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Guerre de la Conquête
La bataille de Sainte-Foy par George B. Campion
Cette bataille fut la dernière victoire des français durant la guerre de la ConquêteInformations générales Date 1754 à 1763 Lieu Amérique du Nord Issue Victoire Britannique Belligérants Nouvelle-France
Royaume de FranceAlliés Amérindiens:
Grande-Bretagne
Treize colonies
Alliés Amérindiens:
Commandants • Marquis de Vaudreuil
• Chevalier de Lévis
• Général Montcalm• Jeffrey Amherst
• Edward Braddock
• James Wolfe
• William Shirley
• Lord Loudoun
• James Abercrombie
• George WashingtonBatailles Jumonville Glen • Fort Necessity • Fort Beauséjour • Monongahela • Petitcoudiac • Lac George • Fort Bull • Fort Oswego • Kittanning • Fort William Henry • Louisbourg • Le Cran • Fort Carillon • Fort Frontenac • Fort Duquesne • Fort Ligonier • Fort Niagara • Beauport • Plaines d'Abraham • Sainte-Foy • Ristigouche (navale) • Mille-Îles • Signal Hill modifier La guerre de la Conquête constitue l’affrontement entre les Français et les Britanniques pour le contrôle de l’Amérique du Nord. Les hostilités commencent en 1754, deux ans avant le déclenchement de la guerre de Sept Ans en Europe. Aux États-Unis, on utilise fréquemment l'appellation French and Indian War ce qui signifie « guerre contre les Français et les Indiens » (Indiens étant utilisé ici dans le sens d'Amérindiens). Cette guerre débute en 1754, lors d'accrochages dans la vallée de l'Ohio, les différents affrontements de cette guerre mettront aux prises les Français, leurs milices de la Nouvelle-France et leurs alliés amérindiens d'un côté et les Britanniques, leurs milices américaines et leur allié iroquois de l'autre. Le siège le plus impressionnant est celui de Québec en 1759. La prise de Montréal (1760) met fin à la guerre en Amérique. Le territoire français est attribué aux Britanniques en 1763 lors du traité de Paris à l'exception des îles St-Pierre et Miquelon près de Terre-Neuve[1].
Sommaire
Situation géographique
À cette époque, la France possédait la grande majorité de la région explorée du nouveau continent (1745),plus de la moitié de l'Amérique du Nord. Elle comptait une partie du Québec actuel (on peut mentionner notamment la région de la Baie d'Hudson qui n'était pas sous contrôle français) plus une grande partie de l'Est canadien. Sa frontière partait, au Nord, à la limite de l'actuel Labrador, faisait une parabole passant en dessous de la baie James pour aller contourner le lac Manitoba et le lac Winnipeg, au centre de l'actuel Manitoba et descendait jusqu'au Golfe du Mexique, en suivant, plus à l'ouest, le fleuve Mississippi. Seule une bordure d'une centaine de kilomètres sur la Côte Atlantique en était exclue car elle correspondait au territoire des 13 premières colonies anglaises en Amérique (nommées du nord vers le sud) : Le New Hampshire, Massachusetts, New York, Rhode Island, Connecticut, New Jersey, Pennsylvanie, Virginie, Delaware, Maryland, Caroline du Nord, Caroline du Sud et la Géorgie (voir la carte ci-jointe).
Alliance Franco-Amérindienne
Les Français étaient alliés avec presque toutes les nations amérindiennes d'Amérique du Nord. Les Amérindiens constituaient une force importante dans la défense de la Nouvelle-France. Comme les miliciens, ils étaient efficaces dans la guerre d'embuscade. Même si chaque nation amérindienne a ses propres rites et traditions, il est possible d'observer une constante dans les tactiques de guerre et les stratégies adoptées par les Amérindiens qui prennent part au conflit. D'abord, ceux-ci ne se battent jamais en terrain à découvert; les tactiques de l'embuscade et de camouflage sont plutôt le propre de ces alliés. En fait, l'attaque-surprise est leur plus fort atout. Elle prend de court les soldats européens habitués à la bataille en rangée et fait, en conséquence, beaucoup de ravages. Quant aux préparatifs de guerre, malgré quelques variantes d'un groupe à l'autre, on observe certains éléments communs : de longues discussions avant le départ, accompagnées du calumet de la guerre et de danses. Les rêves prémonitoires étaient également très populaires pour prédire l'issue d'une guerre ou si elle représentait un danger pour un individu ou une nation entière[2]. Les armes utilisées par les Amérindiens étaient en général des couteaux, des haches et des fusils[3].
Milices de la Nouvelle-France
Formée en Nouvelle-France depuis 1669, les milices étaient constituées de tous les hommes valides âgés entre 16 et 60 ans. Les miliciens préfèraient la guerre d'embuscade, c'est-à-dire cachée dans les bois. Les miliciens étaient des hommes recrutés en campagne et en ville, qui n'avaient pas de formation de soldat. En temps de conflit, ils étaient obligés de prendre les armes[4]. Sans uniforme militaire, les miliciens recevaient à chaque campagne une partie de l'équipement. Les troupes s'armaient elles-mêmes et il était attendu d'elles qu'elles soient en possession d'une bonne provision de plomb, de poudre et de mèche. L'intendant fournissait un fusil à ceux qui n'en possédaient pas[5].
Chacune des milices appartenaient à un siège d’un gouvernement régional. En Nouvelle-France, ceux-ci étaient au nombre de trois, Québec, Trois-Rivières et Montréal. La milice de Montréal était réputée pour être la plus active et la plus efficace en raison du fait qu'elle était composée de plusieurs voyageurs qui faisaient la traite des fourrures. En conséquence, celle-ci était entraînée surtout pour les combats d'embuscades dans les bois, ce qui a d'ailleurs valu à ses hommes d'être surnommés les « Loups blancs » par les autres districts et par les Amérindiens. En 1759, environ 5455 miliciens de Montréal sont mobilisés, dont 4200 se rendent à Québec pour le siège. La plupart sont positionnés sur la côte de Beauport[6].
Les milices américaines
Pour protéger les colons Américains des treize colonies contre les attaques et les raids franco-indiens, une unité spéciale, les Rangers, est formée. Ils deviennent une arme importante dans les tactiques américaines; ils sont incorporés à l'armée régulière. En fait, en 1755, Lord Loudoun s'aperçoit que les embuscades pratiquées par ces Rangers, combinées avec les nouvelles tactiques et unités des troupes régulières britanniques, pourraient s'avérer un atout puissant. Ainsi, on trouve des Rangers à partir de ce moment sur tous les fronts[7].
Parallèlement aux Rangers, il faut compter, parmi les effectifs américains au sein des forces britanniques, les Colonial Pioneers. Ces derniers étaient constitués des troupes de terre américaines. Ces soldats étaient entrainés environ huit mois par année par leur législature provinciale et étaient payés et équipés par leur colonie respective. C'est au Massachusetts, colonie la plus populeuse, qu'on trouve le plus grand nombre de Colonial Pioneers : ils sont au nombre de 6800 en 1759. D'après les documents qui subsistent du conflit, ces militaires n'ont pas participé directement aux combats et étaient plutôt utilisés pour construire et maintenir les fortifications, batteries et campements britanniques[8].
La Déportation des Acadiens
Article détaillé : Déportation des Acadiens.La Déportation des Acadiens, ou le Grand Dérangement, est une expression utilisée pour désigner l'expropriation massive et la déportation des Acadiens, peuple francophone d'Amérique, lors de la prise de possession, par les Britanniques, d'une partie des anciennes colonies françaises en Amérique. La déportation des Acadiens constitue une opération de nettoyage ethnique de grande envergure, compte tenu de la démographie de l'époque. En 1754, la crise éclate avec le début de la guerre. Le conflit commence avec des victoires françaises dans la vallée de l'Ohio. La panique gagne les colonies britanniques. Charles Lawrence discute avec William Shirley, gouverneur du Massachusetts, de la possibilité de remplacer les Acadiens par des colons anglo-américains. En juin, il rencontre des délégués acadiens et exige d'eux un serment d'allégeance inconditionnel envers le roi d'Angleterre. Les Acadiens refusent. En juin 1755, Lawrence ordonne aux commandants d'attirer les hommes français de leurs districts respectifs, dans les ports, de les y arrêter et de les y détenir. Des navires viennent les chercher pendant que d'autres troupes vont arrêter les femmes et les enfants chez eux. Les déportés sont divisés par groupes, puis embarqués sur les navires. En tout, de 10 000 à 15 000 Acadiens seront déportés. Seul 20% environ de la population d'Acadie a pu s'échapper au Québec[9].
Le siège de Québec
Article connexe : Histoire de la marine française.Article détaillé : Siège de Québec de 1759.À l'aube du siège, la vie dans la ville de Québec et dans la colonie tout entière est devenue très difficile. Les Québécois sont épuisés par la guerre qui dure depuis maintenant cinq ans. Les relations entre Montcalm et Vaudreuil sont également de plus en plus tendues. Les habitants de Québec vivent dans la famine, la peur et l'incertitude. Pendant qu'ils voient leur ville être détruite par les multiples bombardements anglais, ils se demandent pourquoi les autorités françaises ne répliquent pas et pour quelle raison les munitions sont préservées. Les bombardements incessants, en plus de détruire une bonne partie de la ville, apeurent les habitants, particulièrement les enfants et les femmes, qui se réfugient dans la prière[10].
Durant le siège, Wolfe détache des troupes sur la rive sud et nord du fleuve et les emploie à bruler les fermes et le blé, ainsi que les villages, aussi loin que La Malbaie et Rivière-Ouelle. Les soldats britanniques profitent de leurs forces pour faire main basse sur les femmes, les enfants et le bétail qui n'ont pu se réfugier à temps dans les bois. Dans certains villages, comme à St-François-du-Lac, Portneuf et Saint-Joachim, massacres et scalps sont aussi pratiqués par les troupes[11].
La Bataille des Plaines d'Abraham
Article détaillé : Bataille des Plaines d'Abraham.Pendant les mouvements de troupes de l'armée, et tandis que celles-ci se positionnent sur le champ de bataille, plusieurs miliciens et soldats des troupes françaises harcèlent les Britanniques sur leurs flancs. Ces escarmouches causent plusieurs victimes. Entre temps, Montcalm analyse la situation et conclut qu'il ne doit pas donner à l'ennemi le temps de se fortifier. Autrement, il lui serait impossible de le déloger. C'est donc vers 10 h 00 que le général ordonne l'attaque. Les troupes sont divisées en trois lignes, la première est constituée de réguliers, le deuxième de miliciens incorporés aux régiments, et la troisième également. La décision de Montcalm d'incorporer à chaque régiment de l'armée un corps de miliciens s'avère être catastrophique. La ligne se défait à quelques pas de l'ennemi, les soldats de la deuxième ligne tirent sans en avoir reçu l'ordre[12].
Les deux armées souffrent d'à peu près le même nombre de pertes : 658 du côté britannique et 644 du côté français. Le gros des pertes françaises survient au cours de la bataille rangée alors que les Britanniques subissent le gros de leurs pertes des mains des miliciens et des Amérindiens qui couvrent la retraite des soldats réguliers. La mort du général Montcalm et du général Wolfe survient à peu près au même moment. En tenant compte de l'ensemble des événements qui s'enchaînent à compter de 10 heures, les deux charges de la bataille rangée, la française et la britannique, de même que la fusillade d'environ 1 h 30 entre les Britanniques et les francs-tireurs, la bataille dure environ deux heures. L'historien D. Peter McLeod, qui considère l'ensemble des événements militaires de la journée, de l'attaque de l'avant-poste de Vergor à 4 h le matin jusqu'aux derniers coups de canon qui forcent la retraite des soldats britanniques à l'embouchure de la St-Charles à 12 h, juge que la bataille des plaines d'Abraham a duré environ huit heures[13]. Le 15 septembre, une assemblée de 24 notables de Québec dont des commerçants, des officiers de milice et des fonctionnaires se tient dans la résidence, en partie détruite, de François Daine, lieutenant général de la Prévôté de Québec[14]. Les membres de l'assemblée signent une requête demandant à de Ramezay de négocier la reddition de Québec. Daine lui remet la requête en main propre le jour même[15].
Légende amérindienne
Dans l'histoire amérindienne, une légende raconte qu'après la bataille des plaines d'Abraham, lorsque la reddition allait être signée, des chefs alliés à la France ont proposé à Montcalm de ne pas se rendre, de laisser la ville aux britanniques et de se retirer. Des messagers amérindiens auraient été envoyés dans l'ouest du pays pour aller chercher des renforts et ainsi contre-attaquer les troupes de James Wolfe qui avaient autant souffert. Mais, Montcalm refusa. Il avait déjà donné sa reddition.[réf. nécessaire] Cette histoire est probablement une légende puisque Montcalm est mort le lendemain de la bataille suite à une blessure subie dans la retraite.
La capitulation de Québec
Article détaillé : Articles de capitulation de Québec.Après consultation des avis des notables de la ville, de ceux de son état-major, et en fonction des instructions du quartier général du marquis de Vaudreuil, Jean Baptiste Nicolas Roch de Ramezay (le lieutenant du roi qui assure la défense de la ville) négocie la reddition de la ville avec les représentants de la couronne britannique: Charles Saunders et George Townshend.
La prise de Montréal et la fin du conflit
Article détaillé : Articles de capitulation de Montréal.Le chevalier de Lévis, qui commande les troupes françaises depuis la mort de Montcalm, organise une offensive sur Québec. Grâce à la victoire qu'il remporte à la Bataille de Sainte-Foy (29 avril 1760), l'espoir renaît dans le camp français; mais l'offensive britannique sur Montréal et la présence de la flotte britannique dans le Saint-Laurent obligent les forces françaises à se replier. La capitulation de Montréal est signée par le gouverneur-général Pierre de Rigaud de Vaudreuil et le Major-général Jeffrey Amherst, au nom des couronnes française et britannique, le 8 septembre 1760.
Mais la guerre n'est pas totalement finie, notamment à Terre-Neuve, avec la bataille de Signal Hill, le 15 septembre 1762 qui se solde par une victoire britannique, ce qui entraînera la chute de la ville de Saint-Jean trois jours plus tard (dont les français s'étaient emparés en 1762).
Article détaillé : Traité de Paris (1763).Par le Traité de Paris signé en 1763 entre la France et la Grande-Bretagne, celle-ci obtient de la France l'Île Royale, l'Isle Saint-Jean, l'Acadie, le Canada, le bassin des Grands Lacs, ainsi que tous les territoires français situés à l'est du Mississippi. Mais la France recouvre aussi des territoires en Amérique, comme ses territoires des Antilles, ainsi que Saint-Pierre-et-Miquelon (qu'elle avait perdu en 1713).
Liens externes
Notes
- http://www.salic-slmc.ca/showpage.asp?file=histoire_ling/intro_fr_en/guerre_sept_ans&language=fr&updatemenu=true
- http://bataille.ccbn-nbc.gc.ca/fr/siege-de-quebec/forces-en-presence/armee-francaise-canadiens-amerindiens/les-allies-amerindiens.php
- Québec, ville militaire (1608-2008), Montréal: Art Global, 2008, p. 140
- http://bataille.ccbn-nbc.gc.ca/fr/siege-de-quebec/forces-en-presence/armee-francaise-canadiens-amerindiens/la-milice.php
- Luc Lépine, 1997, Organisation militaire de la Nouvelle-France
- Chartrand, Québec 1759, p. 31
- http://bataille.ccbn-nbc.gc.ca/fr/siege-de-quebec/forces-en-presence/armee-britanique-americains-marine/les-americains.php
- Chartrand, Québec 1759, p. 60.
- Dictionnaire biographique du Canada en ligne 'Dictionnaire biographique du Canada' John Handfield, disponible en ligne
- Récher, Journal du Siège de Québec, 1759, p. 15
- Lionel-Groulx, Lendemains de conquête, ré-édition de 1977, page 22-23
- http://bataille.ccbn-nbc.gc.ca/fr/bataille-des-plaines-d-abraham/la-bataille.php
- D. Peter Macleod, La vérité sur les plaines d'Abraham, Les éditions de l'Homme, 2008, p. 278
- D. Peter Macleod, La vérité sur les plaines d'Abraham, Les éditions de l'Homme, 2008, p. 306
- D. Peter Macleod, La vérité sur les plaines d'Abraham, Les éditions de l'Homme, 2008, p. 308
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