Tête colossale olmèque

Tête colossale olmèque

Art olmèque

Lart olmèque se manifeste par une grande maîtrise de la sculpture et de la ciselure. Il ne sera dépassé par aucune autre civilisation précolombienne. Cette maîtrise est visible aussi bien dans lart colossal que dans lart miniature.

Les artistes olmèques élaboraient leur art dans largile, la pierre et le bois ainsi que sur quelques peintures rupestres. La création artistique de cette civilisation nous conduit à distinguer lart monumental ou art colossal et lart mineur ou art mobilier. Les matériaux utilisés sont le basalte et landésite puis la serpentine, le jade-jadéite et lobsidienne.

La culture olmèque, entre 1200 av. J.-C. et 500 av. J.-C., première des grandes civilisations de la Mésoamérique, invente lécriture, en utilisant les pictogrammes-idéogrammes et le calendrier. Mais cest sans nul doute son art exceptionnel, tant par sa richesse iconographique que par ses qualités techniques, qui est une référence et un héritage pour toutes les cultures postérieures. Ainsi lécriture maya va puiser ses racines dans le premier système glyphique élaboré par lart olmèque. Les Toltèques, les Zapotèques jusquaux Aztèques et toutes les autres civilisations de lAmérique moyenne vont se référer aux Olmèques dans de nombreux autres domaines quils soient artistiques, techniques, religieux ou intellectuels.

Arts précolombiens

Par zone géographique
Art des Andes centrales
Art de l'Équateur

Par civilisation
Art aztèque
Art inca
Art maya
Art olmèque
Art toltèque
Art zapotèque
Précolompédia

Voir : Civilisation précolombienne - Chronologie
Projets : Amérique précolombienne - Archéologia

Sommaire

Historiographie

Carte de certains sites olmèques
Article détaillé : Olmèque.

Lart olmèque est inconnu jusquen 1862, année de la découverte fortuite de la première tête colossale à Hueyapan (Veracruz) par José María Melgar y Serrano. Il faut attendre 1925 pour découvrir dautres mégalithes olmèques. Les spécialistes Frans Blom, archéologue, et Olivier La Farge, ethnographe, explorent la Côte du Golfe ainsi que le Sud-Est du Mexique. Leurs premières découvertes dœuvres olmèques sont malencontreusement confondues avec des œuvres mayas. Larchéologue Hermann Beyer, dans les années trente, donne le terme « olmèque » à ce nouvel art. La culture et lart olmèque sont ainsi définis et le terme est officialisé en 1942 par les olmécologues pour désigner la civilisation Mère de la Mésoamérique dont les centres les plus importants connus sont La Venta, San Lorenzo Tenochtitlán, Laguna de los Cerros, Tres Zapotes et Cerro de las Mesas, dans les États actuels de Tabasco et de Veracruz, ainsi que Tlacozotitlan et Abaj Takalik situés au Guerrero et au Guatemala. Alfonso Caso et Miguel Covarrubias vont par la suite définir les traits culturels de la Mésoamérique et larchéologue nord-américain Matthew Stirling, va mettre en évidence les sites clés de la Côte du Golfe qui feront lobjet de fouilles et de découvertes artistiques olmèques importantes.

« La Abuelita » (« grand-mère ») connue sous le nom du Monument 5 sur le site de La Venta

Afin de bien comprendre lémergence de lart olmèque il faut spécifier que cette civilisation est à la source dun style artistique et dune iconographie qui sintègre dans la chronologie[1] suivante entre 1200 et 500 avant J.C. au préclassique (chronologie classique de Willey & Phillips établie en 1958) ou à lÉpoque I (chronologie plus récente et novatrice de C. Duverger établie en 1999).

Les premières fouilles archéologiques sur la civilisation olmèque ont révélé des pratiques rituelles sur des ossements humains. On a pu constater des mutilations dentaires et des déformations crâniennes. Ces pratiques bien que terrifiantes de nos jours avaient une symbolique forte et lon peut admirer sur certaines sculptures, en jade notamment, la représentation par lartiste de ces us et coutumes. Concernant lécriture et bien quelle suscite des controverses chez les spécialistes on peut affirmer aujourdhui, avec la découverte de la Stèle de Cascajal, que lexistence dune écriture était en vigueur chez les olmèques dès 1200 av. J.-C. Cette stèle révèle toute son importance car il sagit de la plus ancienne écriture découverte en Amérique. Lapparition dune écriture olmèque (pictogrammes-idéogrammes) évoque par conséquent plus un langage quune simple ornementation. Il sagit certainement dun « langage des signes »[2] relevant en priorité du domaine religieux et du champ sociopolitique. Lidée dune écriture basée uniquement sous la forme didéogrammes est donc à exclure.

Lart olmèque est porteur de tous ces signes que lon peut trouver inscrits en premier lieu sur les terres cuites puis sur dautres supports, tels que la pierre. Selon lécole française promue par Christine Niederberger et reprise notamment par Caterina Magni, la culture olmèque est un ensemble multiethnique et plurilinguistique cest-à-dire que leur présence est attestée à des niveaux doccupation anciens sur la Côte du Golfe, dans le Bassin de Mexico et le long de la côte Pacifique dans les États du Guerrero, Oaxaca et Chiapas, mais surtout au-delà des frontières mexicaines, jusquau sud du Costa Rica. Les Olmèques sont pour dautres spécialistes rattachés à la famille linguistique Maya pour Michael D. Coe et mixe-zoque pour Gareth Lowe qui fait référence à la langue Popoluca, du groupe macromaya mixe-zoque, parlée par les habitants vivant sur la côte du golfe.

Architecture, matériaux et techniques

Peinture n° 1, Juxtlahuaca.

Larchitecture olmèque est monumentale et va sintégrer à lenvironnement. La pyramide est un rappel à la montagne. Par sa taille imposante et son élévation, elle représente lédifice principal du centre cérémoniel. Elle deviendra une constante architecturale dans lAmérique Moyenne. Cependant larchitecture des plus grands sites olmèques, à La Venta ou à San Lorenzo, considérés comme lexemple durbanisme le plus accompli de lÉpoque I, se manifeste par des constructions en terre battue. Par des plans rigoureux et une architecture grandiose, caractérisée par la pyramide conique de La Venta (30 mètres de haut), le site de San Lorenzo (2 km de long sur 1 km de large) ou le terrain de jeu de balle, sassocie un art monumental et la présence dun système de drainage imposant. Cela va préfigurer les sites mésoaméricains tardifs.

Les artistes olmèques sillustrent aussi bien dans le travail de largile, de la pierre et du bois. Par ailleurs, la découverte de peintures rupestres comme à Juxtlahuaca (photo ici), montre lhétérogénéité de leur production. Une approche schématique de la création artistique conduit à la distinction entre art monumental et art mineur :

Les olmèques ne connaissaient pas la métallurgie et loutillage était en pierre même si des spécialistes[3] sont sceptiques sur lemploi doutils en pierre pour sculpter le basalte. Un chercheur[4] pense que des artefacts minéraux en fer, découverts en très grande quantité sur plusieurs sites olmèques, ressemblent à des petits marteaux alors quun autre[5] décrit le fonctionnement de ces artefacts et comment ils servaient au tailleur de pierre.

La figure olmèque

Au niveau de liconographie, la figure humaine constitue le thème principal de lart olmèque. Si quelques scènes de lart olmèque reflètent manifestement la "pensée mythique", dautres décrivent sans ambiguïté des rites et certaines renvoient simultanément au mythe et au rite, ou se placent à la charnière du domaine mythologique et du champ cérémoniel. Imagerie qui se double de la volonté daffirmer le pouvoir. Nous pouvons définir trois grandes catégories, caractérisées par une expression figurative ou codifiée :

  • Premièrement, les représentations de nature mythique, qui le plus fréquemment ne constituent quune séquence dune narration mythologique plus vaste que lon peut qualifier de mythographique.
  • Deuxièmement, les représentations de nature rituelle, qui sattachent à transcrire de manière fragmentaire la réalité dun cérémoniel.
  • Troisièmement, lart "socio-historique", qui peut en loccurrence utiliser des éléments du mythe pour signifier ou légitimer un pouvoir, une position sociale.

Liconographie olmèque est extrêmement riche, à la vue des abondants détails qui apparaissent sur de nombreuses sculptures. Les spécialistes analysent chaque partie de lœuvre afin de comprendre son sens général. On peut sapercevoir, considérant la multitude de pièces archéologiques retrouvées à ce jour, que la figure humaine est le thème principal de lart olmèque. Beatriz de La Fuente[6] recense 206 pièces, dont 110 représentent des personnages anthropomorphes. La troisième place est donnée aux œuvres animalières, alors que les figures hybrides sont deuxièmes dans ce classement, parmi lesquelles lhomme-jaguar est prédominant.

La figure olmèque se présente sous trois formes bien distinctes avec la figure hybride, la figure zoomorphe et la figure anthropomorphe. Cette distinction nest pas seulement esthétique mais avant toute chose il sagit de comprendre que cest un art religieux dans lequel limagerie olmèque montre des états de degrés divers dans la relation homme et animal. La figure du jaguar est donc omniprésente. Mais la figure animale est aussi bien représentée sous les traits du serpent, de laigle, du cerf, du singe, du poisson (photo), etc.

Lart olmèque obéit à des règles précises qui permettent de classer les figures animales selon trois caractéristiques : féline, reptilienne et félino-reptilienne. De même, cette classification sopère pour la figure anthropomorphe avec les figures féminines, les figures masculines qui sont rares et les figures asexuées qui sont les plus nombreuses.

La figure hybride

La figure hybride : le "Were-jaguar"
La figure zoomorphe : l'aigle

Limagerie olmèque fait état de degrés différents dans la relation homme-animal. Caterina Magni a élaboré un tableau[7] qui permet de comprendre les différentes situations ou évolutions de lhomme à lanimal et inversement de lanimal à lhomme. Ces manifestations artistiques suggèrent une exploration systématique de la relation homme-jaguar et de sa réciproque jaguar-homme. Dans cette optique, limage du "Were-jaguar" (photo), les traits anthropomorphes et zoomorphes sentremêlent intelligemment, est le meilleur exemple.

La figure zoomorphe

Dans un art imprégné danimalité, il est surprenant de constater la rareté des représentations purement animalières. La place dhonneur revient encore une fois au félin. Puis viennent dautres grands prédateurs comme le serpent et laigle. Les proies (cerfs, singes et autres petits mammifères) sont minoritaires par rapport aux carnassiers. Au-delà des représentations zoomorphes naturalistes, on observe la propension à lhybridation des formes. La créature composite ou "fantastique" est une image de synthèse créée par la combinaison de formes et/ou dattributs clés, en nombre variable, empruntés à différentes espèces animales biologiquement existantes. Agrégation plastique et intellectuelle qui recèle une forte logique interne régie par des règles précises.

Dans lart olmèque, on peut classer les créatures composites en trois catégories : les animaux à caractère félin (photo), les animaux à caractère reptilien (photo) et les animaux à caractère félino-reptilien (photo).

La figure anthropomorphe

Dans cette catégorie, on peut distinguer les figures féminines (photo), les figures masculines (photo) et les personnages asexués (photo).

  • Les figures féminines sont récurrentes à lépoque I. Modelées en argile, elles ont lindication dune poitrine, plus rarement du sexe. Dans lart lapidaire tardif, mineur et monumental, les figures féminines décroissent. Cependant, limage de la femme continue dêtre présente, mais sous forme métaphorique. Elle se cristallise dans limage de la grotte et de la faille chthonienne[8] ; les entrailles terrestres étant comparables à lappareil reproducteur féminin. De surcroît, lart olmèque contient tout un corpus dœuvres dart daté entre 1000 et 800 av. J.-C., lhomme a une attitude maternelle comme par exemple dans le thème de la présentation de lenfant, la figure masculine porte sur ses genoux un bébé-jaguar (photo). Il est opportun de reconnaître dans cette apparente lacune, un transfert de limage qui sopère au niveau symbolique (photo).
  • Les figures masculines, du moins celles qui sont reconnaissables et sans aucune équivoque, sont rares.
  • Pour les figures asexuées, majoritaires, elles semblent répondre à des conventions esthétiques et parfois idéologiques. Labsence significative de lindication de seins mais dune corpulence et de traits de visage apparemment masculins peut faire penser à des hommes. Certaines statuettes asexuées portent même une barbe et sont habillées dun cache-sexe (photo).

La conception de lart

Lacte de mutilation

Les Olmèques, comme dautres cultures mésoaméricaines plus tardives, témoignent dune pratique de destruction et de mutilation matérielle des œuvres qui apparaît comme un acte délibéré. Parfois, il saccompagne de lensevelissement des pièces : vers 900 av. J.-C., San Lorenzo fut abandonné, les monuments furent mutilés et défigurés, puis ensevelis rituellement en longues files dans les terrassements. La coutume sétend à dautres sites : La Venta, Laguna de los Cerros, El Manatí et Chalcatzingo. Elle est ancienne et géographiquement diffuse.

Cest lart monumental qui a, tout particulièrement, fait lobjet dune destruction (stèles, autels, bas-reliefs, têtes colossales, rondes bosses...). Des méthodes variées ont été employées. Dune part le brisement les pièces ont été fracturées en deux ou plusieurs fragments, par exemple sur certaines stèles. Dautres monolithes, comme les autels, ont été abîmés à des degrés différents. La partie endommagée peut se limiter aux arêtes du bloc parallélépipédique ou recouvrir des parties entières, notamment la face. Les pièces taillées en ronde-bosse, aux effigies anthropomorphes, zoomorphes ou hybrides, ont été décapitées. À signaler, la destruction de certains éléments architecturaux, comme les colonnes. Dautre part leffacement les pièces ont été détruites au moyen de perforations plus ou moins profondes. Il sagit soit dun martèlement de surface, soit de véritables sillons affectant des formes différentes. La face et larrière des têtes colossales ont été dégradés au moyen de sillons circulaires, au nombre variable. Concentrées ou parsemées sur la surface, ces dépressions affectent lœuvre à différents degrés. Des niches rectangulaires, sortes de cuvettes, ont été parfois méticuleusement entaillées. Sur certaines pièces de San Lorenzo, El Manatí ou La Venta, on observe une série de stries.

Il est essentiel de souligner la variété des mutilations en usage chez les Olmèques. Le soin et lexactitude de ces marques suggèrent quelles soient lœuvre de mains habiles, vraisemblablement dartiste-artisan et quelles aient été infligées au moyen doutils en pierre, sans faire recours à des techniques de destruction au feu.

Un aussi large éventail présuppose une différenciation sémantique. En effet, chaque type de destruction revêt très vraisemblablement une signification particulière. David Grove[9] propose trois hypothèses interprétatives :

  • Premièrement, lacte de mutilation est un acte rituel en liaison avec le calendrier, comme le sera beaucoup plus tard à lépoque V[10], la fête du Feu Nouveau au Mexique Central.
  • Deuxièmement, lacte de mutilation intervient au moment dun changement de gouvernement dynastique.
  • Troisièmement, lacte de mutilation se produit au moment de la mort dun chef. Les monuments qui dépeignent ou sassocient symboliquement au dignitaire sont détruits, puis enterrés.

Lacte de recyclage

Il y a une étroite parenté entre la pratique de destruction et celle de recyclage de monuments en pierre. Selon les archéologues, ces deux domaines font parfois lobjet dun amalgame. La pratique de recyclage est aussi un acte délibéré qui prévoit obligatoirement la destruction de lœuvre. Mais, cette modification ne constitue pas une fin en soi. Il sagit en fait dune étape intermédiaire dans un long processus de travail qui vise à préparer la pièce à sa réutilisation. La pratique de recyclage des œuvres, mineures et monumentales, est bien attestée. Elle comporte parfois des modifications, plus au moins importantes.

On peut distinguer trois cas :

Offrande 4 de La Venta
  • En premier lieu, le cas des œuvres dart remaniées par les Olmèques. Dans lart mobilier, un exemple connu est loffrande 4 de La Venta. Il sagit dune scène rituelle composée de six haches enfoncées dans le sol à linstar de stèles en miniature (quatre dentre elles portent des dessins incisés) et de seize statuettes disposées en demi-cercle. Parmi les six "stèles", deux forment un seul objet : une hache pétaloïde gravée, dont les perforations indiquent quelle doit être considérée dans le sens de la longueur et quelle constituait, très vraisemblablement, un pendentif ou un pectoral. La pratique est récurrente dans lart monumental. Cest le cas, par exemple danciens autels-trônes nouvellement sculptés en forme de têtes colossales[11]. Le processus inverse, visant cette fois-ci à transformer une tête en autel[12], a été remarqué sur le site dAbaj Takalik (Guatemala). Cet usage a été, par ailleurs, ratifié par les résultats des fouilles de San Lorenzo, dirigées par Ann Cyphers. Des ateliers de recyclage de monuments en pierre ont été découverts; lactivité semble avoir été contrôlée, socialement et physiquement, par lélite. Pour preuve, la localisation sur le site dun atelier, situé à proximité du Palacio rojo, résidence des gouverneurs. Ann Cyphers[13] explique la pratique par un souci de parcimonie et une volonté de non-gaspillage dun matériau dit exotique. Le basalte, en provenance du massif montagneux de Los Tuxtlas dans le Veracruz, présuppose un transport à longue distance et par conséquent, une importante dépense en énergie (Photo). À ces raisons pragmatiques, on peut relever des composantes symboliques, qui ont un rôle prépondérant dans la pensée mésoaméricaine. Selon une perception cyclique du temps, lacte de recyclage peut être considéré dans loptique des rites de régénération qui sont régis par le principe mort-renaissance. Lensevelissement des œuvres dart, comme la mutilation, sinsère dans cette même optique. De cette manière les liens sémantiques entre acte de recyclage dune part et pratiques de destruction-ensevelissement de lautre, se resserrent.
  • En deuxième lieu, nous avons le cas des œuvres dart remaniées par dautres cultures. Il sagit de modifications également attribuables aux cultures mésoaméricaines tardives. Par exemple, les objets olmèques réutilisés par les Mayas.
  • Enfin en troisième lieu, il y a le cas du recyclage des œuvres dart sans remaniement. La réintroduction des matériaux dans le circuit a été attestée jusquà lépoque V[10]. Cest ainsi que lon peut trouver des pièces olmèques dans des caches des cultures tardives. À lorigine de cette pratique, au-delà de lattrait pour les antiquités, il faut souligner le souci constant chez les Aztèques-Mexica, détablir une filiation avec les cultures précédentes.

Lacte densevelissement

La réalisation dartefacts chez les Olmèques peut saccompagner dun acte denfouissement. Deux procédés sont attestés[14]. Dans le premier, des œuvres dart intactes sont enterrées, dans le deuxième, les pièces sont détruites avant dêtre ensevelies. Dans les deux cas, des arguments rationnels ne suffisent pas à expliquer cette démarche empreinte de sacralité. Le cas le plus spectaculaire est celui des offrandes massives de La Venta, dont les mosaïques sont le meilleur témoin. La pratique de lensevelissement montre la volonté déloigner lart de tout regard humain. Les matériaux constitutifs sont soit absents du site de La Venta (argile, basalte), soit introuvables sur la Côte du Golfe (jade-jadéite, néphrite, serpentine...). Il est donc étonnant que lon ait consacré autant deffort à rechercher, transporter, tailler une quantité aussi importante de matériaux, dont des pierres précieuses, pour finalement les enterrer. Cet acte délibéré répond à des préoccupations religieuses profondes. Il peut être interprété comme une offrande adressée à la Terre Mère nourricière, échange entre lhomme et ses procréateurs[15]. La pratique de lenfouissement ne se limite pas aux offrandes massives[16]. Elle inclut, comme en témoignent les caches, lart mobilier. Cela est particulièrement évident à La Venta, lon remarque limportance dune ligne centrale caractérisée par une forte concentration doffrandes de monuments et de sépultures.

Les Olmèques ont donc été les initiateurs dune pratique que lon retrouvera plus tard en Mésoamérique, notamment chez les Mayas : celle denterrer des objets précieux à proximité des monuments, au pied des murs, sous les escaliers, etc.

Écriture et Art

Stèle C de Tres Zapotes

Lécriture olmèque nest pas un art au sens propre mais il est normal de développer un paragraphe afin de comprendre le langage des signes qui est une forme décriture artistique couvrant une pensée relevant en priorité du domaine religieux et du champ sociopolitique[17]. Il y a eu beaucoup de spéculations sur le fait que les Olmèques étaient la première culture du continent américain ayant créé le chiffre zéro. Le calendrier du compte long utilisé par les Maya est une numération écrite vigésimale utilisée pour noter les dates comptabilisées en tun (année de compte valant 360 jours). Cette numération caractéristique se présente sous la forme de deux glyphes : le point-barre et le glyphe céphalomorphe. Chacun comporte un chiffre appelé zéro de position. Mais le calendrier du compte long apparaît bien avant la civilisation Maya. Selon Richard Diehl[18], on suppose que lutilisation du zéro était linvention des Olmèques. En effet, plusieurs dates du compte long ont été trouvées sur des sites olmèques. Ainsi, et bien que la civilisation olmèque se soit éteinte vers 500 av. J.-C. plusieurs siècles avant le calendrier du compte long Maya, certains spécialistes pensent encore que le zéro nest pas une invention olmèque.

En 1939, larchéologue Matthew Stirling a découvert à Tres Zapotes la partie inférieure dune stèle dite Stèle C. Cette dernière est en basalte. Une face montre un "Were-jaguar" et lautre face décrit le plus ancien modèle du calendrier du compte long Maya. La date qui a été traduite sur la stèle correspond aux chiffres suivants : 7.16.6.16.18. Ces derniers seraient proches dans notre calendrier actuel du 3 septembre en lan 32 av. J.-C. Bien quil y ait eu une certaine polémique concernant cette date car il manquait un baktun (période de 20 baktunob) que Stirling avait interprété comme étant le chiffre 7. La polémique pris fin en 1969, année de la découverte de la partie supérieure de la Stèle C. Matthew Stirling avait eu raison sur lhypothèse quil avait donnée avec le chiffre 7. Mais une autre stèle nommé Stèle 2 de Chiapa de Corzo au Chiapas, avec une date de 7.16.3.2.13, serait plus ancienne que la Stèle C car elle serait datée de lan 36 av. J.-C. Limportance de ces stèles gravées post-olmèque montre la survivance dune culture et dun art au profit dautres civilisations.

Analyses dœuvres

Les Figurines

Descriptions

"Baby-face" sculpture en terre cuite.© Aimee W.
Were-jaguar ”, hache olmèque en jade
Fœtus humain olmèque en jade

Les figurines olmèques sont pour un certain nombre des archétypes. Plusieurs de ces œuvres peuvent ne pas avoir été produites directement par les Olmèques. Il y a encore beaucoup de faux qui circulent et trompent la vigilance des collectionneurs car les motifs de la figure olmèque sont facilement identifiables de cette culture et reproductibles. Ces œuvres regroupent non seulement les figurines en terre cuite, les plus nombreuses, mais aussi en jade, en serpentine, en basalte, en pierre et en dautres minerais.

  • Pour entrer dans le vif du sujet de la description des figures olmèques, une des représentations les plus connues dans lart olmèque est la figurine dite du "Baby-face" (Photo). Ces petites figurines en céramique creuse sont facilement reconnaissables par leurs corps potelés avec un visage de bébé, des yeux inclinés et des lèvres aux commissures tournées vers le bas. La moue de ces "Baby-face" est toujours très particulière et caractéristique.
  • Un autre de type de figurine apparaît dans les représentations en jade. Il sagit dhommes en loccurrence qui se tiennent debout. Ils ont des membres minces et allongés avec une tête ovale et chauve ayant subi une déformation crânienne (Photo). La bouche comme pour les "Baby-face" est inclinée vers le bas. Cest un motif récurrent dans lart olmèque. On peut aussi observer sur quelques figurines la combinaison du corps potelé du "Baby-face" et de la tête allongée. Un des exemples les plus connus concernant ces personnages en jade est lOffrande 4 de La Venta (Photo). Ces figurines ont été enterrées rituellement dans une cavité profonde et étroite, et recouvertes de trois couches dargile. Elles ont été retrouvées exactement dans la position dans laquelle nous pouvons les voir aujourdhui (Photo). LOffrande 4 se compose de seize figurines masculines placées en demi-cercle devant six haches en jade. Deux de ces figurines sont en jade, treize en serpentine, et la dernière en granite rougeâtre. Cette dernière est placée avec les haches, faisant face aux autres personnages. On peut aussi remarquer quà la droite de la figurine rouge, plusieurs personnages en jade semblent être daccord avec lui par leurs attitudes latérales. Toutes ces figurines ont les caractéristiques classiques des figures olmèques. Cest-à-dire les têtes ovales et chauves, les membres fins et longs et labsence dorganes génitaux. Il faut préciser que lapparence masculine se distingue par un pagne. Elles ont également des petits trous aux oreilles à lemplacement des boucles doreille. Leurs jambes sont légèrement pliées. Nous sommes donc dans la sphère religieuse. Des spécialistes vont affirmer que les caractéristiques communes sur les figurines et les masques olmèques sont en fait les traits dun félin, notamment le jaguar. Ces représentations artistiques montrent par conséquent à quel niveau les relations homme-jaguar et jaguar-homme sont essentielles dans la culture olmèque. Ainsi nous pouvons commencer à parler de limage du "Were-jaguar", figure mythique et majeure de lart olmèque dont les traits anthropomorphes et zoomorphes sunissent pour former une créature hybride.
  • Le "Were-jaguar" est un motif récurrent de lart olmèque. Il sagit dune transformation humaine en jaguar. Maintes fois sculptées sur de nombreux supports et aussi incisées sur des haches en jade, les figurines représentant le "Were-jaguar" montrent une variété de modèles et de sujets bien plus vastes que ceux représentant la figure du "Baby-face" ou les figurines masculines en jade à la déformation crânienne. Ainsi la figurine peut aussi bien montrer une transformation humaine en jaguar que le contraire (Photo). De même, il y a plusieurs figurines "Were-jaguar" le sujet semble être dans une étape de la transformation (Photo, Photo). Le thème est donc vaste et complexe pour être décrit de façon générale. Il conviendrait de faire une analyse précise de chaque œuvre pour décrire la transformation. En plus du "Were-jaguar", beaucoup dautres figurines montrent la transformation humaine et animale, notamment lhomme avec laigle.
  • Enfin plusieurs figurines semblent représenter des fœtus humains (Photo).

Histoire

Les "Baby-face" ont été trouvés sur tous les sites qui ont subi une influence olmèque [19]. Les figurines en jade représentant des hommes ont été trouvées dans des sépultures à Tlatilco. Concernant lOffrande 4, elle a été trouvée sur le site de La Venta. Ce sont les archéologues qui ont décidé plus tard de lappeler ainsi.

Hypothèses

  • Étant donné le nombre de "Baby-face" retrouvé en des endroits précis, on peut dire que ces figurines avaient un rôle spécial au sein de la culture olmèque. Mais ce quelles représentent est sujet à des controverses de la part des spécialistes.
  • Pour lOffrande 4, les interprétations abondent. Cette formation si particulière en arc de cercle est très certainement un conseil. Il semble admis que les quinze figurines en jade écoutent la figurine en granite rouge. Les haches forment le contexte. Le personnage central pourrait être un initié ou un Dieu.
  • Pour le "Were-jaguar", ou de façon plus générale les transformations de la figure animale et humaine, il convient de dire que ces figurines qui décrivent cette transformation sont pour certains spécialistes la représentation dhommes avec des masques danimaux ou des costumes danimaux.
  • La figurine de fœtus est, quant à elle, une sculpture naturaliste. Ces représentations peuvent être liées à linfanticide et au sacrifice denfant en bas âge[20].

Les Têtes colossales

Dans lesprit du public, les têtes colossales sont associées à la civilisation olmèque comme les pyramides égyptiennes à la civilisation pharaonique. Elles en sont presque limage de marque, lélément le plus spectaculaire, celui aussi qui a suscité le plus de théories fantaisistes. Il convient de distinguer les têtes colossales du golfe du Mexique de celles moins connues de la côte du Pacifique. Dans ce que lon appelle parfois la « zone métropolitaine olmèque », on a répertorié très exactement dix-sept têtes colossales, sculptées dans des blocs de basalte[21] :

La dernière tête colossale a été mise au jour à San Lorenzo, en 1994, par une équipe mexicaine dirigée par Ann Cyphers.


Description

Tête colossale n° 1 de San Lorenzo

Pourquoi ce nom de tête colossale ? Dune part, ces sculptures monumentales sont qualifiées de « colossales » par leur taille (de 1,45 m jusquà 3,40 m) et leur poids (jusquà cinquante tonnes). Dautre part, elles ont toutes un air de famille, bien que lon puisse placer à part celle de La Cobata, la plus grande, que les olmécologues interprètent comme étant leffigie dun mort. En revanche, selon Caterina Magni[23], il sagirait plus simplement dun monument inachevé. Les dix-sept têtes colossales ont toutes un nez épaté et de grosses lèvres, ce qui fait parfois qualifier leur apparence de « négroïde ». Le visage carré aux yeux en amande possède des mâchoires puissantes. Elles suggèrent irrésistiblement que le corps absent doit être bien en chair. Toutes portent un casque. Chacune de ces coiffes est individualisée, même si elles ont toutes un air de ressemblance. Lexpression des visages est également individualisée : sévère, maussade, souriante..., bien quil sagisse dappréciations tout à fait subjectives. On peut voir aussi sur une des têtes de San Lorenzo des traces de stuc et de peinture rouge.

Histoire

Tête colossale n° 1 de La Venta

Les découvertes sétalent sur près de 150 ans. Le monument A de Tres Zapotes est la première tête colossale à avoir été découverte en 1862 par J.M. Melgar y Serrano. Il ne pouvait naturellement pas savoir quil sagissait dune œuvre olmèque, étant donné que cette civilisation na été reconnue comme telle que dans les années 1930. Il lui trouve une apparence « éthiopienne », ce qui nest que la première occurrence de nombreuses tentatives pour attribuer aux têtes colossales une origine africaine. La dernière en date est la tête n° 10 de San Lorenzo, découverte par Ann Cyphers en 1994. Les trois têtes de Tres Zapotes, par exemple, ont été déplacées pour servir dornement à des places publiques.

À côté dun petit nombre déléments avérés, comme souvent en olmécologie, une grande partie de la littérature sur les têtes colossales consiste en hypothèses, à propos desquelles le consensus est plus ou moins grand. Le basalte dans lequel elles sont taillées nest pas un matériau local. Celui des têtes de Tres zapotes et de la Cobata provient du Cerro El Vigia ; celui des têtes de San Lorenzo du Cerro de Cintepec et celui des têtes de La Venta du massif de Tuxtla. Le fait que la tête atypique de La Cobata ait été trouvée près du gisement du Cerro el Vigia plaide fortement en faveur de la thèse de C. Magni quil sagit dun monument inachevé[24]. Quant aux autres têtes, leur poids pose le problème de leur transport sur une grande distance. On peut penser, sans disposer de preuves tangibles, que les Olmèques ont profité du réseau hydrographique très dense de la côte du Golfe (celui du Coatzacoalcos, entre autres) pour les transporter sur des radeaux jusquà leur lieu de destination (photo). Comme dans lÉgypte pharaonique, de tels travaux supposent la mobilisation dune main dœuvre importante, sous la direction de lélite locale.

Il convient de faire une remarque dordre méthodologique : le corpus des têtes colossales est extrêmement réduit, très exactement dix-sept. On peut donc légitimement se demander sil sagit dun échantillonnage représentatif de ce type de monuments, ce qui incite à la plus grande prudence.

Hypothèses

Tête colossale n°2 de La Venta.

Une des hypothèses était quil sagissait de joueurs de balle. Leur coiffure pourrait éventuellement le suggérer. Le jeu de balle est un phénomène omniprésent en Mésoamérique. On a même pu penser quil sagissait de joueurs de balle décapités. La tête de La Cobata, dont les yeux semblent clos est à lorigine de cette hypothèse, que Caterina Magni réfute de manière convaincante[24]. Lhypothèse la plus courante actuellement est quil sagit de portraits, sans doute de dirigeants olmèques. Lindividualité remarquable de chaque tête, quil sagisse des traits du visage ou de la coiffure, plaide en faveur de cette théorie. Le fait que deux des têtes de San Lorenzo ont indubitablement été recyclées à partir dautels/trônes est troublante et peut inciter à penser que cest le cas de beaucoup de têtes[25]. Ceci amène à reconsidérer dans son ensemble le phénomène de la « mutilation » des monuments olmèques. Une hypothèse fort répandue lexpliquait par une invasion ou une révolution[26]. Les trônes mutilés seraient des monuments en voie dêtre recyclés en têtes colossales. La découverte récente dun atelier de recyclage à San Lorenzo va dans ce sens. La tête était-elle sculptée lors du vivant de lindividu ou après sa mort ? Trois des têtes de La Venta formaient une rangée, située au nord du complexe C, qui semble être la partie « funéraire » du site. David C. Grove pense quil sagit de portraits d’« ancêtres », bien quà San Lorenzo le contexte archéologique soit moins clair quà La Venta.

Les Autels

Les autels sont des monolithes en pierre de forme parallélépipédique qui relatent des scènes figuratives. La complexité des scènes mène le spectateur dans la sphère religieuse. En effet, mis à part laspect technique très réussi de cet art monumental, il y a laspect mythique qui est certainement le plus important. Les autels à La Venta selon Rebecca González Lauck[27] sont des exemples de transmissions idéologiques dune grande puissance.

Les autels découverts sont assez nombreux, il y a les autels 2, 3, 4, 5, 6 et 7 de La venta, les autels 14 et 20 de San lorenzo, et lautel 5 de Laguna de los Cerros.

Plan de La Venta. Site archéologique olmèque daté de 1200 à 400 avant J.-C[28]. (Époque I)

Description

Les autels sont des blocs de basalte. Il convient de décrire certains autels (lautel 4 et lautel 5) comme les plus complexes par leurs iconographies. Certains, comme lautel 7 de La Venta, qui a une forme arrondie, se distinguent des deux autres autels en raison de leur mauvaise conservation. Lautel 4 et lautel 5 ont été trouvés sur le site de La Venta. La hauteur de ces autels est approximativement de deux mètres et environ quatre à cinq mètres de longueur. La représentation de lautel est sensiblement identique pour lun et lautre car il sagit dun thème récurrent, celui de la niche ou de la caverne symbolisés généralement par une bordure tout autour et dun personnage qui représente une figure masculine. Minutieusement sculptées, les figures se trouvent à lavant de la scène, prêtes à surgir dune cavité.

La figure de lautel 4 repose à lintérieur de cette pseudo niche ou caverne et tient, de sa main droite et gauche, une corde qui est enroulée tout autour de la base de lautel. Le personnage est assis (en tailleur ?), les jambes se croisent et il porte un casque qui représente une tête daigle. Les côtés droit et gauche de lautel 4 montrent des individus qui sont reliés à la corde de la figure principale. Un côté est malheureusement plus érodé que lautre. Il faut aussi remarquer les représentations félines figurées sur le dessus de la figure de lautel 4 par des crocs, dune gueule dite béante et de signes distinctifs du félin tels que lentaille en forme de V, la lèvre supérieure retroussée, les canines apparentes et dautres motifs complexes comme le motif en escalier ou les diagonales parallèles[29]. Cependant, sur lautel 5, il est question non pas de la représentation de lhomme et de lanimal mais dun personnage tenant un enfant dans les bras. Il faut pourtant voir que les traits de lenfant ont une apparence féline. Le côté gauche des parois de lautel 5 montre des individus tenant des bébés tout à fait semblables à des jaguars. Comme lautel 4, une paroi de lautel 5 a été complètement défigurée. Enfin, on peut voir sur lautel 5 que la figure centrale qui émerge dune caverne ou dune niche porte un couvre-chef particulier.

Histoire

Autel n°4 de La Venta

Lautel 4 a été découvert à La Venta en 1925 par Blom et Lafarge. Il demeure une pièce maîtresse de lart olmèque car cet autel représente une scène magistrale de la croyance olmèque qui montre lhomme sortant de la Terre par la niche ou la caverne. Il est conservé comme lautel 5, au musée de La Venta à Villahermosa (Tabasco).

Hypothèses

Le consensus général aujourdhui est de dire que ces autels sont des trônes sur lesquels les règles iconographiques olmèques ont été gravées ou sculptées pendant des rituels ou des cérémonies religieuses importantes. Beaucoup de chercheurs ont interprété la figure principale de lautel 4 comme un être qui veut entrer en contact avec ses ancêtres[30]. Quant aux personnages latéraux, de chaque côté de lautel 4, certains pensent que ce sont des figures mineures par rapport à lensemble de lœuvre car elles représenteraient des captifs liés. Lautel 5 est semblable dans sa conception et sa taille à lautel 4, mais la figure centrale tient un bébé-jaguar. Il sagirait selon certaines hypothèses émises par les spécialistes dune interprétation mythique de lenfant animalisé vu comme une offrande à la Terre et aussi comme un symbole dautorité.

Chronologies

Tableau chronologique de DUVERGER[31]
Étapes Datations Caractéristiques
Chasseurs-cueilleurs Arrivée de lhomme vers 7000 avant J.C.
Paléo-sédentaires 7000 à 1200 avant J.C.
Époque I 1200 à 500 avant J.C. Horizon unificateur olmèque
Époque II 500 à 200 après J.C. Floraisons régionales
Époque III 200 à 800 après J.C. Méso-Amérique bipolaire
Époque IV 800 à 1300 après J.C. Horizon unificateur toltèque
Époque V 1300 à 1519 après J.C. Horizon unificateur mexica
Tableau chronologique de WILLEY & PHILLIPS[32]
Étapes Datations
Lithique de larrivée de lhomme à 8000-7000 avant J.C.
Archaïque de 8000-7000 à 2500 avant J.C.
Pré-classique de 2500 à 300 après J.C.
Classique de 300 à 900 après J.C.
Post-classique de 900 à la Conquête (1519 après J.C.)


Galerie photos

Voir aussi

Articles connexes

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Voir « Olmèque » sur le Wiktionnaire.

Liens externes

Bibliographie

  • Michael D. Coe, Olmec Jaguars and Olmec Kings, Dumbarton Oaks, Washington D.C., 1972 .
  • Michael D. Coe & Richard Diehl, In the Land of the Olmec, University of Texas Press, Austin, 1980 .
  • Michael D. Coe, Les premiers mexicains, Armand Colin, 1985 .
  • Richard A. Diehl, The Olmecs: Americas First Civilization, Thames & Hudson, 2005 (ISBN 0500285039) .
  • Christian Duverger, La Méso-Amérique, Flammarion, 1999 (ISBN 2080122533) .
  • Beatriz de la Fuente, Escultura Monumental Olmeca : catálogo, Instituto de Investigaciones Estéticas (UNAM), Mexico, 1973 .
  • Beatriz de la Fuente, Las cabezas colosales olmecas, F.C.E, 1975 .
  • Beatriz de la Fuente, Los Hombres de Piedra, Escultura olmeca, UNAM, 1984 (ISBN 9688372609) .
  • Rebecca Gonzalez-Lauck, Archaeology of Ancient Mexico and Central America, Taylor & Francis, Londres, 2001 .
  • Caterina Magni, Les Olmèques. Des origines au mythe, Seuil, 2003 (ISBN 2020549913) .
  • James B. Porter, Olmec Colossal heads as recarved thrones: «mutilation», evolution and recarving, RES 17/18:23-29, 1989 .
  • Adams Richard E W, Prehistoric Mesoamerica, University of Oklahoma Press, Norman (Oklahoma), 1991 .
  • Sue Scott, Figurines, Terracotta, Taylor & Francis, 2000 .
  • Jacques Soustelle, Les Olmèques, Arthaud, 1992 (ISBN 2700302680) .
  • George E. Stuart, New Light on the Olmec, dans National Geographic, novembre 1993, p. 88-115 .
  • Carolyn Tate and Gordon Bendersky, Olmec Sculptures of the Human Fetus, Perspectives in Biology and Medicine, Spring, 1999 .

Notes

  1. Les spécialistes ne saccordent pas toujours sur la chronologie de la Mésoamérique. Plusieurs tableaux existent mais les plus représentatifs sont ceux de Willey & Phillips ou de C. Duverger
  2. Magni, 2003, pp. 114 à 144
  3. Coe & Diehl, 1980, p. 296
  4. Agrinier, 1984
  5. Magni, 2003, p. 87
  6. Catalogue dœuvres monumentales, 1973
  7. On peut lire ce tableau de la façon suivante : 1er situation dite dextrêmes qui concerne lalliance, la parenté et lantagonisme et 2nd situation dite dintermédiaires qui regroupe lidentification, la métamorphose, léchange dapparence au moyen du déguisement. Magni, 2003, pp. 284 et 285
  8. Magni, 2003, pp. 150 à 180
  9. David Grove, 1973
  10. a et b Chronologie de Duverger
  11. James B. Porter, 1989
  12. Graham, 1977
  13. Ann Cyphers, 1997
  14. Magni, 2003, p. 242
  15. Magni, 2003, p. 243
  16. Soustelle, 1979, p. 48
  17. Magni, 2003, p. 115
  18. Richard A. Diehl, 2004, p. 186
  19. Scott, 2000, p. 268.
  20. Tate et Bendersky, 1999
  21. De la Fuente, 1984, pp. 85 à 317
  22. Rancho La Cobata est situé près de Tres Zapotes.
  23. Magni, 2003, pp. 151 à 158
  24. a et b Magni, 2003, p. 157
  25. James B. Porter
  26. Michael D. Coe, 1985, p. 91
  27. González Lauck, p. 800
  28. Datations réévaluées par Rebecca González Lauck, La zona del Golfo en el Preclasico : la etapa olmeca, 1994, p. 288
  29. Magni, 2003, p. 136
  30. Adams, p. 69
  31. Christian Duverger, La Méso-Amérique, Flammarion, 1999
  32. Willey & Phillips, Method and Theory in American Archaeology, University of Chicago Press, 1958
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