François Roguet

François Roguet
François Roguet
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Naissance 12 novembre 1770
Toulouse
Décès 4 décembre 1846 (à 76 ans)
Paris
Origine Drapeau de France France
Grade général de division
Années de service 3 mai 1789 - novembre 1831
Distinctions Légion d'honneur
(Grand-croix)
Ordre de Saint-Louis
(Chevalier)
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile

Le lieutenant-général, comte François Roguet est un général de division, né le 12 novembre 1770 à Toulouse, mort le 4 décembre 1846 à Paris. Il a commandé la Division de Moyenne Garde à Waterloo.

Sommaire

Carrière

Il s'engagea à dix-neuf ans (3 mai 1789) dans le régiment de Guyenne, infanterie, devenu 21e de ligne, et fit la campagne de 1792 à l'armée du Var, comme adjudant dans le 1er bataillon de la Haute-Garonne. Il se distingua dans différentes affaires dont celles de Nice et fut nommé en 1793 adjudant-major capitaine.

Il entra ensuite dans la 21edemi-brigade de ligne, où il fut chargé, en qualité d'adjudant-major, de la discipline et de l'instruction. Il fut grièvement blessé à Savone en juin 1795, en sautant dans le fossé du fort, dont il s'empara sous le feu de l'armée autrichienne.

En 1796, les 21e, 118e et 129e demi-brigades furent fondues pour former l'immortelle 32e ; l'adjudant-major Roguet y conserva son emploi. Il fut brave au milieu de cette élite de braves, dont le souvenir se rattache à la conquête de l'Italie. François Roguet fut nommé chef de bataillon sur le champ de bataille ; mais il dut quitter ses frères d'armes de la 32e pour passer à la 33e, dont il commanda le 1erbataillon à Rivoli.

En 1799, l'armée d'Italie se révolta et ne voulut plus reconnaître l'autorité du général en chef ; seul, le commandant Roguet sut conserver à Mantoue son bataillon dans le poste qu'il devait occuper ; ses soldats restèrent dans le devoir.

À la bataille de Vérone, le chef de bataillon Roguet, par ordre du général Moreau, marcha sur le village de Sainte-Lucie, poste très-important, chassa les Autrichiens, s'établit, se maintint, mais fut blessé très-grièvement d'un coup de feu à la jambe.

À l'époque des insurrections des vallées d'Oneille et de Tanaro, ce fut lui qui dispersa les révoltés, s'empara de la ville et de la vallée d'Oneille et de celle du Tanaro, fit lever le siège de la Piève, y prit l'artillerie des insurgés, fit prisonnier le chef des insurgés et son état-major, rétablit les communications avec Gênes, l'armée et la France, et rejoignit près de Ceva le général Moreau, qui le nomma, sur le champ de bataille, chef de brigade de la 33e demi-brigade, qui fit des prodiges à Fossano, à Novi, à Coni et sur le Var. De 3 000 hommes, cette demi-brigade était réduite, en juillet 1800, à 160 hommes, qui reçurent ordre de se rendre à Paris.

Nommé général de brigade en 1803, Roguet commanda au camp de Boulogne les 69e et 76e d'infanterie, fut nommé commandeur de la Légion d'honneur et passa en Allemagne en 1805.

La brigade Roguet se distingua d'une manière éclatante à Elchingen ; elle enleva le fort de Scharnitz, et s'ouvrit ainsi la route d'Innsbrück.

Le général Roguet déploya sa brillante valeur à Iéna, au blocus de Magdebourg, à l'affaire de Soldan, à la bataille d'Eylau, à la reprise de Gutstadt. Le 5 juin 1807, il formait l'arrière-garde et résistait au centre des ennemis, à la garde russe, à une artillerie formidable, lorsque son cheval fut tué sous lui et une balle lui traversa le pied. Il resta sur le champ de bataille, fut fait prisonnier, et pansé par le premier chirurgien de l'empereur Alexandre.

Rentré en France après la paix de Tilsitt sans être encore guéri de sa blessure, il commanda l'infanterie de la garnison de Paris ; fut créé baron de l'Empire et chevalier de l'ordre de la Couronne de fer. Envoyé dans l'île de Cadsan, il y établit un tel système de défense, que les Anglais durent s'éloigner et respecter Flessingue.

En 1808, il se distingua aux sièges de Bilbao et de Santander, et fut nommé colonel au 2e des chasseurs à pied de la Garde impériale, avec lesquels il se trouva à Essling et à Wagram. Il conduisit ensuite en Espagne les tirailleurs et voltigeurs de la garde nouvellement formés, fit à leur tête les campagnes de 1809, 1810 et 1811, fut nommé général de division le 24 juin 1811, et commandant du 6e gouvernement d'Espagne.

En mars 1812, il se rendit avec sa division de la Garde sur le Niémen. Arrivé le 4 juillet à Vilnius, il fit la campagne de Russie ; à Moscou, la division Roguet fut la première qui rentra dans l'ordre à la voix de son chef. Après de graves désordres, presque inévitables pendant la retraite, elle fit des prodiges de valeur.

Le 14 décembre, au-dessus de Smolensk, elle s'ouvrit, pendant la nuit, un passage en renversant les forces accumulées de Miloradowisch, et protégea la retraite de toute la Garde, se dirigeant sur Krasnoë. Ce choc arrêta pendant vingt-quatre heures le mouvement de l'armée russe, forte de 80 000 hommes, et donna le temps au prince Eugène de Beauharnais de rejoindre Napoléon Ier à Krasnoë. Le 17, cette même division Roguet fut encore admirable de courage, d'héroïsme et de dévouement ; pendant trois heures elle reçut la mort sans reculer d'un pas, sans faire un mouvement pour l'éviter ; elle perdit 1 500 hommes, mais grâce à ses héroïques efforts, les restes confus de l'armée parvinrent à effectuer leur retraite.

Dans tout le reste de la campagne, le général Roguet continua de se montrer soldat et général. À partir de la Bérézina et à son arrivée à Posen, il rallia la vieille et la jeune garde française et italienne, qui ne tardèrent pas à s'immortaliser à Lützen, à Bautzen et à Wurchen ; il reçut en récompense la grand-croix de l'Ordre de la Réunion et de la grand-croix de l'ordre de Hesse.

À la bataille de Dresde, il commandait 14 bataillons de conscrits à peine équipés, que Napoléon compara, ce jour même, à ses vieux soldats.

À Leipzig, il culbuta un corps d'Autrichiens et soutint les charges de la cavalerie réunie des gardes prussienne et russe.

Dans la retraite sur le Rhin, il forma l'arrière-garde et se distingua à la bataille de Hanau.

Promu au titre de comte de l'Empire le 28 novembre 1813, il alla prendre à Bruxelles le commandement des troupes de la Garde, commença le 20 décembre le bombardement de Bréda, mais sans succès ; ce qui empêcha Napoléon de ressaisir la ligne de la Meuse et Waal. Il alla ensuite se distinguer sous les murs d'Anvers. Le 30 mars 1814, au combat de Courtrai, il renversa et détruisit un corps de Saxons.

Après l'abdication, le général Roguet fit à Lille sa soumission au nouvel ordre de choses, reçut la croix de Saint-Louis le 8 juillet, et celle de grand officier de la Légion d'honneur ; il garda sa position dans la Garde, devenue Garde royale, et la remit presque intacte à Napoléon en 1815. Il combattit avec elle à Fleurus (bataille de Ligny) et à Waterloo. De retour à Paris, il signa, avec dix-huit de ses frères d'armes, une énergique protestation contre les Bourbons, et fut mis en disponibilité.

Après la Révolution de 1830, le comte Roguet fut appelé au commandement de l'infanterie de la 1re division, puis commanda la 7e division militaire. Le 19 novembre 1831, il fut créé pair de France dans la fournée de trente-six pairs viagers destinée à permettre l'adoption à la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie et reçut la grand-croix de la Légion d'honneur. Pendant son séjour à Lyon, il eut à réprimer la Révolte des Canuts de novembre 1831 et le fit avec une grande rigueur ; on lui reprocha cependant d'avoir fait sortir les troupes de la ville, et d'avoir ainsi pactisé avec la révolte, de sorte que cette déplorable circonstance nuisit au général Roguet dans l'esprit de l'armée et du peuple, et le mit mal avec la cour.

Le comte Roguet est mort le 7 décembre 1846, à Paris, à l'âge de 75 ans.

Une place lui est dédié dans sa ville natale de Toulouse, la Place Roguet, dans le quartier Saint-Cyprien.

Son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe, côté Sud. Il est le père du général Christophe Michel Roguet, aide de camp de Napoléon III.

Distinctions

Source

« François Roguet », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]

Liens externes


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