- Économie du pays de bitche
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Économie du Pays de Bitche
Sommaire
Pays du Verre et du Cristal
Dans le domaine des industries, l'activité verrière occupe une place de choix puisqu'elle est la plus ancienne et la plus répandue. Les conditions naturelles sont particulièrement favorables à son implantation : présence de sable et de bois en abondance, mais aussi possibilité d'extraire la potasse des bruyères et des fougères. Installées tout d'abord en pays découvert à l'initiative des Deux-Ponts-Bitche dans le courant du XVIe siècle (Rimling, Petit-Réderching ou Holbach), les verreries disparaissent ici avant 1580. À cette époque elles s'établissent en pays couvert, favorisées par les ducs de Lorraine, avec la création en 1586 de la verrerie de Münzthal puis, bien des années plus tard, celle de Soucht en 1629.
Produisant toutes du verre à vitres et de la gobeleterie, elles ont des caractères communs : elles ont toutes été fondées par des verriers allemands venus de Hesse, de Souabe et du Spessart, et elles sont itinérantes en raison de la raréfaction du bois de combustible au bout de quelques années. La guerre de Trente Ans leur porte un coup fatal et il faut attendre le début du XVIIIe siècle pour voir de nouvelles verreries, désormais sédentaires, s'implanter à Meisenthal (1702), Goetzenbruck (1721) et Saint-Louis-lès-Bitche (1767), leurs productions restant toutefois les mêmes.
Au XXe siècle, celles-ci vont se diversifier, la verrerie industrielle (optique, fabriques de thermomètres, glacerie) s'ajoutant à la verrerie traditionnelle et à la cristallerie, par exemple à la verrerie de Mont-Royal à Goetzenbruck (1938). De nos jours, on assiste peu à peu à une concentration des entreprises qui passent sous le contrôle de puissantes sociétés : ainsi la cristallerie de Saint-Louis rachetée en 1989 par le groupe Hermès, et la cristallerie de Lemberg, fondée en 1925, absorbée en 1990 par la société Lalique.
Il subsiste cependant de nombreux artisans installés à domicile, qui continuent de travailler le verre et le cristal.
Activité sidérurgique
L'industrie sidérurgique, pour sa part, est née d'une volonté des ducs de Lorraine d'exploiter les richesses minières de cette région favorisée par la présence de bois et d'eau en abondance.
Dès les premières années du XVIIe siècle, Louis de Bettainvillers, maître des forges de Moyeuvre, et des mineurs de Sainte-Marie-aux-Mines sont envoyés dans le comté pour " découvrir quelque apparence de mine ". Quelques années plus tard, en 1614, l'autorisation est accordée à Jean-Valentin de Dithmar, gruyer et receveur du comté de Bitche, d'établir une batteir de fer sur le ruisseau de Mouterhouse, puis, en 1631, d'installer une batterie de cuivre à proximité.
En dépit des recherches de minerai ordonnées par les autorités en 1627, suite à la pénurie de matière première, ces établissements vont très vite péricliter et disparaître en 1632. Ils reperndront leur activité seulement au début du XVIIIe siècle, le duc Léopold Ier de Lorraine accordant des privilèges aux aux successeurs de Jean-Valentin de Dithmar en 1723.
A l'est, sur la Zinsel du Nord, une forge est créé en 1760 à Baerenthal pour transformer la fonte venue de Franche-Comté, tandis qu'à Bellerstein, une scierie installée sur le Falkensteinerbach est reconvertie en 1765 en " manufacture de tôle, fer battu et lames de liens ". En dépit des difficultés intervenues dans les années 1777-1785, notamment à cause de la concurrence des fonderies de Diemeringen (Bas-Rhin), les forges de Mouterhouse suivent seules. Elles sont rachetées en 1843 par la famille de Dietrich, installée à Niederbronn, et modernisées dans les années qui suivent. Le premier four Bessemer y est installé en 1863 mais la crise industrielle et l'apparition de la grande sidérurgie, vont entraîner très vite le déplacement de cette activité vers l'Alsace, autour de Niederbronn et de Reichshoffen, d'autant plus que dépuis le début du XIXe siècle, le minerai de fer provenait en grande partie de la région de Brumath.
Autres
Parmi les autres activités traditionnelles, il convient de citer les tuileries installées en pays découvert (à Hottviller, Bitche, Schorbach ou Weidesheim), les fours à chaux de Rolbing, les plâtreries de Rohrbach-lès-Bitche, les fabriques de potasse de la vallée de Sturzelbronn, les scieries, ou moulins à scie du pays couvert, installés à Bellerstein, dans la vallée de Meisenthal ou à Andernheim près de Montbronn.
Dans chaque village ou presque, les femmes tissaient pendant l'hiver, tandis que les hommes distillaient la pomme de terre. Des foulons à drap existaient à Hanviller, Achen et Walschbronn dès le XVIIe siècle ; des tanneries de Bitche étaient alimentés en tan par les moulins de Haspelschiedt, Reyersviller et Siersthal. Sur la plupart des rivières, même les plus médiocres, des moulins à farine et à huile tournaient. Le nombre des meuniers de la seigneurie de Bitche était si important que le duc de Lorraine Henri II les avait autorisé à se regrouper en corporation dès 1615.
Ces activités, qui ont contribué à la richesse du Pays de Bitche depuis le XVIIe siècle, parfois même avant, ne sont plus aujourd'hui que des souvenirs, ayant parfois laissé des souvenirs dans le paysage, comme les moulins ou les fours à chaux.
Liens externes
Sources
- Les moulins et scieries du Pays de Bitche, Joël Beck, 1999.
- Rohrbach-lès-Bitche et son canton, Joël Beck, 1988.
- Le canton de Rohrbach-lès-Bitche, Joël Beck, 2004.
- Le Pays de Bitche 1900-1939, Joël Beck, 2005.
Catégorie : Pays de Bitche
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