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Château de Chambord
Pour les articles homonymes, voir Chambord.Château de Chambord Présentation Période ou style Renaissance Type Château Renaissance Début construction XVIe siècle Propriétaire initial François Ier Destination initiale Relais de chasse Propriétaire actuel État français Destination actuelle établissement public industriel et commercial Classement Monument historique (1840), Patrimoine mondial de l'UNESCO (1981), EPIC (2005) Site internet Consulter Géographie Latitude
Longitude[1] Pays France Région historique Blaisois Région Centre Département Loir-et-Cher Commune Chambord Géolocalisation sur la carte : France modifier Le château de Chambord est un château français situé dans la commune de Chambord, le département de Loir-et-Cher et la région Centre. Le château, le plus vaste des châteaux de la Loire, est construit au cœur du plus grand parc forestier clos d’Europe. Il fut édifié sur ordre de François Ier entre 1519 et 1547.
Le château fut inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO dès 1981[2] et est inclus depuis 2000 dans la zone de classement du Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire[3]. Il est également classé Monument historique depuis 1840[4] et reconnu Établissement public à caractère industriel et commercial depuis 2005[5].
Sommaire
Situation
Le château est situé sur une courbe du Cosson, petit affluent du Beuvron, lui même affluent de la Loire, à environ 6 km de la rive gauche de la Loire, et à 14 km à l'est de Blois, sur la commune de Chambord, dans le département de Loir-et-Cher, en France.
Architecture
Chambord est sans conteste un des châteaux à la silhouette la plus reconnaissable, et constitue l'un des chefs-d'œuvre architecturaux de la Renaissance : 156 m de façade, 426 pièces, 77 escaliers, 282 cheminées et 800 chapiteaux sculptés.
Le nom de l'architecte nous est inconnu, mais des analyses montrent l'influence de Léonard de Vinci, qui travaillait alors comme architecte de la cour de François Ier, mais qui mourut quelques mois avant le début du chantier, ainsi que celle de Domenico da Cortona.
La construction a débuté en 1519. Le chantier de Chambord fut l'un des plus importants chantiers de la Renaissance. Il fallut environ 220 000 tonnes de pierres[réf. nécessaire]. À défaut de pouvoir dévier le cours de la Loire, selon le vœu de François Ier, on se résoudra finalement à détourner le Cosson par un canal qui alimente les douves.
La vie y était rude, d'autant plus que le château a été construit sur des marécages, beaucoup d'ouvriers moururent de la fièvre. Les charpentiers ont enfoncé des pilots de chêne jusqu'à 12 mètres de profondeur, afin d'établir les fondations du château sur un solide pilotis au-dessus de l'eau. Des fouilles préventives réalisées en février 2007[6] ont néanmoins révélé que la tour sud-ouest s'appuie sur un enrochement calcaire, elles ont aussi mis au jour une structure circulaire en moellons, vestiges d'une tour du château médiéval qui s'y élevait avant la construction de l'actuel château[7].
Des chariots arrivent du port de Saint-Dyé pour décharger tous les matériaux et en particulier la pierre de tuffeau utilisée pour la construction, c'est une pierre blanche, tendre et friable. Les tailleurs de pierre, comme les autres ouvriers, n'ont pas de salaire fixe et sont payés « à la tâche » : ce sont des tâcherons. Sur chacune des pierres qu'ils taillent, ils gravent leur marque. Cette signature permet au trésorier d'évaluer leur travail et de les payer ; on la retrouve sur certaines pierres n'ayant pas été graffitiées par la suite lors de l'ouverture du château au public.
Le plan du château repose sur un corps central parfaitement carré, appelé le donjon car même s'il n'a jamais eu aucune vocation à la défense, le château de Chambord est construit sur le modèle des châteaux forts du Moyen-Âge, avec cependant la particularité humaniste d'une rigoureuse orientation des diagonales de son donjon suivant les axes nord-sud et est-ouest ; ses tours marquant exactement les quatre points cardinaux. À l'intérieur du donjon, on trouve cinq niveaux habitables. Il y a quatre appartements carrés et quatre appartements dans les tours rondes par niveau. Entre les appartements, quatre couloirs, venant des « quatre parties du monde » (découpées par les deux axes nord-sud et est-ouest) mènent à l'escalier à double révolution au centre. Le roi François Ier, dans un second temps, étend le château d'un quadrilatère et abandonnant le canton [le quart] nord, installe ses appartements (plus vastes) dans l'aile nord. Une chapelle est construite dans l'aile occidentale, dont l'entrée ouvre plein est. Elle est achevée par Jean le Humble sous le règne de François Ier. Cette position de la chapelle est rare pour l'époque : car si le roi avait voulu se placer en direction de Jérusalem, pour montrer qu'il est le détenteur du pouvoir spirituel dans son royaume, il se serait installé dans la partie est. Or c'est là qu'il a logé Charles-Quint en décembre 1539.
On dit que François Ier et son ami Jean le Humble voulaient également détourner la Loire et la faire passer devant le château, mais le projet a été abandonné.
L'escalier à double révolution placé au centre de l'édifice est attribué au polymathe italien Léonard de Vinci. Comme son nom l'indique, il comporte deux volées d'escaliers suivant un schéma de double hélice. Il permet d'accéder à la grande terrasse, elle aussi inspirée par Léonard, et qui offre une vue sur les cheminées en faisant le tour du donjon. Cet escalier est surmonté d'une tour-lanterne bien reconnaissable de l'extérieur.
Le deuxième étage est également remarquable par ses voûtes à caissons représentant les symboles royaux (monogramme F couronné et salamandre), accompagnés d'une cordelette nouée, emblème de sa mère, Louise de Savoie. Certains monogrammes de l'escalier à hauteur des terrasses sont tracés à l'envers de manière à ce que Dieu du haut du ciel voie la puissance du Roi !
Arrivé sur la terrasse, le visiteur peut remarquer que l'escalier est surmonté d'une tour-lanterne, elle s'élève à 32 mètres et surmonte toutes les cheminées de Chambord. Son sommet est coiffé d'une fleur de lys (symbole de la monarchie française).
Histoire
Le vaste domaine boisé de Chambord fut acheté en 1392 aux comtes de Blois par la famille d'Orléans. Lorsque le duc d'Orléans devient roi de France en 1498 sous le nom de Louis XII, le domaine de Chambord devient propriété de la Couronne.
En 1516, François Ier revient d'Italie avec Léonard de Vinci et le désir de réaliser un grand édifice dans le style de la Renaissance italienne. En 1519, le site de Chambord est choisi pour ouvrir le chantier d'une résidence de chasse sur l'emplacement d'un ancien château fort. À partir de 1526, 1 800 ouvriers travaillent à la construction du château. Elle s'achève après de multiples agrandissements en 1547, à la mort du roi, par l'aile des appartements royaux. François Ier a finalement passé très peu de temps à Chambord, pour quelques parties de chasse et pour démontrer sa puissance à son rival, Charles Quint.
Les rois de France délaissent le château après la mort de François Ier, et il se dégrade peu à peu.
En 1639, Louis XIII le donne à son frère Gaston d'Orléans. Louis XIV fait à nouveau entreprendre des transformations en 1684, pour faire couvrir la chapelle, et relier les quatre appartements du vestibule nord du premier étage en enfilade pour en faire son logis, architecture intérieure dont on retrouvera la structure au château de Versailles. Molière y a donné sa première représentation du Bourgeois gentilhomme le 14 octobre 1670.
De 1725 à 1733 le château a été occupé par le beau-père de Louis XV : Stanislas Leszczyński, roi détrôné de Pologne puis duc de Lorraine et de Bar.
De 1745 à 1750, il sert de caserne au régiment de Maurice de Saxe.
En 1792 le gouvernement révolutionnaire fait vendre le mobilier. Napoléon Bonaparte donne le château au maréchal Berthier. En 1821, le domaine est racheté à sa veuve grâce à une souscription nationale, qui l'offre au jeune Henri d'Artois, duc de Bordeaux, né l'année précédente. Après la révolution de 1830, celui-ci prendra, en exil, le titre de courtoisie de « comte de Chambord ». Avant cela, Charles X l'aura occupé brièvement et le fait restaurer sommairement. Pendant la guerre franco-allemande de 1870 il sert comme hôpital de campagne. Le comte de Chambord y résidera très brièvement en 1871, et lancera depuis Chambord un manifeste aux Français, appelant à la restauration de la monarchie et du drapeau blanc. Après 1883, le château appartient à l'ancienne famille régnante du duché de Parme, le duc Robert de Parme l'ayant hérité de son oncle maternel, le comte de Chambord.
Le domaine, racheté onze millions de francs-or à Élie de Bourbon, est la propriété de l'État depuis 1932 qui le gère par le truchement de l'Association des amis de Chambord.
Pendant la Seconde Guerre mondiale le château abrita certaines œuvres du musée du Louvre[8].
En 1945 un incendie détruit une partie de la toiture du donjon sud-est. En 1947 commence une grande remise à niveau de ce qui est devenu une attraction touristique majeure avec notamment des spectacles Son et lumières dont le premier eut lieu le 30 mai 1952[9].
Site naturel
Le domaine de 5 441 ha, dont 1 000 ha sont publics, est ceinturé d’un mur de 33 km, ce qui en fait le plus grand parc forestier clos d’Europe. Le cerf et le sanglier en sont les espèces emblématiques mais l'on y trouve également plus de 100 espèces d'oiseaux. Des observatoires situés le long de la route principale permettent d'observer la faune.
Le site comprend plusieurs étangs : la Faisanderie, le Périou, la Thibaudière et les Bonshommes.
Parc du château.
Rives du Cosson.
Politique
Helmut Kohl et François Mitterrand se sont entretenu le 28 mars 1987 au château de Chambord dans le cadre d'une discussion visant à harmoniser la position européenne en matière d'armement[10].
Le prince Charles et Lady Diana ont visité le château le 9 novembre 1988 dans le cadre d'une visite officielle en France[11].
Divers
Au deuxième étage du château se situe le Musée de la chasse et de la nature depuis 1971[12].
Le village de Chambord comporte quelques maisons à vocation touristique et est également la propriété de l'état dans son intégralité[13].
Depuis 1970, sous la présidence de Georges Pompidou, l'état nomme un haut-fonctionnaire au poste de commissaire à l'aménagement de Chambord[14]
En 2007, 17 300 SUF se sont rassemblés dans le parc du château durant trois jours afin d'y fêter les 100 ans de la création du scoutisme par Lord Baden Powell.
Le château de Chambord a servi de décor au tournage du film Peau d'Âne de Jacques Demy en 1970.
Plusieurs marques ont choisi le nom de Chambord pour nommer un de leur produit[15].
Voir aussi
Bibliographie
- Christian Trézin, Le château de Chambord, Éditions du patrimoine, coll. « Itinéraire du patrimoine », septembre 1999, 80 p. (ISBN 2858221936)
Filmographie
- 1970 : Peau d'Âne de Jacques Demy
Télévision
- 2000 : La vie secrète de la forêt, Laurent Charbonnier[16].
- 2004 : Chambord, l'énigme de François Ier, Stéphane Ghez & Sabine Quindou.
- 2008 : La Dame de Monsoreau, Michel Hassan.
- 2009 : La Reine et le Cardinal, Marc Rivière.
Liens internes
- Liste des châteaux de la région Centre
- Liste des résidences des chefs d'État français
- Le palais de Sans-Pareil, « copie Tudor » (1538-1562) du château de Chambord
Liens externes
Plans et vues satellites
- (fr) - Plans et vues satellites du château de Chambord.
Notes et références
- ↑ Google Maps
- ↑ UNESCO - Chambord, site officiel du château. Consulté le 7 juin 2008
- ↑ Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes - UNESCO World Heritage Centre
- ↑ Notice no IA00012822, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consultation : août 2009.
- ↑ Chambord devient un établissement public industriel et commercial. Régis Guyotat. Le Monde du 18 septembre 2004.
- ↑ Fouilles INRAP menées par Simon Bryant.
- ↑ Restes d'une forteresse sous le château de Chambord. Régis Guyotat. Le Monde du 20 mars 2007.
- ↑ La commune de Chambord sur le site du Quid
- ↑ Pleins feux à Chambord. Cécile Urbain. Le Monde du 7 août 2008.
- ↑ Rencontre informelle entre MM. Mitterrand et Kohl. Le Monde du 29 mars 1987.
- ↑ La visite à Paris de Charles et de "Lady Di" Les préoccupations sociales d'un prince. Marie Pierre Subtil et Charles Vial. Le Monde du 10 novembre 1988.
- ↑ Le musée de la chasse sur le site officiel du château
- ↑ Chambord dans l'ombre de Chambord. Régis Guyotat. Le Monde du 4 avril 1992.
- ↑ Xavier Patier, Le Château absolu, La Table ronde, 2004, 236 p.
- ↑ Chambord expose sa marque. Véronique Cauhapé. Le Monde du 12 Juillet 2007.
- ↑ La vie secrète de la forêt. Sylvie Kerviel. Le Monde du 17 décembre 2000.
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