- Hjalmar Schacht
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Hjalmar Schacht Hjalmar Schacht, en 1931.Mandats Ministre du Reich à l'Économie août 1934 – novembre 1937 Prédécesseur Kurt Schmitt Successeur Hermann Göring Président de la Reichsbank novembre 1923 – mars 1930 Prédécesseur Rudolf Havenstein Successeur Hans Luther mars 1933 – janvier 1939 Prédécesseur Hans Luther Successeur Walther Funk Biographie Date de naissance 22 janvier 1877 Lieu de naissance Tinglev (Empire allemand) Date de décès 3 juin 1970 Lieu de décès Munich (République fédérale allemande) Parti politique Aucun
(membre honoraire du NSDAP)Diplômé de Université de Kiel Profession Banquier
Économistemodifier Hjalmar Horace Greeley Schacht, né à Tinglev (aujourd'hui au Danemark) le 22 janvier 1877 et mort à Munich le 3 juin 1970, est un financier allemand, créateur du Rentenmark (1923), président de la Reichsbank (1924-1930 et 1933-1939) et ministre de l'Économie du Troisième Reich (1934-1937).
Sommaire
Biographie
Début de carrière
Après avoir reçu une éducation très éclectique au cours de laquelle il étudie la philosophie, notamment à la Sorbonne, il obtient un doctorat d'économie à l'université de Kiel, avec une thèse sur le mercantilisme. Il commence une carrière à la Dresdener Bank, en 1903 et devient son directeur adjoint en 1909 ; pendant la Première Guerre mondiale, il est parmi les organisateurs de l'économie de guerre. Après la défaite, Schacht contribue à réduire l'inflation et à stabiliser le mark lorsqu'il est commissaire à la monnaie de la République de Weimar à la fin de 1923. Il devient président de la Reichsbank, à la demande de Friedrich Ebert, président de la République, et de Gustav Stresemann. Il contribue à l'élaboration du plan Young, destiné à réduire les réparations de guerre auxquelles l'Allemagne est astreinte après la Première Guerre mondiale. Mais, en raison de désaccords majeurs sur la mise en place de ce plan avec le gouvernement de coalition de Hermann Müller, il démissionne de la Reichsbank en mars 1930.
Il se brouille avec le chancelier Heinrich Brüning (Zentrum) et se rapproche du NSDAP entre 1930 et 1932, sans pour autant adhérer au parti nazi. Quelques mois avant l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir, il aide le nazi Wilhelm Keppler à recueillir la signature de 20 industriels et banquiers pour une pétition réclamant au président Hindenburg la nomination de Hitler comme chancelier.
Ministre du Troisième Reich
Articles détaillés : Économie du Troisième Reich et Ministère du Reich à l'Économie.Au pouvoir, Hitler nomme Schacht président de la Reichsbank, puis ministre de l'Économie en 1934. En tant que ministre, Schacht développe une politique mercantiliste basée sur de grands travaux comme la construction d'autoroutes financés par l'État. Il s'agit en fait de la politique initiée par von Schleicher depuis 1932 et qui n'est pas très différente du New Deal de Roosevelt à la même époque. A partir de septembre 1934, Schacht lance son « Plan nouveau », qui consiste à organiser l'autarcie en restreignant les importations aux seules matières premières nécessaires au réarmement et à tirer profit de la faiblesse de certains partenaires commerciaux de l’Allemagne[1].
Schacht organise de fait l'insolvabilité de l'Allemagne vis-à-vis de l'extérieur. La dette massive en devises étrangères que l'Allemagne avait accumulé pendant la Grande Dépression n'est pas résorbée pendant les premières années du Troisième Reich. Schacht negocie plusieurs traités commerciaux avec des pays de l'Amérique du Sud et des Balkans selon lesquels l'Allemagne peut importer des matières premières et payer en Reichsmarks, ce qui donne la garantie que la dette ne s'alourdit pas, tout en permettant au gouvernement allemand de négocier la dette existante. Parmi ses créations les plus spectaculaires, il y a les Bons MEFO. L'idée est la création d'une société imaginaire, la Metallurgische Forschungsgesellschaft, m.b.H., ou "MEFO" dont les titres servent de monnaie d'échange convertible en Reichmarks sur demande. Les MEFO sont surtout utilisés pour payer les industries d'armement. Les banques et les municipalités sont obligées d’acheter des Bons MEFO, jusqu’à hauteur de 30 % de leur portefeuille pour les banques et de 90 % pour les municipalités et compagnies d’assurance. Ceci permet une importante augmentation de la masse monétaire, qui s’accroit de 33 % par an entre février 1933 et février 1938[1].
En janvier 1937, Schacht est décoré de la médaille d'or d'honneur du parti. Il est renvoyé du ministère de l'Économie à sa demande en novembre 1937, à cause de différends portant notamment sur l'importance des dépenses militaires, qui créent de l'inflation, et de relations conflictuelles avec Hermann Göring. Il conserve son poste à la tête de la Reichsbank jusqu'en 1939 et est ministre sans portefeuille jusqu'en 1943, titre essentiellement honorifique.
Résistance à Hitler et fin de carrière
Accusé d'être impliqué dans l'attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler, Schacht est interné dans divers camps de concentration (notamment Ravensbruck et Dachau) jusqu'à la fin de la guerre (il y rencontre Léon Blum dans les derniers jours de la guerre, qu'il n'avait pas vu depuis 1936). Libéré par les Alliés, il figure parmi les accusés du procès de Nuremberg où il est accusé de plan concerté ou complot et de crimes contre la paix, pour sa contribution à préparer l'économie allemande à la guerre. Parmi les accusés, il obtient l'un des meilleurs résultats aux tests de QI (143) préparés par le psychiatre de la prison. Il est acquitté et relâché en 1946, mais est à nouveau jugé par plusieurs tribunaux allemands de dénazification à partir de 1946. Si le premier d'entre eux l'a condamné à une peine de huit ans de travaux forcés, les autres l'ont classé en catégorie 5 (relaxé pour faits de résistance). Relâché en 1948, sa dénazification est achevée en 1950.
À partir de cette date, il devient conseiller financier pour des pays en voie de développement. Au sein de la République fédérale d'Allemagne, il est maintenu à l'écart du pouvoir par Konrad Adenauer mais entretient une activité de conférencier, intervenant régulièrement auprès du parti conservateur bavarois, la CSU.
Bibliographie
- Frédéric Clavert, Hjalmar Schacht, financier et diplomate 1930-1950, thèse d'histoire contemporaine soutenue en décembre 2006, publiée par Peter Lang Publishing Group, Bruxelles, 2009, 473 p. (ISBN 978-90-5201-542-2)Extraits
Références
- en ligne Benoit Chalifoux, Schacht et Hitler contre Roosevelt : pourquoi l’austérité mène au fascisme, Solidarité et Progrès, déc. 2004
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