Ferrari 250 GT California Spyder

Ferrari 250 GT California Spyder
Page d'aide sur l'homonymie Ne doit pas être confondu avec Ferrari 250 GT Cabriolet Pinin Farina.
Article principal : Ferrari 250.
Ferrari 250 GT
California Spyder
Ferrari 250 GT California Spyder.jpg
Ferrari 250 GT California Spyder LWB

Constructeur Drapeau : Italie Ferrari
Années de production 1958 - 1962
Production Environ 100 exemplaires
Classe Sportive de prestige
Usines d’assemblage Modène, Italie
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) V12 à 60°, 24s
Position du moteur Longitudinale avant
Cylindrée 2 953 cm3
Puissance maximale LWB : 240 ch
SWB : 280 ch
Boîte de vitesses Manuelle 4 vitesses
Poids et performances
Poids > 1 000 kg
Vitesse maximale 250 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en ~ 6,5 s
Châssis - Carrosserie
Carrosseries Cabriolet 2 places
Châssis Tubulaire en acier
Freins Freins à tambours puis à disques à partir de 1959
Dimensions
Longueur 4 200 mm
Largeur 1 720 mm
Hauteur 1 370 mm
Empattement LWB : 2 600 mm
SWB : 2 400 mm
Voies  AV/AR 1 378 mm  / 1 374 mm
Chronologie des modèles
Ferrari 275S
Ferrari 275S
Ferrari 275S

La Ferrari 250 GT California Spyder est une sportive de prestige développée par le constructeur automobile italien Ferrari. Elle est présentée par la marque comme Ferrari 250 Granturismo Spyder California ou simplement Ferrari 250 California[1], et son nom est parfois improprement écrit Spider[Note 1]. Dessinée par Pinin Farina et carrossée par la Carrozzeria Scaglietti, elle est « assurément l'une des plus belles Ferrari et l'un des plus beaux cabriolets de l'histoire de l'automobile »[2]. Vedette du film Ferris Bueller's Day Off de 1986, elle deviendra l'une des Ferrari les plus appréciées[3].

La 250 GT California Spyder est une déclinaison cabriolet de la berlinette contemporaine, le terme spyder désignant en italien tous les cabriolets[4]. Propulsée par le traditionnel moteur V12 Ferrari, elle sera produite à une centaine d'exemplaires, répartis à peu près équitablement entre une version châssis long (LWB pour long wheel base de 1958 à 1960) et une version châssis court (SWB pour short wheel base de 1960 à 1962).

Le 18 mai 2008, une Ferrari 250 GT California Spyder SWB bleu nuit s'est vendue, lors des enchères « Ferrari Leggenda e Passione », organisées par Sotheby's, à un prix « record » de 7 040 000 euros[5], devenant ainsi l'une des automobiles les plus chères de l'histoire.

Sommaire

Genèse et compétition

Alors que les décapotables sont un succès outre-atlantique, deux importants concessionnaires américains — Jon von Neumann en Californie et Luigi Chinetti à New York — convainquent Ferrari de produire à son tour un cabriolet sportif[3],[6] ; ils assurent Enzo Ferrari qu'il existe un marché pour une déclinaison hardtop d'une voiture de course, niche que la luxueuse Ferrari 250 GT Cabriolet Pinin Farina ne pouvait réussir à combler[6],[7].

C'est ainsi que naît la 250 GT California Spyder, dont le nom est un clin d'œil à sa future clientèle californienne ; elle sera très vite appréciée par le marché américain en raison, entre autres, de ses performances de supercar, de son nombre d'exemplaires limité et de spécifications propres à chaque modèle[6],[8]. Dans un premier temps présentée sous la forme d'un prototype en 1957, sa production en série débutera au deuxième trimestre de 1958[2].

Bon nombre des California Spyder participeront à de nombreuses compétitions en Sport-Prototypes, et en remporte certaines, à l'image des 12 heures de Sebring en 1959 (avec au volant Richie Ginther et Howard Hively) et en 1960 (avec Giorgio Scarlatti, Fabrizio Serena et Carlo Abate). Pilotée par Bob Grossman et Fernand Tavano, la California Spyder de l'équipe NART se classe également cinquième aux 24 Heures du Mans 1959[9],[7].

Lors du Salon de l'automobile de Genève de 1960, la 250 GT California Spyder — jusqu'alors produite sur le châssis long de la Ferrari 250 GT Berlinetta « Tour de France », dont l'empattement atteint 2,60 m — est remplacée par une version châssis court avec un empattement réduit à 2,40 m, à l'image du traitement récemment reçu par la berlinette sur laquelle elle est basée. Cette réduction témoigne de la volonté de Ferrari d'améliorer les performances de l'automobile et notamment la vitesse de passage en courbe[9].

Aspect extérieur

Une Ferrari 250 GT California Spyder LWB présentant des phares carénés.

Le dessin de la California, considéré comme l'un des plus réussis de l'histoire de l'automobile[2], est signé de la main de Pinin Farina. Très proche esthétiquement de la luxueuse Ferrari 250 GT Cabriolet Pinin Farina Série I, cabriolet apparu et produit la même année, la California est néanmoins plus « élancée »[3] ; à une ligne de carrosserie fluide s'étirant des feux avant au galbe des ailes est associée l'agressivité de la calandre en « gueule de requin »[8]

Construite sur la base de la berlinette, elle en reprend la plupart des aspects esthétiquement, et notamment le « décrochement de hanches »[10] devant les roues arrière. L'inclinaison du pare-brise est en revanche plus élevée puisqu'il s'agit d'un cabriolet[10].

De « belles prises d'air » latérales ornent la 250 GT California Spyder.

L'adoption en 1960 du châssis court de la 250 GT Berlinetta SWB lui « donne [par ailleurs] des proportions plus compactes qui musclent la silhouette de la California »[11]. Les deux versions de la California (SWB et LWB) se distinguent également l'une de l'autre grâce au dessin de la prise d'air sur le capot, alimentant en air les carburateurs ; sur la version SWB, cette dernière est à demi encastrée[11].

Montée à la main, la 250 GT California Spyder est carrossée par la Carrozzeria Scaglietti dans ses ateliers de Modène, comme la plupart des modèles de compétition Ferrari de l'époque. Bien qu'il eut été plus simple que Pinin Farina carrosse également ce nouveau cabriolet, ce dernier est trop occupé pour en assurer la production[6].

Contrairement au Cabriolet Pinin Farina, Scaglietti opte pour des phares Marchal carénés sous plexiglas — bien que certaines versions soient équipées de projecteurs saillants[2] — et loge les feux de brouillard dans la calandre. À noter que Scaglietti n'avait prévu aucun emplacement pour fixer la plaque d'immatriculation, si bien que les propriétaires devaient improviser pour respecter la réglementation de leur pays[12].

Habitacle

Habitacle d'une 250 GT California Spyder SWB.

Si la finition s'approche de celle réalisée sur la 250 GT Cabriolet Pinin Farina I, l'habitacle de California est néanmoins « spartiate »[13] et bien moins luxueux[7].

Sur le tableau de bord, sept cadrans circulaires, dont le tachymètre et le compteur de vitesse, informent le conducteur de l'état du moteur[14]. Ces derniers sont tous disposés derrière le volant trois branches Nardi, en bois en aluminium, sur la version LWB alors qu'ils s'alignent sur la planche de bord pour la version SWB.

Châssis, freins et suspensions

Poupe d'une 250 GT California Spyder LWB.

Partageant son châssis et ses trains avec la 250 GT « Tour de France », la Ferrari 250 GT California Spyder s'équipe d'une suspension indépendantes à triangles superposés et à ressorts hélicoïdaux à l'avant, et d'un pont rigide à l'arrière, suspendu par des ressorts à lames et guidé par quatre jambes de poussée[11] et des amortisseurs à biellettes[15]. Des amortisseurs télescopiques ont par ailleurs remplacés en 1960 les barres de torsion Houdaille à l'avant[14].

Son châssis évolua dans le détail avec celui de la berlinette « Tour de France », avant de subir en mai 1960 le radical changement d'empattement introduit sur la 250 GT Berlinetta SWB[16]. Le passage à 2 400 mm d'empattement est également l'occasion d'élargir les voies et de diminuer la garde au sol[14].

Le châssis tubulaire, sur lequel repose une carrosserie constituée d'acier hormis pour les ouvrants, réalisés en aluminium, est plus lourd d'une centaine de kilogrammes que celui de la berlinette[2]. Cette différence de poids s'explique par la nécessité de renforcer l'architecture du cabriolet, en raison de l'absence de toit rigide. D'un peu plus d'une tonne, les sources divergent en revanche sur le poids précis de l'automobile.

Le freinage est assuré par des freins à tambour jusqu'en octobre 1959, date à laquelle la 250 GT California Spyder s'équipe de freins à disques Dunlop[8].

Moteur et transmission

Le traditionnel moteur Ferrari « Colombo » à 12 cylindres en V.

La Ferrari 250 GT California Spyder est propulsée par le traditionnel moteur Ferrari « Colombo » à 12 cylindres en V (Type 168) en alliage léger. Ce moteur, dénommé ainsi en l'honneur de son concepteur Gioachino Colombo, équipe depuis 1952 l'ensemble de la série 250.

Ouvert à 60°, disposant d'une cylindrée de 2 953 cm3 et alimenté par trois carburateurs Weber double corps de 36 millimètres (DCL), puis de 42 millimètres (DCL/6) à partir de 1960, le moteur développe dans un premier temps 240 ch à 7 000 tr/min pour la version LWB avant d'être porté à 280 ch lors du passage au châssis court SWB[8] grâce à ses nouvelles culasses et ses soupapes plus grosses[17]. Associé à une boîte de vitesses à 4 rapports, le moteur fait preuve pour l'époque « de docilité, de disponibilité et de résistance »[18].

En 1960, les bougies d'allumage sont désormais placées à l'extérieur du V, comme pour la 250 Testa Rossa, pour en faciliter l'entretien[14] tandis qu'un overdrive est associée à la boîte de vitesses[13]. À l'entrée d'air avant s'additionnent généralement de « belles prises d'air » latérales à trois fentes en aluminium poli, situées derrière les roues avant, afin de ventiler le moteur[2],[12].

Même si leur vocation n'est pas de participer à des compétitions, certaines California seront équipées du moteur des berlinettes « Competizione », versions les plus sportives.

Sources

Notes

  1. « Spider » s'écrit généralement avec un « i » en français mais avec un « y » en anglais.

Références

  1. Dépliant Ferrari 250 Granturismo Spyder California sur Librairie Doc'Auto
  2. a, b, c, d, e et f Gilles Bonnafous, « Ferrari 250 GT Spyder California » sur Motorlegend, p. 1. Mis en ligne le 8 octobre 2007, consulté le 1er septembre 2009
  3. a, b et c (en) Richard Owen, « 1958 Ferrari 250 California Spyder » sur Supercars.net. Consulté le 1er septembre 2009
  4. Didier Lainé, « La nomenclature des carrosseries » sur Motorlegend
  5. Denis Adams, « Prix record : 7 millions d'euros pour une Ferrari 250 GT SWB California Spyder » sur Caradisiac. Mis en ligne le 19 mai 2009, consulté le 1er septembre 2009
  6. a, b, c et d (en) Wouter Melissen, « Ferrari 250 GT SWB California Spyder » sur Ultimate Car Page. Mis en ligne le 19 mai 2008, consulté le 13 novembre 2009
  7. a, b et c (en) Denis Adler, Ferrari : Enthusiast color series, Osceola, MotorBooks International, 1997, poche (ISBN 978-0-7603-0273-6) (OCLC 36187036) (LCCN 97002402) [lire en ligne] , pp. 39-42. Consulté le 4 juillet 2010
  8. a, b, c et d (en)Ferrari 250 GT California Spyder Part 1: LWB sur QV500.com
  9. a et b Gilles Bonnafous, « Ferrari 250 GT Spyder California » sur Motorlegend, p. 2. Mis en ligne le 8 octobre 2007, consulté le 1er septembre 2009
  10. a et b H. Lehbrink et al., Ferrari, 250 GT California Spyder, p. 94
  11. a, b et c Serge Bellu, « Ferrari 250 GT California Spyder » sur Motorlegend, p. 1. Mis en ligne le 28 mai 2008, consulté le 1er septembre 2009
  12. a et b Michael Bowler et al. (2003), Voitures de légende, La Renaissance des voitures de sport, pp. 346-351.
  13. a et b B. Laban, Ferrarissime, 250 GT California Spyder, p. 87
  14. a, b, c et d H. Lehbrink et al., Ferrari, 250 GT California Spyder, p. 97
  15. B. Laban, Ferrarissime, 250 GT California Spyder, p. 86
  16. (en)Ferrari 250 GT California Spyder Part 3: SWB sur QV500.com
  17. Serge Bellu, « Ferrari 250 GT California Spyder » sur Motorlegend, p. 2. Mis en ligne le 28 mai 2008, consulté le 1er septembre 2009
  18. Eddy Clio, Jean Christophe Herzig, « Photos du jour : Ferrari 250 GT California » sur Caradisiac. Mis en ligne le 29 décembre 2008, consulté le 14 novembre 2009

Bibliographie

Annexes

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