- Châteauneuf-du-pape
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Châteauneuf-du-pape (AOC)
Côtes-du-rhône
méridionalesLe terroir de galets roulés de
Châteauneuf-du-PapeDésignation(s) Côtes-du-rhône
méridionalesAppellation(s) principale(s) AOC châteauneuf-du-pape Type d'appellation(s) appellation locale (ou cru) des côtes-du-rhône Reconnue depuis 1936[1] Pays France
Provence-Alpes-Côte d'AzurRégion parente Vignoble de la vallée du Rhône Localisation Vaucluse Saison deux saisons sèches (hiver et été)
deux saisons pluvieuses (automne et printemps)Climat méditerranéen sous influence du mistral Ensoleillement
(moyenne annuelle)2 800 h/an Sol galets roulés, terres graveleuses, sols sablonneux auxquels s'ajoute une composante argile et argilo-calcaire sur certains terroirs. Superficie plantée 3 200 ha Nombre de domaines viticoles 320 propriétaires Cépages dominants Grenache, Clairette, Syrah, Mourvèdre, Cinsault, Picpoul, Terret noir, Muscardin, Counoise, Roussanne, Picardan, Vaccarèse, Bourboulenc Vins produits rouge (environ 97 %) et blanc Production 110 000 hl Rendement moyen à l'hectare 35 hl/ha Châteauneuf-du-pape[2] est une appellation locale ou cru des côtes-du-rhône méridionales dont le terroir s'étend dans le département de Vaucluse. L'appellation, la seconde en importance après celle de Saint-Émilion, couvre la commune de Châteauneuf-du-Pape et une partie de celles d'Orange, Bédarrides, Sorgues et Courthézon.
C'est ici que prit corps pour la première fois la notion d'AOC appellation d'origine contrôlée avec la constitution en 1923 par le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié d'un syndicat de défense.
Sommaire
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Moyen-Âge
Après la papauté itinérante de Clément V, Avignon devient résidence des papes à partir du règne de Jean XXII. C'est grace à lui que le vignoble de Châteauneuf-du-Pape a pu se développer.
Jean XXII (Jacques Duèze) est né à Cahors en 1245. Il devient évêque de Fréjus en 1300. A Fréjus, l'évêque Duèze fut fondateur du domaine viticole du Château Sainte Roseline (actuellement cru classé des Côtes de Provence). Nommé pape, il s’installe à Avignon où il avait été évêque après Fréjus (Rome est en guerre civile durant cette période).
Jean XXII a amené avec lui à Avignon des banquiers et des vignerons de Cahors dans le but de renforcer les richesses de la papauté « décentralisée ». Les vignerons de Cahors récupérèrent à Châteauneuf d’anciennes parcelles laissées par les templiers chassés par Philippe le Bel et mettront en place les grands fondements qui permettront le développement du vignoble de Châteauneuf du Pape. Jean XXII, fit encore d'avantage pour la ville : il fit construire une forteresse, résidence secondaire des papes d’Avignon. La croissance économique et le développement du vignoble en fut d’autant facilité.
Renaissance
Période moderne
Période moderne
La renommée du vignoble devint croissante dans les siècles suivants jusqu’à être servi à la cour de Louis XVI. Le vignoble sera au XVIIIe siècle et XIXe siècle dynamisé essentiellement par l’aristocratie locale (De Beaucastel, Le Roy de Boiseaumarié…). Ce développement sera stoppé net par la crise du phylloxera de 1860.
Le commandant Joseph Ducos, propriétaire du Château la Nerthe, mit sa pugnacité et sa fortune au service d'un vignoble dévasté par le phylloxéra. En 1893, il fit replanter et greffer grenache, mourvèdre, counoise, vaccarèse, cinsault, syrah, les premiers des treize cépages. Ce fut sur son initiative que le nom de la commune fut changé de Châteauneuf-Calcernier en Châteauneuf-du-Pape.
Période contemporaine
Après cette crise, pour garantir la qualité des vins, les vignerons de Châteauneuf-du-Pape créent, en 1894, le premier "Syndicat viticole" qui débouchera en 1923 sur le Syndicat des propriétaires viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape. Ce dernier est créé en vue d'obtenir la reconnaissance de l'appellation d'origine châteauneuf-du-pape, sur les bases de la loi de 1919. La baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié (1890-1967) du Château Fortia en est le premier président. Il deviendra plus tard le premier président de l'INAO.
Il est à noter que la date de début des vendanges à Châteauneuf-du-Pape a avancé d'un mois en cinquante ans[3].
Géographie
Géologie
La grande majorité du terroir de Châteauneuf-du-Pape, principalement sur les hautes terrasses des Atouts, est constitué de terrasses alluvionnaires où des galets de quartzite, roulés par le Rhône, se sont englués dans une matrice rouge d'argile décomposée. Les gros galets qui recouvrent le sol restituent aux raisins durant la nuit la chaleur qu'ils ont emmagasiné le jour.
Avec des composantes argileuses et argilo-calcaires sur certains terroirs.il est composé de trois types de sols :
- galets roulés,
- terres graveleuses,
- sols sablonneux
Dans la pratique, il n'y a pas de terroirs meilleurs que d'autres dans la mesure où chaque sol donne de très belles réussites viticoles. La qualité du terroir de Châteauneuf-du-Pape viendrait plus du sous-sol que du sol : celui-ci est essentiellement composé de molasse burdigalienne[4].
Orographie
Climatologie
Balayé par le mistral, c'est l'un des secteurs le plus sec de la vallée du Rhône avec 2 800 heures d'ensoleillement par an. Ce terroir est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps. Avec un ensoleillement de 2 800 heures / an, la chaleur emmagasinée de jour par les fameux «caïau frejaü » est restituée la nuit par un effet de four.
à Orange Vaucluse moyenne nationale Ensoleillement 2 595 h/an 2 800 h/an 1 973 h/an Pluie 693 mm/an 700 mm/an (sur 80 jours) 770 mm/an Neige 4 j/an 14 j/an Vent 110 j/an essentiellement du Mistral Orage 23 j/an 22 j/an Brouillard 31 j/an 40 j/an Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec Records de températures minimales °C (Année) -13,4 (1985) -14,5 (1956) -9,7 (2005) -2,9 (1970) 1,3 (1979) 5,7 (1984) 9,0 (1953) 8,3 (1974) 3,1 (1974) -1,1 (1973) -5,4 (1952) -14,4 (1962) Records de températures maximales °C (Année) 20,3 (2002) 23,0 (1960) 27,2 (1990) 30,7 (2005) 34,5 (2001) 38,1 (2003) 40,7 (1983) 42,6 (2003) 35,1 (1966) 29,6 (1985) 24,6 (1970) 20,2 (1983) Source: http://www.linternaute.com/ville/ville/climat/25721/orange.shtml Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures maximales moyennes (°C) 9 11 14 18 22 26 30 29 25 20 13 10 18,9 Températures minimales moyennes (°C) 1 3 4 7 11 14 17 16 14 10 5 2 8,7 Températures moyennes (°C) 5 7 9 13 16 20 23 23 19 15 9 6 13,8 Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 44.4 57.5 61.1 58.9 72.4 43.6 27.8 56.3 67.6 97.4 57.7 48.9 693.4 Source : Archives climatologiques mensuelles - Orange (1961-1990) Vignoble
Présentation
Les communes qui ont droit à l'appellation châteauneuf-du-pape sont : Châteauneuf-du-Pape, et une partie de celles d'Orange, Bédarrides, Sorgues et Courthézon.
Encépagement
Dominé par le château qui servait de résidence d'été aux papes d'Avignon, ce vignoble s'est rendu célèbre par ses treize cépages[5].
Le grenache est le plus souvent majoritaire dans les cuvées de chateauneuf. Syrah et mourvèdre contribuent par leur assemblage avec celui-ci à donner une couleur soutenue et une palette aromatique plus riche. (exception notable , le Chateau Rayas est constitué de 100% de grenache provenant de très vieilles vignes) Il existe quelques cuvées avec une majorité de syrah ou de mourvèdre. Sur les treize cépages, grenache, mourvèdre, syrah, cinsault, muscardin, counoise, clairette, bourboulenc, roussanne, picpoul, picardan, vaccarèse et terret noir, les plus utilisés sont les huit premiers.
Méthodes culturales et réglementation
Les vendanges sont obligatoirement faites à la main (pas de mécanisation). La syrah introduite plus tardivement sur l'appellation est conduite sur fils et en taille Guyot. Pour tous les autres cépages de l'appellation, c'est la taille en gobelet à deux yeux par courson avec un maximum quinze yeux francs par cep en plus du bourillon.Le rendement a été fixé à 35 hl / ha. De plus la vendange subit la rapée qui élimine nécessairement 5 % à 20% des grappes avant vinification.
Structures des exploitations
Quartiers et lieux-dits
Ce fut sous le pontificat de Clément VI, en 1344, que les premiers terroirs connus de ce vignoble furent répertoriés. Le premier était dit Vieille Vigne et de nos jours Bois de la Vieille[6]. Il était suivi de Blaquières, Bois Évêscal[7], Bois Renard[8], Cabrières, Charbonnières, Colombis, Fargueirol, Maupertuis et Mourredon[9].
Styles de vins
Les vins de ce terroir, reconnaissables entre tous, ont un style inimitable. Mais la multiplicité des cépages et les assemblages qu'ils permettent ainsi que les durées de cuvaison, qui restent à la libre appréciation du vigneron ou du vinificateur, ont permis de faire des distinguo subtils en déterminant trois groupes bien typés[10].
Il y a une tradition des « vins robustes »[11] parfaitement illustrée par la production du « Vieux Télégraphe », de « Font de Michelle » ou du « Château la Nerthe ». Les « vins classiques »[12] trouvent leurs références à « Château Rayas », au « Domaine de Beaucastel », et au « Domaine de Beaurenard ». Les propriétaires de « Château de la Gardine », « Clos de l'Oratoire des Papes », « Domaine de Nalys » et « Château Maucoil » ont opté pour le style des « vins élégants » [13].
Millésimes
Les vins rouges de Châteauneuf-du-Pape ont une très bonne aptitude au vieillissement comme en témoignent encore aujourd'hui les vins magnifiques des années 1966 ou 1978 ou plus récemment 1990. Les bons millésimes peuvent se garder 15 à 20 ans.
Dans les millésimes récents, seule 2002 est une année où la qualité n'a pas été au rendez vous (un déluge de 600mm de pluie en quelques jours de vendanges) . En dehors de ce millésime, l'appellation a bénéficié depuis 1998 d'une qualité de récolte qui va de « très bonne » à « extraordinaire » (1999, 2000, 2004, 1998, 2001, 2005) avec une année atypique (2003) où la majorité des vins a su garder une belle fraicheur mais dont la garde semble très variable suivant les domaines. 2006 s'annonce comme un millésime généralement réussi (sans atteindre probablement le niveau de qualité de 2005) avec une très belle qualité de fruit, une bouche plus ronde que 2005 et peut être moins de structure tannique.
Terroir et vins
Les châteauneufs rouges d'une puissance inégalable, dont la couleur va du pourpre au grenat, exhalent des arômes complexes de fruits rouges et d’épices évoluant vers le cuir, la truffe, le musc et des notes réglissées. Leur bouche, généreuse et souple, est toute en rondeur et en onctuosité avec une grande et belle longueur.
Les blancs, à la robe jaune pâle, possèdent un nez floral où se retrouvent les arômes de fleur de vigne, chèvrefeuille et narcisse. Ils sont amples au palais avec une fraîcheur aromatique qui étonne par sa persistance.
Gastronomie
Les vins rouges, avec leur robe intense, présentent à l'agitation un nez de fruits rouges et d'épices qui évolue avec l'âge vers des arômes d'anis, de réglisse et de cuir. En bouche, ces vins possédant une très longue persistance aromatique, sont tout en rondeur et en onctuosité. Ils se comportent parfaitement sur les venaisons les plus riches. Les restaurateurs le servent en particulier sur un civet de sanglier, un lièvre à la royale ou un chevreuil grand veneur.
Les vins blancs, revêtus d'une élégante robe jaune pâle, propsent une palette florale allant du narcisse au chèvrefeuille en passant par la fleur de vigne. Ils se caractérisent par une bouche ample et de belle longueur. Ces vins se servent sur les poissons de rivière, les viandes blanches et la charcuterie de montagne. Ils accompagnent aussi les fromages les plus corsés à pâte cuite ou persillée et sont parfaits sur un fromage de chèvre.
Commercialisation
Marché intérieur
Exportation
Confrérie bachique
L'échansonnerie des Papes est la célèbre confrérie de Châteauneuf-du-Pape. Fondée par le Dr Dufays, elle a pour but de maintenir vivace le souvenir des grandes heures du passé. Le cérémonial est inspiré par l'histoire même de la Cour Pontificale, où les Échansons - comme de nos jours - servent les vins aux grands personnages. C'est une des plus ancienne confrérie de la vallée du Rhône. Plusieurs soirée d'intronisation chaque année lors des "Grands Chapitres" où sont intronisés des personnalités française et du monde entier.
Liste des producteurs, caves et négociants
Notes et références
- ↑ Les deux derniers décrets qui réglementent l'appellation contrôlée à Châteauneuf-du-Pape sont ceux du 2 novembre 1966, remplacé par celui du 2 octobre 1992. Ceux-ci tiennent compte de la taille de la vigne et le soin apporté ; la cueillette, celle-ci doit être manuelle et sélective ; le rendement est limité à 35 hectolitres par hectare de vigne ; le degré naturel du vin doit être de 12.5° minimum.
- ↑ Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
- ↑ (fr)Service technique Inter Rhône, « Évolution de la date de vendange à Châteauneuf-du-Pape de 1945 à 2003. », Climat, CNRS. Consulté le 2008-07-30
- ↑ Michel Dovaz, op. cit..
- ↑ Cf. Infobox
- ↑ R. Bailly, op. cité.
- ↑ Le Bois Évêscal ou Éveschal (Bois de l'Évêque) est depuis devenu le « Bois des Sénéchaux ».
- ↑ Ce quartier a pris de nos jours le nom de Beau Renard ou Beaurenard.
- ↑ C'est l'actuel Mont Redon.
- ↑ Le premier à faire ce classement fut Robert W. Mayberry, Cf. op. cité. Ce classement interne à l'intérieur de l'AOC Châteauneuf-du-pape n'est en rien qualitatif mais permet d'orienter le goût ou la préférence d'un amateur vers un style de production.
- ↑ Le style robuste concerne les vins qui ont du corps et un pourcentage alcoolique parfaitement équilibré par des tanins puissants. Difficiles à boire jeunes, ces vins s'affinent en vieillissant et certaines de ces bouteilles peuvent traverser les âges.
- ↑ Ce style classique se caractérise par une présence importante de tanins obtenue par une cuvaison longue. Ces vins ont du corps et de la générosité, ce qui ne les empêche pas d'avoir de la grâce qui va s'affirmer lors de son vieillissement.
- ↑ Ce style élégant implique un pourcentage alcoolique plus modéré et des tanins très arrondis, pour fournir un vin coulant et désaltérant pouvant être bu dans sa jeunesse tout en ayant la possibilité de vieillir.
Bibliographie
- P. Le Roy de Boiseaumarié, Histoire de l'appellation côtes-du-rhône, Éd. Reflets Méditerranées, Avignon, 1978.
- Robert Bailly, Histoire de la vigne et des grands vins des Côtes du Rhône, Avignon, 1978.
- Pierre Charnay, Vignobles et vins des Côtes-du-Rhône, Éd. Aubanel, Avignon, 1985.
- Robert W. Mayberry, Wines of the Rhône Valley, a guide to origins, Rowman & Littlefield Publishers, Totawa, New Jersey, U.S.A. , 1987.
- Guy Jacquemont et Patrick Galant, Le Grand Livre des côtes-du-rhône, Éd. du Chêne, Paris, 1988.
- Charles Pomerol, sous la direction de, Terroirs et vins de France. Itinéraires œnologiques et géologiques, Éd. du BRGM, Orléans, 1990.
- Michel Dovaz, Châteauneuf-du-Pape, Dargaud, Coll. "le grand Bernard des vins de France", Paris, 1992.
- Aude Lutun, Châteauneuf-du-Pape, son terroir, sa dégustation, Éd. Flammarion, Paris, 2001.
- Jean-Pierre Saltarelli, Vallée du Rhône : de l’appellation à la notion de cru, Vins magazine, n° 41, décembre 2001, janvier-février 2002.
Voir aussi
Liens internes
- Châteauneuf-du-Pape, le village
Liens externes
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