Histoire du français

Histoire du français

Histoire de la langue française

Le français est une langue romane parlée en France, dont elle est originaire, ainsi qu'en Belgique, au Canada, au Luxembourg, en Suisse et dans 51 autres pays, principalement localisés en Afrique, ayant pour la plupart fait partie de l’ancien empire colonial français ainsi que la République démocratique du Congo, ancien Congo belge.

Issu de l’évolution du latin classique vers le bas-latin puis le roman au cours du premier millénaire de l'ère chrétienne, le français devient une langue juridique et administrative avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539. S’ensuit une longue réforme de la langue promue par les académiciens, pour la régulariser et y réintroduire des vocables latins. Le français classique du XVIe siècle devient le français moderne du XVIIIe siècle, langue véhiculaire de l’Europe. Avec la colonisation, le français se répand en Amérique du Nord au XVIIe siècle, en Afrique au XVIIIe siècle, ce qui en fait une langue mondiale. Cependant le français perd en influence politique au cours du XXe siècle, au profit de son concurrent l’anglais.

Le français est la langue romane la plus éloignée du latin car de multiples parlers ont contribué à son évolution phonétique. En premier lieu, le gaulois : des mots comme chêne, charrue, mouton, tonne ou crème en sont des survivances. La seconde pourvoyeuse fut la langue des Francs, si bien que le français est la plus germanique des grandes langues néo-latines: trop, bleu, gris, brun, blond, marcher, garçon et France font partie de cet héritage. Les mots Gaule et gaulois dérivent de, ou ont interféré avec le germanique walh- (« étranger », « gallo-romain ») devenu *wahl, comme salha > *sahla > saule, également germanique. Par la suite, d’autres langues ont contribué à son développement lexical [italien, anglais, arabe (par le truchement de l'espagnol et l'italien essentiellement), etc.]. Cependant la langue à qui le français a emprunté le plus grand nombre de mots est le latin, qui continue d’être le plus grand contributeur de nouveaux mots avec l'anglais, dont les termes peuvent être d'origine latine ou française.

Le terme « langue d'oïl », dans certains cas, peut être un synonyme de français.

La langue française a cette particularité que son développement a été en partie l’œuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou d’institutions, comme l’Académie française. C’est une langue dite « académique ». Toutefois, l’usage garde ses droits et nombreux sont ceux qui malaxèrent cette langue vivante, au premier rang desquels Molière : on parle d’ailleurs de la « langue de Molière ».

Devant la prolifération de néologismes importés de langues étrangères, la plupart de la langue anglaise, le gouvernement français tente de prendre des mesures pour protéger la pureté de la langue. Ainsi, le 7 janvier 1972, il promulgue le décret no 72-9 relatif à l’enrichissement de la langue française, prévoyant la création de commissions ministérielles de terminologie pour l’enrichissement du vocabulaire français.

Au Québec, l’Office québécois de la langue française s’occupe de réglementer l’usage de la langue française, elle-même protégée par la loi 101 du Québec. L'office propose sur l'Internet son grand dictionnaire terminologique[1].

Sommaire

Histoire interne et histoire externe

Au sujet de l’histoire des langues, on peut faire la distinction entre l’histoire interne et l’histoire externe. L’histoire interne est l’histoire de la structure en usage, c’est-à-dire des structures phonétique, grammaticale et lexicale. Par exemple, l’emploi de l’article est devenu obligatoire. L’histoire externe vise la langue considérée dans son fonctionnement, comme moyen de communication. Par exemple, la maîtrise du français donne du prestige.

Du Ier au Ve siècle : interactions entre latin vulgaire et langues gauloises

L’histoire de la langue française commence avec l’invasion de la Gaule par les armées romaines sous Jules César de 58 à 50 av. J.-C. On considère que la Gaule comptait alors environ 10 millions d’habitants. Après la conquête, les soldats et les commerçants romains ont importé avec eux le sermo cotidianus, ou latin vulgaire. L'assimilation est lente puisqu’elle se complète après plusieurs siècles, probablement après l'évangélisation des milieux ruraux sous Dagobert. Le latin fonctionne comme langue de l’écrit et de l’administration, tandis que le gaulois, de tradition orale puisqu’il ne s’écrivait pas ou peu, conserve alors une fonction de langue d’échange.

Le latin vulgaire ou bas-latin

Article détaillé : Latin vulgaire.

Le latin vulgaire se distingue du latin classique par le fréquent usage de la métaphore : on utilise manducare (« mâchouiller ») au lieu du classique edere (d'où « manger »), le recours aux diminutifs auricula et geniculum (« oreille », « genou »), par la simplification des formes morphosyntaxiques :

  • les genres et cas voient une réduction progressive aux seuls nominatif et accusatif (alors qu'il y en a six en latin classique), la déclinaison du neutre est ramenée à celle du masculin, et des déclinaisons irrégulières s’alignent sur les déclinaisons régulières.

Le latin vulgaire (ou latin populaire) voit l'apparition des formes analytiques verbales avec un futur de type venire habeo (vénire áio, d'où « je viendrai » en français, vindré en catalan ou vendré en castillan), les formes passives de type amatus sum a valeur de présent (alors qu'en latin classique amatus sum a valeur de passé), et le passé de type habeo panem manducatum (áio pane manducatu, « j'ai du pain mangé », d'où le sens « j’ai mangé du pain »). Disparaissent le supin, le participe futur (morituri te salutant ne peut être traduit que par une périphrase en français moderne), et les infinitifs futur et parfait (amaturum esse et amavisse peuvent difficilement se traduire en français moderne). Les temps du passé du subjonctif se confondent et se réduisent.

Les prépositions adoptent aussi des formes analytiques telles que in hac hora (d'où le français « encore », le catalan encara ou l'italien ancora). Les adverbes adoptent la forme en -mente (bonamente, d'où « bonnement »).

L'ordre des mots tend à se fixer. Cela est dû à la réduction des cas aux seuls nominatif et accusatif. En outre, au niveau phonétique, le « m » final, significatif de l'accusatif, disparaît dans la langue parlée (rosam prononcé [rosa, roza] se confond avec le nominatif rosa). Les prépositions, du coup, progressent : ad pour marquer le datif ou l'accusatif (eo ad Roma(m) < eo Romam), de pour marquer le génitif. L'adjectif, l'épithète et le génitif se placent après le substantif (le nom commun). Le verbe prend une position médiane dans la phrase (et non finale, comme en latin classique).

On constate un enrichissement des phonèmes (sons, voyelles et consonnes) avec l'augmentation des phonèmes vocaliques (c'est-à-dire les voyelles telles qu'elles sont dites, plutôt qu'écrites). Cela provient du fait que le système « voyelles courtes/longues » du latin classique est remplacé en latin vulgaire par un système « voyelles ouvertes/fermées ». Ainsi [é] court devient [è], [é] long devient [é] court, tandis que [o] court devient « o ouvert » (comme dans « bonne »), et [o] long devient « o fermé » (comme dans « zone »). Par conséquence, certaines voyelles courtes disparaissent : caldus (calidus, d'où l'adjectif français « chaud » ou le substantif espagnol caldo (« bouillon »). Certaines diphtongues se réduisent : oru(m) < aurum (« or »). Certaines voyelles longues simples se diphtonguent. Mais la diphtongaison n'est pas propre au latin vulgaire, puisque les voyelles longues ne se diphtongueront qu'à partir du IVe siècle; on la rencontre néanmoins dans toute la Romania : français « pied », espagnol pie (<péde(m)). Ce phénomène sera davantage le fait de la Gaule à partir du VIe siècle. Les sons [v] et [z] apparaissent (vivere était prononcé [wiwere] en latin classique). Les consonnes sourdes intervocaliques se sonorisent : [vida] (< vita), [roza] (< rosa). Les consonnes affriquées apparaissent : [k] se palatise devant e et i devenant ainsi ky/ty puis tsh (en Italie) et ts (en Espagne et en Gaule), voire se sonorise entre deux voyelles (en Gaule) : placere prononcé [plajdzere] (d'où « plaisir »).

Le substrat gaulois

Articles détaillés : Gaulois (langue) et Langue celtique.

Lors de la mise en place du pouvoir romain, La Gaule était peuplée d'une multitude de tribus celtes et belges qui, pour la plupart, parlaient le gaulois (ou, plutôt, de nombreuses variantes sans doute mutuellement intelligibles car ayant un fond commun important). Après la conquête du pays en 51 av. J.-C., et au cours des siècles suivants, la langue des Romains (le latin vulgaire) fut peu à peu adoptée par tous, mais le bilinguisme dut être une réalité jusqu'au Ve siècle (le gaulois semble ne plus avoir été parlé après le VIe ou VIIe siècle).

  • L'influence sur la syntaxe et le vocabulaire du latin vulgaire fut certaine : en gaulois le verbe est souvent en deuxième position dans la phrase, et l'ordre sujet+verbe est fréquent. La numération vigésimale (par vingt) proviendrait du gaulois (« quatre-vingts »), ainsi que le suffixe de localisation -acum: noms topographiques ou noms de domaines en -ac (dans la partie sud de la France) ou en -ay, -ai, -ey, -é ou -y (dans la partie nord et centrale de la France, en Suisse romande et en Belgique romane[2], d'où les villes Cognac, Tournai, Cernay, Neuilly, Chaillé, etc.). Ne subsistent en français moderne qu'environ 150 mots courants, mais aussi des termes et expressions dont l'étymologie reste mal éclaircie et qui pourraient dans certains cas, s'expliquer par une action du substrat gaulois. Ex: aveugle < bas-latin aboculis présenté souvent, sans argument convainquant, comme un calque du grec, jusqu'à la découverte sur le Plomb de Chamalières du terme celtique exsops ayant précisemment la même signification qu' aboculis "privé d'yeux".
  • L'action du substrat gaulois dans l'évolution phonétique du latin de Gaule est plus difficile à déterminer. Cependant elle est certaine, puisque attestée sur des inscriptions, pour l'évolution du groupe /pt/ et /ps/ qui se sont confondus avec /kt/ et /ks/, c'est-à-dire réduits à /xt, xs/ puis à /it, is/ (/i/ second élément d'une diphtongue). Exemple : capsa > *kaxsa > caisse; captîvus > kaxtivus > vieux français chaitif > chétif[3]. La voyelle [y] (le « u » français, y du grec classique ou ü allemand) était présente en gaulois, mais certains linguistes estiment que ce sont les Francs qui l'ont réintroduite en Gaule. Certaines évolutions phonétiques décrites comme aberrantes pourraient être liées à une action du substrat gaulois. Ex: coudre (coudrier) < *colurus, par métathèse, < latin corylus, influence du gaulois *collos Cf. irlandais, gallois coll.
  • L'influence du gaulois explique aussi probablement la « faculté » qu'a eue la langue française à s'éloigner des mots « étymons », de sorte qu'on en perde l'étymologie des mots. Les langues celtes ont cette faculté de se transformer vite à travers les siècles, de sorte que si on compare aujourd'hui le breton et l'irlandais, le profane n'y verra pas de ressemblances entre les deux langues. Les Italiens, les Catalans, les Occitans et les Castillans peuvent à la rigueur se comprendre entre eux, mais ils ne pourront pas comprendre un francophone. Exemples : « métier » (< ministerium), « raide » (< rigidus) et « froid » (< frigidus).

Autres caractéristiques du gaulois :

  • C'est une langue à déclinaisons et conjugaisons, avec un lexique riche en dérivations et compositions (suffixes, préfixes):

Ver-cingeto-rix (« supérieur-marcheurs (guerriers)-roi »).

  • Présence de phonèmes étrangers au latin classique : l'affriquée [ts] parfois écrite par un d barré (le français « souche » pourrait venir d'un gaulois [tsuka]); présence de la voyelle [y].

La langue gauloise est mal connue car peu d'inscriptions ont été retrouvées.

Du Ve au IXe siècle : influence du superstrat francique

Article détaillé : francique.

Facteurs externes, linguistiques et non linguistiques

Les migrations des germains à partir du Bas Empire provoquent en partie la chute de l'Empire romain en 476 et marquent traditionnellement la fin des évolutions phonétiques communes à l'ensemble de la Romania. En Gaule du Nord, la langue gallo-romane et le germanique cohabitent dès le IIIe jusqu'au Xe siècle à l'écart des zones frontalières avec les dialectes germaniques, et le colinguisme devient la règle. Même s'il n'a pas pu prévaloir, le francique influe dès lors sur la langue romane ; il resterait en français moderne moins de 1000 mots de cette origine, et cette langue aurait modifié le protofrançais dans sa prononciation et légèrement dans sa syntaxe. Les Francs des premiers siècles parlaient davantage des dialectes bas-allemand tandis que les Francs de l'époque de Charlemagne parlaient des dialectes plutôt haut-allemands comme le montre les Serments de Strasbourg.[4]

L'influence du germanique sur le français et sur les autres langues d'oïl porterait surtout sur la prononciation (phonèmes; eu, u, è, e, par exemple) et l'orthographe (ex: 'haut', du latin altus influencé par le francique hoh) qui en découle et moins sur la grammaire ou le vocabulaire. C'est cette influence germanique qui distingue les langues d'oïl de la langue d'oc. Le picard et le wallon sont les langues latines les plus germanisées, alors que le français officiel, lui, a eu tendance par les principaux érudits qu'étaient alors les membres du clergé, à épurer son vocabulaire vers la fin du Moyen Âge, (époque de l'Inquisition, de la papauté à Avignon et surtout de la Renaissance italienne), pour le rapprocher du latin; par exemple le français moderne n'aime pas les lettres k et w, jugées trop germaniques, alors que ces lettres furent bien représentées en ancien français (Voir La Chanson de Roland dans son texte original); autres exemples, les mots d'origine germanique tendent à devenir moins nombreux : « sûr »/« sûre » (au sens d'amer/amère, cousin de l'allemand sauer ou l'anglais sore), « maint »/« mainte » (cousin de l'anglais many), guet (du francique waht-), « heurt » (cousin de l'anglais hurt), etc. Certains mots d'origine germanique n'ont pas été introduits en français par le francique, mais par d'autres langues germaniques : « boulevard » (du vieux néerlandais bolwerk), « échoppe » (du néerlandais, voir aussi l'anglais shop), « nord »/« sud » (du vieil anglais), « bâbord »/« tribord » (du néerlandais bakboord).

Avant le Ve siècle, de nombreux mots d'origine franque et germanique en général seraient entrés en latin vulgaire bien avant les grandes invasions[5]. En effet il y avait de nombreux contacts entre Germains rhénans et Romains notamment en Gallia belgica. En outre, les Francs fournirent de nombreux fédérés et mercenaires dans l'armée romaine, où certains occupèrent même de hautes fonctions. Avant les grandes invasions, les rapports entre Germains et Gallo-Romains sont tels que le Code théodosien (an 370) interdit les mariages mixtes, et les édits d'Honorius (fin IVe-début Ve) interdit le port du costume barbare en ville (manteau de fourrure, cheveux longs, pantalons). Le mot Francia lui-même, qui devait désigner probablement une zone imprécise en Gallia belgica, est une latinisation du francique Franko qui date du IIIe siècle (Franko, pour Franko(n)? voir Franconie, allemand Franken).

Du Ve au Xe siècle, en Gaule du Nord, la langue gallo-romane et le germanique cohabitent. Il était même de mode de donner aux enfants des prénoms germaniques, mode qui se perpétua, puisqu'au IXe siècle neuf personnes sur dix portent un prénom d'origine franque (exemples « Charles », « Louis », « Guillaume », « Richard » et « Robert »). Les Mérovingiens, puis les Carolingiens sont bilingues; Hugues Capet (Xe siècle) de langue maternelle romane (pourtant de mère saxonne), semble avoir été le premier souverain de France à avoir eu besoin d'un interprète pour comprendre le germanique.

Ce bilinguisme explique peut être pourquoi les Serments de Strasbourg de 842 furent écrits en romana lingua et en teudisca lingua (teudisca, on rencontre aussi thiotisca et theodisca, même racine que le deutsch allemand, et les mots « Teutons », « thiois » et l'italien tedesco > « tudesque » (XVIIIe siècle); les alternances t/th et eu/eo/io reflètent des tentatives diverses de transcrire des sons absents de l'alphabet latin). On estime généralement que les Serments de Strasbourg sont le premier texte écrit en protofrançais (ou romana lingua ou encore roman). Cette romana lingua ne ressemble pas beaucoup au français moderne, mais cette langue en est néanmoins l'ancêtre. La première mention de l'existence d'une langue romane ne date que de 813, lors du concile de Tours, réuni à l'initiative de Charlemagne, qui impose désormais de prononcer les homélies dans les langues vulgaires au lieu du latinrusticam Romanam linguam aut Theodiscam, quo facilius cuncti possint intellegere quae dicuntur, c’est-à-dire dans la « langue rustique romaine » (« langue romane de la campagne », forme de protofrançais nommée roman (pour la France) ou dans la « langue tudesque » (tiesche langue en ancien français) pour l'Allemagne — afin que tous puissent plus facilement comprendre ce qui est dit. C'est en effet à cette époque qu'en France on prend conscience qu'on parle une langue différente du latin, probablement parce que, de toutes les langues romanes, elle en est la plus éloignée. Il faut attendre entre 880 et 881 pour le premier texte littéraire, la Séquence de sainte Eulalie, encore qu'on puisse considérer que la langue de ce texte est plus du picard que du français lui-même.

La substance du superstrat francique

Les changements linguistiques observables en français attribuables au superstrat francique sont :

Le vocabulaire avec l'introduction de mots comme les adjectifs de couleur : blanc, bleu, blond, brun, gris ; les points cardinaux: nord, sud, est, ouest ; des termes relatifs à la structure sociale ou aux tactiques militaires: auberge, gars/garce/garçon, maréchal, fief, flanc; généralement tous les mots en <h> aspiré et en <gu> dur (haine, guerre).

La dérivation morphologique avec les suffixes en :

  • -ard, propre au français, du francique hard (« dur »): chauffard, trouillard, criard. Ce suffixe produit des mots péjoratifs d'une intensité réelle et est encore productif dans la langue moderne.
  • -aud (du francique -wald) de nature péjorative, n'est par contre plus productif pour créer de nouveaux mots, cependant il s'est confondu avec le suffixe latin -ot à cause de l'érosion consonnantique (Il est devenu homophone) et de la proximité de sens.
  • masculins -ois, ais, ancien féminin -esche proviennent généralement du francique -isk comme dans français < françois < frankisk (cf. all. fränkisch, angl. frankish), anglais < anglois < anglisk (cf. all. englisch, angl. English) qu'on ne doit pas confondre avec le suffixe -ais/aise (espagnol és, italien -ese) issu du latin -ens(is).
  • -ange (voir anglais ou néerlandais -ing, allemand -ung) par l'intermédiaire des dialectes d'oïl du Nord : boulange/boulanger, vidange (du verbe vider), mélange/mélanger (du verbe mêler).
  • ancien suffixe -enc (de -ing comme le précédent) > -an, rare, dans les mots chambellan, cormoran, paysan. Il s'est confondu parfois avec -ant d'où l'alternance graphique paysan / jadis également paysant (Cf. anglais peasant) ou encore -anum > -ain, chambellan / jadis également chamberlain (Cf. anglais chamberlain). Ne pas confondre avec -an < -ano issu des mots empruntés à l'italien comme artisan.

Le préfixe mé(s)- ne subsiste que dans quelques mots (mésentente, mégarde, méfait) et n'est plus utilisé de façon spontanée dans la création de nouveaux mots (voir anglais misunderstand, mistake, miscarry).

La prononciation voit le renforcement de l'accent tonique d'intensité en milieu de mot ; ceci a eu pour conséquence l'amuissement ou la chute de la voyelle finale, et la diphtongaison des voyelles longues en milieu de mot (phénomène attesté à partir du VIe siècle) : murus > murs (masculin singulier), murum > mur (accusatif singulier); máre > *maer > mer; rosa > rosa (prononcé [rozë]).[6] Ceci entraîne l'assourdissement des consonnes finales : grande > grant (d'où la prononciation [t] dans « grand homme » en français moderne).

On observe la (ré)introduction du [y] (ü): parmi les langues romanes, ce phonème existe aussi en occitan, en romanche, et dans certains dialectes du Nord de l'Italie. La prononciation du « r » non roulé d'influence francique l'a emporté sur le « r » roulé du Sud d'influence latine ; aujourd'hui encore le "r" de l'allemand standard et de la plupart de ses dialectes est proche du "r" français.

Le « h » aspiré, disparu du latin tardif, tout comme dans la plupart des langues romanes réapparaît. La période romane avait introduit la prononciation d'un [h] dit «aspiré» dans des mots d'origine francique comme hache, haine, haïr, halles, harnais, hêtre, héron, etc. Cette prononciation du [h] s'est atténuée au cours de l'ancien français, qui finira par ne plus écrire le <h> initial dans la graphie. Par exemple, le mot homme du français moderne s'écrivait ome (du latin hominem) en ancien français. Le <h> graphique a été réintroduit dans les siècles suivants soit par souci étymologique (p. ex. ome < lat. hominem > homme) soit pour interdire la liaison et noter le hiatus (p. ex. harnais, hutte, etc.) ou encore pour empêcher la confusion du u (écrit jadis v) avec un v a l'initiale de mots comme huile, huis, huit

La consonne [w], disparue du latin vulgaire, apparait dans les mots d'origine francique et se mue [gw], pour aboutir à [g] en français moderne (et dans les autres langues romanes) : guerre, gâcher, garder, gaulois/Gaule, alors que les dialectes du nord des pays de langue d'oïl, l'allemand et l'anglais conservent le [w] : allemand ver-wirr-ung "désordre, trouble" < moyen haut allemand werre, waschen "laver", warten "attendre, garder", welsch "français (péjoratif)"; anglais wash "laver", ward "pupille, salle d'hôpital", welsh "gallois". À noter que certains termes d'origine latine avec [v] initial sont passés à [w] sous l'influence de mots germaniques analogues (contrairement aux autres langues romanes en général) : goupil, guêpe, guiche, gué, gui, gaine...

La syntaxe voit la présence systématique d'un pronom sujet devant le verbe, comme dans les langues germaniques : « je vois », « tu vois », « il voit », alors que le pronom sujet est facultatif - fonction du paramètre pro-drop - dans les autres langues romanes (comme dans veo, ves, ve). Le pronom « on » (de (h)om/homme), propre au français, pourrait lui aussi être un calque du germanique (voir allemand mann/man, néerlandais man/men, danois mand/man). L'inversion « sujet/verbe > verbe/sujet » pour former les interrogations, se rencontre dans les langues germaniques mais pas dans les langues romanes, sauf en français. L'adjectif placé devant le substantif est propre aux langues germaniques, il est plus fréquent en français que dans les autres langues romanes et parfois obligatoire (« belle femme », « vieil homme », « grande table », « petite table »); quand il est facultatif c'est que le sens n'est pas le même : « homme grand »/« grand homme », « certaine chose »/« chose certaine ». En wallon l'ordre « adjectif+nom » est systématique.

Possiblement l'usage du verbe « avoir » comme verbe modal pour former des temps du passé (« j'ai fait », « j'ai dit »); cet usage est commun à toutes les langues germaniques, qu'on retrouve aussi en catalan, castillan et italien où il y a des superstrats germaniques. Cet usage du verbe « avoir » n'existait pas en latin classique. Possiblement, en ancien français, la conservation d'un suffixe nominatif sujet (un -s étymologiquement issu du latin dans li mur-s "le mur", li fil-s "le fils") absent en latin vulgaire et dans les autres langues romanes.

Graphie

Aussi, les minuscules de l'alphabet dit latin sont en fait la variante nord-européenne / germanique de l'alphabet des Romains. L'alphabet que les Romains utilisaient n'avait pas de minuscules, et correspondait aux seules majuscules (A, B, C…). Charlemagne unifia l'écriture de l'Europe du Nord et celle du Sud en combinant les deux (le Sud n'utilisait encore que l'alphabet romain), d'où le double alphabet majuscules/minuscules. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on appelle parfois les minuscules l'« écriture caroline » (carol-, de Carol(us Magnus) "Charlemagne"). Le Nord germanique a toujours su créer de nouvelles lettres (w, j, Þ, ð, ø; il y a aussi le k peu présent en latin mais répandu dans le Nord et en ancien français), alors que le sud a toujours été plus conservateur et préfère l'ajout d'accents à des lettres existantes (ç, é, è, à, ñ, ô, ã, etc.) ou la combinaisons de lettres pour transcrire un seul son (« ch », « ph », il y a aussi les combinaisons françaises « eu », « ou » (digrammes), ou encore « qu » là où « k » pourrait être utilisé).

Roman ou gallo-roman

Article détaillé : Roman (langue).

« Pro deo amur et pro christian poblo et nostro commun saluament, dist di in auant, in quant deus sauir et podir me dunat, si saluarai eo cist meon fradre Karlo et in aiudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra saluar dist, in o quid il mi altresi fazet, et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai, qui meon uol cist meon fradre Karle in damno sit »
    — extrait des Serments de Strasbourg (843) :

L'influence du germanique est visible au niveau de la syntaxe, l'adjectif mis avant le nom (christian poblo) et l'orthographe; présence du k (Karle, « Charles ») et du dh (Ludher, « Lothaire ») qui transcrit le d interdental (le th sonore anglais).

Ici l'écriture caroline (les minuscules modernes) est employée. Elle n'existait pas au début de l'ère chrétienne (on n'utilisait alors que les majuscules actuelles); ainsi la lettre « v » s'écrivait « V » en majuscule et « u » en minuscule, et transcrivait aussi bien la consonne [v] ou la voyelle [y] (le « u » français ou le ü allemand). La différenciation V/v et U/u n'apparaitra que bien plus tard.

Ancien français

Article détaillé : ancien français.

Période du (Xe au XIIIe s.), durant laquelle les locuteurs appelaient leur langue le « roman/romanz/romance », puis fanceis vers les XII-XIIIe siècle

Moyen français

Article détaillé : moyen français.

Cette langue de transition entre le français ancien et moderne a duré du XIVe au XVe siècle. Les XIVe et XVe siècles se caractérisent par une grande désorganisation. Le XIVe siècle est marqué par la grande peste et par la guerre de Cent Ans, qui entraîne une désorganisation des institutions.

Pour cette période, le Livre des merveilles du monde de Jean de Mandeville est important sur le plan linguistique. Ce livre qui raconte le voyage en Chine de l'auteur, est un manuscrit édité à 250 exemplaires dans différentes langues.

Au XIVe siècle, Les Enseignemenz, livre de recettes, écrit entre 1304 et 1314 recommande : « Por blanc mengier — Se vos volez fere blanc mengier, prenez les eles e les piez de gelines e metez cuire en eve, e prenez un poi de ris e le destrempez de cele eve, puis le fetes cuire a petit feu, e puis charpez la char bien menu eschevelee e la metez cuire ovec un poi de chucre. » Au XVe siècle, François Villon écrit le Lais ou le Petit Testament vers 1456 : « Le regart de celle m’a prins / Qui m’a esté felonne et dure / Sans ce qu’en riens j’aye mesprins, / Veult et ordonne que j’endure / La mort, et que plus je ne dure. »

Français classique

Article détaillé : français classique.

Néologisme foisonnant

La Renaissance se produit en France avec un siècle de retard par rapport à l'Italie. Pendant la Renaissance, la société cultivée continue d'apprendre et d'employer le latin et le grec ancien dans les universités. Pour la première fois dans notre langue, les emprunts lexicaux au grec se font directement et non par l'intermédiaire du latin et les néologismes helléniques sont fréquents dans le domaine des sciences et de la politique[7]. On observe une relatinisation avec création de très nombreux doublets lexicaux. Ainsi, par exemple, au mot populaire cheville s'adjoint le mot médical clavicule tous deux issus du latin classique clavicula. Dans la satire de François Rabelais sur les latinismes de l'écolier limousin, cinq mots sont attestés pour la première fois dans notre langue : célèbre, génie, horaire, indigène et patriotique[7].

L'italien, rayonnement culturel oblige, donne lieu à de nombreux emprunts lexicaux. Citons parmi tant d'autres balcon, concert, carrosse, frégate, négoce. L'espagnol, pour les mêmes raisons, nous donne bandoulière, bizarre, fanfaron, mascarade et surtout les mots venus du Nouveau Monde comme tabac, patate, cacao, chocolat alors que le portugais nous lègue ananas venu du Brésil et mangue venu de la langue de Malabar[8].

Outre ces « importations », le français foisonne alors de mots nouveaux et les auteurs de La Pléiade crée des nouveaux modes de formation avec juxtaposition adjectivale (doux-utile), verbale (ayme-musique), la suffixation ou préfixation (contre-cœur) dont certains éléments n'existent pas de façon autonome : monologue n'est pas un mot grec mais un mot français de la Renaissance ! La logique de Port-Royal correspond à des travaux en logique en rapport avec la linguistique, par les jansénistes Antoine Arnauld et Claude Lancelot.

Codification

L'une des pages de l'ordonnance de Villers-Cotterêts

La langue française acquiert alors un statut officiel définitif, illustré par l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, qui impose le français comme langue du droit et de l'administration. Le droit doit être écrit en français[9] et plus en latin.

La grande invention de la Renaissance, plus encore que la découverte des Amériques, est l'imprimerie et, avec elle et la diffusion du savoir, un besoin de codification. Les grammairiens, les lexicographes, les théoriciens de la langue, les linguistes[10] prennent de l'importance. Le premier Dictionnaire françoislatin, celui de Robert Estienne, est publié en 1539. Moins d'un siècle plus tard, en 1635, la création de l'Académie française consacre l'effort de codification, défense et illustration de la langue française (pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de Joachim du Bellay publié en 1549).

Rayonnement culturel et géographique

De 1604 à 1759, quelques milliers de Français venant de différentes régions de France colonisèrent la Nouvelle-France. Ces immigrants arrivèrent souvent avec des patois qui n'étaient pas celui de leurs nouveaux voisins et adoptèrent alors rapidement une langue commune pour bien se comprendre, soit le français parlé par l'administration royale, les fonctionnaires et les officiers de l'armée et de la marine.[11] C'est ici que les Français québécois, acadien et terre-neuvien prennent leur origine.

En Europe, le français devient progressivement la langue diplomatique et remplace le latin dans les traités entre États.

Français moderne

À partir du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours.

À la veille de la Révolution française, on estime qu'un quart seulement de la population française parle français, le reste de la population parle des langues régionales.

Au Nord ce sont les parlers d'oïl, au Sud les parlers d'oc, formes régionales de l'occitan, ainsi que le breton, le basque, le catalan, l'arpitan, le flamand, l'alsacien entre autres. L'unification du français débutée par Talleyrand et continuée par Jules Ferry a pour but de créer une seule langue française sur tout le territoire français. Si le français s'impose assez vite dans les régions où l'on parle des dialectes de langue d'oïl, des méthodes très coercitives sont employées afin d'éliminer le breton, l'occitan, le catalan, le basque, le corse, etc. (notamment des humiliations physiques les jeunes élèves, voir Vergonha (lingüicidi)).

Dans son rapport de juin 1794 l'abbé Grégoire révéla qu'on ne parlait «exclusivement» le français uniquement dans «environ 15 départements» (sur 83). Il lui paraissait paradoxal, et pour le moins insupportable, de constater que moins de trois millions de Français sur 28 parlaient la langue nationale, alors que celle-ci était utilisée et unifiée «même dans le Canada et sur les bords du Mississipi»[12].

En revanche, le français est couramment pratiqué dans toutes les cours européennes. En 1685, Pierre Bayle peut ainsi écrire que le français est « le point de communication de tous les peuples de l'Europe ».

Le français est alors la langue de la diplomatie, mais également un puissant vecteur dans les domaines de l'art, des sciences et des techniques. On lit Rabelais dans le texte en français de Moscou à Lisbonne.

Au XVIIIe siècle, le français est la langue véhiculaire de l'Europe.

Cette période perdure jusqu'à l'émergence d'un concurrent au même rôle, l'anglais.

La cour anglaise a pratiqué longtemps le français en mémoire des fondateurs de la couronne moderne. La guerre de Cent Ans a mis un terme à cet usage (1362), mais aujourd'hui encore, toutes les devises royales anglaises sont en français : « honni soit qui mal y pense » au premier chef, « Dieu et mon droit », moins souvent cité, également. L'anglais garde toutefois une forte empreinte de français et les dernières études menées sur ce thème évaluent à environ 29% la part du français dans le lexique anglais moderne (voire pour certains jusqu'à 70%[13]).

Le français s'est toujours écrit au moyen de l'alphabet latin, enrichi depuis le XVIe siècle par des diacritiques dont l'écriture et l'utilisation ne seront réglées qu'à partir du XVIIIe siècle.

  • Sur le plan national, la Révolution, elle, va au-delà de l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) puisque les Jacobins imposent le français comme Langue universelle des Lumières et, par conséquent, comme langue maternelle obligatoire pour tous. L'usage des patois et dialectes devient alors synonyme de « régression sociale », comme réminiscence de l'Ancien Régime, de même que l'usage du latin.
  • 1835 — L'Académie française publie la sixième édition de son Dictionnaire. Une nouvelle fois, les simplifications sont nombreuses. Par exemple, "j'avois" devient "j'avais"; "enfans" (qui, jusque-là, perdait le "t" au pluriel) s'écrit "enfants"; etc.
  • 1935 — L'Académie française publie la huitième édition de son Dictionnaire. On y voit apparaître des modifications comme grand-mère remplaçant grand'mère.
  • 1990 — L'Académie française et les instances francophones publient le rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques. Bien qu'officiellement recommandées, il faut attendre 2008 pour que ces modifications soient clairement encouragées dans l'enseignement[14].

Évolution de la graphie et du statut du français à travers l'histoire

Contrairement à certaines idées reçues, l'histoire du français et de son orthographe comporte de nombreuses réformes. De tout temps, l'orthographe du français a subi de nombreuses rectifications, mais l'habitude littéraire d'adapter les ouvrages dans l'orthographe officielle du moment nous donne une impression de continuité que la langue française écrite, en fait, n'a jamais eue.

On peut définir à peu près cinq états de la langue française, qui est passée progressivement de l'un à l'autre ; dans les exemples ci-dessous, l'orthographe est celle des éditeurs et non celle des auteurs. Jusqu'au XIXe siècle, l'orthographe normée du français, qui s'établit lentement à partir du XVIe siècle, reste très variable. D'autres découpages sont possibles et ne sont que des moyens de situer un texte par rapport à l'état de la langue. En voici un exemple concret à travers ces trois versions d'un même texte, le début de l'une des Fables de La Fontaine ([1]) :

  • Édition originale (XVIIe siècle)
    • Une Grenoüille vid un Bœuf,
    • Qui luy sembla de belle taille.
    • Elle qui n'estoit pas grosse en tout
    • comme un œuf […]
  • Édition de 1802
    • Une grenouille vit un bœuf
    • Qui lui sembla de belle taille.
    • Elle, qui n'étoit pas grosse en tout
    • comme un œuf […]
  • Orthographe d'aujourd'hui
    • Une grenouille vit un bœuf
    • Qui lui sembla de belle taille.
    • Elle, qui n'était pas grosse en tout
    • comme un œuf […]

La manière de classer les états de la langue qui suit ne s'appuie pas seulement sur sa grammaire mais aussi sur son orthographe.

Bibliographie

  • Jacques Leclerc, Histoire de la langue française, Québec, TLFQ, Université Laval, 19 février 2006.
  • Alain Rey, Frédéric Duval, Gilles Siouffi, Mille ans de langue française : histoire d'une passion, Paris, Perrin, 2007.
  • Albert Dauzat, Jean Dubois et Henri Mitterand, Nouveau dictionnaire étymologique et historique, éditions Larousse 1974.
  • T.F. Hoad, English Etymology, Oxford University Press 1993.
  • Fouché, Pierre (1958). Phonétique historique du français. Paris: Klinksiech.
  • Frings, Theodor & Walther von Wartburg (1937). "Französisch und Fränkisch." In: Festschrift Karl Jaberg. Halle (Saale): Niemeyer, 65-82. (Réimpression dans: Sammelband Frings. Tübingen: Niemeyer, 1951).
  • Gamillscheg, Ernst (1939). "Französisch und Fränkisch. (Aus Anlaß des gleichbetiteltenAufsatzes von Th. Frings und W. von Wartburg in ZRP 1937, 193 ff.)" Zeitschrift für französische Sprache und Literatur 62.1-17.
  • Martinet, André (1955, 1964). Économie des changements linguistiques : traité de phonologie diachronique. Berne: Francke.
  • Schürr, Friedrich (1970). La Diphtongaison romane. Tübingen : Niemeyer (Tübinger Beitrage zur Linguistik).
  • Wartburg, Walther von (1950). Die Ausgliederung der romanischen Sprachräume. Berne: Francke.
  • Wartburg, Walther von (1934, 19585). Évolution et structure de la langue française. Berne: Francke.
  • Weinrich, Harald (19582). Phonologische Studien zur romanischen Sprachgeschichte. Münster: Aschendorff.

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Le grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française http://www.granddictionnaire.com/btml/fra/r_motclef/index1024_1.asp
  2. L'évolution du suffixe -acum dans les régions germanisées (Allemagne, Autriche, Alsace, Lorraine francique, Flandres), de langue italienne, de langue celtique (Irlande, Galles, Écosse et Bretagne bretonnante) n'est évidemment pas prise en compte pour ces exemples.
  3. Pierre-Yves Lambert, La Langue gauloise, errance 1994.
  4. Ces termes de bas-allemand et haut-allemand sont à interpréter dans une signification purement linguistique classant les langues issues de la sous-branche germano-néerlandaise des langues germaniques en deux groupes distincts. Ainsi, le texte en theodisca lingua des Serments de Strasbourg est rédigé dans un francique rhénan de l'époque, une variété de francique appartenant au groupe haut-allemand, qui était également la langue maternelle de Charlemagne.
  5. Louis Guinet, Les Emprunts gallo-romans au germanique : du Ier au Ve siècle, éditions Klincksieck 1982.
  6. Cette explication est attribuable pour ses fondements à Frings & Wartburg (1937) et Wartburg (1950). Schürr (1970) explique ainsi l'origine du Nord-Est de diphtongues spontanées décroissantes soutenant que celle-ci proviennent des régions où l'élément francique a renforcé l'accent expiratoire gaulois.
  7. a  et b Mireille Huchon, Histoire de la langue française, Le Livre de poche, 2002, p.144.
  8. Mireille Huchon, Histoire de la langue française, Le Livre de poche, 2002, p.145.
  9. Jusque là, si les plaidoiries se faisaient en français, les jugements étaient rendus en latin.
  10. C'est au XVIIe siècle, par Raphelengius puis Marcus Zuerius van Boxhorn, qu'est formulée pour la première fois l'hypothèse de l'origine indoeuropéenne des langues romanes, germaniques, du persan et de l'hindi.
  11. http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HISTfrQC_s1_Nlle-France.htm L'implantation du français au Canada
  12. "Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser la langue française" par l'abbé Grégoire, site du Trésor de la langue française au Québec
  13. Entretien avec Henriette Walter.
  14. http://www.orthographe-recommandee.info/enseignement/
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