- République du Soudan
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Soudan
Pour les articles homonymes, voir Soudan (homonymie).جمهورية السودان (ar) Joumhouriyat as-Soudan (ar) Republic of Sudan (en) République du Soudan (fr) (Détails) (Détails) Devise nationale : Dieu, peuple, patrie Langue officielle Arabe et Anglais¹ Capitale Khartoum
15°31′N, 32°35′EPlus grande ville Omdourman Forme de l’État
- présidentRépublique
Omar el-BéchirSuperficie
- Totale
- Eau (%)Classé 10e
2 505 810 km²
5,2%Population
- Totale (2008)
- DensitéClassé 30e
40 218 455 hab.
15 hab./km²Indépendance
- Datedu Royaume-Uni
1er janvier 1956Gentilé Soudanais, Soudanaise Monnaie Livre soudanaise ( SDG
)Fuseau horaire UTC +3 Hymne national Nous sommes les soldats de Dieu et de la patrie
« Nahnou Djoundoulla Djoundoulwatan »Domaine internet .sd Indicatif
téléphonique+249
Le Soudan (en arabe : السودان as-Sūdān ; en anglais Sudan) est un pays de l'est de l'Afrique. Bordé par la Libye et l’Égypte au nord, la mer Rouge, l'Érythrée et l'Éthiopie à l'est, le Kenya, l'Ouganda et la République démocratique du Congo au sud, la République centrafricaine, le Tchad à l'ouest, c'est le pays le plus étendu du continent Africain, devant l'Algérie. Son nom vient de l'arabe balad as-sūdaan, qui signifie littéralement « Pays des noirs ». Les deux langues officielles du pays sont l’arabe et l’anglais, auxquelles s'ajoutent d'autres langues dont les plus importantes sont le dinka, le peul et le nuer.
Sommaire
Histoire
Article détaillé : Histoire du Soudan.Dans l'Antiquité, le pays correspondait en grande partie à l'ancienne Nubie (Voir l'article détaillé sur l'histoire du Soudan).
XIXe siècle
- 1885 : Le Mahdi et l'empire britannique
Le chef religieux Muhammad ibn Abdallah, s'étant proclamé Mahdi (Messie), tenta d'unifier les tribus de l'Ouest et du centre du Soudan contre l'Empire britannique. Il prit la tête d'une révolte nationaliste qui aboutit à la chute de Khartoum en 1885, où le général britannique Charles George Gordon fut tué. L'État Mahdiste survécut jusqu'en 1898 où il fut anéanti par une armée britannico-égyptienne dirigée par Lord Horatio Kitchener.
XXe siècle
- 1956 : Indépendance et guerre civile
L'indépendance fut proclamée en 1956, mais le gouvernement de Khartoum revint sur les promesses faites aux provinces du Sud de créer un État fédéral, ce qui conduisit à une mutinerie menée par des officiers du Sud, qui à son tour déclencha une guerre civile de 17 ans (1955-1972).
- 1969 : Coup d'État du Colonel Gaafar Nimeiry
Des élections eurent lieu en avril 1965 mais les gouvernements successifs furent incapables de se mettre d'accord sur une constitution permanente ou de résoudre les problèmes de la lutte entre factions, de la stagnation économique et de la dissidence ethnique. Le mécontentement amena un second coup d'État militaire le 25 mai 1969. Son meneur, le colonel Gaafar Muhammad Nimeiri, devint Premier ministre, et le nouveau régime supprima le Parlement et interdit tous les partis politiques.
- 1971 : Coup d'État communiste et restauration de Nimeiri
Des luttes entre les marxistes et les non-marxistes à l'intérieur de la coalition militaire au pouvoir provoquèrent un nouveau coup d'État en juillet 1971, dirigé par le Parti communiste soudanais. Quelques jours après, des troupes anti-communistes restaurèrent Nimeiri.
En 1972, l'accord d'Addis-Abeba mit fin à la guerre civile Nord-Sud et instaura un certain degré d'autonomie régionale.
- 1983 : La « guerre de religion » [réf. nécessaire]
En septembre 1983 le président Nimeiri annonça sa décision d'étendre le domaine du droit musulman, cantonné depuis la colonisation au droit personnel, au droit pénal [1].
Cette décision est l'élément déclencheur d'une guerre civile qui oppose le Gouvernement (GOS) à des groupes armés du Sud Soudan. Ce conflit s'analyse le plus souvent comme une guerre de religion entre le Nord - islamique - et le Sud - chrétien. Si cette dimension religieuse existe certainement, comme en témoigne le déclenchement de la guerre civile consécutif à l'instauration de la charia par le gouvernement du Nord, il n'en demeure pas moins qu'elle est à tempérer, le Sud étant minoritairement chrétien et plutôt animiste. Ce sont donc plutôt deux cultures, une tribale traditionaliste au Sud et une arabo-musulmane au nord, qui s'opposent. On peut aussi y analyser une opposition entre le Centre et la périphérie, expliquant ainsi aussi les moteurs des conflits au Darfour, à l'ouest du pays, et dans le Béjaland, à l'est du pays.
- 1985 : Coup d'État du Général ad-Dahab
Après une pénurie de pain et d'essence, une insurrection grandissante dans le Sud, une période de sécheresse et de famine, en [1985] un autre coup d'État mené par le général Souwar ad-Dahab restaura un gouvernement civil. Cependant la guerre civile faisait de plus en plus de morts et la situation économique continuait à se dégrader.
- 1989 : Coup d'État du Général el-Béchir
En 1989, à la suite d'un coup d'État, le général Omar el-Béchir devint chef d'État, Premier ministre et chef des forces armées. La loi pénale de 1991 institua des peines sévères dans tout le pays, telles que l'amputation et la lapidation. Bien que les états du Sud non musulmans soient officiellement exemptés de ces dispositions, la loi permet cependant une possible application future de la charia dans le Sud.
La guerre civile a déplacé plus de 4 millions d'habitants du Sud et fait 2 millions de morts. Certains ont fui dans des villes du Sud comme Juba , d'autres ont cheminé vers le nord jusqu'à Khartoum ou ont pris le chemin de pays voisins comme l'Éthiopie, le Kenya, l'Ouganda ou l'Égypte. Ces gens ne pouvaient pas produire de la nourriture ou gagner de l'argent pour se nourrir, et la malnutrition et la famine se sont répandues. Le manque d'investissement dans le Sud a également abouti à ce que les organisations humanitaires internationales appellent une « génération perdue », mal éduquée sans accès aux soins de base, et sans grandes chances de trouver un emploi productif que ce soit dans le Sud ou dans le Nord.
XXIe siècle
Rébellion de 2003
Article détaillé : Guerre civile au Darfour.Les pourparlers de paix entre les rebelles du Sud et le gouvernement ont fait des progrès notables en 2003 et au début de l'année 2004, même si des accrochages se seraient encore produits dans certaines régions méridionales.
Une nouvelle rébellion dans la province occidentale du Darfour a commencé début 2003. Le gouvernement et les rebelles ont été accusés d'atrocités au cours de cette guerre. En février 2004, le gouvernement a proclamé sa victoire sur la rébellion mais les rebelles disent garder le contrôle des zones rurales et certaines sources indiquent que des combats continuent à de nombreux endroits. Les milices janjawids sont accusées du massacre de plus de 50 000 personnes, le conflit ayant en 3 ans fait plus de 300 000 morts et 3 millions de déplacés et réfugiés, selon certaines estimations.
Accord de paix de 2005
Le 9 janvier 2005, un accord de paix a été signé à Nairobi entre John Garang (APLS) et le vice-président Ali Osmane Taha, représentant le gouvernement soudanais. Il met fin à 21 ans de guerre civile entre l'État, dominé par les musulmans et les miliciens chrétiens de Garang. Cet accord prévoit un régime d'autonomie de 6 ans au Sud-Soudan, période à l'issue de laquelle un référendum d'autodétermination sera organisé.
Le 9 juillet 2005, la nouvelle constitution, élaborée grâce aux accords de Nairobi, est appliquée et permet le retour du mouvement de John Garang à Khartoum. Un gouvernement d'union nationale est mis sur pied pour cette période de transition.
Le 31 juillet 2005, John Garang meurt dans l'accident de l'hélicoptère ougandais qui le transportait, dans le sud du Soudan. Cela provoque plusieurs jours d'émeutes dans la capitale ainsi qu'à Juba entre les partisans de Garang et ceux du gouvernement. Les partisans de l'ancien chef rebelle John Garang ne croient en effet pas à la thèse officielle du gouvernement selon laquelle l'hélicoptère a été victime de problèmes techniques. Ils déclenchent des émeutes à Khartoum, provoquant les représailles de militants nordistes. Ces violences font, d'après le bilan du Croissant Rouge soudanais, 130 morts et plus de 350 blessés.
Politique
Article détaillé : Politique du Soudan.Le Soudan est une république de type présidentiel. Le président est Omar el-Béchir. El-Béchir et son parti contrôlent le pays depuis le coup d'État militaire du 30 juin 1989.
De 1983 à 1997, le pays était divisé en cinq régions au nord et trois au sud, chacune dirigée par un gouverneur militaire. Les parlements régionaux ont été suspendus après le coup d'État militaire du 6 avril 1985. Le Conseil révolutionnaire a été aboli en 1996 et le Front national islamique au pouvoir a pris le nom de Congrès national. Après 1997, les structures administratives régionales ont été réformées vers un système de 26 États. Les membres des exécutifs régionaux sont nommés par le président. Le budget des États est entièrement dépendant du pouvoir central de Khartoum.
Suite à une décision de la cour pénale internationale (CPI), Omar El-Béchir est désormais sous le coup d'un mandat d'arrêt international.
Géographie
Article détaillé : Géographie du Soudan.Le Soudan est situé dans le nord de l'Afrique, en bordure de la mer Rouge, entre l'Égypte et l'Érythrée. Il est traversé de part en part par le Nil. Avec une superficie de 2 505 810 km2, c'est le plus grand pays du continent africain. Le pays est une très grande plaine entourée à l'est et à l'ouest par des montagnes. Le climat y est tropical dans le sud et désertique dans le nord, avec la saison des pluies d'avril à octobre. La désertification qui s'étend vers le sud et l'érosion des sols sévissent sur le pays.
- Savane est soudanienne
Divisions administratives
Articles détaillés : Subdivisions du Soudan et Liste de villes du Soudan.Le Soudan est divisé en 26 États ou wilayat
Économie
Article détaillé : Économie du Soudan.L'agriculture est la principale activité économique du pays. La superficie des terres cultivables au Soudan est estimée à 840 000 kilomètres carré. Seulement 18 % sont actuellement exploités. Seule une paix dans ce pays lui permettrait de devenir le grenier à blé de l'Afrique. Les principaux produits agricoles sont le coton, le sésame, l’arachide, la gomme arabique dont le Soudan est le premier producteur mondial et le sucre (troisième pays producteur de sucre en Afrique).
Le cheptel, le deuxième du continent africain, est à la base d'un intense trafic clandestin avec les pays voisins.
L'exploitation pétrolière a commencé dans le sud et modifie les conditions économiques du pays.
Démographie
Article détaillé : Démographie du Soudan.La République du Soudan abrite plus de cinq cents peuplades ou tribus appartenant à plus de cinquante ethnies différentes.
Le nord et l'ouest du pays sont majoritairement peuplés d'arabophones (environ 50%), de Nubiens, de Fours, de Noubas et Koushites. Dans le sud dominent les ethnies africaines dont les Azandès et Lwos (ou Luos)d'origine nilotique, à la frontière congolaise.
Religion
Article détaillé : Religion au Soudan.Le Soudan est un pays majoritairement musulman dont la constitution prévoit la liberté de religion ; cependant, en pratique le gouvernement soudanais traite l'islam comme la religion d'État. Les musulmans se concentrent dans le Nord du pays où la charia est en vigueur, alors que le Sud est peuplé d'animistes et de chrétiens[2].
Culture
Article détaillé : Culture du Soudan.Fêtes et jours fériés Date Nom français Nom local Remarques 1er janvier Fête nationale Indépendance du Soudan 27 mars Fête de l'Unité Commémore l'accord d’Addis-Abeba de 1972 varie selon le calendrier lunaire Aïd el-Fitr Fin du mois du Ramadan varie selon le calendrier lunaire Aïd el-Kebir Fin du pèlerinage à La Mecque 25 décembre Noël Naissance de Jésus Christ pour les Chrétiens Tayeb Saleh, Mansour Khalid, Jamal Mahjoub et Abdallah Al-Tayeeb sont les principaux visages de la littérature soudanaise et arabe.
Adam D.H. Hinawi dit Adam Dalfalla et Nezar Musa Noreen sont les peintres contemporains les plus connus.
Langues officielles
Les langues officielles de la République du Soudan sont l'arabe et l'anglais. Selon l'article 8 de Constitution de 2005 :
- Toutes les langues autochtones du Soudan sont des langues nationales et doivent être respectées, développées et promues ;
- La langue arabe est la langue nationale largement parlée au Soudan ;
- L'arabe, en tant que langue principale au niveau national, et l'anglais seront les langues de travail officielles du gouvernement national et les langues d'enseignement pour l'éducation supérieure ;
- En plus de l'arabe et de l'anglais, la législature de tout niveau de gouvernement infranational peut adopter une autre langue nationale comme la langue de travail officielle complémentaire à son niveau ;
- Il n'y aura aucune discrimination contre l'usage de l'arabe ou de l'anglais à n'importe quel niveau de gouvernement ou d'enseignement.[3]
Codes
Le Soudan a pour codes :
- HS, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports,
- SD, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2,
- .sd, selon la liste des Internet TLD (Top level domain),
- SDN, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays),
- SDN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- ST, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
- SU, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,
- SUD, selon la liste des codes pays du CIO,
- SUD, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
Notes et références
- ↑ Hervé Bleuchot, « L'étude du droit musulman: jalons pour une convergence (entre l'islamologie juridique et l'anthropologie juridique) », Droit et Société n°15, 1990, p. 193-205 (en particulier p. 200)
- ↑ Une Soudanaise jugée pour avoir porté un pantalon, Le Monde. Consulté le 30-07-2009
- ↑ TLFQ
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
Charles Saint-Prot et Zeina el Tibi (dir.). Géopolitique du Soudan. Paris: OEG- Etudes géopolitiques 6, 2006 [1]
Liens externes
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