rente et pension viagère de 200 livres à compter du 1er janvier 1747[17].
Le nécrologe de Le Carpentier précise qu'au pavillon de M. de la Bouexière, près de Montmartre, les plus belles parties du jardin ont été faites sur les dessins de Chevotet. Nous pouvons noter l'importance de l'architecture de treillage que Chevotet utilisera plus tard à l'hôtel de Richelieu. Le tracé très classique de ce grand jardin de vingt arpents est enrichi d'un important décor sculpté dont une partie était l'œuvre de Nicolas Sébastien Adam (1705-1778).
Entre (1754 et 1760), le prince Claude Lamoral II de Ligne dépense des millions pour donner à son château de Belœil et à ses jardins une grande magnificence. Par des achats de terrains jouxtant sa demeure, le creusement de canaux cernant le parc et nourrissant plans d'eau et fontaines, la percée d'une perspective à perte de vue sur la façade sud-ouest du château, le prince veut égaler le Versailles de Louis XIV. Il fait appel à l'architecte parisien Jean-Michel Chevotet, grand connaisseur de la production architecturale du règne du Roi Soleil. L'installation en 1761 du groupe sculpté de Neptune à l'extrémité de la grande pièce d'eau est l'achèvement de ce chef-d'œuvre de jardin à la française. À Belœil, Chevotet entoure le château d’une forêt jardinisée.
Claude Nicolas Ledoux
Claude Nicolas Ledoux fait un stage dans le cabinet de Pierre Contant d'Ivry, et entre également en rapport avec celui de Jean-Michel Chevotet, deux maîtres qui peuvent lui procurer d'utiles relations parmi leurs riches clientèles. Parmi les clients de Chevotet, il fait la connaissance du président Hocquart et entra dans les bonnes grâces de la présidente et de sa sœur, Mme de Montesquiou. Contant et Chevotet incarnent un style Louis XV en voie de passer de mode.
La fin de sa vie
Au début de l'année 1771, Chevotet tombe malade ; son médecin Ballot le visite cent trente quatre fois du 16 février 1771 au 8 juin 1772 ; trois chirurgiens se succèdent à son chevet, dont l'un lui pose des vésicatoires et des bandages ; il assiste néanmoins à presque toutes les séances de l'Académie royale d'architecture, jusqu'en septembre 1772. Sa dernière maladie, une crise d'apoplexie, l'emporte en deux mois.
Jean-Michel Chevotet meurt dans sa maison de la rue Béthisy, le 4 décembre 1772 et est inhumé le lendemain à Saint-Germain-l'Auxerrois. L’écrivain Sedaine lit son éloge à l'Académie.
Dans un bail du 21 juin 1780 pour les terres de Choisy, Marie Madeleine Mottet, épouse de Louis Segoing, est la fondée de pouvoirs de Demoiselle Anne Catherine Rémond, veuve du Sieur Michel Chevotet, architecte du Roy, demeurant à Paris. Une vente le 18 mars 1773, à Paris, après son décès est organisée. Elle consiste en tableaux de différents maîtres, desseins, livres, & ustensiles d'architecture, ainsi qu'en diverses estampes encadrées, & en porte-feuilles... Un texte de cette vente est imprimé par Basan : Guillieaumon, en 1773. Elle comporte 13 pages. Cet inventaire après décès permet d'imaginer l'aisance à laquelle est parvenu Jean-Michel Chevotet à la fin de sa vie.
Il a à son service une cuisinière et un domestique qui ont chacun une chambre très simplement meublée, mais sa cave est bien garnie. On y trouve environ six cents bouteilles de vins de diverses provenances. La cuisine et l'office renferment entre autres un grand nombre de pièces de vaisselle en porcelaine du Japon, ce qui est rare à l’époque. La présence d'une salle de clavecin avec un instrument à deux claviers prisé 188 livres et des liasses de musique dont Armide, permettent de penser que Mme Chevotet était bonne musicienne.
Outre le mobilier habituel, on note dans la salle à manger de l'architecte un trumeau de cheminée avec deux glaces, surmonté d’une grisaille peinte sur toile. La chambre à coucher est tendue de damas cramoisi et décorée de deux trumeaux de glace et bois doré ; deux lits jumeaux à colonnes servent à M. et Mme Jean-Michel Chevotet.
La garde-robe des époux est considérable ; citons à titre d'exemple les cinquante et une paires de chaussons, les vingt quatre bonnets de nuit ou les trente-sept chemises de Chevotet. Il en va de même pour Mme Chevotet. Ils possèdent un certain nombre de bijoux : tabatière et montres en or, bijoux en or montés avec des brillants...
Les instruments de travail de Chevotet sont tous en argent et il possède un porte-crayon en or.
La vaisselle d'argent est évaluée plus de 10.600 livres et on trouve dans l'appartement 8.300 livres en deniers comptants. Parmi les 815 volumes qui composent sa bibliothèque, figurent à peu près tous les traités d'architecture et les ouvrages décrivant des édifices célèbres. Le reste consiste en livres d'histoire religieuse, en mémoires et livres de littérature.
En plus des estampes, on compte près de cinquante peintures dans son appartement, certaines placées en dessus-de-porte. À côté de nombreuses copies d'après Raphaël, Charles de La Fosse, François Boucher ou Antoine Van Dyck, on trouve un certain nombre d'œuvres originales dont cinq tableaux par Nicolas Lancret, deux sujets champêtres par Natoire, deux batailles par Parrocel le Père, deux sujets de plafond par Charles de La Fosse, une vue du Pont-Neuf[18] et une vue de l'archevêché par Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet et un défilé de troupes par Jean-Baptiste Le Paon. Enfin les dessins d'architecture occupent une place bien entendu importante. La vente rapporte cinq mille livres onze sols[19]
Sa descendance
Jean Michel Chevotet est d'origines modestes, mais :
Sa femme, Anne Catherine Remond (1712-1786) a comme père Nicolas II Rémond (1678-1727) qui était secrétaire de l'intendance de Lyon, en 1712, puis secrétaire de l'intendance des Flandres. Son frère est officier de vènerie et secrétaire de l'intendance des Flandres. Il meurt jeune, à la fin de l’année 1728 à Paris, et laisse les trois quarts de son important héritage à ses trois enfants. Les Rémond occupent des charges au Parlement et dans la vénerie du roi : par sa mère, Anne-Catherine descend des Herlaut seigneurs de Donneval, de Choisy, et de Motte fait remarquer Bernard Chevalier dans : Chevotet-Contant-Chaussard, un cabinet d’architectes au siècle des lumières. C'est ce qui explique le fait que Jean-Michel Chevotet peut fréquenter de grands seigneurs et des financiers. Et elle a comme mère, Anne Mottet (1685-1765) est la fille de Louis II Mottet de Saint-Corneille, écuyer, prévôt, seigneur... et de Marguerite Herlaut de Donneval, proche parente de Nicolas-Jérôme Herlaut. Louis II Mottet de Saint-Corneille est le grand-père de Benoît Mottet de La Fontaine, et l'arrière-grand-père d'Agathe de Rambaud, née Mottet et de la femme d'Henry II Russell.
La sœur de sa femme, Louise Gabrielle Remond, se marie avec Jean Valade, peintre du Roi, membre de l’Académie de peinture.
Jean Michel Chevotet a deux filles.
Anne Michelle Chevotet (1743-1807) se marie le 18 février 1765 avec Jean-Baptiste Chaussard, son associé. Ils ont un fils Pierre-Jean-Baptiste Chaussard, plus connu sous le nom de Publicola Chaussard.
Marie Chevotet (1754-1833) se marie avec Jean Simon (1730-1808), avocat au Parlement de Paris.
Notes et références de l'article
- Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique, Par Louis Mayeul Chaudon, p.387
- Oeuvres Choisies du Prince de Ligne nouvelle anthologie critique, par Charles-Joseph de Ligne, Basil Guy, p.257
- Dictionnaire historique et bibliographique, par L.G. Peignot, p.606
- Contrat : Arch. Nat., Min. Cent. CXV 318 26 août 1741.
- Notice biographique sur CGB
- Claude Gillot, maître de Jean Antoine Watteau. Nicolas Lancret (1690-1743) travaille avec brio dans le goût de Watteau qu'il admire tout particulièrement. Il réalise près de 800 peintures, paysages frais et délicats. Son talent attire la faveur de Louis XV qui l'admire plus que tout autre peintre du genre en faisant appel à lui pour décorer la plupart des résidences royales. Peintre Académicien français, élève de
- rue de l'Université (détruit)
- Orléans. Cf. son site officiel Aujourd'hui conservé au musée des Beaux-Arts d'
- aujourd'hui détruites
- Site officiel du château
- Luzarches Qu'on peut voir aujourd'hui sur la route de
- Chevotet, Jean-Michel (1698-1772). Plan du pavillon de Hanovre sur le site Gallica
- Notice de la base Mérimée
- Dezallier d’Argenville, Voyage pittoresque des environs de Paris, Paris, 1755, pp. 261-264.
- B.N. est. Va 346, tome 5 : quatre vues du château et des jardins par de la Pointe (entre 1650 et 1885)
- Arch. nat., Min. cent., VIII 971.
- Arch, nat, Min. cent., XXIII 550.
- Pont-Neuf. La place de l’École où habitaient les Mottet, la famille de sa belle-mère jouxtait le
- Bibl. nat., Yd 904 8° 529° et Imp 8° V 36 562.
Bibliographie
- Baritou, Jean-Louis, Chevotet, Contant, Chaussard, Paris, Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, La Manufacture, 1987, (ISBN 2-904638-98-9)
- Gallet, Michel, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, éditions Mengès, Paris (France), (ISBN 2-8562-0370-1), 1995; p. 123-126.
- Klinka-Ballesteros, Les pastels, Amis des musées d'Orléans, 2005
- Trope Marie-Hélène, Jean Valade, Musée Sainte-Croix de Poitiers, 1993
Ces deux livres sont illustrés par de nombreux portraits de membres des familles Rémond, Valade, Chevotet, Chaussard et Simon.
Articles connexes
- Pierre Contant d'Ivry
- Nicolas-Jérôme Herlaut
- Benoît Mottet de La Fontaine
- Agathe de Rambaud, née Mottet
- Henry II Russell
- Jean-Baptiste Chaussard
- Pierre-Jean-Baptiste Chaussard
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