- Boulevard Saint-Germain
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5e, 6e et 7e arrtBoulevard Saint-Germain
Arrondissements 5e, 6e et 7e Quartiers Saint-Victor, Sorbonne, Monnaie, Odéon, Saint-Germain des Prés, Saint-Thomas d'Aquin, Invalides Début Seine au niveau du pont Sully Fin Seine au niveau du quai d'Orsay Longueur 3 150 m Largeur 30 m Création 1855 Géocodification Ville de Paris : 8845
DGI : 8619Nomenclature officielle Le boulevard Saint-Germain au coin de la rue de BuciLe boulevard Saint-Germain est un boulevard de la rive gauche de Paris, ainsi nommé en l'honneur de l'évêque Germain de Paris, et en raison de la proximité de l'église Saint-Germain-des-Prés qui lui est dédiée.
Sommaire
Situation
Long de 3 150 mètres et large de 30 mètres environ, le boulevard Saint-Germain part de la Seine au coin du quai Saint-Bernard et face à l'île Saint-Louis, dans le 5e arrondissement, longe le fleuve à quelques centaines de mètres au pied de la montagne Sainte-Geneviève, puis traverse le 6e arrondissement et rejoint à nouveau la Seine au niveau du quai d'Orsay, dans le 7e arrondissement.
C'est la principale voie du Quartier latin, avec le boulevard Saint-Michel[1], et du faubourg Saint-Germain.
Histoire
C'est l'un des projets conçus personnellement par le baron Haussmann lors des travaux de transformation de Paris sous le Second Empire. Il complétait sur la rive gauche les boulevards de la rive droite et facilitait la desserte Est-Ouest des quartiers centraux sur la rive gauche. Il ne fut cependant achevé que sous la IIIe République, par l'ouverture de son tronçon central (entre les rues Hautefeuille et des Ciseaux) en 1877[2].
Le percement du boulevard Saint-Germain a entraîné la démolition d'un nombre important de vieux hôtels du faubourg Saint-Germain. Il a également absorbé plusieurs rues, dont notamment :
- la rue des Noyers (entre la place Maubert et la rue Saint-Jacques)
- la rue du Foin (entre la rue Saint-Jacques et le boulevard Saint-Michel)
- la partie occidentale de la rue de l'École-de-Médecine (entre la place Henri-Mondor et la rue de Buci), autrefois dénommée sur cette section rue des Boucheries (on y comptait vingt-deux étals de boucherie pendant la Révolution) ;
- la partie de la rue Gozlin touchant à la même rue de Buci ;
- la rue Taranne (entre la rue de Rennes et la rue des Saints-Pères) ;
- la partie orientale de la rue Saint-Dominique (à partir de la rue des Saints-Pères).
Il est curieux de constater que plusieurs maisons de ces rues disparues ont été conservées, car elles se trouvaient par hasard dans l'alignement du boulevard. On peut ainsi retrouver le côté impair de la rue de l'École-de-Médecine place Henri-Mondor ; son côté pair entre la rue de Seine et la rue de Buci ; tout le côté impair de la rue Taranne ; et tout le côté pair de la rue Saint-Dominique[3].
Une partie des Événements de Mai 1968 se déroula sur le boulevard.
Le boulevard a longtemps abrité des maisons d'édition et des librairies, par exemple des éditions médicales à proximité de la Faculté de médecine. Ces dernières années, elles sont de plus en plus remplacées par des magasins de mode et des restaurants.
Bâtiments remarquables
- no 5 : le photographe Eugène Pirou a ses studios dans cet immeuble en 1889
- no 7bis : Immeuble très étroit construit à la place du mur de l'enceinte de Philippe-Auguste, alors que d'autres immeubles étaient déjà construits de part et d'autre (c'est pour cela qu'il est aussi étroit.)
- no 57 : Bâtiment imposant de l'École spéciale des travaux publics, construit à l'emplacement d'une rangée de maisons anciennes dont l'une vit naître Alfred de Musset en 1810.
- no 79 : Librairie Hachette, fondée en 1826 par Louis Hachette remplacée par une banque depuis 1994. On pouvait voir, sur le mur même de la librairie une plaque rappelant l'emplacement de l'hôtel d'Aligre où Charles Baudelaire est né en 1821[4].
- no 87 : Édouard Branly (1844-1940), physicien et médecin français, pionnier de la radio, habita cet immeuble où il mourut le 24 mars 1940.
- no 117 (angle de la rue Grégoire-de-Tours) : Immeuble construit en 1877-1879 par Charles Garnier pour le Cercle de la Librairie, association professionnelle des métiers du livre. Le bâtiment sur la rue Grégoire-de-Tours a été prolongé à la fin du XIXe siècle. Le 117 abrite aujourd'hui l'école de journalisme de Sciences Po.
- no 142 : Le restaurant Vagenende : Ancien bouillon datant de 1905. Vagenende était le nom du propriétaire en 1920.
- no 143 : L'hôtel Madison : André Malraux y a passé l’hiver 1937.
- no 145 : statue de Denis Diderot rappelant le lieu où il habitait, alors rue Taranne.
- no 166 : La Rhumerie : Bar fréquenté notamment par Antonin Artaud.
- no 168bis : Le square Félix-Desruelles résulte de la démolition des maisons qui enserraient l'église Saint-Germain-des-Prés jusqu'au milieu du XIXe siècle. Il renferme une statue de Bernard Palissy par Louis-Ernest Barrias et, contre le mur de l'immeuble voisin, une façade en grès émaillé conçue par l'architecte Charles Risler et le sculpteur Jules Coutan pour illustrer l'utilisation des produits de la manufacture nationale de Sèvres lors de l'exposition universelle de 1900.
- no 172 : Le Café de Flore, un des plus célèbres cafés littéraires, où se retrouvent les vainqueurs du Prix Goncourt, les poètes de toutes les époques, et où sont passés quelques idéologues des révolutions russes ou chinoises et de grandes personnalités littéraires.
- no 184 : Immeuble construit en 1878 par l'architecte Édouard Leudière pour la Société de géographie. Les deux cariatides, représentant la Terre et la Mer, et le globe terrestre en façade ont été sculptés par Émile Soldi. La distribution initiale des locaux comprenait au rez-de-chaussée, la grande salle de réunions (conservée), une salle des pas perdus, un vestiaire, un logement de concierge ; au 1er étage, une salle de commission et le cabinet du président ; aux 2e et 3e étages, la bibliothèque et une salle de commission ; au 4e, l'appartement de l'agent de la Société. Voir notice détaillée sur le site de la Société de Géographie
- no 202 : Ancien appartement du poète Guillaume Apollinaire. Ce dernier quitta Auteuil en janvier 1913 pour emménager au 202 Boulevard Saint Germain dont il appréciait, entre autres, la proximité avec le Café de Flore. Il y résida jusqu'à sa mort en novembre 1918.
- no 215 (et nos 2 et 4 rue Saint-Simon) : Hôtel particulier de style Renaissance (1881-1883). Siège du Collège des Ingénieurs. L'Alliance Française y a été fondée en 1883 par plusieurs personnalités comme Paul Cambon, Ferdinand de Lesseps, Jules Verne et Louis Pasteur. Le Cercle Saint-Simon, qui compta parmi ses membres Ferdinand de Lesseps, Emile Boutmy, Anatole France, Ernest Renan, Fustel de Coulanges, José Maria de Heredia, Edmond James de Rothschild notamment, y accueillait également des conférenciers comme Hippolyte Taine, Pierre Savorgnan de Brazza, Gaston Maspero. Ernest Renan y délivra sa célèbre conférence sur "le judaïsme comme race et comme religion". Voir notice détaillée sur le site du Collège des Ingénieurs.
- no 217 : Hôtel de Varangeville (anciennement situé sur la rue Saint-Dominique) construit en 1704 par l'architecte Jacques V Gabriel et remanié par Jean-Baptiste Leroux. Abîmé en 1876 par le percement du boulevard Saint-Germain. Propriété de la Banque de France et réuni avec l’hôtel Amelot de Gournay (V. no 1 rue Saint-Dominique). Abrite aujourd'hui la Maison de l'Amérique latine, fondée en 1946 à l'initiative du ministère des Affaires étrangères pour renforcer et développer les relations et les échanges de toute nature entre la France et les Républiques d'Amérique latine.
- no 218 : Hôtel (anciennement situé sur la rue Saint-Dominique) qui a été habité en 1741 par le duc de Saint-Simon. Au rez-de-chaussée, boutique Madeleine Gély (ombrelles et parapluies).
- no 231 : Ministère de la Défense : Il occupe la plus grande partie de l'îlot entre le boulevard Saint-Germain, la rue Saint-Dominique et la rue de l'Université. Le bâtiment de bureaux sur le boulevard a été construit en 1876-1877 par l'architecte Louis-Jules Bouchot.
- no 231 : immeuble acquit en 1981 par l'Assemblée nationale pour y abriter notamment un certain nombre de ses services.
- no 244 : Bâtiments construits pour le ministère des Travaux publics par Antoine Isidore Eugène Godebœuf en 1861 et réunis au no 246. Abritent aujourd'hui des services du ministère des Affaires étrangères (direction générale de la coopération internationale et du développement, direction des Français à l'étranger et des étrangers en France).
- no 246 : Hôtel de Roquelaure (dit aussi Hôtel Molé) : Le maréchal Antoine Gaston de Roquelaure (1656-1738) acquiert en 1709 une « petite maison » construite en 1695 qu'il décide de faire agrandir à partir de 1724 sous la direction de Pierre Cailleteau dit Lassurance (1660-1724) puis, après la mort de ce dernier, de son collaborateur Jean-Baptiste Leroux (1676-1747), auteur notamment du décor du vestibule et du cabinet du maréchal. Des décors intérieurs sont ensuite exécutés à partir en 1733-1734 par le célèbre ornementiste Nicolas Pineau (1684-1754), dont subsiste le décor de la chambre de parade du maréchal. L'hôtel est acheté en 1740 par Mathieu-François Molé, président à mortier au Parlement de Paris, qui le fait transformer par l'architecte Jean-Michel Chevotet et commande des décorations peintes à Charles-Joseph Natoire (petit salon, chambre de parade) et à Jean-Baptiste Oudry (salle à manger). L'hôtel est saisi en 1793 et transformé en asile de galeux avant d'être restitué à la famille Molé. En 1808, l'hôtel est réuni à l'hôtel de Lesdiguières voisin (V. no 248) pour Cambacérès, qui a acquis les deux immeubles et y réside jusqu’à son départ pour l'exil en 1816. L'ensemble est transformé par François-Hippolyte Destailleur pour Louise Marie Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans, propriétaire en 1816. Sous la monarchie de Juillet, l'hôtel est d'abord affecté au Conseil d'État pour qui Pierre-François-Léonard Fontaine crée en 1832 le grand escalier et une salle de séances. En 1839, il est affecté au ministère des Travaux publics et transformé par Félix Duban. C'est toujours, aujourd'hui, l'hôtel du ministère de l'Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, dont les services sont situés avenue de Ségur et, à la Défense, dans l'Arche de la Défense, et les tours Voltaire et Pascal A et B.
- no 248 : Hôtel de Lesdiguières (dit aussi Hôtel de Béthune-Sully) : Une maison construite par Antoine Desgodets fut achetée en 1706 par la duchesse de Lesdiguières qui la fit agrandir par Boirette. Louis Marie Maximilien de Béthune, duc de Sully, la fit transformer par Jean-Michel Chevotet entre 1747 et 1750. L'hôtel a été rattaché en 1808 à l'hôtel de Roquelaure.
- no 288 (angle du quai Anatole-France) : Remarquable immeuble Second Empire, exemple du style haussmannien de la meilleure facture.
Bâtiments détruits
- no 175 : Hôtel Selvois (alors sis no 6 rue Taranne) où est né en 1675 Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, le célèbre mémorialiste.
- nos 213-217 : Hôtel de Neufchâtel, de Béthune, de Châtillon, de La Trémoille, anciennement rue Saint-Dominique, construit en 1708 par Pierre Cailleteau dit Lassurance.
- Entre le no 168 et les nos 133-135 sur l'actuel boulevard (immédiatement a l'ouest de l’actuel passage de la Petite-Boucherie) : la prison de l'Abbaye.
Références et sources
Notes
- Le Monde daté du 25 février 2005 Belleret,
- ISBN 978-2-84096-454-4), p. 66 Léonard Pitt, Paris, un voyage dans le temps, Parigramme, 2008 (
- ISBN 978-2-84096-454-4), p. 108, 115, 131 et 134-135 Léonard Pitt, Paris, un voyage dans le temps, Parigramme, 2008 (
- ISBN 201011485X), p. 413 Guide bleu Hachette, Paris, 1988 (
Liens externes
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