EPHE

EPHE

École pratique des hautes études

École pratique des hautes études

Statut EPCSCP
Création Décret du 31 juillet 1868
Siège 46, rue de Lille - Paris
Adjoints Jean-François Jeannin (doyen IIIe section)
Danielle Jacquart (doyen de la IVe section)
Philippe Hoffmann (doyen de la Ve section)
Président Jean-Claude Waquet
Élèves 3200 (2006)
Enseignants 240 enseignants-chercheurs (2006)
Chercheurs 51 laboratoires, UMR CNRS, Inserm, Inra, Muséum national d'histoire naturelle (février 2008)
Site internet www.ephe.sorbonne.fr

L'École pratique des hautes études (EPHE) est un grand établissement français d'enseignement supérieur, dont la mission statutaire est, dans les champs scientifiques qu'elle couvre, « le développement de la recherche et la formation par la pratique de la recherche »[1]. Fondée en 1868, l'EPHE est aujourd'hui composée de trois sections: Sciences de la vie et de la terre, Sciences historiques et philologiques, Sciences religieuses, et de deux instituts, l'Institut européen en sciences des religions et l'Institut des récifs coralliens du Pacifique, la VIe section étant devenue l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). C'est un établissement hors-murs délocalisé dans plusieurs universités, instituts et centres de recherche de Paris principalement mais également dans différentes villes de France (Montpellier, Bordeaux, Marseille, Lyon, Grenoble, Dijon et Moorea). Elle relève aujourd'hui du ministère chargé de l'Enseignement supérieur.

Sommaire

Histoire de l'EPHE

Créée par décret impérial du 31 juillet 1868[2] sur l'initiative de Victor Duruy, alors ministre de l'Instruction publique, l'École pratique des hautes études, établie « auprès des établissements scientifiques qui relèvent du Ministère de l'Instruction publique » avait pour but de « placer, à coté de l'enseignement théorique, les exercices qui peuvent le fortifier et l'étendre ». Ses professeurs, qui avaient le titre de directeur d'études ou de travaux, pouvaient être recrutés en dehors de l'Université et ne devaient pas justifier de titres ou de diplômes universitaires. De même, les élèves pouvaient y être admis sans avoir obtenu le baccalauréat, dès lors qu'ils justifiaient d'une formation provenant d'un autre domaine d'expérience, technique, professionnel ou autre. Sa création permit d'ouvrir l'enseignement universitaire à des expériences et à des domaines nouveaux ou pratiques qui n'existaient pas à l'Université, et de proposer un instrument privilégié de formation pour tous. La création de cette institution devait s'accompagner d'une réorganisation des laboratoires universitaires selon un double système de laboratoires d'enseignement et de recherche, les uns diffusant les sciences, les autres en assurant le progrès. Les laboratoires français commençaient alors à être surclassés, en termes de moyens et d'équipements, par ceux des États-Unis, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, ce qui convainquit l'Empereur Louis-Napoléon Bonaparte. À sa création, l'École pratique des hautes études fut divisée en quatre sections:

Le Muséum national d'histoire naturelle accueille dès l'origine des laboratoires de l'EPHE...
...ainsi que la Sorbonne.

L'École pratique des hautes études est conçue comme une superstructure administrative chargée de distribuer des fonds[3] pour la formation et la recherche avancée. Étant une institution sans mur, un plan d'agrandissement de la Sorbonne, du Muséum et de la Faculté de médecine de Paris est donc également lancé afin de donner de l'espace aux nouveaux laboratoires. La création de l'École pratique des hautes études s'inspire ouvertement du renouveau universitaire allemand[réf. nécessaire], mettant en avant les mérites des travaux pratiques et de la recherche doctorale. Cependant au lieu d'agir directement sur les universités, le pouvoir crée une institution supplémentaire avec pour but de « Faire avancer la science, par un institut de jeunes gens d'élite, érudits reconnus, qui ont vocation de la science pure, et aspirent au titre de savants. ». La nouvelle institution doit permettre de former de véritables enseignants pour les universités, jusqu'alors issus principalement de l'enseignement secondaire.

À son ouverture, 400 personnes postulent pour les cours libres dont 264 sont finalement admis, 37 en Ire section, 75 en IIe, 94 en IIIe et 68 en IVe. L'école propose à ses débuts 42 cours puis, dès 1872, 60, dont 15 en province. En 1872 on compte 20 laboratoires de recherche à Paris, 8 en province, 36 « laboratoires »[4] d'enseignement à Paris et 5 en province.

Selon le décret du 31 juillet 1868, les élèves de l'École pratique sont admis sans condition d'âge, de grade ou de nationalité sur avis préalable d'un directeur d'études ou de laboratoire et après un stage de trois mois. Leur scolarité est d'au maximum trois ans. Ils sont admis aux leçons normales faites par les professeurs dans leurs cours publics, aux conférences particulières faites soit par les professeurs eux-mêmes, soit par des répétiteurs, et aux travaux des laboratoires d'enseignement. Ils sont tenus de fournir des travaux écrits sur des sujets déterminés et des analyses d'ouvrages de science ou d'érudition publiés en France et à l'étranger[5]. Ils sont également tenus d'effectuer, sur des sujets déterminés, des recherches dans les bibliothèques et les musées, et d'en produire les résultats par écrit. Les élèves de la IIIe section prennent part aux excursions scientifiques dirigées par les professeurs, les élèves des Ire et IIe sections prennent part aux visites des usines renommées par leur outillage mécanique ou par leurs procédés de fabrication.

En 1869[6], une section, sciences économiques, est créée à l'École pratique des hautes études. Cette section est rebaptisée en 1947 «  VIe section, sciences économiques et sociales » [7]. Cette section prendra par la suite son autonomie pour devenir un grand établissement indépendant, l' École des hautes études en sciences sociales.

En 1886, l'EPHE fut agrandie d'une Ve section, sciences religieuses. L'École des hautes études en sciences sociales est issue de l'autonomisation, en 1975, de la VIe section. Les Ire et IIe sections furent supprimées en 1986 et rattachées soit aux universités, soit au CNRS[8].

Elle comprend actuellement trois sections et deux instituts :

  • Sciences de la vie et de la terre (ex IIIe section).
  • Sciences historiques et philologiques (ex IVe section).
  • Sciences religieuses (ex Ve section)
  • l'Institut européen en sciences des religions
  • l'Institut des récifs coralliens du Pacifique.

Les sciences humaines sont enseignées à Paris à la Sorbonne. Les sciences de la vie et de la terre se répartissent dans l'ensemble des universités accueillant les laboratoires. Depuis le début des années 2000, la présidence de l'EPHE est installée 46 rue de Lille à Paris.

En juillet 2008, l'EPHE est une des institutions impliquée dans le projet du Campus Condorcet, qui devait être construit au nord de Paris.

En 2009, le laboratoire déjà installé à Moorea (Polynésie française) devient la base de l'Institut des récifs coralliens du Pacifique[9].

Formation

L'EPHE est une institution d'érudition de renommée internationale dont la mission originelle est de former, par la pratique, à la recherche fondamentale et appliquée en sciences de la vie et de la terre, en sciences historiques et philologiques et en sciences religieuses. L'école rassemble 240 enseignants-chercheurs (170 directeurs d'études et 70 maîtres de conférences) rattachés à des équipes, ainsi qu'une trentaine d'allocataires de recherche. Conçue comme un lieu privilégié d'initiation et de formation à la pratique de la recherche de haut niveau, l'EPHE s'appuie sur un certain nombre d'Unités mixtes de recherche liées au CNRS, à des universités, ou à de grands organismes spécialisés comme l'INSERM ou l'INRA. À la rentrée 2006, l'EPHE accueillait 3200 étudiants et auditeurs inscrits, dont 32 % d'étudiants étrangers.

Les enseignements y sont dispensés par des chercheurs de haut niveau. Les cours ou séminaires sont accessibles à tous en tant qu'auditeur libre.

L'établissement, qui pouvait admettre tous les élèves sur dossier sans critères de diplômes, et qui dispensait un diplôme particulier (diplôme de l'EPHE), s'est inscrit depuis 2004 dans le système LMD. L'EPHE continue à délivrer ses diplômes propres en plus des diplômes universitaires nationaux de deuxième et troisième cycle (master et doctorat), mais aussi l'habilitation à diriger des recherches (HDR).

L'EPHE entretient des échanges intensifs avec des universités et institutions de recherche des différentes parties du monde dont notamment en priorité des coopérations avec les pays de la Méditerranée et l'Asie.

Quelques directeurs d'études et personnalités de l'EPHE

Pour les directeurs de l'ancienne VIe section, voir aussi : EHESS

Présidents de l'EPHE

Notes et références

  1. Décret n° 2005-1444 du 24 novembre 2005 relatif à l'École pratiques des hautes études
  2. Article 1er : « Il est fondé à Paris, auprès des établissements scientifiques qui relèvent du Ministère de l'Instruction publique, une École pratique des hautes études ayant pour but de placer, à coté de l'enseignement théorique, les exercices qui peuvent le fortifier et l'étendre. »
  3. L'institution dispose ainsi en 1888 d'un budget de 329 600 francs auxquels s'ajoute une subvention de 36 000 francs de la Ville de Paris pour les bourses d'études (From Knowledge to Power : The Rise of the Science Empire, de Harry W. Paul)
  4. Terme générique utilisé également pour les Ire et IVe sections non expérimentales
  5. De façon importante, ces conditions d'admission et d'études sont toujours valables de nos jours.
  6. Décret du 30 janvier 1869
  7. Décret du 3 novembre 1947.
  8. Décret du 14 mars 1986.
  9. Arrêté du 21 janvier 2009.

Liens externes

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