Die Linke

Die Linke
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Die Linke
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Présentation
Co-présidents Gesine Lötzsch & Klaus Ernst
Fondation 16 juin 2007
Siège Karl Liebknecht-Haus
Kleine Alexanderstraße 28
10178 Berlin
Vice-présidents Katja Kipping
Sahra Wagenknecht
Halina Wawzyniak
Heinz Bierbaum
Idéologie Socialisme, anticapitalisme, écologie politique
Affiliation européenne Parti de la gauche européenne
Adhérents 78 046 (sep 2009)
Couleurs Rouge
Site web www.die-linke.de

Die Linke (« La Gauche ») est un parti politique allemand né de la fusion le 16 juin 2007 du Parti du socialisme démocratique (PDS, ex-SED ie le parti officiel de la RDA) et de l'Alternative électorale travail et justice sociale (WASG).

En 2010, ses dirigeants sont Gesine Lötzsch et Klaus Ernst, respectivement anciens dirigeants du PDS et de la WASG. Ils ont succédé à Lothar Bisky et Oskar Lafontaine, premiers co-présidents du parti. Die Linke se différencie des autres partis de gauche siégeant au Bundestag (le SPD et l'Alliance 90 / Les Verts), par sa ligne politique antilibérale et prônant un socialisme démocratique.

En septembre 2009, le parti revendique 78 046 membres[1], dont 39,2 % de femmes[2]. Après une percée aux élections fédérales de septembre 2009, il porte sa représentation au Bundestag à 76 députés sur 614, contre 53 précédemment. Les bastions électoraux du parti sont plutôt situés dans les régions orientales de l'Allemagne, qui formaient la République démocratique allemande (RDA), mais il trouve aussi suffisamment d'électeurs dans l'ex-Allemagne de l'Ouest pour siéger dans les parlements régionaux de ses Länder.

Au niveau international, Die Linke est membre du Parti de la gauche européenne et du Forum pour une nouvelle gauche européenne (NELF)[réf. nécessaire] et siège au Parlement européen dans le groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique.

Sommaire

Formation

Alliance PDS-WASG

Die Linke procède au départ d'un accord de non-concurrence entre le PDS, successeur du Parti socialiste unifié d'Allemagne de l'ex-RDA et la WASG, scission du SPD, en vue des élections fédérales allemandes de 2005[3].

En juillet 2005, cet accord se concrétise en alliance et reçoit le renfort d'Oskar Lafontaine, qui quitte le SPD, ainsi que l'appui de plusieurs syndicalistes (IG Metall et ver.di). Pour symboliser la nouvelle relation, le PDS changea son nom en Parti de gauche (Linkspartei) avec l'usage optionnel des lettres « PDS » laissé à la discrétion des fédérations régionales. La nouvelle coalition permanente ainsi formée prend le nom de Die Linke.PDS. Cette stratégie permettra à ses listes de rassembler 8,7 % des suffrages exprimés lors des élections fédérales allemandes de 2005, et de pourvoir 54 des 614 sièges du Bundestag, juste devant l'Alliance 90 / Les Verts mais derrière le FDP.

L'irruption de cette nouvelle force au sein de l'échiquier politique allemand sème le trouble durant les jours suivant l'élection, le SPD du chancelier fédéral sortant Gerhard Schröder et l'Union chrétienne-démocrate (CDU, droite) d'Angela Merkel se retrouvant au coude à coude, sans qu'aucune des deux coalitions traditionnelles noire-jaune ou rouge-verte ne puisse être formée. Techniquement parlant, la configuration théorique Verts + Sociaux-démocrates + Die Linke possède une majorité absolue. Mais l'idée même de cette alliance de toute la gauche allemande est balayée d'un revers de la main par le SPD, qui voit Die Linke comme un parti purement contestataire et populiste, successeur direct du SED, le parti d'État de la RDA, vis-à-vis duquel Die Linke se montre pourtant très critique[4]. Les dirigeants de la CDU et du SPD finissent par se mettre d'accord pour former une grande coalition dirigée par Merkel le temps de la législature, alors même que le Bundestag est majoritairement à gauche.

Aux élections du Land de Brême le 13 mai 2007, l'alliance Die Linke.PDS a passé pour la première fois la barre des 5 % dans une élection régionale en Allemagne de l’Ouest avec 8,4 % (+6,7 %), profitant de la défiance envers les deux partis de la coalition gouvernementale[5]. Il confirme ainsi son implantation électorale dans l'ouest de l'Allemagne, où le PDS a toujours été marginal.

La formation de Die Linke est analogue à l'alliance politique française le Front de Gauche formée par le Parti communiste français (PCF), le Parti de gauche créé par des déçus de la libéralisation du Parti socialiste (PS), et la Gauche unitaire (GU) créé par des militants scissionnistes du NPA.

Fondation

Du 30 mars au 18 mai 2007, les membres des deux formations (soit environ 72 000 personnes) étaient invités à se prononcer pour ou contre la dissolution du Linkspartei (ex-PDS) et de la WASG dans un seul et même parti. Les résultats furent sans appel :

  • 83,9 % des membres de la WASG se prononcent en faveur de la fusion (15,1 % contre), avec un taux de participation de 49,8 %.
  • 96,9 % des membres du Linkspartei sont favorables à la fusion (3,1 % contre), avec un taux de participation de 82,6 %.

Le 16 juin 2007, Die Linke voit réellement le jour en tant que parti politique au terme d'un grand congrès fondateur (la fusion est définitivement entérinée par les délégués des deux partis) organisé à Berlin[6] et auxquels prirent part de nombreux invités en provenance de toute l'Europe (et notamment les Français Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain). Lothar Bisky et Oskar Lafontaine en sont désignés co-présidents. D'après son co-président Lothar Bisky, environ 55 000 membres du nouveau parti étaient membres du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED) avant la réunification[7].

Situation actuelle

De 2005 à 2009, le parti dispose d'un groupe de 53 députés au Bundestag (54 avant que Gert Winkelmeier ne quitte le groupe en février 2006 suite à sa mise en cause dans une affaire de corruption[8]), 161 députés des parlements régionaux, 179 maires, environ 5 500 élus municipaux[9]. Il obtient aussi 8 députés européens aux « Élections européennes de 2009.

Durant la campagne pour les élections fédérales de 2009, les sondages relatifs vont lui donner jusqu'à environ 10 à 14 % d'intentions de vote[10], alors même que le SPD est en chute libre, mis en difficulté par son alliance avec la CDU de la chancelière Angela Merkel[11]. Die Linke semble percer dans les territoires d'Allemagne de l'ouest jusque là hostiles au PDS, comme le confirme par la suite les résultats des élections régionales de Basse-Saxe et de Hesse, le 27 janvier 2008 : Die Linke obtient respectivement 7,1 % et 5,1 % des voix, ce qui lui permet d'entrer dans les parlements régionaux (Landtag) des deux Länder. Cette tendance se confirme le 24 février 2008 avec l'entrée réussie de Die Linke dans le parlement du Land de Hambourg, avec 6,5 % des voix. En revanche, le 28 septembre 2008, le parti rate son entré dans le Landtag de Bavière, avec 4,3 % des suffrages exprimés dans ce Land historiquement dominé par les chrétiens-démocrate de la CSU. Alors même que les députés régionaux de Die Linke et ceux du Parti social-démocrate sont majoritaires dans le Landtag de Hesse, les membres les plus à droite du SPD refusent de s'allier à Die Linke, qui y est pourtant favorable, et laissent s'installer un gouvernement minoritaire dominé par la CDU. Les sociaux-démocrates ne parvenant pas à définir leur position, le Landtag est dissout et des élections anticipées ont lieu le 18 janvier 2009. Die Linke maintient ses positions avec 5,4 % des suffrages exprimés et conserve ses six sièges, tandis que le SPD s'effondre en perdant treize points : la majorité bascule à droite et une coalition noire-jaune est formée. L'absence de clarté dans la stratégie d'alliance du SPD aura été la principale cause de ce nouvel échec de retour de la gauche allemande aux affaires. Le SPD rechigne en effet à s'allier avec un parti dont l'attitude à l'égard du régime soviétique de la RDA reste équivoque. Ainsi lors des commémorations pour la construction du Mur de Berlin qui ont lieu en 2011, un journal de jeunes du parti Die Linke titre sur une apologie du mur, saluant sa contribution à la paix et aux droits sociaux, le tout illustré par des soldats faisant la garde lors de la construction du mur[12],[13].

Les régionales de 2009

Lors des élections régionales du 30 août 2009, Die Linke réalise une percée dans le Land de la Sarre, où Oskar Lafontaine en personne mène la liste de son parti. Profitant de son statut d'ancien ministre-président de ce Land de l'ouest, il rassemble 21,3 % des suffrages exprimés, soit 19 points de plus que la liste PDS en 2004. Cette percée phénoménale relance la campagne de Die Linke à un mois des élections fédérales. En Saxe et en Thuringe, deux de ses principaux fiefs d'Allemagne de l'est, Die Linke reste la deuxième force politique après la CDU, avec respectivement 20,6 % (-3) et 27,4 % (+1,3) des suffrages exprimés[14].

Élections fédérales : au-dessus des 10%

En rassemblant 11,9 % des suffrages exprimés et 76 élus à l'issue des élections fédérales de 2009, Die Linke bat de nouveaux records. Avec un million d'électeurs supplémentaires, le parti confirme et devient la quatrième force politique nationale, distancé par le FDP mais distançant lui-même nettement les Verts. Die Linke obtient également seize mandats directs, ce qui constitue un nouveau record : jamais un parti autre que le SPD et la CDU-CSU n'avait obtenu autant de sièges au scrutin majoritaire jusqu'à maintenant. Lors des élections régionales organisées le même jour, Die Linke fait son entrée dans le Landtag du Schleswig-Holstein avec 6 % des voix (+5,2) et maintient sa position de seconde force politique dans celui du Brandebourg avec 27,2 % (-0,8).

Il participe actuellement à deux coalitions régionales : à Berlin, avec Klaus Wowereit, et dans le Brandebourg avec Matthias Platzeck.

Lors de son congrès fédéral du 16 mai 2010, tenu à Rostock, le parti élit Gesine Lötzsch, ancienne du PDS, et Klaus Ernst, fondateur de la WASG, comme nouveaux co-présidents, avec respectivement 92,8% et 74,9% des voix des délégués[15].

Politiques

Die Linke se revendique du socialisme démocratique. Le système capitaliste et son développement libéral sont dénoncés. Conçue comme une plate-forme politique luttant contre la mondialisation, La Gauche comprend de nombreuses fractions différentes, allant des communistes à l'aile gauche de la social-démocratie.

En mars 2007, au cours du congrès commun du Linkspartei (nouveau nom du PDS) et de la WASG, un document exposant des principes politiques a été convenu. Il inclut des lignes directrices allant dans le sens de réformes du marché du travail et des politiques budgétaires, prônant plus de solidarité et plus de co-détermination pour les travailleurs, la redistribution des richesses par différents moyens (y compris les hausses d'impôt pour les entreprises et les grandes entreprises), la fin des privatisations et l'instauration d'un salaire minimum.

Concernant la politique étrangère, Die Linke se félicite du processus d'intégration européenne, tout en s'opposant à toutes les formes de militarisme croissant dans le climat politique actuel et les politiques axées sur le marché de l'Union européenne. Elle en appelle à la démocratisation des institutions de l'UE et à un renforcement du rôle de l'Organisation des Nations unies dans la politique internationale.

Fonctionnement et structure

Les membres de La Gauche sont organisés dans 16 sections régionales et 326 sections locales. Le parti est dirigé au niveau national par un directoire de 44 membres composé de manière paritaire de membres du PDS et de membres de la WASG. Oskar Lafontaine et Lothar Bisky co-président le parti avec des pouvoirs équivalents. Ils sont soutenus par quatre suppléants et six membres du directoire chargés de la gestion du parti. Tous les parlements régionaux dans lesquels La Gauche est présente sont couverts par des députés du parti[9].

Die Linke a une association de jeunes, Linksjugend ['solid], et une association universitaire, DIE LINKE.SDS[9].

Le siège de La Gauche se trouve à Berlin, dans la maison Karl-Liebknecht, ancien siège du PDS. Ce bâtiment est classé monument historique depuis 1977[9].

Courants et tendances

Les statuts de Die Linke permettent à ses adhérents de se regrouper en sein de courants internes. Le parti en compte actuellement un certain nombre, le plus souvent évoqués comme des plates-formes ou des forums.

  • La « Gauche anticapitaliste » (Antikapitalistische Linke) critique l'idée d'une participation de Die Linke aux gouvernements de coalition locaux ou nationaux. Ses membres estiment que la participation ou le soutien de Die Linke à un gouvernement doit être subordonné à une série d'exigences minimales (moratoire sur les privatisations, sur les coupes dans les dépenses sociales, etc). Comme son nom l'indique, ce courant a pour ambition d'orienter le parti vers la dénonciation du système capitaliste sous toutes ses formes. Ses principaux animateurs sont Sahra Wagenknecht, Tobias Pflüger, Cornelia Hirsch et Ulla Jelpke[16].
  • La « Plateforme communiste » (Kommunistische Plattform, KPF) était à l'origine une tendance du PDS. Elle est moins critique à l'égard de République démocratique allemande que d'autres groupes, et promeut l'orthodoxie marxiste dans le cadre des débats. L'objectif stratégique de la KPF est « la construction d'une nouvelle société socialiste, utilisant les expériences positives du socialisme réel tout en tirant des leçons de ses erreurs »[17]. Sa fondatrice n'est autre que Sahra Wagenknecht, membre du Comité national du parti. La plate-forme comptait environ 850 membres en 2007, soit environ 1 % de l'ensemble des adhérents de Die Linke[18].
  • Le « Forum démocrate socialiste » (Forum Demokratischer Sozialismus) est une autre fraction issue du PDS. Il soutient la poursuite de la participation de Die Linke aux gouvernements régionaux des Länder de Berlin et de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Il est proche du « Réseau de la gauche réformiste »[19].
  • La « Gauche émancipatrice » (Emanzipatorische Linke, Ema.Li) est un courant se revendiquant du socialisme libertaire. Il prône une société décentralisée et un soutien accru aux mouvements sociaux. Sa principale porte-parole est Katja Kipping, et la plupart de ses animateurs sont issus de la branche saxonne du parti[20].
  • Le « Réseau de la gauche réformiste » (Netzwerk Reformlinke) a été initialement formé en 2003 comme une tendance interne au PDS. Promouvant un positionnement social-démocrate, le Réseau soutient la coopération avec le SPD et les Verts. Sa principale animatrice est Petra Pau[21].

Outre les principales plates-formes, un certain nombre de groupements de la gauche radicale ont rejoint Die Linke lors de sa fondation, notamment Linksruck (maintenant connue sous le nom de Marx21). Plusieurs membres de l'Alternative socialiste ont aussi fait part de leur souhait d'adhésion, mais la demande d'adhésion de Lucy Redler et d'autres personnalités issues de ce mouvement a fait l'objet d'une importante controverse. D'autres groupes, comme le Parti communiste allemand et le Parti marxiste-léniniste d'Allemagne, ont formé des alliances locales avec Die Linke, mais n'ont pas adhéré au parti.

Polémique

En décembre 2009, plusieurs élus du land de Brandebourg ont dû démissionner après des révélations de leur ancienne appartenance à la Stasi, la police politique de la RDA[22].

Notes et références

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Die Linke de Wikipédia en français (auteurs)

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