Freie Demokratische Partei

Freie Demokratische Partei

Parti libéral-démocrate (Allemagne)

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Freie Demokratische Partei
Logotype du Parti libéral-démocrate
Président Guido Westerwelle
Fondation 11 décembre 1948
Siège Thomas-Dehler-Haus
Reinhardtstraße 14
10117 Berlin
Vice-présidents Rainer Brüderle, Andreas Pinkwart, Cornelia Pieper
Secrétaire général Dirk Niebel
Trésorier Hermann Otto Solms
Présidents dhonneur Walter Scheel, Hans-Dietrich Genscher, Otto Lambsdorff
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Président de groupe
Bundestag Guido Westerwelle
Parlement européen Silvana Koch-Mehrin
Adhérents 67 000 env.
Idéologie Libéralisme, centrisme
Affiliation européenne ELDR, ADLE
Affiliation internationale Internationale libérale
Couleur(s) Jaune et bleu
Site internet www.liberale.de
Voir aussi :

Politique de lAllemagne
Partis politiques allemands
Coalition en Allemagne

Le Parti libéral-démocrate (Freie Demokratische Partei, FDP) est un parti politique libéral allemand créé en 1948. Il défend des politiques combinant la défense des libertés fondamentales et du libre-échange avec certains éléments de lÉtat-providence allemand. Il est aujourdhui le troisième parti du Bundestag en nombre de sièges, avec quatre-vingt-treize députés, et le premier parti de lopposition ; il est également présent dans cinq des seize gouvernements de Land.

Dimportance électorale moyenne, avec entre 5,8 et 14,5 % (son meilleur score obtenu en 2009) aux élections fédérales, le FDP est un parti de cadres et un parti-charnière, présent dans toutes les coalitions gouvernementales au plan fédéral de 1949 à 1998 sauf en deux brèves périodes ; en plusieurs occasions, cest lui qui a provoqué lalternance selon quil salliait avec les démocrate-chrétiens ou les sociaux-démocrates. Il a été au gouvernement pendant quarante-deux ans au total, dans quatorze cabinets. Il est aujourdhui dans lopposition depuis huit ans, ce qui constitue sa plus longue période hors du gouvernement.

Il réalise traditionnellement ses meilleurs scores dans les classes moyennes et supérieures, et dans les villes de moyenne et petite taille.

Sommaire

Valeurs et programme

Dune manière générale, le FDP, sinscrivant dans la tradition libérale européenne, affiche une méfiance envers lÉtat et son intervention dans la vie des individus, et soppose aux projets de société conservateurs et égalitaristes. Il se réclame de la maxime : « Autant dÉtat que nécessaire, aussi peu dÉtat que possible » (« So viel Staat wie nötig, so wenig Staat wie möglich »). Une autre devise du parti est « Création et protection de la liberté des individus » (« Schaffung und Wahrung der Freiheit des Einzelnen »). Il soutient ainsi une politique de libéralisation dans tous les domaines, en politique, en économie, dans la société.

Lactuel programme fondamental a été adopté le 24 mai 1997 à Wiesbaden.

Politique économique et sociale

Des partis représentés au Bundestag, le FDP est celui qui soutient le plus fermement le libéralisme économique. Une de ses conceptions centrales est la création demplois par laccroissement des investissements, permis notamment par la réduction de la bureaucratie, les privatisations, la déréglementation, la suppression dallocations et une réforme de la fiscalité. Il appelle à la réduction de la dette publique, et voit la mondialisation comme essentiellement bénéfique.

Il réclame une simplification du droit fiscal, une limitation de limpôt sur le revenu et de la taxe sur la valeur ajoutée.

En politique sociale, il est favorable à la création dune allocation civile (Bürgergeld) rassemblant toutes les aides sociales de lÉtat financées par limpôt, à la réforme de la sécurité sociale par lintroduction ou laccroissement de la capitalisation.

Ceci est tempéré par la reconnaissance de certaines incapacités du marché ; le FDP est ainsi favorable à certaines politiques daide sociale et à une action ferme contre les cartels.

Questions de société

En ce qui concerne les questions de société comme les droits civiques, limmigration, la place de la religion dans lespace public ou les droits des homosexuels, le FDP a toujours défendu une législation plus libérale que les chrétiens-démocrates ou les sociaux démocrates. Il est par exemple favorable à la fin du service militaire, contrairement aux deux grands partis.

Politique étrangère et européenne

En politique étrangère, les valeurs du FDP sinscrivent dans la lignée de Walther Rathenau et Gustav Stresemann, ministres du Reich aux Affaires étrangères sous la république de Weimar. Il est pro-européen et pro-atlantiste.

Il est favorable à la création dune Europe politique, en particulier dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité commune. Il était partisan de la ratification du projet de constitution européenne par référendum, et place dune manière générale lapprofondissement du processus dintégration avant lélargissement de lUnion.

Il est également favorable à ladhésion de la Turquie à lUnion, tout en acceptant lidée dun partenariat privilégié à défaut dune adhésion en cas de retard dans la transposition de lacquis communautaire, ou si lUnion nest pas en situation daccueillir un pays si peuplé.

Politique déducation et de formation

Les libéraux-démocrates souhaitent une prise en charge pré-scolaire de certains enfants ; par exemple, lintroduction de tests de langue à partir de lâge de quatre ans permettrait de détecter les faiblesses linguistiques, notamment chez les enfants issus de limmigration, et de scolariser les enfants concernés dans une classe préparatoire. À partir de lâge de trois ans et avant la scolarisation, une place en jardin denfant pour la moitié de la journée doit être garantie et gratuite.

Il propose lextension des horaires scolaires à toute la journée, et lAbitur à dix-huit ans. Il défend le système scolaire existant et rejette lidée dune structure secondaire unique.

Concernant lenseignement supérieur, le FDP est favorable au financement des établissements par une augmentation des frais de scolarité, et à une révision de la législation permettant daccroître la compétitivité de la recherche.

Situation actuelle

Allemagne

Armoiries de l'Allemagne
Cet article fait partie de la série sur la
politique de l'Allemagne,
sous-série sur la politique.

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En 2006, le Parti libéral-démocrate est le troisième parti du Bundestag et le premier parti de lopposition, avec soixante-et-un sièges.

Il participe aux gouvernements des Länder de Basse-Saxe, du Bade-Wurtemberg, de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, de Bavière et de Hesse, au sein de coalitions avec la CDU. Par ailleurs, il siège également dans les parlements de Berlin, de Brême, de Mecklembourg-Poméranie occidentale, de Rhénanie-Palatinat, de Sarre, de Saxe, de Saxe-Anhalt et du Schleswig-Holstein. Il n'est donc absent que des Landtag de Hambourg et de Thuringe.

Traditionnellement faible dans les communes, il y a amélioré sa position depuis plusieurs années, et a notamment fait élire les maires de grandes villes comme Dresde, Ettlingen, Pforzheim, Plauen et Wetzlar.

Histoire

Origines

Le mouvement libéral en Allemagne

Le mouvement libéral se développe en Allemagne au début du XIXe siècle chez les étudiants et les intellectuels, dabord en faveur des droits des classes inférieures et de lunité nationale. Il est sévèrement réprimé par la réaction, en particulier par le Chancelier Metternich, finalement écarté en 1848 lors de la révolution de Mars. Les monarchies contiennent le mouvement et restent en place, mais les idées libérales ont connu un progrès certain. En 1861 est fondé le Parti progressiste allemand (Deutsche Fortschrittspartei), le premier parti au sens moderne du terme, avec programme et objectifs clairs. Lui succèdent sous le Deuxième Empire le Parti national-libéral (Nationalliberale Partei) et le Parti populaire allemand (Deutsche Volkspartei), et plus tard le Parti populaire progressiste. Sous la république de Weimar, le Parti démocrate allemand (Deutsche Demokratische Partei, DDP) et un autre Parti populaire allemand (Deutsche Volkspartei, DVP) maintiennent le mouvement.

Les formations libérales de laprès-guerre

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, loccupant soviétique en Allemagne organisa la création de partis politiques. Début juillet 1945, Wilhelm Külz et Eugen Schiffer fondent un Parti libéral-démocrate dAllemagne (Liberal-Demokratische Partei Deutschlands, LDP), avec pour ambition de couvrir lensemble du territoire, mais ils ne peuvent le constituer quen zone soviétique. Il reçoit lors des seules élections législatives libres, en 1946, entre 7,8 % des voix dans la partie orientale de Berlin et 29,9 % dans la province de Saxe. Il rejoint en 1949 le Front national (Nationale Front).

Des partis libéraux sont créés dans tous les Länder de lOuest par danciens membres du DDP et de laile libérale du DVP. Le premier, le Parti des libéraux-démocrates (Partei Freier Demokraten, PFD), est fondé en septembre à Hambourg, et reçoit 18,2 % des voix lors des élections du Bürgerschaft le 13 octobre. En Hesse, le FDP, qui présente aux élections législatives de 1950 une liste commune avec un groupement de réfugiés, reçoit 31,8 % des voixle meilleur score de lhistoire des libéraux-démocrates allemands. En novembre 1946, le Parti populaire démocrate (Demokratische Volkspartei, DVP) obtient également de bons résultats aux élections de Wurtemberg-Bade.

Une première tentative dunification des libéraux allemands a lieu le 17 mars 1947, lorsque Theodor Heuss et Wilhelm Külz créent à Rothenburg ob der Tauber le Parti démocrate dAllemagne (Demokratische Partei Deutschlands, DDP), mais le projet échoue en raison des divergences politiques entre MM. Heuss et Külz.

Fondation

Le Parti libéral-démocrate est fondé le 11 décembre 1948 à Heppenheim, comme rassemblement de la quinzaine de partis libéraux locaux fondés depuis 1945 dans les zones doccupations occidentales. Le lieu a été choisi en raison de la « réunion dHeppenheim » (Heppenheimer Tagung), une rencontre des libéraux le 10 octobre 1847, peu de temps avant la révolution de Mars. Le premier président du Parti est Theodor Heuss.

Les premières élections législatives dans les Länder nouvellement constitués révèlent la faiblesse des libéraux. Ils nobtiennent, par conséquent, que cinq des soixante-cinq sièges au Conseil parlementaire, chargé de la rédaction de la Loi fondamentale de la République fédérale dAllemagne. Il y défend les libertés individuelles, le système parlementaire et léconomie sociale de marché, alors que tous les autres partis sont favorables à une économie dirigée par lÉtat. Sur un grand nombre de questions, le FDP présente des solutions alternatives ou de compromis entre le Parti social-démocrate (SPD) et lUnion chrétienne-démocrate (CDU) et peut ainsi faire adopter certains points de son programme.

À lorigine et jusque dans les années 1950, quelques fédérations du FDP dans les Länder sont classées à droite des démocrates-chrétiens, qui portent encore certaines aspirations du christianisme social. Les libéraux-démocrates, pour leur part, sont pour partie porteurs de valeurs dorientation nationalistes, apportées par danciennes personnalités de la période nazie que le parti entend intégrer au nouvel État démocratique.

Les deux premières décennies

En juillet 1949, Theodor Heuss, président du FDP, devient le premier Président fédéral, sur proposition du président de la CDU, Konrad Adenauer. Lors des premières élections fédérales au mois daoût, le FDP reçoit 11,9 % des voix au scrutin de liste et fait élire cinquante-deux députés, dont douze sur mandat direct, pour la plupart dans le Bade-Wurtemberg et en Hesse. Sur proposition de M. Heuss, Konrad Adenauer est élu Chancelier fédéral, en rassemblant tout juste la majorité des voix. Il forme son premier cabinet avec une coalition de la CDU/CSU, du Parti allemand et du FDP. Trois libéraux-démocrates en font partie, Franz Blücher à la vice-chancellerie, Thomas Dehler à la Justice et Eberhard Wildermuth au Logement.

Franz Blücher, qui a succédé à Theodor Heuss à la tête du parti, doit faire face au conflit les deux principales tendances. En 1952, Arnold Maier conclut une coalition avec les sociaux-démocrates dans le Bade-Wurtemberg. La droite du parti réclame des expulsions, puis menace dune scission ; finalement la direction condamne la nouvelle alliance, sans aucun effet. Les fédérations du parti jouissent dès cette époque dune grande autonomie, et leur positionnement au sein des valeurs libérales varient dun Land à lautre, ce qui leur permet de parfois former des coalitions opposées aux orientations de la direction.

En 1953, laffaire Naumann révèle linfiltration danciens dirigeants nazis dans les fédérations de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, de Hesse et de Basse-Saxe, et leur volonté de prendre de contrôle du parti. Une série dexclusions a lieu, qui affaiblit laile droite. Lors des élections fédérales, le parti recule à 9,5 % des deuxièmes voix, et quarante-huit sièges. Il doit sacrifier Thomas Dehler, promoteur dun libéralisme de gauche, à la volonté de Konrad Adenauer de se concilier laile cléricale de la CDU. M. Dehler, orateur reconnu, se replie sur la présidence du groupe parlementaire, puis est élu lannée suivante président du parti.

M. Heuss est réélu Président fédéral en 1954 avec huit cent soixante-et-onze voix sur mille dix-huit (85,6 %), soit le meilleur score pour une élection présidentielle.

Le FDP saccorde avec la CDU/CSU en ce qui concerne la politique économique et sociale et la question allemande. Cependant, il se déclare laïc alors que les démocrates-chrétiens sont favorables à la création décoles confessionnelles. Il défend également fermement les intérêts du capital et de la propriété, alors que la CDU déclare, dans son programme dAhlen, rechercher une troisième voix entre capitalisme et marxisme.

Lune des divergences importantes avec les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates concerne le processus de dénazification, contre lequel il vote à la fin de lannée 1950. Au congrès fédéral de Munich, lannée suivante, il appelle à la libération des « prétendus criminels de guerre » et salue la création dune Alliance des soldats allemands (Verband deutscher Soldaten) par danciens membres de la Wehrmacht et des SS afin dintégrer les forces nationalistes à la démocratie.

Lors des élections de 1957, le FDP reçoit 7,7 % des deuxièmes voix, dont un mandat direct, son dernier jusquen 1990 à Halle. Il remporte ainsi quarante-et-uns sièges au Bundestag, mais quitte le cabinet, la CDU/CSU ayant obtenu une majorité absolue. M. Dehler, remplacé à la présidence du parti par Reinhold Maier au congrès fédéral de Berlin en janvier, cède après les élections son poste de président du groupe au Bundestag à Erich Mende, partisan dune orientation plus nationaliste. M. Mende devient président du Parti en 1960.

Aux élections de 1961, le FDP entre en campagne avec lobjectif de revenir au pouvoir, avec la CDU/CSU, mais sans Konrad Adenauer. Il reçoit 12,8 % des voix, son meilleur score fédéral jusqu'à cette année. Ceci lui permet, après des négociations difficiles, de reformer une coalition avec la CDU/CSU, dirigée par M. Adenauer malgré les annonces de campagne, et dans laquelle il tient cinq portefeuilles.

Le FDP fait sentir son influence : après laffaire du Spiegel, il quitte le gouvernement, mais M. Adenauer réussit à former avec eux un nouveau cabinet en concédant le départ de Franz Josef Strauß, qui vouera désormais une hostilité tenace à légard des libéraux-démocrates. Un an plus tard, le parti joue un rôle dans son départ en retraite plus ou moins forcé de M. Adenauer et son renoncement à la Présidence fédérale ; il impose Ludwig Erhard à la chancellerie. Le FDP remporte 9,5 % des voix aux élections de 1965.

En 1966, le FDP rompt définitivement la coalition noire-jaune en raison de son opposition aux augmentations dimpôts, ce qui force la CDU/CSU à se tourner vers le SPD et à former une grande coalition. La CDU imagine un nouveau système électoral destiné à exclure le FDP du Bundestag, mais il y renoncera en raison de lopposition du SPD, qui ne souhaite pas écarter la possibilité dune coalition avec lui.

Revenu dans lopposition, le FDP fait évoluer ses conceptions en matière de politique étrangère et notamment au sujet de la question allemande, et se rapproche sur ces points du SPD, Wolfgang Schollwer proposant la reconnaissance de la République démocratique allemande et de la ligne Oder-Neisse. Au congrès fédéral de Hanovre davril 1967, Erich Mende est mis en minorité par un groupe autour de Walter Scheel, Hans Wolfgang Rubin et Hans-Dietrich Genscher, et en janvier 1968, Walter Scheel est élu président du parti. M. Scheel, un libéral pro-européen bien que venu de la tendance nationale-libérale, recentre le FDP avec laide de Willi Weyer et Hans-Dietrich Genscher, afin de lui permettre dentrer en coalition avec lun ou lautre des deux grands partis. Les positions du parti évoluent notamment en matière de mœurs et de politique étrangère, et le 5 mars 1969, lélection du social-démocrate Gustav Heinemann à la Présidence fédérale, permise par les voix du FDP, donne un signe avant-coureur dune nouvelle alliance avec le SPD.

La coalition sociale-libérale des années 1970

À lissue des élections de 1969, le FDP, qui réalise le faible score de 5,8 %, accepte la proposition du Parti social-démocrate de conclure une nouvelle coalition, dite sociale-libérale. Le 21 octobre, le social-démocrate Willy Brandt est élu Chancelier fédéral, et son premier cabinet entre en fonction le lendemain. Walter Scheel, Vice-chancelier et ministre fédéral des Affaires étrangères, lance avec M. Brandt lOstpolitik. LIntérieur revient à Hans-Dietrich Genscher et lAgriculture à Josef Ertl.

La nouvelle alliance est disputée au sein du FDP, qui recule lors des élections législatives du 14 juin 1970 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Basse-Saxe et dans la Sarre, échouant même à revenir au Landtag dans ces deux derniers Länder. Une semaine plus tard, un congrès fédéral du parti renouvelle son soutien à la politique de la direction et confirme Walter Scheel à la présidence. Mais le 11 juillet, une partie de laile droite fonde autour de Siegfried Zoglmann une association « non partisane », lAction nationale-libérale (National-Liberale Aktion), dans le but darrêter lévolution du parti vers le libéralisme de gauche et de renverser M. Scheel. En octobre, Siegfried Zoglmann, Erich Mende et Heinz Stark soutiennent une motion de lopposition contre le ministre fédéral des Finances Alexander Möller ; ils annoncent peu après leur départ du FDP. MM. Mende et Starke rejoignent la CDU, et M. Zoglmann fonde lUnion allemande (Deutsche Union), un parti qui ne quittera jamais la marginalité.

En 1971, la réorientation en politique étrangère est théorisée dans les thèses de Freiburg (Freiburger Thesen), un ouvrage de poche vendu à plus de cent mille exemplaires par Rowohlt. Aux élections de 1972, le parti remonte à 8,4 % des voix, ce qui lui permet dobtenir un quatrième portefeuille, lÉconomie, confié à Hans Friderichs.

En 1974, Willy Brandt ayant démissionné suite à laffaire Guillaume, Walter Scheel devient le premier libéral-démocrate, et à ce jour le seul, à assurer les fonctions de Chancelier fédéral, bien que par intérim. Helmut Schmidt prend la tête de la coalition. Cette même année, M. Scheel est élu Président fédéral. Hans-Dietrich Genscher, précédemment à lIntérieur, lui succéde à la tête du parti ainsi quaux Affaires étrangères et à la vice-chancellerie ; il y gagne rapidement une stature internationale qui renforce la place des libéraux-démocrates au sein de la coalition.

À la fin des années 1970, un désaccord commence à sinstaller au sein de la coalition, en particulier dans le domaine de la politique étrangère ; la position de M. Schmidt au sujet de la « double décision » de lOTAN est dailleurs contestée au sein du SPD. De plus, le FDP souhaite réorienter la politique économique vers la réduction de la protection sociale et la diminution des impôts sur les hauts revenus. Cependant le choix de Franz-Josef Strauß pour diriger la campagne de la CDU/CSU lors des élections fédérales de 1980 mène le FDP à maintenir son alliance avec le SPD.

La coalition sociale-libérale éclate en septembre 1982, après le rejet par Helmut Schmidt dun projet de réforme économique présenté par le comte Lambsdorff, le Lambsdorff-Papier. Le 17 septembre, les ministres libéraux-démocrates quittent le cabinet. En deux semaines, le FDP forme avec la CDU/CSU une nouvelle coalition, dite « noire-jaune », qui dispose dune majorité au Bundestag.

La coalition noire-jaune des années 1980 et 1990

Le 1er octobre 1982, Helmut Kohl, président de la CDU, est élu Chancelier fédéral au moyen dune motion de censure constructive contre Helmut Schmidt. Dans nouveau cabinet, les ministres libéraux-démocrates de lancienne coalition retrouvent leurs portefeuilles, et Hans-Dietrich Genscher redevient notamment Vice-chancelier.

Le changement dalliance provoque une grave crise interne au FDP, dont le rôle dans la chute de la coalition est perçu par une partie de ses adhérents et de lélectorat comme une traîtrise. Le parti voit partir un cinquième de ses quatre-vingt-six mille membres, parmi lesquels le secrétaire général Günter Verheugen. Au congrès de novembre, Uwe Ronneburger, président de la fédération du Schleswig-Holstein, se présente à la présidence fédérale du parti contre M. Genscher, et obtient cent quatre-vingt-six voix, soit environ deux voix sur cinq. Le FDP essuie trois lourdes défaites lors des élections législatives de lautomne dans les Länder de Hesse, de Bavière et de Hambourg : échouant à obtenir 5 % des suffrages, il perd tous ses sièges. Lors des élections anticipées du 6 mars 1983, provoquées par Helmut Kohl pour légitimer la nouvelle coalition, le parti tombe de 10,6 à 7 % des voix. Les anciens adhérents se tournent généralement vers le Parti social-démocrate (SPD), les Verts, ou vers des petits partis créés à cette occasion, comme les Libéraux-démocrates (Liberale Demokraten, LD). Cependant, la CDU/CSU ayant obtenu 48,8 % des voix lors des élections fédérales, la coalition noire-jaune dispose désormais dun mandat clair pour gouverner, et forme le cabinet Kohl II.

De jeunes membres, en désaccord avec lorientation au centre-gauche des Jeunes démocrates (Jungdemokraten), lorganisation de jeunesse du parti, avaient formé en 1980 les Jeunes libéraux (Juge Liberale, JuLis). Les deux structures coexistent pendant quelques années, avant que les JuLis ne deviennent lorganisation de jeunesse officielle du FDP après la changement de coalition. Les Jeunes démocrates continueront dexister en tant quorganisation orientée à gauche mais non affiliée à un parti.

Dans les années 1980, suite au tournant (Wende) de 1983, le FDP est devenu un parti principalement présent au plan fédéral, et dépendant de deuxièmes voix venant délecteurs de la CDU attachés à la coalition. Il obtient 9,1 % des sièges aux élections de 1987.

En 19891990, lors du processus de réunification, le FDP est partisan de maintenir lancienne République démocratique allemande comme une zone économique spéciale. M. Kohl maintient cependant son choix dune unification économique rapide.

Plusieurs partis dorientation libérale avaient été créés à lEst, comme un autre Parti libéral-démocrate et le Deutsche Forumpartei. Ils sassocient avec le Parti libéral-démocrate dAllemagne (Liberal-Demokratische Partei Deutschlands, LDPD), un petit parti de lancien bloc gouvernemental de la RDA, pour former lAlliance des libéraux-démocrates (Bund Freier Demokraten, BFD). En août 1990, deux mois avant la réunification, le FDP fusionne avec le BFD et le Parti national-démocrate dAllemagne (Nationaldemokratische Partei Deutschlands, NDPD), un autre parti de lex-RDA. Le FDP est ainsi le premier des partis « réunifiés » ; larrivée des deux partis de lEst provoqua une augmentation sensible de ses effectifs. Ses résultats augmentent de manière notable : lors des élections de décembre, il reçoit 11,9 % des voix, soit soixante-dix-neuf sièges ; à Halle, il reçoit son premier mandat direct depuis 1957, et il atteint 12,9 % des voix à lEst.

En 1992, Hans-Dietrich Genscher se retire du gouvernement après dix-huit ans de présence quasi-ininterrompue. Le FDP, sans personnalité forte, connaît de vifs affrontements internes. Klaus Kinkel succède à M. Genscher à l' Office des Affaires étrangères et au comte Lambsdorff à la présidence du parti. Jürgen Möllemann, ministre de lÉconomie et Vice-chancelier, doit quitter le cabinet Kohl IV suite à laffaire dite du papier à lettres. La crise devient électorale : en lespace de deux ans, le FDP disparaît de neuf Landtage, et il tombe à 6,9 % aux élections fédérales de 1994, et 6,2 % en 1998.

Lopposition dans les années 2000

En 1998, la victoire de la coalition rouge-verte aux élections renvoie le FDP dans lopposition, après vingt-neuf années au pouvoir.

Sous la direction de Guido Westerwelle, secrétaire général à partir de 1994, puis président à partir de 2001, le parti affiche dabord de grandes ambitions et cherche à dépasser le statut de « faiseur de roi » qui lui est souvent reproché, et à se placer sur un pied dégalité avec les deux grands partis de masse, le SPD et la CDU/CSU ; le FDP déclare nexclure aucune coalition pour les prochaines élections. Lors du congrès fédéral de Dusseldorf en mai 2001, M. Westerwelle lance la stratégie du « 18 », en référence à lexcellent score obtenu par le FDP lors des élections législatives de 2000 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

En vue des élections fédérales de 2002, le FDP, à linitiative de MM. Westerwelle et Möllermann, part en campagne sans officiellement annoncer avec quel parti il pourrait entre en coalition, et M. Westerwelle est désigné candidat à la chancellerie (Kanzlerkandidat), alors que cette expression nest utilisée que par le SPD et la CDU/CSU, les autres partis ne désignant quun « candidat en première position » (Spitzenkandidat). Il tente également de participer au débat télévisé opposant les candidats des deux grands partis, allant jusquau Tribunal constitutionnel fédéral, qui le déboute au motif quil na « aucune perspective réaliste daccéder à la chancellerie »[1]. La campagne du parti met en avant lobjectif des 18 %, et cherche à sattirer les voix de la jeunesse par des méthodes de compagnes peu conventionnelles.

La campagne est cependant marquée par laffaire Mölleman, lorsque lancien Vice-chancelier Jürgen Möllemann tient des propos accusés dêtre antisémites et de viser à attirer des voix par des moyens populistes. M. Westerwelle est alors accusé dêtre trop hésitant, voire complaisant, dans sa réaction contre M. Mölleman, et la « grande dame » Hildegard Hamm-Brücher quitte en septembre le FDP dont elle était membre depuis plus de trente ans. Le parti, jusque- crédité de 10 à 13 % des intentions de vote, voit se détourner une partie de son électorat. Il reçoit finalement 7,4 % des deuxièmes voix, ce qui signe léchec de ses ambitions malgré une progression de plus dun point par rapport aux élections précédentes.

Les élections européennes de 2004 voient le FDP, dont la liste est menée par Silvana Koch-Mehrin, obtenir 6,1 % des voix, son meilleur score historique pour ces élections. Il revient au Parlement européen après dix ans dabsence, avec sept députés, qui adhèrent à lAlliance des démocrates et des libéraux pour lEurope (ADLE), le troisième groupe en termes de sièges.

En vue des élections fédérales de 2005, le FDP renoue avec la CDU/CSU et se prépare à former avec elle une nouvelle coalition qui succèdera aux rouges-verts, dont la défaite semble acquise. Il arrive en troisième position avec 9,8 % des voix sur le vote par liste, et soixante-et-un sièges, soit un résultat supérieur aux prévisions des instituts de sondage et un bond de 2,4 points par rapport à 2002. Cependant, en raison du score relativement mauvais de la CDU/CSU, les deux groupes ne peuvent former la coalition quils ont souhaitée.

Lors des négociations de lautomne, le FDP est susceptible dentrer dans différentes coalitions envisagées à lissue des élections : il pourrait sallier avec le SPD et les Verts pour former une « coalition en feu tricolore », mais beaucoup de libéraux-démocrates considèrent les positions du SPD en matière de réforme économique comme insuffisantes. Une « coalition jamaïcaine » avec la CDU/CSU et les Verts échoue en raison du refus des Verts de gouverner avec les démocrates-chrétiens. Une grande coalition est finalement formée, le FDP restant dans lopposition. Il se retrouve ainsi dans la situation paradoxale dêtre le parti qui a le plus progressé en termes de voix, mais de ne pouvoir revenir au pouvoir, alors que les deux grands partis, qui ont subi des pertes sensibles, forment le gouvernement.

Le succès historique de 2009

En vue des élections fédérales de 2009, le FDP mené par Guido Westerwelle mène une campagne orientée à droite au niveau économique et fait siennes des idées très libérales. Au niveau des alliances, Westerwelle promet en outre de ne passer aucune alliance avec le SPD ou avec les verts à l'issue du scrutin, ruinant les chances du candidat social-démocrate à la chancellerie Frank-Walter Steinmeier. Il récupère ainsi une partie non-négligeable de l'électorat de la CDU rebuté par la politique trop consensuelle menée par la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel dans le cadre de la grande coalition en place depuis 2005. Ce nouveau tournant stratégique est un succès : le FDP perce dans les sondages et obtient finalement le meilleur résultat de son histoire avec un score historique de 14,6 % des suffrages exprimés. La majorité au Bundestag bascule à la droite : c'est la fin de la grande coalition. Le FDP s'allie en conséquence avec l'Union CDU/CSU dans le cadre d'une nouvelle coalition noire-jaune et confirme Merkel à son poste.

Organisation

Le FDP est organisé en seize fédérations de Land (Landesverbände). Celle de la Sarre est également appelée Parti démocrate de Sarre (Demokratische Partei Saar, avec le sigle FDP/DPS) ; et celle de Bade-Wurtemberg est aussi appelée Parti populaire démocrate (Demokratische Volkspartei, avec le sigle FDP/DVP), en raison dune tradition plus que centenaire. Il existe également une « fédération par Internet » (Internet-Landesverband, lv-net), qui nest pas formellement une dix-septième fédération, et dont les membres sont donc adhérents du FDP au plan fédéral.

En juin 2005, le parti revendiquait soixante-sept mille adhérents. La fédération la plus importante est celle de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, avec dix-sept mille membres. Le record historique est de quatre-vingt-six mille cinq cent membres pour le parti ouest-allemand, en 1981, et de cent cinquante-cinq mille membres pour le parti pan-allemand, en 1991.

Financement

Origine des revenus du FDP en 2006

Les fonds du FDP, parti proche des milieux daffaires, proviennent de dons pour une part plus large que ceux des autres partis : ils constituent 30 % des revenus environ, alors quils sont de lordre de 20 % pour la CDU et de 10 % pour le SPD ; seule la CSU se rapproche de ce taux. Les dons proviennent majoritairement de moyennes entreprises : en 1990, moins de 10 % des dons dépassaient 40 000 DM. Le parti ayant peu dadhérents, il compte relativement peu sur les cotisations, qui représentent une proportion double dans le budget de la CDU. Lendettement du FDP est peu élevé par comparaison avec les autres partis.[2]

En 2006, le parti disposait dun budget de 29,3 millions deuros, provenant[3] :

  • pour 29,7 %, de dons ;
  • pour 30,7 %, du financement public ;
  • pour 20,5 %, des cotisations des adhérents ;
  • pour 19,1 %, dautres revenus.

Affiliations

Le FDP est membre du Parti européen des libéraux, démocrates et réformateurs (ELDR) et de lInternationale libérale. Au Parlement européen, il fait partie de lAlliance des démocrates et des libéraux pour lEurope (ADLE).

Tendances

Le Parti libéral-démocrate est historiquement divisé en deux tendances fondamentales :

Électorat

Dans lélectorat du FDP sont présents de manière supérieure à la moyenne les diplômés de lenseignement supérieur, les actifs, les célibataires, et, de manière moins marquée, les hommes. Le clivage confessionnel est presque le même que dans lensemble de la population. Le parti réalise ses scores les plus faibles chez les agriculteurs, les retraités, les chômeurs et les membres dun syndicat.

Ses résultats sont légèrement meilleurs dans les villes de petite et de moyenne taille, et légèrement moins bons dans les zones rurales et dans les grandes villes. Le parti est le mieux implanté dans la région du Rhin, Rhur exceptée, le long de la Neckar, dans lEifel, dans le centre de la Hesse, entre Minden et Oldenbourg, autour de Munich, Francfort-sur-le-Main, Hambourg, Halle, dans le Sud de la Saxe et au Sud de Berlin.

Sur une échelle de la gauche à la droite marquée de 1 à 10, lélecteur moyen du parti déclare se positionner en 5 ; légèrement au-dessus de 5 à lOuest, légèrement en-dessous dans les nouveaux Länder. Les transferts délecteurs les plus significatifs ont lieu avec la CDU/CSU et le SPD, ils ont également lieu avec les Verts, et sont négligeables avec le Parti de gauche et lextrême droite.

Les électeurs du FDP donnent comme questions déterminant leur vote, avec plusieurs réponses possibles, la politique économique et fiscale (56 %), la politique de lemploi (31 %) et la justice sociale (27 %). Des études ont montré que du point de vue des programmes, les membres du FDP sont plus proches de la CDU/CSU pour les questions économiques, et du SPD et des Verts pour les questions de société ; les divergences les plus profondes sont avec lextrême gauche et lextrême droite.

Personnalités

Chefs de lÉtat et membres du gouvernement

Le FDP na jamais dirigé le Gouvernement fédéral ; mais, très souvent deuxième parti de la coalition au pouvoir, il a vu certains de ses dirigeants accéder à la présidence fédérale et à la vice-chancellerie.

Deux des neuf Présidents fédéraux sont ainsi issus du FDP, Theodor Heuss (19491959) et Walter Scheel (19741979).

Sept des treize Vice-chanceliers étaient issus du FDP. Au gouvernement, ses portefeuilles habituels sont les Affaires étrangères, la Justice et lÉconomie.

Liste des présidents du Parti depuis 1948

Organisations associées

Les Jeunes libéraux

Article détaillé : Jeunes libéraux (Allemagne).

Les Jeunes libéraux (Junge Liberale ou JuLis) forment lorganisation de jeunesse du parti. Ils ont été constitués en 1980, et ont succédé en 1983 aux Jeunes démocrates. Ils comptent une dizaine de milliers de membre et sont financièrement et structurellement indépendants du Parti.

La Fondation Friedrich-Naumann

Article détaillé : Fondation Friedrich-Naumann.

La Fondation Friedrich-Naumann (Friedrich-Naumann-Stiftung) sappuie sur cinq centre culturels dans le pays et un bureau spécial à Berlin.

LAcadémie Theodor-Heuss de Gummersbach abrite des archives du libéralisme allemand.

Ressources

Notes

  1. Décision de la Cour constitutionnelle fédérale 2 BvR 1332/02
  2. Ordres de grandeur tirés dAlfred Wahl, Les Forces politiques en Allemagne, p. 305
  3. Der Spiegel (ISSN 0038-7452), 43/2006, 23 octobre 2006, p. 34

Origine du texte

Bibliographie

  • Alfred Wahl, Les Forces politiques en Allemagne (XIXXXe siècles), Armand Colin (collection U), Paris, 1999 (ISBN 2-200-01667-0), pp. 298306

Liens externes

Sites officiels

Sources externes au parti

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