Basilique saint-michel de bordeaux

Basilique saint-michel de bordeaux

Basilique Saint-Michel de Bordeaux

Basilique Saint-Michel de Bordeaux
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
44° 50′ 04″ Nord
       0° 33′ 54″ Ouest
/ 44.8344, -0.5649
 
Pays France France
Région Aquitaine
Département Gironde
Ville Bordeaux
Culte Catholique romain
Type Basilique
Rattaché à Archidiocèse de Bordeaux
Début de la construction XIVe siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique flamboyant
Classé(e) World Heritage Emblem.svg Inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco (1998)
Logo monument classe.svg Classée monument historique (1846)
Localisation
  Géolocalisation sur la carte : France
France location map-Regions and departements.svg
Basilique Saint-Michel de Bordeaux

La basilique Saint-Michel est l'un des principaux lieux de culte catholique de la ville de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bâtie du XIVe siècle au XVIe siècle, elle est caractéristique du style gothique flamboyant.

La basilique partage avec la cathédrale Saint-André la particularité d'être dotée d'un clocher indépendant du sanctuaire. S'élevant à une hauteur de 114 mètres, il est considéré comme le plus haut du midi de la France et comme l'un des plus hauts de l'hexagone[1]. Sa base conserve une crypte qui servit longtemps d'ossuaire, puis de lieu d'exposition pour des « momies » exhumées au XIXe siècle lors de l'aménagement de la place Meynard, ancien cimetière paroissial.

Classée monument historique dès 1846[2], l'église Saint-Michel - devenue basilique mineure en 1903 - est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis 1998[3].

La basilique est desservie par la ligne Green copyright.svg du tramway de Bordeaux, station Saint-Michel.

Sommaire

Histoire

L'actuel édifice succède à une ancienne église située « hors-les-murs », c'est à dire en dehors des remparts de la ville. La construction de la troisième enceinte urbaine, incluant l'antique sanctuaire, contribue au développement du quartier dans le courant du XIVe siècle. Ce dernier est alors le domaine des marchands et artisans, tels que « carpenteyres » (charpentiers) ou « fustiers » (tonneliers).

Le chantier de la nouvelle église est confié par le roi Louis XI à l'architecte Jean Lebas, originaire de Saintes. En 1466, un collège de chanoines est installé dans l'église, toujours en construction. Cette dernière devient une étape importante sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, ce dont témoigne notamment la chapelle Saint-Jacques. Confréries et corporations contribuent par des donations à l'avancement des travaux, lesquels ne sont pourtant pas achevés avant le XVIe siècle.

L'édifice souffre des conséquences du tremblement de terre qui frappe Bordeaux le 10 août 1759. Probablement fragilisé par le séisme, le clocher est découronné par une tempête quelques années plus tard.

En 1768, les autorités décident d'araser la partie haute de la flèche pour des raisons de sécurité. Le clocher présente cet aspect tronqué pendant plusieurs décennies. Au début du XIXe siècle, il accueille le télégraphe Chappe. Lors de son passage à Bordeaux en 1843, Victor Hugo le décrit en ces termes :

« La tour, quoique couronnée encore d'un bloc à huit pans et à huit pignons, est fruste et tronquée à son sommet. On sent qu'elle est décapitée et morte. Le vent et le jour passent à travers ses longues ogives sans fenestrages et sans meneaux comme à travers de grands ossements. Ce n'est plus un clocher ; c'est le squelette d'un clocher[4] »

Il faut attendre 1861 pour que soit rétablie la flèche par l'architecte Paul Abadie. Après huit ans de travaux, celle-ci est bénie en 1869.

En 1791, le directoire du département ordonne la suppression de l'ancien cimetière paroissial entourant l'église, l'actuelle place Meynard. Les ossements sont entassés dans la crypte située sous le clocher, puis recouverts de terre. C'est au cours de ces travaux que sont découverts plusieurs dizaines de corps momifiés, les « momies de Saint-Michel ». Ces dernières sont placées dans la crypte, laquelle est ouverte à la visite jusqu'en 1979. À cette date, les corps sont de nouveau inhumés, cette fois au cimetière de la Chartreuse.

Le 1er avril 1903, un bref apostolique fait de l'église paroissiale Saint-Michel une basilique mineure.

Le 21 juin 1940, des bombardement soufflent une partie des vitraux de la basilique, lesquels sont remplacés après le conflit par de verrières modernistes dus à l'artiste Max Ingrand.

Architecture

La rosace de la basilique

Mesurant 75 mètres de long du chœur à l'entrée de la nef pour 38 mètres de large d'un croisillon à l'autre, la basilique est l'un des plus grands lieux de culte bordelais[5]. Caractéristique du style gothique flamboyant, elle présente un plan en croix latine à triple vaisseau. La nef, haute de 23 mètres, compte quatre travées et est entièrement couverte d'une voûte d'ogives oblongue, de même que les bas-côtés. Un large transept saillant sépare symboliquement la nef du chœur, formé de trois travées et qui reprend les dispositions de la nef. Trois absidioles polygonales ferment l'ensemble.

Les bas-côtés sont doublés d'une série de 17 chapelles latérales, chacune d'elle étant dédiée à une confrérie ou à une corporation. Nombre de ces chapelles conservent des œuvres d'arts. Ainsi, la chapelle Saint-Jacques, construite de 1470 à 1475, possède un retable en bois du XVIIe siècle. Celui-ci est orné en son centre d'un tableau représentant « l'apothéose de Saint-Jacques » (1632). La chapelle abrite par ailleurs le tombeau d'un jacquet, la chapelle étant dédiée au pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Plus loin, la chapelle de Ferron est ornée d'une composition sculptée reprenant le thème de la déposition de croix (1493)[6]. Une autre chapelle est dédiée à Sainte Catherine, patronne des mariniers.

Parmi les autres œuvres d'art que renferme la basilique, notons également une pietà datée de la fin du XVe siècle et une sculpture représentant Sainte Ursule abritant sous son manteau les vierges martyres de Cologne. Dans la nef, une chaire du XVIIIe siècle alliant bois d'acajou et panneaux de marbre est surmontée d'une statue de Saint Michel, patron de l'église.

De larges baies à remplage flamboyant éclairent la basilique. Les vitraux qui s'y trouvent datent pour l'essentiel des XVIe siècle, XIXe siècle et XXe siècle. Parmi les plus anciens notons ainsi un « arbre de Jessé » où dominent les tons rouges, jaunes et bleus. Les vitraux du chœur, dus à l'artiste Max Ingrand, remplacent des verrières du XIXe siècle détruites par les bombardements.

Plusieurs dalles numérotées ou gravées situées dans la nef témoignent de la coutume longtemps en vigueur consistant, pour les plus aisés, à se faire inhumer dans l'église. Cette pratique tombe peu à peu en désuétude au cours du XVIIIe siècle pour des raisons de salubrité publique[7].

Le clocher forme une structure indépendante du sanctuaire. Situé à plusieurs dizaines de mètres du portail principal, il est dû à l'architecte Jean Lebas. Cantonné de contreforts et de pinacles, il supporte une flèche ajourée édifiée de 1861 à 1869 par Paul Abadie. Haute de 114,60 mètres, elle est le plus haut clocher du midi de la France. Le clocher abrite un carillon de 22 cloches.

Orgues

Le buffet d'orgue, de style Louis XV, est construit de 1762 à 1765 par Cessy et Audebert. Les grandes-orgues, œuvres de l'organier Micot, ont été restaurées à plusieurs reprises. Elles comptent 41 jeux pour trois claviers et un pédalier.

En 2008, les grandes-orgues sont démontées pour être de nouveau restaurées. Cette tâche, confiée aux facteurs d'orgue Bernard Hurvy, Olivier Robert et Stéphane Robert, devrait être achevée en 2010.

Le buffet est classé par les monuments historiques en 1846, tandis que la partie instrumentale l’est depuis 1987[8].

Les « momies »

La crypte située sous le clocher fut longtemps célèbre pour ses « momies », lesquelles avaient été découvertes lors de travaux de terrassement de l'ancien cimetière paroissial en 1791. Plusieurs dizaines de corps conservés par le sol argileux sont ainsi exhumés et placés en cercle dans la crypte, rapidement transformée en une sorte de musée.

Les momies attirent des curieux, parfois célèbres. Victor Hugo visite la crypte en 1843, suivi de Théophile Gautier quelques années plus tard. Ce dernier écrit ainsi :

« Il n’est jamais sorti de la nuit allemande de plus abominables spectres[9] »

La crypte est fermée en 1979, les momies étant de nouveau inhumées, cette fois au cimetière de la chartreuse.

Notes et références

Articles connexes

Lien externe

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