- Dreux (Eure-et-Loir)
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Dreux
Pour les articles homonymes, voir Dreux (homonymie).Dreux
DétailAdministration Pays France Région Centre Département Eure-et-Loir Arrondissement Arrondissement de Dreux (chef-lieu) Canton Chef-lieu de trois cantons : Canton de Dreux-Est, Canton de Dreux-Ouest et Canton de Dreux-Sud Code Insee abr. 28134 Code postal 28100 Maire
Mandat en coursGérard Hamel
2008-2014Intercommunalité Communauté d'agglomération Dreux agglomération Site internet http://www.drouais.com/ Démographie Population 32 723 hab. (2006) Densité 1 348 hab./km² Gentilé Drouais ou durocasses Géographie Coordonnées Altitudes mini. 75 m m — maxi. 139 m m Superficie 24,27 km² Dreux est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir et la région Centre. Elle est la capitale du Drouais.
Sommaire
Géographie
Le site de Dreux correspond à une cuvette au confluent de la Blaise, de l'Avre et de l'Eure. Entre Normandie, Ile-de-France et Beauce, elle s'est affirmée de tous temps comme un carrefour d'échanges et un lieu de passage entre régions d'économies complémentaires. Dreux est à 74 km de Paris.
De même, aujourd'hui, la situation de la ville correspond au carrefour entre un axe national Paris-Alençon et un axe de contournement de la région parisienne Rouen-Chartres-Orléans.
Dreux est ainsi desservie par la route nationale 12 (à caractéristiques autoroutières) qui correspond à l'ancienne route du Perche (Paris-Mortagne-Alençon) vers la Basse-Normandie et, dans le futur, par une rocade autoroutière Rouen-Chartres en cours d'achèvement (A154 et RN 154).
Dreux dispose d'une Gare SNCF qui la relie à Paris en 40 minutes et à Granville.
Dreux dispose également d'un aérodrome.
Histoire
Antiquité
Article détaillé : Durocassium.Moyen Âge et Époque moderne
Ville frontière entre le domaine royal et le duché de Normandie, Dreux a longtemps commandé l'accès au royaume. Cela lui vaut d'être une ville royale, également, à de multiples reprises au fil de l'histoire, d'être disputée.
La ville fut le chef-lieu d’un comté célèbre : elle fut érigée en commune vers 1108, par Louis le Gros[1], ou même, selon quelques-uns, dès 1092. Elle est confirmée par Robert de Dreux en 1180, les bourgeois s’engageant alors à défendre la place contre les ennemis du roi[2]. Cette place forte soutint divers sièges remarquables. Henri IV la prit en 1593 et la démantela. Au cours des guerres de religion, en décembre 1562, Dreux fut le siège d’une bataille entre l’armée catholique et royale de Catherine de Médicis, régente et comtesse de Dreux, et les troupes protestantes du prince Louis de Condé et de l’amiral de Coligny. Les catholiques remportèrent la victoire, mais au prix de 8 000 morts laissés sur le champ de bataille.
Période contemporaine
En 1816, la duchesse d'Orléans, fille unique du duc de Penthièvre,et mère de Louis-Philippe Ier, fait ériger la chapelle Saint-Louis sur la colline qui domine la ville suite au saccage de la collégiale Saint-Étienne dont son père avait fait sa nécropole familiale.
Dreux est l'héritière d'une longue tradition industrielle : papeterie et imprimerie (famille Firmin-Didot), draperie au XVIIIe siècle puis métallurgie (Grosdemouge, Facel, Potez). Les préoccupations sociales de la municipalité de l'époque de Maurice Viollette aboutit à la création d'une des toutes premières sociétés d'Habitation à Bon Marché (HBM) en France. Le souci hygiéniste est ainsi à l'origine d'un habitat ouvrier (petits immeubles et surtout maisons collectives) qui entourent la vieille ville. Cette période industrielle, inspirée par la familiale, fait progressivement faillite à partir de 1945.
À partir des années 1960, une nouvelle génération d'industrie, délocalisée depuis la région parisienne (Radiotechnique, automobile, pharmacie), met au chômage les ouvriers trop qualifiés et syndiqués et fait venir des travailleurs immigrés (Maghreb, Portugal, Afrique sub-saharienne). Des cités au nord de la ville ancienne (Prudhomme) et au Sud (Chamards) poussent dans les anciens champs de blé. Au total, la population de la ville double de 1945 à 1975. La politique migratoire est alors perçue comme un facteur de progrès pour la ville et, surtout, pensée comme si la période de croissance des Trente Glorieuses devait se poursuivre indéfiniment.
La percée avortée du Front National
Dreux revient à l'attention nationale en 1983 lorsque le Front National y remporte sa première victoire électorale, et co-gère la ville avec la droite classique (RPR-UDF) suite aux élections municipales. La liste FN menée par Jean-Pierre Stirbois réalise un score sans précédent en dépassant 16% des suffrages au 1er tour du scrutin. Entre les deux tours, la liste FN fusionne avec celle menée par Jean Hieaux (RPR) qui deviendra maire après la victoire de cette alliance. Jean Hieaux n'est pas isolé et est soutenu par une très grande majorité de la droite locale et des clubs de notables qui voient le FN comme une force d'appoint permettant de faire revenir à droite la ville de Dreux, emportée par la gauche en 1977. Jacques Chirac déclarera à l'occasion : « Ceux qui ont fait alliance avec les communistes sont définitivement disqualifiés pour donner des leçons en matière de droit de l'homme et de règles de démocratie. (...) Je n'aurais pas du tout été gêné de voter pour la liste RPR-FN au second tour. Cela n'a aucune espèce d'importance d'avoir quatre pèlerins du FN à Dreux comparé aux quatre ministres communistes au conseil des ministres »[3].
Cet objectif sera réussi, Jean Hieaux restera maire de la ville jusqu'en 1995. L'alliance avec le FN est vite consommée, dès les élections de 1989, le FN refait bande à part et sera de plus en plus marginalisé d'élection en élection. Cette perte de vitesse tient beaucoup au décès accidentel de Jean-Pierre Stirbois en 1988. C'est ensuite son épouse, Marie-France Stirbois qui incarnera le FN à Dreux, en étant élue députée en 1989 lors d'une partielle, puis conseiller général en 1992 (un seul mandat), puis député européen et conseiller régional avant de quitter définitivement la ville après les régionales de 1998 (échec de l'alliance droite/FN au Conseil régional du Centre), pour rejoindre Nice et la région PACA. Aux dernières élections municipales, remportées par l'UMP Gérard Hamel, le Front National ne réussira pas à constituer une liste de 39 noms.
Le maire socialiste de 1977 à 1983, Françoise Gaspard, écrira un livre sur son expérience, Une petite ville en France. Elle assumera ensuite publiquement son homosexualité, devenant ainsi l'une des premières personnalités politiques françaises à le faire et presque la seule en tant que femme.
Aujourd'hui, une priorité : changer l'image de la ville
En 1995, Gérard Hamel (RPR puis UMP) conserve la ville à droite en réalisant un aggiornamento rangeant de façon volontariste au rang des erreurs du passé l'éventualité d'une alliance droite/FN.
Très marquée par un fort chômage dû à une difficile reconversion de son industrie (automobile, électronique), et par la gestion délicate d'une forte immigration multipliant les communautés toutes confrontées à une précarité sociale très importante, Dreux tente de changer son image qui repose encore sur un triptyque « Cité-dortoir industrieuse, quartiers difficiles, berceau du FN ». Elle mise sur de nouvelles filières économiques (industrie pharmaceutique) et sur une politique culturelle ambitieuse (création d'un grand pôle culturel, d'un centre d'art contemporain : l'Odyssée[4]). Hamel est réélu en 2001.
L'éviction du FN du Conseil municipal de Dreux ne doit rien au hasard et tout à l'action des Harkis qui constituent 6% de la population de la commune. Cas unique d'une implication politique réussie des Harkis, ceux-ci, emmenés par Abd-el-Kader Hamiche, se sont alliés avec Jean Hieaux pour les élections municipales de 1989, permettant à celui-ci de se refaire une virginité en se débarrassant du Front National. Le FN progressivement marginalisé, Marie-France Stirbois, désespérée de réussir à s'y faire réélire, lui a donné le coup de grâce en partant pour Nice.
Aux élections municipales de 2001, après la scission avec le MNR et le départ de Marie-France Stirbois, le Front national ne compte plus assez de militants pour constituer une liste.
Trois mosquées ont été construites depuis la fin de l'influence FN à Dreux[5] (dont une de la communauté du Tabligh[6]). Par ailleurs, la ville a perdu 5 000 habitants[5].
Patrimoine
A l'heure actuelle le site du Musée fait l'objet d'attentions particulières.
Héraldique
Les armes de Dreux se blasonnent ainsi : « Échiqueté d’or et d’azur, à la bande de gueules ».
Les armes de la ville ont pour origines celles de la maison de Braine. Robert Ier, quatrième fils du Roi Louis VI le Gros reçut le comté de Dreux en apanage en 1137 et épousa, en troisièmes noces, Agnès de Braine en 1152. Robert Ier prit pour armes celles de la maison de Braine.
Robert Ier donna ses armes à ses habitants de Dreux en 1154, sans la bordure de gueules. À la place, les branches de chêne prirent place sur un fond d’argent et surmonté de la couronne de comte.
Au début du XXe siècle, l’ornement extérieur, qui était la couronne de comte placée en cimier, fut remplacée par la couronne murale en forme de murailles crénelées.
Administration
Maires sous l’Ancien Régime' Période Identité Parti Qualité 1552 1555 Thibault Chaillou 1580 1581 Pierre Chaillou Ligue Maires de la Révolution française à 1945Maires de la Révolution française à 1945 Période Identité Parti Qualité 1790 1790 Charles Le Menestrel 1791 - Louis Claude Rotrou 1792 1793 Clément 1793 1795 Amoreau 1795 1795 Devilleneuve 1795 1796 Pierre Leroux 1796 1797 Chaperon 1797 1797 Mahiel De Saint Clair 1797 1797 Jacques Hequet 1800 1800 Jacques Pierre 1800 1808 Thomas Jolly 1808 1815 Louis Claude Rotrou 1815 1818 Mahiel De Saint Clair 1818 1828 C. De Chaulnes 1828 1830 Louis Caille 1830 1830 Nicolas Rogeard[7] 1830 1834 J. Robillard 1834 1848 Demonferrand 1848 1852 Jacques Mézirard 1852 1855 L. Lamésange 1855 1869 Jacques Mézirard 1869 1869 Jacques Gromard 1869 1870 Eugène Batardon 1870 1871 Elie Tilleul 1871 1878 Léoplod Poirier 1878 1880 Victor Dubois 1880 1882 Pierre Fortin 1882 1882 Louis Hermann 1882 1884 Victor Dubois 1884 1886 Charles Bonnet 1886 1888 Victor Dubois 1888 1895 Louis Terrier 1895 1899 Charles Bonnet 1899 1899 Ferdinand Lefebvre 1899 1908 Alphonse Barre 1908 1941 PRS - 1941 1941 Délégation spéciale - 1942 1943 Délégation spéciale - 1944 1944 Délégation spéciale - Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1944 1959 Maurice Viollette UDSR 1959 1965 Georges Rastel UDSR 1965 1977 Jean Cauchon CD 1977 1983 Françoise Gaspard PS mars 1983 juin 1983 Marcel Piquet PS 1983 1995 Jean Hieaux RPR 1995 Gérard Hamel RPR puis UMP Après l'annulation de l'élection municipale de mars 1983, l'élection partielle qui suit, le 11 septembre 1983, voit le retour à droite de la ville avec l'alliance inédite du RPR et du Front national. Le secrétaire général du FN, Jean-Pierre Stirbois, devient maire-adjoint chargé de la sécurité. L'alliance ne sera pas reconduite lors des élections suivantes. En 1995, face à un FN à 35,16 % au premier tour, le candidat socialiste se désiste au profit du RPR Gérard Hamel. En 2001, en l'absence de candidat frontiste, le maire sortant est réélu[8].
Démographie
Économie
Dreux est la capitale de Polepharma, « cluster » qui regroupe plusieurs entreprises de l'industrie pharmaceutique (notamment Leo Pharma, Ipsen, Norgine) au sein du premier bassin européen de production pharmaceutique.
La ville dispose d'une antenne de la Chambre de commerce et d'industrie d'Eure-et-Loir.
Le parc commercial des Coralines, situé à proximité de la RN12 regroupe une galerie marchande d'une vingtaine de boutiques, un hypermarché et de nombreuses enseignes (équipement de la personne, sport et loisirs, équipement de la maison, restauration, automobile, jardinerie, services).
Personnalités liées à la commune
- Robert Ier était le quatrième fils du roi Louis VI le Gros. Comte de Dreux, il fut marié trois fois et mourut en 1188. Il eut deux enfants et c'est Robert II qui hérita du comté de Dreux
- Les Métézeau : grande famille drouaise, famille d'architectes qui a contribué à développer la richesse architecturale de la ville. On distingue :
- Clément Ier (1479-1555)
- Jean (1528-1600)
- Thibault (1533-1596)
- Clément II (1581-1652)
- Louis (1562-1616)
- Jean Rotrou : il descend d'une ancienne famille bourgeoise de la ville. Il est né à Dreux le 21 août 1609. En 1639, après la mort de Richelieu, il achète la charge de lieutenant particulier civil et criminel au bailliage de Dreux. En 1650, il meurt lors d'une épidémie de fièvre pourpre pour n'avoir pas voulu quitter la ville et se mettre à l'abri de l'épidémie. Il décède le 27 juin 1650 à l'âge de 41 ans. Il fut inhumé dans le cimetière de l'église paroissiale Saint Pierre.
- Antoine Godeau, homme de lettres et évêque français, mort le 21 avril 1672, jour de Pâques, d'une attaque d'apoplexie.
- François-André Danican Philidor (né le 7 septembre 1726 à Dreux – mort le 31 août 1795 à Londres) compositeur et joueur d'échecs français.
- Louis-Philippe Ier et certains de ses ascendants et descendants reposent dans la chapelle royale.
- Louis Charles Delescluze, né le 2 octobre 1809 à Dreux, tué le 25 mai 1871 à Paris, était un journaliste français, membre important de la Commune de Paris.
- Françoise Gaspard, sociologue, écrivain, féministe et femme politique française.
- Patrick Vieira, Footballeur champion du monde en 1998, champion d'europe en 2000, capitaine de l'équipe de France de football. A été licencié du FC (football club) Drouais.
- Charles Denner, acteur de théâtre et de cinéma, est mort le 10 septembre 1995 à Dreux.
- Abdou Dieye, footballeur du MUC 72 est né à Dreux
- Yassine El Kharroubi, footballeur du EA Guingamp champion de France -18 ans 2007/2008 a été licencié à Atlas Dreux, né à Dreux
- Abdelmajid Kazam, boxeur professionnel de thaï, plusieurs fois champion de France et licencié à Atlas Boxe, section boxe thaï.
- Kalifa Cissé footballeur professionnel, evoluant dans le club de D1 anglaise Reading FC est né à Dreux et licencié au FC Drouais.
- Catherine Corsini, réalisatrice, scénariste et actrice née à Dreux.
Jumelages
- Todi (Italie) depuis 1960
- Melsungen (de) (Allemagne) depuis 1966
- Koudougou (Burkina Faso) depuis 1972
- Evesham (en) (Royaume-Uni) depuis 1977
- Bautzen (Allemagne) depuis 1992
- Khémisset (Maroc)
Cadre de vie
- Ville fleurie : 3 fleurs attribuées par le Conseil National des Villes et Villages Fleuris de France au Concours des villes et villages fleuris[11].
Notes et références
- ↑ André Chédeville, « Le mouvement communal en France aux XIe et XIIe siècles, ses éléments constitutifs et ses relations avec le pouvoir royal » in Robert Favreau, Régis Rech et Yves-Jean Riou (directeurs), Bonnes villes du Poitou et des pays charentais (XIIe-XVIIIe siècles) : Actes du colloque tenu à Saint-Jean-d’Angély les 24-25 septembre 1999, publiés par la Société des antiquaires de l'Ouest in Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest et des Musées de Poitiers, 5e série, tome VIII (2002), à Poitiers. ISBN 2-9519441-0-1, p 20
- ↑ André Chédeville, Le mouvement communal en France..., p 21
- ↑ Voir l'article Alliances électorales du Front national#De 1977 à 1998
- ↑ l'Odyssée
- ↑ a et b « Revenu du Front », Libération, 22 juin 2007
- ↑ (fr)'Jamaat al Tabligh, sortie annuelle à Dreux' sur SaphirNews.com, 18 juillet 2003
- ↑ L'Ami de la religion, p.343, nommé maire par l'ordonnance du 15, après la révolution de 1830 et Mémoires - Société d'émulation des Côtes-du-Nord - Page 47, 1975
- ↑ « 1983 - 2007 : de la percée au déclin », Libération, 22 juin 2007
- ↑ http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ Villes et villages fleuris - Eure-et-Loir
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Catégorie Dreux de l’annuaire dmoz
- (fr) Dreux sur Wikitravel
- (fr) Voir - Dossier thématique de l'INSEE, statistiques démographiques et sociales.
- Site officiel de la mairie de Dreux
- Site de l'Office de Tourisme de Dreux
- Site officiel de Polepharma
- Site de la Société d'Histoire et d'Archéologie du Drouais et du Thymerais (SHADT)
- Église Saint-Pierre (photos)
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