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Nuer
Jeune garçon Nuer d'une famille de réfugiés soudanaisPopulations Population totale 1 031 000 Populations significatives par régions Soudan du Sud 947 000 Éthiopie 84 000 Autre Langue(s) Nuer-Dinka modifier Les Nuer (ou Nouers ou Naath) sont l'un des grands peuples du Soudan du Sud et vivent dans l'Ouest de l'Éthiopie aussi. Ils habitent des régions du Nil. Les Nuer sont victimes de persécutions par le gouvernement soudanais, pendant la guerre des années 1990 notamment, mais aussi des rebelles du Soudan du Sud car de nombreuses milices nuers travaillaient pour Khartoum. L'accord de cessez-le-feu de 2004 est censé mettre un terme aux hostilités.
Sommaire
Les travaux d'Evans-Pritchard
La structure politique des Nuer a fait l'objet d'une étude par l'ethnologue britannique Evans-Pritchard dans les années 1930.
Cette étude était commanditée par le gouvernement du Soudan anglo-égyptien en difficulté avec ce peuple sans chef et sans hiérarchie.
Evans-Pritchard décrit cette société comme une « anarchie ordonnée » (notion qui recoupe celle de « société sans État »). Les individus ne sont pas soumis à un pouvoir et ne s'attachent pas à la conquête du pouvoir. Il vivent en bonne harmonie sociale au sein de leur village. La structure politique s'exprime en langage lignagé : c'est le système des lignages qui joue le rôle de structure politique.
Les Nuer forment un peuple unique et homogène vis-à-vis des étrangers, mais composé de différentes tribus (Lou, Jirany, Gaawar, Lak, Thiang...), segmentées en sections (par exemple les Lou sont segmentés en deux sections primaires Gun et Mor, elles- mêmes segmentées en sections secondaires et tertiaires). L'unité de base est le village. Au sein d'un village ou entre deux villages nuer proches géographiquement, le règlement des conflits se fait d'une manière plutôt pacifique, même quand il s'agit de crime de sang, par l'entremise rituelle d'un « chef à peau de léopard », qui recherche l'apaisement et la négociation (recherche d'une compensation, généralement en bétail) et dont c'est l'unique fonction. Il n'a aucun pouvoir judiciaire et ne jouit pas forcément d'un prestige particulier. Les Nuer étant particulièrement fiers, « le chef à peau de léopard » permet aux parties adverses d'accepter un arrangement sans perdre la face, pour éviter la vendetta.
La guerre entre tribus, la vendetta au sein d'une même section, la guerre contre les autres peuples et les razzias contre les Dinka (eux aussi possesseurs de bétail mais peu combatifs), sont institutionnelles. Cependant, il est à noter que les prisonniers Dinka s'intègrent à la communauté et au lignage de celui à qui revient le prisonnier. Les jeunes Dinka sont adoptés, deviennent « fils » et « frères », sont initiés et le « père » (ou les « frères ») offrent le bétail compensatoire lors de leur mariage.
Les Nuers attachent une grande importance au courage et à la vaillance au combat. C'est la force physique de l'adversaire (décuplée par celle des membres de sa parenté), force dissuasive, qui permet au sein du village d'accepter la médiation rituelle du « chef à peau de léopard ».
Ils vivent (dans les années 1930) de leur bétail et y sont affectivement très attachés. Ils sont soumis à l'alternance saison sèche/saison des pluies et pratiquent la transhumance : à la saison sèche, ils quittent leurs villages, construits sur des monticules, pour établir des camps près des points d'eau où subsistent des pâturages. Leur technologie est simple (pas de fer, peu de pierres, peu d'arbres pour fabriquer des outils), ils se nourrissent de leurs bêtes (lait, fromage, et parfois viande bovine) et cultivent le millet. Ils pêchent durant la saison des pluies mais ne chassent pas pour se nourrir et n'ont que mépris pour les peuples de chasseurs. Ils pratiquent la solidarité et le partage de la nourriture (même en cas de pénurie). Tout surplus est immédiatement distribué.
A la fin du XIXe siècle, l'intrusion arabo-européenne a sans doute permis l'émergence des « prophètes », figures tribales habitées par un esprit divin. Certains d'entre eux ont acquis une renommée et un prestige dépassant les limites de leur tribu, phénomène semble-t-il nouveau et qui leur a permis d'unifier un tant soit peu la résistance contre un gouvernement centralisé totalement étranger à leur civilisation égalitaire et démocratique.
Histoire
Langue
Les Nuer sont voisins des Dinkas, l'une des plus grandes tribus du Soudan du Sud. La langue nuer fait partie d'un sous-groupe de langues nilotiques, appelé Nuer-Dinka. Malgré leur proximité géographique, ces deux peuples parlent des langues différentes et sont incapables de se comprendre mutuellement.
Population
Culture
À la fois, éleveurs et agriculteurs, leur société repose sur la patrilinéarité.
Chez les Nuers, les femmes stériles peuvent devenir père.
Notes
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Edward Evan Evans-Pritchard, Nuer religion, Clarendon Press, Oxford, 1956, 335 p.
- (en) Jon Holtzman, Nuer journeys, Nuer lives : Sudanese refugees in Minnesota, Pearson/Allyn and Bacon, Boston, Londres, 2008 (2e éd.) (ISBN 9780205543328)
- (fr) Edward Evan Evans-Pritchard, Les Nuer. Description des modes de vie et des institutions politiques d'un peuple nilote, Gallimard, 1968 (éd. anglaise, 1939)
- (fr) Edward Evan Evans-Pritchard, Parenté et mariage chez les Nuer, Payot, 1973 (éd. anglaise, 1951)
Liens externes
Catégories :- Groupe ethnique du Soudan du Sud
- Groupe ethnique d'Éthiopie
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