- Ernst Kaltenbrunner
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Ernst Kaltenbrunner (4 octobre 1903 à Braunau en Autriche - 16 octobre 1946 à Nuremberg) fut l’un des principaux responsables du système policier nazi, avec le grade d'Obergruppenführer. Au procès de Nuremberg, il a été condamné à mort pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Sommaire
Ascension
Originaire de la même région d'Autriche (Linz) qu'Adolf Hitler, il suivit les traces de son père en faisant des études de droit à l'université de Graz. Après avoir travaillé de nuit pendant deux ans pour payer ses cours à l'université, il s'inscrivit au barreau de Linz en 1928. Pendant ses études, Kaltenbrunner ne cessa pas d’avoir une activité politique et milita dans le Mouvement indépendant de la Libre Autriche, qui le conduisit au nazisme. Son père, avocat de Linz, comme lui, était un ami de la famille Eichmann.
En 1932, il adhéra, avec Adolf Eichmann, au Parti national-socialiste autrichien, dont il fut le 300 179e membre et, au début de 1933, aux formations SS plus ou moins camouflées qui commençaient l’infiltration des organismes de combat nazis en Autriche. Il y reçut le n° 13 039. A la SS, il joua aussitôt un rôle de meneur et devint l’un des orateurs du parti en Haute-Autriche. En même temps, il organisa et donna des consultations juridiques gratuites aux membres et aux sympathisants du parti.
Dans le courant de 1933, il fut nommé chef de la 37e brigade SS. Son activité attira l’attention de la police autrichienne. Arrête en janvier 1934, il fut envoyé au camp de concentration de Kaisersteinbruch avec quelques autres nazis autrichiens[réf. nécessaire]. Au camp, Kaltenbrunner réussit très rapidement à prendre un grand ascendant sur ses compagnons de captivité. Sa grande taille et sa force physique y contribuèrent plus que ses connaissances juridiques. A Pâques, il organisa une grève de la faim qui fut d’abord générale puis, le secrétaire d’État Karwinsky étant venu lui-même inspecter le camp et ayant promis quelques améliorations matérielles, la grève cessa dans toutes les baraques à l’exception d’une seule, celle de Kaltenbrunner.
Dans le courant de 1934, il fut nommé chef de la 8e division SS, mais il ne participa pas à la tentative de putsch de juillet 1934, où le chancelier Dollfuss fut assassiné. Cette abstention le fit choisir par le gouvernement Schuschnigg comme l’un des nazis capables de faire aboutir la tentative de pacification politique entreprise en septembre 1934.
Cette tentative échoua et, en mai 1935, Kaltenbrunner fut de nouveau arrêté et inculpé de haute trahison pour ses relations avec l’organisation SS allemande. Après un séjour de 6 mois en prison, il comparut devant un tribunal qui, faute de preuves, le condamna pour conspiration à une peine de 6 mois de prison, couverte par la détention préventive. Il fut entre-temps radié du barreau pour son activité politique et fut nommé chef des SS autrichiens peu avant son arrestation.
Libéré, Kaltenbrunner consacra son activité à l’Anschluss. Ce fut au cours de cette action, menée sur les directives venues d’Allemagne, que Kaltenbrunner fit la connaissance de Seyss-Inquart. En sa compagnie, il travailla à la préparation de l'Anschluss et fut nommé secrétaire d'Etat à la sécurité le 11 mars 1938, dans le cabinet de Seyss-Inquart.
Après l'Anschluss
Après l'Anschluss auquel les nazis autrichiens contribuent activement, Hitler le nomma général de brigade SS, et Himmler lui confia la direction de la SS dans la partie autrichienne du Reich. Six mois plus tard, le 11 septembre 1938, il fut promu au grade de général de division SS, et devint à la même époque membre du Reichstag.
L'aventure autrichienne terminée par l'Anschluss, Kaltenbrunner mena l'existence d'un parfait fonctionnaire SS. Nommé successivement commandant en chef des SS et de la police pour les régions de Vienne et du Haut et Bas-Danube, puis, en avril 1941, général de la police : il devient en quelque sorte le Himmler autrichien mais sans pouvoir personnel, simple agent de transmission des ordres venus de Berlin.
Le 30 janvier 1943, il est nommé chef du SD (service de sécurité) et de la RSHA , succédant à Heinrich Himmler qui assurait ces fonctions depuis la mort de Reinhard Heydrich. Le siège d'Interpol étant tombé aux mains des nazis avec l'Anschluss, Kaltenbrunner en devint le dirigeant de 1943 à 1945.En tant que chef du RSHA (Reichssicherheitshauptamt), sorte d'organisation nébuleuse regroupant tous les services de contrôle et de répression de l'état policier nazi, Kaltenbrunner dirigeait à la fois le SD (Amt III et VI)), la KriPo (Amt V) et la Gestapo (Amt IV). A ce titre, sa contribution à la Shoah est indiscutable puisqu'il était, à partir de 1943, le supérieur direct du tristement célèbre SS-Obersturmbannführer (lieutenant-colonel) Adolf Eichmann, en charge du bureau "Juifs" au sein de la section "Sectes et Eglises" de la Gestapo (IV B4).
Les Einsatzgruppen, responsables de 600 000 exécutions à l'arrière du front Est, étaient donc directement sous les ordres de Kaltenbrunner à partir de cette date, ainsi que la Gestapo.
C'est Kaltenbrunner, plutôt qu'Himmler, qui fut chargé de l'enquête sur l'attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler[1], en s'appuyant notamment sur son agent Horst Kopkow.
Fin de guerre
En mars 1945, il envoie Wilhelm Höttl négocier à Berne avec Allen Dulles, le chef de l'OSS, pour préparer une éventuelle paix séparée entre les États-Unis et l'Autriche. Mais celle-ci n'eut pas lieu, Vienne ayant été prise d'assaut de l'Armée rouge.
Lors de l'insurrection de Vienne à la fin du conflit, Hitler l'envoie en personne se charger de mater la rébellion. Or la ville tombe avant que Kaltenbrunner ne s'y soit rendu. Ce dernier préfère alors se réfugier, avec sa maîtresse de 24 ans, la comtesse Gisela von Westarp, dans le « réduit alpin » d'Altaussee plutôt que de retourner à Berlin qui est menacé d'encerclement. C'est à Altaussee qu'il aurait ordonné à son subordonné Adolf Eichmann de quitter le groupe de nazis qui y étaient réfugiés (dont Franz Stangl et Wilhelm Höttl), en raison de la menace que sa présence faisait peser sur le groupe.
Barricadé à la fin de la guerre dans la « forteresse alpine » près d'Altaussee, Kaltenbrunner y fut capturé le 12 mai 1945 par le capitaine du Counter Intelligence Corps Robert E. Matteson[2] - c'est sa maîtresse qui, par mégarde, permit aux Alliés de l'identifier. Il fut alors transféré au Royaume-Uni pour y être interrogé, puis accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Procès de Nuremberg.
Après s'être d'abord effondré, il nia toute responsabilité, refusant même de reconnaître sa propre signature sur des documents accablants. Condamné à mort, il est pendu le 16 octobre 1946 et aura pour derniers mots : « Allemagne, bonne chance ! ».
Références
- The Last Days of Ernst Kaltenbrunner, site de la CIA, 1993
- Career government official Robert Matteson dies, Star Tribune, 25 janvier 1994 David Chanen,
Catégories :- Avocat autrichien
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- Agent du SD
- Personnalité du Troisième Reich condamnée au procès de Nuremberg
- Personnalité allemande condamnée pour crime contre l'humanité
- Criminel de guerre nazi exécuté
- Höherer der SS und Polizeiführer
- Naissance en 1903
- Décès en 1946
- Personne pendue en Allemagne
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