Verrerie

Verrerie
Daum à Nancy vers 1900

La verrerie est l’art de la fabrication du verre et désigne aussi l’atelier du verrier.

Depuis l’Égypte ancienne, le verre fascine par ses propriétés étranges. Translucide ou transparent, Il se travaille au feu, un peu comme un métal. Fragile, il est aussi très dur une fois figé dans la forme qu’on lui a donnée. L’atelier de l’artisan verrier est un peu l’antre d’un magicien.

Sommaire

Équipement et outillage

L’atelier du maître verrier artisanal

Comme on peut le voir au musée des traditions verrières de la ville d’Eu (76), l’atelier contient généralement :

  • Un four constitué d’un ensemble de briques réfractaires capables de supporter de hautes températures obtenues progressivement ;
  • Une composition, soit l’ensemble des matériaux qui, en fusion, donneront du verre. Lors de démonstrations publiques, si les créations ne sont pas destinées à être conservées, le verrier mettra à fondre des fragments de verre ordinaire ;
  • Un jeu de cannes à souffler métalliques et d’ouvertures variables ;
  • un banc de verrier, sorte de large siège en bois avec un appui métallique latéral sur lequel le verrier pose sa canne pour travailler sa paraison ; cette "goutte de verre" en fusion est "cueillée" (de cueiller, terme propre à la verrerie et non pas de cueillir) dans le four en faisant rouler la canne.

Pendant cette opération de "roulage", le maître verrier utilise pleinement toute sa connaissance de la viscosité relative du verre selon sa température afin de le modeler comme il l’entend (pour obtenir un "vide" au milieu de la paraison, pour travailler ensuite un vase par exemple, le verrier va souffler dans sa canne puis faire monter l’air. Il est alors possible de voir le vide se former lors de l’arrivée de l’air. Plusieurs retours au four pour réchauffer la matière sont possibles, comme le maître verrier peut aussi se lever et imprimer un mouvement de balancement de la canne afin d’une part de refroidir son travail, d’autre part de l’équilibrer si besoin est).

  • Des pinces, que le maître verrier utilise par exemple pour "serrer" une paraison afin d’obtenir un col de vase par exemple, ou pour "attraper" le verre et le façonner, par exemple pour réaliser les pattes ou la crinière d’un petit cheval ;
  • Une sorte de taloche en bois recouverte de papier journal mouillé, qui permet à l’artiste de "lisser" son œuvre, par exemple lorsqu’il veut matérialiser le fond d’un vase. Le papier est mouillé pour ne pas s’enflammer au contact du verre.
  • Des émaux, c’est-à-dire des colorations que l'artiste incorpore comme il le souhaite en roulant la paraison dessus.
  • Un dispositif de recuisson, c’est-à-dire un four plus calme et utilisé plus longuement. En effet, et pour éviter les chocs thermiques qui provoqueraient la cassure de l'œuvre finale, il est nécessaire de la recuire afin de la stabiliser.

NB : le maître verrier peut utiliser plusieurs cannes. Il est aussi intéressant de le voir séparer l'œuvre finie de la canne à souffler. Il imprime un mouvement sec du poignet, ce qui "casse" la jonction entre la canne et l'œuvre. Il subsiste alors une marque dite "marque du pontil". Non éliminée, celle-ci rappelle que l'œuvre a été soufflée par un maître verrier.

Types de verre

  • Verre soufflé
Les souffleurs de verre font chauffer une boule de verre au bout d'une canne (tube métallique creux), et soufflent dans cette canne pour faire gonfler le verre et réaliser le vide intérieur. Puis, ils étirent, aplatissent, percent cette boule pour lui donner sa forme finale. Une fois durci, certains le dépolissent pour réaliser des motifs.
  • Pâte de verre
C’est sans aucun doute la plus ancienne des techniques verrières. Egyptiens et Phéniciens en faisait des amulettes, bijoux et décors précieux du mobilier funéraire. Rapidement concurrencée par le soufflage, cette technique a peu à peu disparue. Vers la fin du XIX siècle, la pâte de verre est remise à la mode par Henry Cros, sculpteur symboliste passionné d’archéologie. Ses recherches suscitèrent d’autres vocations bien accueillies par les frères Daum à Nancy[1].
Après que cette technique découverte à l'origine par les Égyptiens a été réinventée presque simultanément par Henri Cros, François Décorchemont et Georges Desprets dans la deuxième partie du XIXe siècle elle fut rapidement utilisées notamment dans le verre d'art. Amalric Walter, Gabriel Argy-Rousseau s'y sont illustrés.
Le moule de la pièce à réaliser est fabriqué en un matériau réfractaire (à base de kaolin par ex.) selon diverses techniques dont la cire perdue par exemple. Après cuisson, selon des paliers de chauffe destinés à éviter les fissures, le moule est refroidi et garni de poudres ou de granulés de verres colorés diversement selon le décor recherché. Une nouvelle cuisson a lieu et, après refroidissement, le moule est détruit délicatement par un moyen chimique ou mécanique pour dégager la pièce dont la forme et les couleurs auront été parfaitement contrôlés.
  • Thermo-formage
Cette technique consiste à poser à froid une ou des feuilles de verre, éventuellement coloré, sur une forme réfractaire dont elles épouseront le relief à la cuisson.
  • Fritte
Composition de verre, coloré à l'aide d'oxydes métalliques, portée à fusion et trempée dans un bain d'eau froide afin de la réduire en granulés servant à l'élaboration d'émaux ou de « balottes » (barres) colorées, matériaux de base des verriers.

Techniques à chaud

à compléter : du soufflage à la pâte de verre

Décoration à froid

à compléter : découper, sabler, églomiser

Histoire du verre

Objets égyptiens en verre de la période du Nouvel Empire.

L'homme a commencé à fabriquer du verre il y a environ 5000 ans, dans la région du Croissant fertile et la Vallée du Nil. Le verre fut probablement utilisé à des fins pratiques pour la première fois dans l'Égypte antique, où les articles en verre étaient considérés comme des objets de luxe. Etant donné leur fragilité, on ne les retrouve que dans les tombes de prêtres et de membres de la famille royale. À l'origine, pour fabriquer des récipients de verre, on recouvrait un noyau d'argile de verre fondu, et on retirait ensuite ce noyau lorsque le verre refroidissait. Quand la canne de souffleur fut inventée vers 100 av. J.-C. en Phénicie, les verriers purent créer des récipients plus grands en beaucoup moins de temps. Cette technique gagna Rome, où les articles de verre furent très prisés et acquirent un statut plus populaire. Puis le nouvel art du soufflage du verre se répandit dans toute l'Europe avec l'expansion de l'Empire romain.

Les grands noms de l'art verrier et leurs œuvres

Angelo Barovier, Coupe Nuptiale

La plus ancienne manufacture verrière encore en activité est Barovier&Toso qui est établie sur l'Île de Murano et est spécialisée de puis des siècles dans la productions d'œuvre en cristal de Murano. Une de ses pièces significatives est la Coupe Barovier. On doit, bien sûr, aussi citer les fameux vases Daum, René Lalique, Émile Gallé et François Théodore Legras à une époque où de célèbres vases et lampes en pâte de verre ont été produits.

Il est un maître verrier plus contemporain et de très haut niveau également, le belge Louis Leloup, (cristal travaillé à la canne, soufflé à la bouche) auquel un musée japonais a été dédié à Kyoto. Né en 1929 en Belgique, Louis Leloup a sublimé cette matière prestigieuse qu'est le cristal. L'artiste est d'abord passé par une longue phase d'acquisition et de développement des techniques nécessaires pour façonner le cristal. Son approche personnelle de l'art verrier emplit d'admiration ceux qui ont la chance de voir ses œuvres, exposées dans le monde entier, ou qui ont eu celle, il y a quelques années, de le voir effectuer une démonstration en vallée de la Bresle, berceau du verre artisanal et industriel entre Picardie et Normandie.

Collections

à compléter

Collectionner

à compléter : les anciens et les modernes

Conserver

à compléter : un matériau surprenant

Industrie du verre

Chaine de fabrication de bouteilles (St Gobain Cognac)
  • Verreries du Courval, fondée par la Duchesse de l'EU en 1623, aujourd'hui Verreries Pochet et du Courval, leader du flaconnage de luxe (parfumerie et cosmétique)
  • Pierre Mitchell (1687-1740), fondateur de la première verrerie de Bordeaux en 1723, manufacture royale (1738)
  • Émile Fourcault inventeur belge du premier procédé d'étirage du verre à vitre
  • Certains paysages ont été façonnés par les activités verrières comme la Forêt de Darney dont la trentaine de clairières habitées sont le fruit des coupes de bois réalisées autour de verreries entre le XVe et le XIXe siècle.

Recyclage du verre

Les bouteilles de verre usagées peuvent être fondues. La matière ainsi récupérée permet de fabriquer de nouvelles bouteilles. Le verre peut se recycler indéfiniment sans perdre ses qualités.

Le verre peut également être produit à partir de calcin (verre broyé) de récupération. La fabrication du verre à partir de calcin de récupération économise des matières premières et de l'énergie.

Avant d'être refondu, le verre subit différents traitements : broyage, lavage, élimination des colles, étiquettes, capsules, séparation du verre et des métaux et élimination des rebuts (porcelaine, cailloux…).

En France, le verre est récupéré pour être recyclé. L'Allemagne a choisi un autre système de réutilisation : la consigne. Dans ce système les bouteilles sont récupérées entières, lavées puis réutilisées.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Verrerie de Wikipédia en français (auteurs)

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