- Deycimont
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Deycimont
Vue de Deycimont en automneAdministration Pays France Région Lorraine Département Vosges Arrondissement Épinal Canton Bruyères Code commune 88131 Code postal 88600 Maire
Mandat en coursGérard Lepaul
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de la Vologne Démographie Population 268 hab. (2006) Densité 42 hab./km² Gentilé Rouge-Fournant Géographie Coordonnées Altitudes mini. 383 m — maxi. 587 m Superficie 6,32 km2 Deycimont est une commune française, située dans le département des Vosges et la région Lorraine.
Ses habitants sont appelés les Rouges-Fournants.(cf. partie Histoire)
Sommaire
Géographie
Au cœur de la vallée de la Vologne entre Lépanges et Docelles, le village, traversé par les ruisseaux la Bouillante et le Rupt du Void (respectivement affluent et sous-affluent de la Vologne), s'appuie sur le massif du Recreux.
Les écarts principaux sont le Faing Vairel et Aligoutte, mais on distinguait autrefois d'autres écarts aujourd'hui plus ou moins rattachés au "Centre": le Rupt-du-Void, le Moulin, la Creuse…
Économie
Le village est historiquement peuplé de paysans, mais on trouvait encore au XIXe siècle, voire au cours du XXe siècle, une féculerie au Faing Vairel, une fromagerie à la Creuse et deux cafés. Un moulin a existé dès l'époque moderne, aux mains de la famille Mathis ; un second construit en 1611 par les frères Xeulley finit par ruiner le premier.
De nos jours, son économie est essentiellement et traditionnellement agricole avec 6 exploitations, mais possède également une entreprise de textile, secteur traditionnel de la région. Un artisan (électricien) et un mécanicien agricole exercent également dans la commune. La majorité des habitants travaillent toutefois hors des limites de la commune.
Histoire
Origines
Deycimont s'écrivait également autrefois Décimont, Deycymont, Decii Mons ou Deyecimont.
- Son étymologie est peu claire. D'après J.-C. Diedler, elle viendrait de Dei Jacum Coementium (ou la pierre du domaine de Dieu) en référence aux pierres de la roche du Fournel.
- Une deuxième interprétation fait dériver ce nom de Deciacus (ou Decii Jacus) Mons (c'est-à-dire la montagne du domaine de Decius).
- On a également évoqué au XIXe siècle les 10 montagnes qui entourent le village comme origine du nom.
Le village est cité dans les archives du chapitre de Remiremont dès 1232 sous le nom de Deceimonte lorsque le duc de Lorraine Mathieu II fait des concessions à l'abbesse de Remiremont pour des impôts indus prélevés dans les "bans de Girancort (Girancourt), Deceimonte (Deycimont) et Bruerulis (Brouvelieures)". Cependant ses origines sont sans doute plus lointaines. L'occupation du territoire communal remonte certainement à l'époque celtique, ou au moins romaine, comme en témoignent des monnaies gauloises trouvées sur le territoire de la commune (potin leuque "à la tête d'indien" du type Scheers 1.C) et les quelques vestiges du début de notre ère (monnaie romaine de l'empereur Trajan Dèce ; borne solaire retrouvée dans les murs de l'ancien presbytère).
Un site important : la Tête du Fourneau
Les monnaies gauloises furent découvertes au lieu-dit de la "Tête du Fourneau", aussi appelée "Roche du Fournel", dans le massif du Recreux, qui donne aux habitants leur nom de Rouges-Fournants. Selon la thèse du docteur Jean-Claude Diedler, on y trouvait peut-être dès le VIIIe siècle av. J.‑C., un camp analogue au Camp celtique de la Bure, avec un atelier de fonte du métal repris par la suite par des forgerons celtes.
On trouve sur le site une roche, dite du Recreux, percée de part en part d'une grotte, à travers laquelle est observable le phénomène du lever du soleil au solstice d'été. Selon Hervé Claudon[1], cette grotte, en partie creusée par la main de l'homme, serait le témoignage d'un culte solaire pré-chrétien.
Au Moyen Âge, on y brûlait des tas de feuilles (fournel) lors de rites de fécondité, au XVe siècle y subsiste une chapelle dédiée à saint Roch invoqué pour la guérison de la peste, mais dont aucun vestige ne subsiste.
Histoire depuis le Moyen Âge
Les habitants devaient faire le guet au château de Saint-Jean qui appartenait au comte de Girecourt et s'occupaient également d'amener du bois au chauffour (four à chaux) du château de Bruyères. Le lieu-dit "Châtillon", surplombant le hameau du Rupt-du-Void, abritait peut-être un habitat fortifié occupé par un membre de la famille de Girecourt. Deycimont était en outre située à un carrefour sur la route des vins qui traversaient la prévôté de Bruyères. En effet c'est à cet endroit que passait la route qui menait de Bruyères à Arches en suivant la vallée de la Basse Vologne et la route qui menait à Épinal en passant par Le Roulier et Charmois.
La communauté fut exemptée du cens par le seigneur Humbert de Girecourt en 1696.
Étymologie des toponymes et hydronymes
- Rupt-du-Void (Hameau) : le nom du hameau dérive de celui du ruisseau
- Rupt du Void : cela signifie en ancien français Ruisseau du Voué, cela sans doute en référence au Duc de Lorraine qui était le seigneur-voué du chapitre de Remiremont, ou en référence à l'habitat seigneurial qu'on suppose avoir existé à "Châtillon".
- Plateau de Joinfaing : plateau du jeune pré
- Les Prés du Seigneur : prés qui appartenaient au seigneur de Girecourt, et dont les redevances furent abolies en 1696
- Faing Vairel : le pré de Vairel
- Champ Berquamp : nom propre
- Châtillon : vient de Castellum, Château en latin.
- Sous la ville : lieu le plus bas du village, marécageux à cause de la Bouillante
- La Creuse : vient peut-être de la présence d'une ancienne forge
- Le Moulin : lieu du moulin construit dans les années 1611 par les frères Xeulley
- Le Haut du Mont : endroit situé sur les hauteurs du village, sur le chemin qui mène au Recreux
- Le Haut Meix :
- Les Moises du Mont
- Champ du Jardin
- Champ le Fève :
- Vaudrichamp
- Le Beha
- Au Mehi
- Meix de l'Âte : Sa proximité avec le cimetière le fait peut-être dériver du mot "aître"
- Sous l'église : Champs situés en contrebas de l'éminence portant l'église
Administration
Administration d'Ancien Régime
Sous l'Ancien Régime, la mairie de Deycimont faisait partie du Duché de Lorraine, qui en partageait l'administration et la levée des impôts avec le chapitre de Remiremont : un censier du XIVe siècle nous informe que le chapitre prélevait la moitié des tailles sur les blés d'automne ("wayn") et de printemps ("mars" ou "trémois"), et avait également la charge de rendre la justice. Il était de la prévôté de Bruyères et du bailliage des Vosges (Mirecourt) ; puis du bailliage de Bruyères après 1698. La haute et la basse justice appartenaient au comte de Girecourt (AD88 11T18).
Depuis 1789
À la Révolution, le village fut intégré au département des Vosges, au district de Bruyères et au canton de Docelles, puis au canton de Bruyères et à l'arrondissement d'Épinal. Deycimont fait actuellement partie de la 2e circonscription des Vosges (Saint-Dié) et de l'arrondissement d'Épinal.
Administration communale
Liste des maires successifs Période Identité Qualité Parti 2001-2014 Gérard Lepaul Artisan retraité SE 1983-2001 Jean-Marie Mathieu Industriel SE 1965-1983 Georges Remy 1958-1965 Georges Mathieu 1944-1958 Antoine Perrin 1940-1944 Henri Constant Gremillet 1939-1940 Paul Séraphin Gremillet 1937-1939 Henri Constant Gremillet 1925-1937 Paul Constant Gremillet 1919-1925 Constantin Mathieu 1902-1919 Nicolas-Paul-Émile Genay 1878-1902 François-Ferdinand Mathieu 1869-1878 Jean-Baptiste Mathieu 1860-1869 Jean-Joseph Heulluy 1847-1860 Jean-Baptiste Michel 1833-1847 Jean-Claude Mathieu 1826-1833 Dominique Demange 1814-1825 Sébastien Demangeon 1808-1814 Jean-Baptiste Demangeon an IX-1808 Claude Claudel an IV Nicolas Demangeon 1792-an III Nicolas Pierron 1791-1792 Jean-Baptiste Houël 1791 Quirin Balland 1790-1791 Jean-François Mathieu 1772 Joseph Sergent 1712 Georges Bombarde 1696 Nicolas Gravier avant 1696 Claude Mathieu Intercommunalité
Le village fait partie de la Communauté de communes de la Vallée de la Vologne, dont le siège est à Bruyères et dont le président est André Claudel (également maire de Lépanges-sur-Vologne).
Paroisse
La paroisse de sainte Menne fut créée par l'évêque de Toul (les reliques furent apportées en 1679), certainement en même temps que fut construite l'église, vers 1050-1080 selon la légende ; auparavant, le village dépendait de la paroisse de Girecourt où l'on enterrait jusque-là les morts, et de cette seigneurie dépendait également le village. La paroisse n'est toutefois attestée que dans le pouillé de 1402. En dépendaient les villages de Méménil (avant 1695), de Charmois-Le Roulier de 1695 jusqu'en 1818 et de Lépanges jusqu'en 1863, date où ces villages furent dotés d'une église et érigés en paroisse.
Le conseil de fabrique qui s'occupait de la gestion de la paroisse était relativement riche puisqu'elle avait, en 1773, un actif de près de 450 livres, ce qui est assez important pour une paroisse rurale. Une quinzaine de confréries existaient au sein de la paroisse : les confréries de
- Saint Jean-Baptiste,
- Saint Pierre,
- Sainte Anne,
- Saint Dominique,
- Saint Quirin,
- Sainte Menne,
- Saint Nicolas,
- Sainte Agathe,
- Saint Joseph,
- Saint Sébastien,
- la "Confrérie de la Très Sainte Vierge Marie en son titre d'Assomption",
- la "Confrérie de la Très Sainte Vierge Marie en son titre d'Annonciation",
- la "Confrérie des Fidèles Trépassés",
- la "Confrérie du Saint Rosaire" et
- la "Confrérie du Très Saint Sacrement de l'Autel".
Depuis la fin du XXe siècle et le manque de prêtres pour assurer le service religieux la paroisse a été intégrée dans la paroisse de Saint-Antoine-en-Vologne, regroupant également les anciennes paroisses Sainte-Libaire de Lépanges, Saint-Valbert de Docelles, Saint-Jean-Baptiste de Cheniménil, Sainte-Gertrude de Charmois et Le Roulier, Tendon, Rehaupal, La Baffe/Mossoux et Saint-Jean-du-Marché.
Liste des prêtres successifs Nom Vie Sacerdoce à Deycimont Claude Verquelot 1606 Claude Boissonny Gabriel Doron 1624 Jacques Lartillier 1625 Jean-François Pierrot 1664-1672 Dominique Renard 1690-1725? G. Bailly 1725-1763 Jean Doron 1763-1791 (émigre en 1791) J. Georgel 1791-1792 Jacques Balland 1797-1804 Jean Thomas Petitjean 1809 Coeurdacier 1824-1825 Marchal 1827-1830 Jean-Baptiste Lecomte 1801-1866 1836-1866 Joseph Marqué 1835-1902 1866-1902 Varenne 1903 Alfred Christen 1876-1956 1908-1956 René Vincent (intérim) 1956 Joly Liste des prêtres de Saint-Antoine-en-Vologne depuis le rattachement de Deycimont Nom Vie Sacerdoce Paroisse d'origine (si déjà en place lors du regroupement) René Grivel Lépanges Hubert Grandadam Tendon André Romary Démographie
Évolution démographique (Source : INSEE[2]) 1503 1585 1602 1648 1708 1806 1846 1906 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 40 108 86 20 99 334 402 310 262 202 231 244 250 238 236 272 268 Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes Le village, comme tous les autres villages de Lorraine, a fortement subi les ravages de la guerre de Trente Ans, puisque la région fut un lieu de passage et de combat privilégié. À cette occasion, plus des 3/4 de la population disparut.
Après 1/2 siècle, il récupéra sa population d'avant-guerre et connut sa plus grande expansion jusqu'au milieu du XIXe siècle où la population atteignit son maximum, avant un déclin aujourd'hui stabilisé.
Depuis la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle, la rurbanisation permet au village de connaître un nouvel essor démographique avec la construction d'un nombre important d'habitations et l'arrivée de plusieurs familles.
Patrimoine
- Site de la Tête du Fourneau
- Roche des Gaulois (580 m) dédiée au culte de l'eau
- Maisons du XVIIe siècle
- Église Sainte-Menne du XIe siècle reconstruite entre 1710 et 1713
Personnages célèbres
* Jean Hubert Houël, né à Deycimont le 14 Germinal an X (4 avril 1802), mort à Saint-Dié le 20 octobre 1889, avocat, maire de Saint-Dié (1830-31), député des Vosges (1848-52). Il fit partie des députés emprisonnés après le coup d'État du 2 décembre 1851 pour avoir signé la déchéance et la mise en accusation du président Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III. Il renonça à la politique après cette courte détention.
Sources
- Jean Chaumont, Bruyères et sa contrée, Haroué, PLI- Gérard Louis, Collection Entre temps, 2001
- Jean-Claude Diedler, article sur le village de Deycimont
- Archives de la commune de Deycimont
- Archives départementales des Vosges (G 848, G 858...)
- Archives départementales de Meurthe-et-Moselle
- Raphaël Tassin, Les Églises de la prévôté de Bruyères. Réfections et reconstructions (1661-1789), Langres, Éditions Dominique Guéniot, 2010[3].
Notes et références
- Mémoire des Vosges no 4 (2002), édité par la société philomatique vosgienne, Saint-Dié-des-Vosges.
- Deycimont sur le site de l'Insee
- www.editionsgueniot.fr
Liens externes
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