- Trois Caballeros
-
Les Trois Caballeros
Les Trois Caballeros Titre original The Three Caballeros Réalisation Norman Ferguson Scénario Homer Brightman Musique Charles Wolcott, Edward H. Plumb,
Paul J. SmithSociété de production Walt Disney Pictures Société de distribution RKO Radio Pictures Format Couleurs - 1,37:1
Son mono (RCA Sound System)Durée 72 minutes Sortie 1944 Langue(s) originale(s) Anglais Pays d’origine États-Unis Les Trois Caballeros est le 9e long-métrage d'animation et le 7e « Classique d'animation » des studios Disney. Sorti en 1944 et mêlant animation et prises de vues réelles, le film reprend plusieurs personnages de Saludos Amigos (1942).
Synopsis
Donald reçoit en cadeau d'anniversaire des objets traditionnels et de l'information sur l'Amérique du Sud, représentée par José Carioca, et le Mexique, personnifié par Panchito Pistoles, un coq vêtu en "charro".
Le film comprend plusieurs séquences d'animation :
- Le Pingouin à sang froid (The Cold-Blooded Penguin)
- L'Histoire du gauchito volant (The Flying Gauchito)
- Bahia
- La Piñata ou Las Posadas
- Mexico: Pátzcuaro, Veracruz and Acapulco
- La Chanson du bonheur (You Belong To My Heart)
- Le Rêve de Donald (Donald's Surreal Reverie)
Fiche technique
- Titre original : The Three Caballeros
- Titre français : Les Trois Caballeros
- Réalisation : Norman Ferguson assisté de Jack Kinney, Clyde Geronimi et Bill Roberts (séquences d'animation); Harold Young (prises de vues réelles)
- Scénario : Homer Brightman assisté de Ernest Terrazas, Ted Sears, Bill Peed, Ralph Wright, Elmer Plummer, Roy Williams, William Cottrell, Del Connell et James Bodrero
- Directeur de la photo : Ray Rennahan (prises de vues réelles)
- Direction artistique : Richard R. Irvine (prises de vues réelles)
- Chorégraphie : Billy Daniels, Aloysio Oliveira et Carmelita Maracci (prises de vues réelles)
- Consultante Technicolor : Natalie Kalmus, assistée de Morgan Padelford
- Consultant couleur : Phil Dike
- Procédé technique : Ub Iwerks assisté de Richard Jones (prises de vues réelles)
- Conseiller technique : Gail Papineau (prises de vues réelles)
- Montage : Don Halliday
- Son : C. O. Slyfield
- Directeur de production : Dan Keefe
- Conception graphique :
- Direction artistique : Mary Blair, Ken Anderson, Robert Cormack assistés de Clyde Geronimi, Jack Kinney et Bill Roberts
- Cadrage (Layout) : Don DaGradi, Yale Gracey, Hugh Hennesy, Herbert Ryman, McLaren Stewart, John Hench et Charles Philippi
- Décors : Albert Dempster, Art Riley, Ray Huffine, Don Douglass, Claude Coats
- Animation :
- Supervision de l'animation : Fred Moore, Ward Kimball, Milton Kahl, Eric Larson, John Lounsbery et Les Clark
- Animateurs : Bill Justice, Hal King, Franklin Thomas, Ollie Johnston, Harvey Toombs, Milt Neil, Bob Carlson, John Sibley, Marvin Woodward et Don Patterson
- Effets spéciaux : Josh Meador assisté de John McManus, George Rowley et Edwin Aardal
- Musique :
- Compositeurs : Charles Wolcott (superviseur), Edward H. Plumb et Paul J. Smith
- Chansons : Ray Gilbert (paroles), Charles Wolcott, Manuel Esperón, Agustín Lara et Ary Barroso (musiques)
- Production : Walt Disney Pictures
- Distribution : RKO Radio Pictures
- Format : Couleurs - 1,37:1 - Mono (RCA Sound System)
- Durée : 72 minutes
- Dates de sortie : Mexique : 21 décembre 1944 ; États-Unis : 3 février 1945 ; France : 21 avril 1948
Sauf mention contraire, les informations proviennent de : Leonard Maltin[1] et John Grant[2]
Distribution et voix originales
- Sterling Holloway : Narrateur (Le Pingouin, Le Professeur Holloway)
- Clarence Nash : Donald Duck (voix)
- Joaquin Garay : Panchito Pistoles (voix)
- José Oliviera : José Carioca (voix)
- Pinto Colvig : Aracuan Bird
- Frank Graham : Narrateur
- Fred Shields : Narrateur
- Aurora Miranda : Elle-même (Brésil)
- Carmen Molina : Elle-même
- Dora Luz : Elle-même (Mexique)
- Carlos Ramirez : Chanteur (Mexico)
- Nestor Amaral
- Almirante
- Trío Calaveras
- Trío Ascencio del Río
- Padua Hill Players
Voix françaises
- Marianne Michel
- Jean Berger
- Teddy Bilis
- Camille Guérini
- Fernand Rauzena
Chansons du film
- Les Trois Caballeros (The Three Caballeros) - Chœurs
- Baia - Soliste
- Baia (reprise) - Donald Duck et José Carioca
- Os Quindines de Iaia - Soliste, Donald Duck et Chœurs
- Les Trois Caballeros (The Three Caballeros) - Donald Duck, José Carioca et Panchito
- La Chanson du bonheur (You Belong to My Heart) - Soliste
- Mexico - Soliste
Récompenses et Nominations
- 1946 : 2 nominations aux Oscar
Sorties cinéma
Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database[3].
Premières nationales
- Mexique : 21 décembre 1944, Première mondiale à Mexico[4]
- États-Unis : 3 février 1945
- Brésil : 4 février 1945
- Australie : 7 décembre 1947
- Canada : 17 janvier 1946
- Royaume-Uni : 18 mars 1946
- Espagne : 17 février 1947
- Suède : 28 mars 1947
- France : 21 avril 1948
- Belgique/Pays-Bas : 7 octobre 1948
- Hong Kong : 17 mars 1949
- Italie : 14 juillet 1949
- Finlande : 18 mai 1951
- Allemagne de l'ouest : 14 décembre 1954
- Autriche : 2 septembre 1955
- Philippines : 13 décembre 1956 (Davao)
- Japon : 10 mars 1959
Ressorties principales
- États-Unis : 15 avril 1977, version modifiée en raison des scènes « psychédéliques »[4]
Sorties vidéo
- 1982 - VHS[4]
- 1991 - VHS
- 8 février 1997 - VHS
- 1998 - VHS
- 8 octobre 2003 - DVD
- Avril 2008 - DVD avec Saludos Amigos
Origine et production
Le studio en mauvaise posture
En 1941, le studio Disney tente de trouver de l'argent pour survivre. Les précédents longs métrages sortis en 1940, Pinocchio et Fantasia n'ont pas réalisés les résultats escomptés ne compensant même pas la moitié de leurs coûts de production. Un autre long métrage est alors en production depuis plusieurs années, Bambi avec un budget aussi conséquent. Dans le but d'obtenir quelques revenus, le studio Disney lance deux films à petit budget avec l'espoir de lancer ensuite d'autres projets[5],[6].
Le premier projet est Le Dragon récalcitrant, mêlant documentaire en prise de vue réelle et animation, pour un budget réduit à 600 000 $US[5] et le second est Dumbo produit pour environ 800 000 $US[7],[8],[9]. Ces deux films permettent, en raison de leurs coûts réduits, d'avoir quelques revenus et d'achever la production de Bambi.
Mais, fin mai 1941, le studio Disney est engagé dans une grève. La production du film Bambi aurait été retardée de trois mois tandis que les syndicalistes quittaient le studio[10]. Au même moment le studio est fermé, il rouvre le 12 septembre avec un syndicat mais avec 200 salariés en moins, dont la moitié de grévistes, deux tiers des 300 grévistes ont été réembauchés[11].
C'est durant l'été 1941 que surviennent les événements à l'origine de la production de Saludos Amigos (1942) et de sa suite Les Trois Caballeros.
La Seconde Guerre mondiale fait rage en Europe mais pour le moment les États-Unis ne sont pas encore en guerre. Le département d'État, supervisé par Nelson Rockefeller, approche Walt Disney dans le but de représenter les États-Unis en Amérique latine et de « lutter contre le nazisme » au travers de la Good Neighbor Policy[12]. Disney n'apprécie pas vraiment qu'on lui demande de faire un voyage diplomatique, « d'aller serrer des mains même pour une bonne cause »[12],[13]. Joh Grant précise qu'à l'époque de nombreux italiens et allemands ont émigrés en Amérique du Sud où il existe des sentiments sympathisant pour le fascismes et nazisme[14]. Pour Eric Loren Smoodin, ce voyage sert aussi « à expliquer l'Amérique du Sud au public nord américain[15]. »
Walt obtient de la part du gouvernement américain des garanties pour le voyage et aussi pour le financement de quatre ou cinq courts métrages[16].
Voyage diplomatique en Amérique du Sud
Walt Disney s'envole pour l'Amérique du Sud le 17 août 1941 avec quelques animateurs[12] pour une mission au caractère en partie diplomatique. Cette mission est aussi l'occasion de maintenir l'activité de ses artistes et découvrir de nouvelles sources d'inspiration. L'équipe visite l'Argentine, le Brésil et le Chili[12].
Au début du film Saludos Amigos, on voit les animateurs monter à bord d'un avion et partir pour Buenos Aires mais le narrateur ne précise pas qui ils sont[17]. Si on se fie à l'ordre de ce film, la première étape aurait été la Bolivie avec le lac Titicaca puis la ville de Mendoza en Argentine avant de traverser les Andes pour rejoindre le Chili[17]. La destination, identique à celle de l'avion Pedro est Santiago[18]. L'équipe retourne ensuite dans la Pampa argentine puis rejoint Rio de Janeiro pour assister au carnaval[19]. Mais rien n'indique que ce soit le trajet réel.
Lors du séjour à Buenos Aires, Disney rencontre le peintre et illustrateur argentin Florencio Molina Campos, célèbre pour ses dessins de gauchos, qui inspire à l'équipe le court métrage El Gaucho Goofy.
À la fin du voyage, six membres du groupe s'arrêtent quatre jours à Mexico mais sans qu'un court métrage soit basé sur un thème mexicain[20] (du moins dans Saludos Amigos). L'équipe revient en Californie à la fin du mois d'octobre 1941[21].
Ce voyage est décrit dans le court métrage South of Border with Disney (1942), simple récit avec quelques présentations de dessins de travail, narré par Walt Disney en personne qui se fait aussi plusieurs fois caméraman[22]. Dans ce film, l'équipe ayant participé à cette excursion est nommée par Walt « El Groupo »[22], le groupe dans un espagnol-portugais approximatif.
Le 25 novembre 1963 dans un interview menée par Fletcher Markle pour la Canadian Broadcasting Corporation[23], Walt Disney évoque le voyage en Amérique du Sud. Il indique que l'équipe avait un camp de base à Rio de Janeiro et que plusieurs groupes ont été créés[24]. Walt est ainsi allé au Chili avec quelques animateurs tandis qu'un groupe est allé au Pérou[24]. En Argentine, l'équipe crée un studio et souhaite demander une subvention au gouvernement américain mais rien n'a été donné[24]. Lors de ce périple de 20 000 miles (32 187 km), il survola la jungle amazonienne, les Andes, visita le Brésil, l'Argentine et le Chili tout en discutant longuement avec l'équipage en vol et au sol pour apprendre le maximum sur ce moyen de transport[25].
Les séquences
D'après Dave Smith, le film ne comporte que quatre courts métrages Le Pingouin à sang froid (The Cold-Blooded Penguin), L'Histoire du gauchito volant (The Flying Gauchito), Bahia et La Piñata avec une séquence introductive sur Le Rêve de Donald (Donald's Surreal Reverie)[4] mais en raison de la durée de certains intermèdes d'autres auteurs en comptes plus.
La danseuse Aurora Miranda, sœur de Carmen Miranda, danse au coté de Donald dans la séquence Baia, scène qui démontre le niveau atteint par le studio dans l'association de l'animation et des acteurs réels[4]. Cette technique n'avait pas été utilisée par le studio depuis la série Alice Comedies au début des années 1920[4].
Un court métrage supplémentaire était prévu pour le film, The Pelican and the Snipe, ile ne fut pas intégré mais est sorti seul le 7 janvier 1944[26].
Le film a travers les décennies
Les courts métrages du film ont été édité séparément et des extraits du film ont été réutilisés pour des courts métrages éducatifs comme Creative Film Adventures No. 1 (1976)[4].
On peut réentendre la chanson La Chanson du bonheur (You Belong to My Heart) dans le court-métrage Pluto chanteur de charme (Pluto's Blue Note, 1947)[27]. Elle fut plus tard chantée par Bing Crosby.
La chanson Baia et la chanson-titre Les Trois Caballeros sont devenues des "hits" des années 1940.
Le dessinateur et scénariste Don Rosa a créé deux histoires en bandes dessinées mettant en scène Donald, José Carioca et Panchito : Le Retour des trois caballeros en 2000[28] et Les Sept fantastiques Caballeros (moins quatre) en 2005[29]. Dans ces deux histoires, les trois personnages partent à la chasse au trésor au Mexique, puis au Brésil.
Analyse
Sean Griffin résume le film, comme Les Trois Caballeros, au résultat de Disney emmenant une équipe d'animateurs en Amérique du Sud dans le cadre de la politique du bon voisin[30]. Jerry Beck considère que l'histoire derrière le film est beaucoup plus intéressante que le film en lui-même[31]. David Koenig impute à la grève des studios Disney et au voyage en Amérique du Sud, à l'origine de Saludos Amigos et des Trois Caballeros, les problèmes du film Dumbo[32].
Pour Leonard Maltin, à l'instar de Saludos Amigos, le film est « une combinaison d'un journal de bord, d'un film d'intention d'une chambre de commerce et d'un dessin animé[5]. »
Le saviez-vous ?
- Clarence Nash a aussi enregistré la voix de Donald dans la version espagnole du film.
- Dans les parcs Disney, Les Trois Caballeros est présent sous la forme :
- d'une attraction intitulée Gran Fiesta Tour Starring The Three Caballeros qui prit la place d'El Rio del Tiempo dans le pavillon du Mexique en avril 2007 du parc EPCOT à Walt Disney World Resort.
Titre en différentes langues
- Allemand : Die Drei Caballeros ou Donald erobert Mexico
- Anglais : The Three Caballeros
- Chinois : 三骑士
- Espagnol : Los Tres Caballeros
- Finnois : 3 Caballeroa
- Français : Les Trois Caballeros
- Italien : I Tre Caballeros
- Japonais : 三人の騎士 (San Hito no Kishi = « Les Trois Hommes de chevalerie »)
- Néerlandais : De Drie Caballeros
- Portugais : Você já foi à Bahia? ("As-tu été à Baia?") ou Os Três Caballeros
- Russe : Три кабальеро ("Tri kabal'iéra")
- Suédois : Tre caballeros ou Kalle Anka i Sydamerika
Notes et références
- ↑ (en) Leonard Maltin, The Disney Films: 3rd Edition, p.64-65
- ↑ (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p.200.
- ↑ (fr+en) Les Trois Caballeros sur l’Internet Movie Database
- ↑ a , b , c , d , e , f et g (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia p. 552-553
- ↑ a , b et c (en) Leonard Maltin, The Disney Films: 3rd Edition, p.44
- ↑ (en) Robin Allan, Walt Disney and Europe, p.175.
- ↑ (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Beauty and the Beast, p 92
- ↑ (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p.184.
- ↑ (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia p 173
- ↑ (en) Eric Loren Smoodin, Disney discourse, p.74.
- ↑ (en) Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, p. 182.
- ↑ a , b , c et d (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia p. 514-515
- ↑ (fr) Dave Smith & Steven Clark, Walt Disney : 100 ans de magie P. 52
- ↑ (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p.194.
- ↑ (en) Eric Loren Smoodin, Disney discourse, p.11.
- ↑ (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p.195.
- ↑ a et b (en) Leonard Maltin, The Disney Films: 3rd Edition, p.57
- ↑ (en) Leonard Maltin, The Disney Films: 3rd Edition, p.58
- ↑ (en) Leonard Maltin, The Disney Films: 3rd Edition, p.59
- ↑ (en) Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, p. 186.
- ↑ (en) Douglas Brode, Multiculturalism and the Mouse, p. 92.
- ↑ a et b (en) Eric Loren Smoodin, Disney discourse, p.134.
- ↑ (en) Kathy Merlock Jackson, Walt Disney: Conversations, p.89.
- ↑ a , b et c (en) Kathy Merlock Jackson, Walt Disney: Conversations p.93
- ↑ (en) Bob Thomas, Walt Disney, an american original, p. 183
- ↑ (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia p. 430
- ↑ (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia p. 443
- ↑ Base I.N.D.U.C.K.S : D 2000-002 The Three Caballeros Ride Again
- ↑ Base I.N.D.U.C.K.S : D 2004-032 The Magnificent Seven (Minus Four) Caballeros!
- ↑ (en) Sean Griffin, Tinker Belles and Evil Queens p.31-32
- ↑ (en) Jerry Beck, The animated movie guide, Chicago Review Press, 2005, 348 p. (ISBN 1556525915), p.242.
- ↑ (en) David Koenig, Mouse Under Glass, p.52
Liens externes
(fr+en) Les Trois Caballeros sur l’Internet Movie Database
- Les Trois Caballeros dans Ultimate Disney
- Portail sur Disney
- Portail du cinéma
- Portail de l’animation
Catégories : Film américain | Film sorti en 1944 | Film d'animation | Titre de film en T | Univers de Donald Duck | Long métrage d'animation Disney | Film d'animation mettant en scène un animal
Wikimedia Foundation. 2010.