- Sainte Ursule
-
Pour les articles homonymes, voir Sainte Ursule (homonymie).
Sainte Ursule (fête le 21 octobre) est au centre de la tradition chrétienne des onze mille vierges, née au IXe siècle, puis transformée et amplifiée au XIIIe siècle après la découverte d'une pierre tombale, dans une petite chapelle de Cologne, attribuée ultérieurement à une certaine Ursula, une fillette de huit ans.
Étymologiquement, Ursule est un diminutif du latin ursus qui veut dire « ours » (Ursule signifiant donc « petite ourse »).
Sommaire
Légende de sainte Ursule
Elle est incertaine. Il en existe plusieurs versions entremêlées. Telle qu'elle est synthétisée par la croyance populaire, notamment rapportée par Jacques de Voragine au XIIIe siècle dans la Légende dorée, il s'agirait d'une princesse bretonne des Cornouailles du IIIe siècle (ou IVe siècle) qui aurait accompli, pour fuir son prétendant, un pèlerinage de 3 ans auprès de Saint Cyriaque de Rome. À son retour, elle aurait été capturée par les Huns et aurait refusé d'épouser leur chef Attila, et donc d'abjurer sa foi. Elle est massacrée, criblée de flèches par les Huns qui assiégaient Cologne, ainsi que ses suivantes vierges, au nombre de onze mille, pensa-t-on d'abord. Mais la légende des onze mille vierges reposerait en fait sur une mauvaise lecture de l'inscription XI.M.V., qu'il faudrait traduire par « onze vierges martyres ». Le dictionnaire de l’argot des typographes de 1883 prétend que c’est une coquille qui transforma le prénom de sa suivante Undecimille en undecim millia (latin pour « onze mille »)[1].
Il semble cependant admis aujourd'hui que les ossements trouvés lors de la découverte des vestiges sur lesquels est fondée la légende, soient plus vraisemblablement ceux de martyres des persécutions romaines.
Impact de la légende
L’importance donnée à cette légende dans la chrétienté du Moyen Âge explique les onze flammes ornant le blason de la ville de Cologne, dont sainte Ursule est la sainte patronne. Ses reliques sont vénérées dans la basilique qui porte son nom. Au XIIIe siècle, la Sorbonne l’adopta comme patronne, imitée en cela par l’université de Coimbra au Portugal et celle de Vienne en Autriche. Elle est aussi la patronne des drapiers, son manteau ayant été considéré comme miraculeux. Elle est l’objet d’une iconographie importante et a notamment inspiré le peintre Carpaccio.
Sainte Ursule est également connue pour sa vertu. Elle fut longtemps invoquée en temps de guerre pour obtenir une bonne mort, un bon mariage, mais aussi comme protectrice des jeunes filles. À ce titre, elle est la sainte protectrice de l’ordre des Ursulines qui inspira sainte Ursule Ledochowska, canonisée le 18 mai 2003, connue pour avoir fondé la congrégation des « Ursulines du cœur de Jésus agonisant » (ou « Ursulines grises ») au début du XXe siècle.
La légende des onze mille vierges inspira les noms donnés à l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon (anciennement dénommé « archipel des onze mille Vierges ») et aux îles Vierges des Caraïbes : îles Vierges britanniques et îles Vierges américaines.
Iconographie
Les représentations prennent souvent la forme de cycles narratifs montrant de nombreux épisodes de son histoire. Les attributs de sainte Ursule sont la couronne, les flèches, un bateau, un groupe de pèlerins. Elle est souvent représentée avec un ample manteau sous lequel elle protège ses compagnes.
- Vittore Carpaccio, La légende de sainte-Ursule, (1490-1495), Accademia, Venise.
- Le Caravage, martyre de Sainte Ursule, (1609-1610), huile sur toile, 154 x 178 cm
- Maître de la Légende de sainte Ursule, Légende de sainte Ursule (v.1480-1500), retable, Groeningemuseum, Bruges.
- Maître de la Légende de sainte Ursule, L'Apparition de l'ange, (1492-1496), Wallraf-Richartz Museum, Cologne.
- Hans Memling, La Châsse de Sainte Ursule, (1489), Memling in Sint-Jan de Bruges.
- Le Lorrain, Port avec l'embarquement de sainte Ursule, (1641), National Gallery, Londres.
- Pierre Paul Rubens, Le martyre de sainte Ursule et des onze mille vierges, (v.1615-1620), Kimbell Art Museum, Fort Worth.
Voir aussi
Notes et références
- (fr) Dictionnaire de l'argot des typographes 1883 suivi d’un choix de coquilles typographiques célèbres et curieuses, par Eugène Boutmy, correcteur d'imprimerie, Flammarion et Marpon, Paris, 1883, Texte intégral sur Wikisource.
Acta Sanctorum, octobre, IV, 73.
Liens externes
- Université canadienne de Laval : la légende de Sainte Ursule ;
- Abbaye de Saint Benoît : la légende des onze mille vierges ;
- Sainte Ursule (Peintures — Le Louvre et autres) ;
- Éditions Magnificat : Sainte Ursule, vierge et matyre ;
- Sainte Ursule de Ledochowska ;
- Conférence de M.-H. Viviani : Sainte Ursule, princesse chrétienne de Bretagne (peintures et historique) ;
- Sainte Ursule et ses compagnons (peinture — Musée de l’Œuvre à Strasbourg) ;
- : Lycée Sainte Ursule ;
Catégorie :- Saint catholique et orthodoxe
Wikimedia Foundation. 2010.