- Rose Dewitt-Bukater Dawson Calver
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Titanic (film, 1997)
Pour les articles homonymes, voir Titanic (homonymie).Titanic est un film américain réalisé par James Cameron sorti en 1997. Il raconte l'histoire de deux passagers du paquebot Titanic. L'une, Rose, est une passagère de première classe qui tente de se suicider pour se libérer des contraintes imposées par son entourage, et le second, Jack, est un vagabond embarqué à la dernière minute en troisième classe pour émigrer aux États-Unis. Ils se rencontrent par hasard lors de la tentative de suicide de Rose et vivent une histoire d'amour vite troublée par le naufrage du paquebot.
Le cadre du film, reconstitution fidèle du naufrage, a été mis au point avec l'aide de deux historiens, Don Lynch et Ken Marshall. Le tournage a nécessité la construction d'une maquette grandeur nature du paquebot, des expéditions sur l'épave et de nombreux effets spéciaux, notamment numériques.
Le film est l'un des plus grands succès de l'histoire du cinéma et a reçu 11 oscars en 1998. Il égale ainsi le record historique de Ben-Hur et reste à ce jour en tête du box-office mondial avec le record du nombre d'entrées dans plus de cinquante pays. Il a également entraîné un regain d'intérêt notable pour le Titanic qui s'est traduit par la publication ou la réédition de nombreux ouvrages sur le sujet.
Sommaire
Synopsis
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Brock Lovett est le coordinateur d'une équipe qui fouille méticuleusement l'épave du Titanic, paquebot géant réputé insubmersible qui connut pourtant un destin tragique. Lors d'une plongée en sous-marin miniature, il espère mettre enfin la main sur le Cœur de l'Océan, un bijou unique à la valeur inestimable, porté par Louis XVI, dont la découverte lui apporterait la gloire. Mais il remonte des profondeurs un coffre-fort qui se révèle ne contenir qu'un dessin représentant une jeune fille nue portant le bijou en pendentif.
À des milliers de kilomètres de là, une vieille dame, Rose Calvert (passagère fictive), découvre ce dessin sur l'écran de son téléviseur. Elle contacte Lovett et lui affirme qu'elle est la jeune fille en question. Étant l'une des rares personnes à avoir survécu au naufrage du Titanic encore en vie, elle raconte à Lovett et à son équipe la croisière inaugurale du paquebot, son naufrage, ainsi que l'histoire d'amour qu'elle a vécue avec Jack Dawson, un artiste voyageant en troisième classe.
Le 10 avril 1912, elle embarque en effet sur le Titanic avec son fiancé, Caledon Hockley, sa mère, Ruth, et leurs domestiques. Pendant ce temps, dans un pub du port, quatre hommes disputent une partie de poker. Deux d'entre eux, Olaf et Sven, ont misé leurs billets de troisième classe pour le Titanic, billets que remportent finalement leurs adversaires, Jack et Fabrizio. Ceux-ci embarquent ainsi sur le paquebot. Alors que commence la traversée, Rose se sent de plus en plus piégée par une haute société qui veut lui faire épouser un homme qu'elle n'aime pas. Finalement, un soir après le dîner, elle tente de sauter de l'arrière du navire. Jack, qui flânait sur le pont, se précipite à son secours et réussit à la sauver. Lorsque Cal et d'autres passagers arrivent sur les lieux, ils décident d'inviter Jack à dîner avec eux en première classe pour le remercier.
Le lendemain, Jack et Rose passent la journée ensemble sur le pont du Titanic, discutant de leur vie. Rose envie l'indépendance de Jack et son absence d'attaches. Avec l'aide de Margaret Brown, Jack réussit à se rendre présentable pour le dîner où la plupart des invités se montrent amicaux, à l'exception de Ruth et de Cal qui n'affichent que du mépris à son égard. Après le repas, Jack invite Rose à une fête en troisième classe, sans savoir qu'ils sont épiés par le valet de Cal, Lovejoy.
Le matin suivant, Cal crie après Rose et la sermonne sur ce qu'une bonne future épouse se doit d'être. Sa mère exprime également ses craintes : si le mariage n'a pas lieu, leur famille, ruinée, perdra tout. Rose décide donc de se sacrifier pour le bien de sa mère. Jack s'introduit frauduleusement en première classe pour la raisonner, mais en vain. Ce n'est qu'au coucher du soleil qu'elle se décide à le rejoindre et à quitter le carcan dû à son rang. Elle demande à Jack de la dessiner nue, ne portant que le Cœur de l'Océan offert peu de temps avant par Cal. Après s'être exécuté, Jack et Rose sont obligés de fuir Lovejoy, se réfugiant dans les salles des chaudières puis dans la cale. Peu après être ressortis sur le pont, ils assistent à la collision du Titanic avec un iceberg.
Tous deux décident d'aller prévenir Ruth et Cal et retournent à la cabine de Rose, mais en chemin, Lovejoy glisse le bijou dans la poche de Jack, qui est accusé du vol et enfermé dans le bureau du capitaine d'armes. Rose, mise au courant de la gravité de la situation par le concepteur du navire, Thomas Andrews, se prépare à monter dans un canot avec sa mère, mais change d'avis au dernier moment et se précipite au secours de Jack. Après sa libération, tous deux réussissent à gagner le pont des embarcations. Jack et Cal persuadent Rose de monter dans un canot (Cal a en effet un arrangement avec le premier officier William Murdoch et fait croire à Rose que Jack en profitera aussi), mais celle-ci s'enfuit à nouveau.
Jack et Rose sont alors poursuivis par Cal, qui s'est emparé d'une arme. Finalement, celui-ci abandonne pour sauver sa propre vie et remonte sur le pont. Cependant, dans la panique, l'officier lui rend son argent, et après avoir tué deux passagers, se suicide. Cal s'empare alors d'une fillette et l'utilise comme prétexte pour embarquer sur un des derniers canots. Jack et Rose, quant à eux, fuient, rencontrent Andrews dans le fumoir (celui-ci a décidé de périr avec son navire), et sont finalement contraints de se réfugier sur le pont arrière. Pendant ce temps, Fabrizio, l'ami de Jack, est tué par la chute de la première cheminée du paquebot. Lorsque le navire sombre, les deux amants se retrouvent dans l'eau glacée et trouvent un morceau du mur du salon de première classe. Seule Rose peut monter dessus, et Jack se laisse mourir pour elle. Rose réussit à signaler sa présence au canot de l'officier Harold Lowe, venu chercher des survivants. À son arrivée à New York, elle donne pour nom à l'homme qui établit une liste de rescapés Rose Dawson, et ne donne plus de signe de vie à sa famille.
De retour en 1996, Rose conclut son histoire, expliquant que Cal, à sa connaissance, s'est suicidé pendant la crise économique de 1929. Nul ne sait ce qu'il est advenu du Cœur de l'Océan, mais Brock Lovett déclare avoir enfin compris le sens de l'histoire du Titanic. La nuit venue, Rose jette le bijou (qui était en réalité resté en sa possession la nuit du naufrage), puis s'endort dans sa cabine. Elle rejoint, en rêve ou dans la mort, Jack et toutes les victimes du naufrage dans le Grand Escalier du Titanic pour un baiser final.
Fiche technique
Sauf mention contraire, cette fiche technique est établie à partir d'IMDb[1].
- Titre : Titanic
- Réalisation et scénario : James Cameron
- Production : James Cameron et Jon Landau (producteurs) ; Rae Sanchini (producteur délégué) ; Al Giddings, Grant Hill et Sharon Mann (co-producteurs) ; Pamela Easley (productrice associée)
- Sociétés de production : 20th Century Fox, Paramount Pictures et Lightstorm Entertainment[2]
- Musique: James Horner
- Direction artistique : Martin Laing et Charles Dwight Lee, sous la supervision de Peter Lamont
- Costumes : Deborah Lynn Scott
- Photographie : Russell Carpenter
- Sociétés d'effets spéciaux : notamment Digital Domain et Industrial Light & Magic[2]
- Son : Christopher Boyes
- Montage : Conrad Buff, James Cameron et Richard A. Harris
- Budget : 200 millions de dollars[3]
- Pays d'origine : États-Unis
- Format[4] : Couleurs (DeLuxe) - 2:35.1 - 35 mm - Son DTS / Dolby Digital / SDDS
- Genre : Film catastrophe - Drame
- Durée : 194 minutes
- Dates de sortie[5] :
- Japon : 1er novembre 1997 (première mondiale au Festival international du film de Tōkyō)
- États-Unis : 14 décembre 1997 (Los Angeles)
- États-Unis et Canada : 19 décembre 1997 (Sortie nationale)
- France, Belgique et Suisse : 7 janvier 1998
Distribution
Personnages fictifs
- Leonardo DiCaprio (VF : Damien Witecka[6] et VQ : Joël Legendre[7]) : Jack Dawson
- Kate Winslet (VF : Anneliese Fromont[6] et VQ : Christine Bellier[7]) : Rose Dewitt Bukater
- Billy Zane (VF : Pierre Tessier[6] et VQ : Daniel Picard[7]) : Caledon Hockley
- Bill Paxton (VF : Bruno Choël[6] et VQ : Benoît Éthier[7]) : Brock Lovett
- Gloria Stuart[Note 1] (VF : Lita Recio[6] et VQ : Françoise Faucher[7] (Cinéma) et Béatrice Picard[7] (Vidéo) : Rose Dawson Calvert
- Frances Fisher (VF : Anne Rochant[6] et VQ : Diane Arcand[7]) : Ruth Dewitt Bukater
- David Warner[Note 2](VF : Frédéric Cerdal[6] et VQ : Guy Nadon[7]) : Spicer Lovejoy
- Lewis Abernathy (VF : Daniel Lafourcade[6]) : Lewis Bodine
- Danny Nucci : Fabrizio De Rossi
- Suzy Amis (VQ : Marie-Andrée Corneille) : Lizzy Calvert
- Jason Barry : Tommy Ryan
Personnages historiques
- Kathy Bates (VF : Monique Thierry et VQ : Claudine Chatel[7]) : Margaret Brown dite « Molly Brown »
- Victor Garber (VF : Gabriel Ledoze[6] et VQ : Bernard Fortin[7]) : Thomas Andrews
- Bernard Hill (VF : Georges Berthomieu[6] et VQ : Yves Massicotte[7]) : le commandant Edward John Smith
- Jonathan Hyde (VF : Pierre Dourlens[6] et VQ : Vincent Davy[7]) : Joseph Bruce Ismay
- Mark Lindsay Chapman : le commandant en second Wilde
- Ewan Stewart (VF : François Dunoyer[6] et VQ : Mario Desmarais[7]) : 1er officier Murdoch.
- Jonathan Phillips (VF : Thierry Wermuth[6]) : 2e officier Lightoller
- Ioan Gruffudd : 5e officier Lowe
- Edward Fletcher : 6e officier Moody
- Eric Braeden (VF : Hervé Bellon) : John Jacob Astor IV
- Charlotte Chatton : Madeleine Astor
- Bernard Fox[Note 2] (VF : Yves Barsacq) : Colonel Archibald Gracie
- Michael Ensign : Benjamin Guggenheim
- Rochelle Rose : Comtesse de Rothes
- Lew Palter : Isidor Straus
- Elsa Raven : Ida Straus
- James Lancaster : Père Thomas Byles
Production
La réalisation de Titanic a requis de nombreuses prouesses techniques et un recours à des techniques peu utilisées à l'époque comme la création de figurants et de cascadeurs virtuels. James Cameron a écrit, réalisé et monté le film qu'il a également produit lui-même par le biais de sa maison de production (Lightstorm Entertainment). Certains plans utilisent des figurants réels, des maquettes, des éléments entièrement conçus par ordinateur, comme la mer et des personnages. Le film est en effet l'un des premiers à avoir utilisé des cascadeurs retouchés numériquement pour leur donner diverses apparences et pour créer des foules, comme dans la scène du départ[a 1].
Naissance du projet
Le projet, depuis longtemps présent dans l'esprit de Cameron, a commencé à voir le jour quand le réalisateur a filmé des icebergs au large de la Nouvelle-Écosse, donnant au film le titre fictif de Planet Ice[8]. Le projet prenant forme, les studios ont envisagé plusieurs acteurs pour jouer le rôle de Jack Dawson, notamment Macaulay Culkin. Matthew McConaughey et Chris O'Donnell ont également été considérés pour le rôle, mais Cameron voulait un acteur plus jeune[9]. Concernant le rôle de Rose, Gwyneth Paltrow (pour Rose jeune) et Fay Wray (pour Rose âgée) ont été envisagées, cette dernière refusant par peur que cette expérience soit traumatisante pour elle. Robert De Niro s'est quant à lui vu offrir le rôle du capitaine Smith mais a dû refuser, souffrant à l'époque d'une infection gastro-intestinale[10].
Les acteurs campant des personnages réels, par exemple Bernard Hill (le commandant Edward Smith), Eric Braeden (John Jacob Astor IV) ou Jonathan Hyde (Joseph Bruce Ismay) ont été choisis pour leur ressemblance physique avec le personnage qu'ils interprètent[11].
Coût
Titanic a été à sa sortie le film le plus cher jamais produit, avec des coûts avérés d'au moins 200 millions de dollars[12]. Il a depuis été dépassé par Avatar et Spider-Man 3. Le budget initial étant de 110 millions de dollars[Note 3],[e 1],[3], Cameron a dû renoncer à son cachet de 8 millions de dollars, ainsi qu'à ses royalties[13] pour compenser le dépassement (il a cependant reçu une compensation une fois le succès du film assuré)[e 2].
Reconstitution du paquebot et de son naufrage
« Redonner vie à ce bateau a été pour moi une plus grande satisfaction que de le faire couler à nouveau. » — James Cameron[e 3] Pour les besoins du tournage, une maquette à taille réelle du paquebot a été construite[Note 4],[a 2]. Les constructeurs ont pour cela consulté les plans originaux du paquebot fournis par les chantiers Harland & Wolff, constructeurs du Titanic[a 3]. Une maquette d'étude de huit mètres a également été construite avant le début des travaux[a 4]. La construction du décor grandeur nature a débuté le 21 mai 1996, 85 ans jour pour jour après le lancement du Titanic[a 5]. Selon Jon Landeau, producteur du film, tourner sur une maquette de cette taille a évité un millier d'effets spéciaux[a 6]. Pour faire des économies, seul un côté de la coque a été construit. Des observations météorologiques ont déterminé que le meilleur côté était le flanc tribord du paquebot. Or, le jour de son départ, le Titanic présentait son flanc bâbord au quai. Il a donc été décidé de tourner la scène du départ du Titanic à l'envers et de la mettre dans le bon sens en postproduction. Les accessoires, costumes et véhicules présents pour la scène ont donc été conçus avec des inscriptions inversées pour correspondre[a 7].
Le réalisme a été poussé assez loin puisque les bossoirs du décor ont été fournis par la société Wellin, qui a conçu ceux du Titanic[a 8]. Lors du tournage, les chaloupes ont réellement été affalées et descendues le long de la coque ce qui a permis aux acteurs et membres de l'équipe de comprendre le sentiment d'angoisse qui a pu saisir les passagers priés d'embarquer dans ces canots[a 9]. Le navire ainsi reconstitué dans ses moindres détails pouvait être incliné grâce à huit cylindres hydrauliques[a 10]. Pour les scènes finales, la structure a été coupée en deux pour faciliter le tournage et l'immersion. La partie avant pouvait être abaissée pour s'immerger[a 11], tandis que la partie arrière était placée sur une plate forme basculante qui lui permettait de se dresser[a 12].
Pour filmer les scènes où le navire est en pleine mer, ainsi que certaines scènes du naufrage, le studio Digital Domain, chargé des effets spéciaux, a utilisé une maquette du Titanic au 1/20e[a 13]. Le Carpathia n'a en revanche pas été reconstruit. Les scènes qui s'y déroulent ont en réalité été tournées sur le décor du Titanic réaménagé[e 4].
Des décors intérieurs indépendants ont également été créés, représentant la salle à manger de première classe et le Grand Escalier[Note 5],[14]. Les deux décors ont été conçus de façon à pouvoir être inclinés et immergés pour les scènes du naufrage[Note 6],[a 14]. Les moquettes de la salle à manger ont été fournies par la compagnie qui avait produit le modèle authentique[a 15].
À l'inverse, d'autres décors comme celui du fumoir ne pouvaient être inclinés. Pour les scènes de naufrage se déroulant dans de tels décors, par exemple lorsque Jack et Rose parlent une dernière fois avec le concepteur du navire, Thomas Andrews dans le fumoir, les acteurs ont dû simuler eux même l'inclinaison du navire en se penchant de côté, de même que la caméra[d 1]. Il a également fallu placer des accessoires spéciaux, comme des verres au contenu solide et incliné[Note 7],[e 5]. Enfin, certains décors n'ont été créés qu'en maquettes à échelle 1/4, comme le salon de première classe. Les acteurs ont donc tourné sur fond vert les scènes où ils se trouvent dans cette pièce, puis ont été intégrés dans le décor durant la postproduction[d 2].
Pour loger les décors immergeables, la 20th Century Fox a acquis seize hectares de terrain le long des côtes de Rosarito, en Basse Californie mexicaine. Des opérations de dynamitage ont débuté en juin 1996 pour creuser les bassins, le plus grand ayant une capacité de 85 millions de litres, et le second de 25 millions[a 6]. Un autre bassin d'une capacité de 1,6 million de litres, a quant à lui servi au tournage des scènes montrant les naufragés qui se débattent dans l'eau glacée et les rescapés dans les canots[a 16].
Visites de l'épave et tournage sur celle-ci
James Cameron a tenu à visiter l'épave du Titanic avant le tournage[a 17]. Il a pour cela participé à des plongées sous-marines sur l'épave avec l'équipe du docteur Anatoly Sagalevitch[a 18]. Cameron a demandé six millions de dollars à la Fox et à la Paramount pour s'embarquer sur un navire de recherche russe, l’Akademik Mstislav Keldysh, et filmer le Titanic à plus de 3 700 mètres de profondeur.
En 17 jours, Cameron a effectué 12 plongées et a pu pénétrer dans l'épave grâce à une caméra télécommandée spécialement mise au point par son frère ingénieur, le ROV[15]. Il a notamment pu filmer une des deux suites de luxe (dites « des millionnaires ») du navire (celle de Rose dans le film, qui était en réalité celle de Joseph Bruce Ismay) et la salle de réception du navire[a 19].
Le film s'ouvre sur une plongée sur l'épave menée par Brock Lovett (Bill Paxton). L'équipage du sous-marin du film comprend notamment Sagalevitch (qui dans le film, est nommé Anatoly Mickaelavich), car, selon Cameron, il « se devait d'être dans le film », étant le créateur des sous-marins Mir utilisés pour l'exploration et pour le film[a 20]. Ces scènes ont cependant été tournées en studio, à l'aide d'une maquette de l'épave fixée au plafond pour que le tournage soit plus facile[a 6]. Les scènes à l'intérieur de l'épave ont quant à elles été tournées dans une reproduction fidèle de la salle de réception et de la cabine de Rose telles qu'elles sont sur le site. Le décor, à taille réelle, était immergé, et la scène tournée grâce au ROV[a 21]. La seule image venant de l'épave est celle de la cheminée du petit salon de la suite de Rose[3].
Les scènes à bord du Keldysh représentant Rose âgée (Gloria Stuart), ont réellement été tournées sur l’Akademik Mstislav Keldysh, utilisé pour les expéditions. Pour la scène d'arrivée de Rose et de sa petite-fille, il a fallu tourner sur l'héliport d'un navire de garde-côtes, le Keldysh n'étant pas pourvu d'une telle installation[d 3].
En 2001, Cameron a à nouveau effectué des plongées sur l'épave, plongées qu'il a filmé. Les vidéos apparaissent dans un film en trois dimensions commenté par Bill Paxton, Les Fantômes du Titanic (Ghosts of the Abyss) sorti en 2003[e 6]. Cameron a également utilisé le Keldysh et les submersibles Mir pour une expédition sur l'épave du cuirassé Bismarck coulé en 1941, et a réalisé un documentaire, Expedition: Bismarck, présenté en 2002[16].
Digital Domain
Pour réaliser les effets spéciaux de son film, James Cameron a demandé les services d'une société qu'il a lui-même créée en 1993, Digital Domain[17]. Les effets spéciaux ont été supervisés par Rob Legato[a 22]. Leur rôle a notamment consisté à donner vie au navire lors de la traversée, puis du naufrage, dans les plans d'ensemble. En effet, il était impossible de filmer le décor à taille réelle en mouvement. Le studio a donc été chargé de placer des acteurs numériques (dont les personnages principaux) sur la maquette au 1/20e. C'est notamment le cas dans le plan où Jack et Fabrizio sont à la proue du navire tandis que la camera survole le navire, plan auquel les producteurs du film ont donné le surnom de « plan à un million de dollars[d 4] ». Pour celui-ci, Cameron leur a demandé d'imaginer qu'ils réalisaient une publicité pour la White Star Line, le navire voguant au large de la Californie[a 23]. Des acteurs ont tourné sur fond noir, avec des costumes noirs munis de ronds semblables à des balles de ping-pong, puis des informaticiens s'en sont servi pour reconstituer une doublure virtuelle reprenant les mouvements de l'acteur. Dans ce but, Legato a même fait reproduire le visage de ses enfants parmi les nombreux visages créés pour le film[a 24].
Durant le naufrage, Digital Domain a également eu recours aux doublures virtuelles, notamment pour les chutes de passagers lorsque la partie arrière du navire s'élève au-dessus des eaux. Il s'agit à l'origine de chutes de treize mètres, mais les effets spéciaux en ont fait des chutes de 60 mètres et plus[a 25]. De même, lorsque les héros s'embrassent avant le plongeon final du navire, ils se trouvent sur un décor d'une quinzaine de mètres au-dessus d'un fond vert. Le reste du navire, les chutes, les remous de l'eau et autres éléments ont été ajoutés par la suite[a 26]. D'autres éléments, comme la buée ou la fumée s'échappant de la bouche des passagers, sont également l'œuvre du studio[e 3].
Digital Domain est enfin l'auteur de la séquence informatique présentant le naufrage au début du film. Cameron voulait en effet que le naufrage sur sa partie technique soit expliqué dès le début du film, pour pouvoir ensuite se concentrer sur l'action à proprement parler[a 27]. La façon dont la collision est présentée par Cameron était une supposition de sa part qui a été confirmée par des expéditions sur l'épave[a 28].
« Tout le monde peut faire de belles images de choses inconnues. Rares sont ceux qui peuvent tendre un miroir au réel. » — James Cameron[a 22] Costumes, maquillage et attitudes
Afin de recréer l'ambiance des années 1910, des costumes ont été créés par Deborah Scott, ainsi que de nombreux accessoires, des assiettes aux cintres[a 29],[a 30]. Les nombreux figurants ont tous un costume d'époque, et les personnages principaux ont pour leur part de nombreuses tenues différentes, comme le voulait la tradition de l'époque dans les hautes sphères de la société[a 31].
Les plus gros efforts de maquillage et d'habillement ont cependant été déployés dans les scènes du naufrage et surtout après celui-ci. Les passagers morts de froid ont en effet été « gelés » artificiellement[a 32], opération qui a sans cesse due être réitérée[a 33],[a 34].
Afin que les acteurs incarnant des passagers de première classe se comportent comme l'auraient fait ceux de l'époque, un professeur, Lyne Hockney, était chargé de leur enseigner l'étiquette[a 35]. Il fallait en effet que les femmes apprennent à porter un corset, à se tenir à table, et Hockney a même appris aux acteurs à rire comme on le faisait à l'époque[a 36].
Cameron derrière la caméra
En plus d'être le réalisateur du film, James Cameron a également tourné certaines scènes, parfois de façon particulière[a 37]. Les images du générique d'introduction, montrant le navire quittant le port de Southampton sous forme d'images d'archives, ne sont pas de réelles images d'époque. Elles ont en revanche été tournées par Cameron lui-même avec une caméra d'époque à manivelle, filmant 16 images par seconde[a 38].
Il a également filmé une scène plus périlleuse, celle de la mort du capitaine Smith sur la passerelle de navigation. La scène a été tournée avec un cascadeur, dans une cabine en acier immergée, et la pièce a réellement été envahie par des trombes d'eau, Cameron filmant en combinaison de plongée[d 5],[e 7]. Cameron est également l'auteur des dessins de Jack. C'est d'ailleurs ses mains que l'on voit dans la scène où Jack dessine[3].
Respect de l'histoire
Titanic a été réalisé avec l'aide de deux historiens spécialistes du sujet, Don Lynch et Ken Marshall[Note 8]. Leur livre, La Grande histoire illustrée du Titanic avait fait forte impression sur Cameron, notamment les peintures de Marshall. Certaines ont d'ailleurs été reprises à l'identique dans le film, comme l'approche du Carpathia ou l'arrivée du Titanic à Cherbourg[b 1],[b 2]. Il a cependant été moins présent sur le tournage, étant occupé par les illustrations d'un nouveau livre. S'il avait des inquiétudes au sujet du film, notamment sur le fait que le scénario serait centré sur une histoire d'amour fictive, il a finalement vu ses craintes disparaître en visitant le décor[b 3]. Il a même dit à propos de la reconstitution que « même les sièges en rotin sont juste pile »[a 39].
Cependant, si la reconstitution est très proche de la réalité, le scénario prend parfois des libertés avec l'histoire[e 8]. Ainsi, l'histoire d'amour entre deux membres de classes différentes aurait été impossible à l'époque, à cause des barrières (physiques et morales) qui les séparaient[3]. Cependant, il s'agit de toute façon d'une histoire fictive. Les personnages principaux (Jack, Rose, la famille de cette dernière et les deux amis de Jack) sont fictifs, mais côtoient des personnages réels (Ismay, Andrews, le capitaine Smith, J.J. Astor etc.). Cameron s'est toutefois inspiré d'Emily Ryerson et de Marian Thayer, deux femmes de la haute société de Philadelphie, pour créer le personnage de Ruth DeWitt Bukater, la mère de Rose[3]. Après le film, une tombe dans un cimetière de Halifax a particulièrement attiré l'attention, celle d'un certain « J. Dawson » dans la section « Titanic » du cimetière de Fairview Lawn. Il ne s'agit pas de Jack Dawson, mais de Joseph Dawson, un soutier mort dans la catastrophe[e 9].
Le film mettant en scène des personnages historiques, il arrive que certains de leurs actes aillent à l'encontre de la vérité, ou affirment des faits non avérés. Ainsi, John Jacob Astor n'est pas mort dans l'inondation du Grand Escalier, mais écrasé par la première cheminée, comme en témoigne son corps fortement mutilé et recouvert de suie retrouvé après le naufrage[e 10]. Le personnage de Bruce Ismay n'est pas présenté sous son meilleur jour, car il est présenté comme prétentieux (il affirme avoir choisi le nom du paquebot, ce qui est faux), ignorant (il ne sait pas qui est Sigmund Freud) et surtout coupable d'avoir fait pression sur le capitaine pour augmenter la vitesse du navire. Ce dernier point n'est à ce jour pas avéré puisque, si une passagère a témoigné avoir entendu une telle conversation entre Smith et Ismay, ce dernier s'en est toujours défendu[18]. Plusieurs faits plaident d'ailleurs en sa faveur, et plusieurs historiens prennent maintenant la défense d'Ismay[c 1],[19], qui a par ailleurs été exonéré de toute faute par les deux commissions d'enquête consécutives au naufrage.
Le fait le plus polémique est cependant la façon dont le film traite la mort du premier officier William Murdoch. Celui-ci tire en effet sur deux hommes avant de retourner l'arme contre lui. Sa famille a émis de vives protestations à l'encontre de cette scène[e 11], et Cameron a lui-même émis des regrets à son sujet. Cette scène s'inspire d'une rumeur diffusée par plusieurs journaux de l'époque selon laquelle un officier (généralement supposé être Murdoch) se serait suicidé. Cependant, la thèse a été infirmée par plusieurs témoins. Ainsi, le second officier, Charles Lightoller, a déclaré que Murdoch n'avait pas pu se suicider, car il l'avait vu peu avant le plongeon final du navire. De même, dans son ouvrage Rescapé du Titanic, Archibald Gracie déclare également que, si des coups de feu avaient été tirés, il les aurait entendus[e 12]. L'idée de son suicide est donc généralement réfutée[c 2]. Il a également été supposé que ce pouvaient être Wilde, Moody ou Smith qui avaient pu mettre fin à leurs jours, bien que là encore, des témoignages s'y opposent[20]. Les cadavres d'aucun de ces officiers n'ayant été retrouvés ou identifiés, il est impossible de savoir ce qu'il en est. De plus, aucun des autres cadavres repêchés ne comporte de blessures par balle. Ainsi, si l'hypothèse du suicide ne peut être totalement démentie, il reste très probable que ce ne soit qu'une rumeur.
Bande originale
La bande originale du film, composée par James Horner, est devenue la bande originale orchestrale la plus vendue de tous les temps. Elle comprend les prestations de la chanteuse norvégienne Sissel Kyrkjebø et de la Canadienne Céline Dion. C'est un succès mondial qui est resté seize semaines à la première place des ventes aux États-Unis et s'est vendu à 11 millions d'exemplaires[21]. Le 6 septembre 1998, 25 millions de disques s'étaient déjà écoulés dans le monde[22].
Ce succès a conduit à la réalisation d'un nouvel album, Back to Titanic avec des chansons inédites et des reprises, comme celle de Come Josephine in My Flying Machine par Moya Brennan, et certains airs joués par l'ensemble I Salonisti (qui incarne l'orchestre dans le film). Ce disque est pour sa part devenu numéro deux des ventes aux États-Unis[22].
James Cameron ne voulait pas de chanson pour son film. C'est donc secrètement que James Horner a demandé à Céline Dion de participer à des enregistrements, dont le résultat a finalement convaincu le réalisateur pour le générique de fin[23]. Cette chanson, My Heart Will Go On, est récompensée par un Oscar[24] et est un succès mondial. En France, le single est certifié disque de diamant[25].
Réception
Sortie
Titanic est présenté pour la première fois au Festival international du film de Tōkyō le 1er novembre 1997. Il sort ensuite le 19 décembre aux États-Unis et au Canada, puis les 7, 8 et 9 janvier 1998 dans la plupart des pays d'Europe. L'un des derniers pays à le recevoir est le Pakistan, dans lequel il sort le 14 août 1998[5].
Millvina Dean, dernière survivante du Titanic, est décédée le 31 mai 2009 à l'âge de 97 ans. Lors du naufrage du paquebot, elle n'était âgée que de 2 mois. Elle a été invitée à l'avant première du film mais a décliné la proposition, déclarant qu'avoir vu Atlantique, latitude 41° avait déjà été trop douloureux[10].
Le film sort en VHS le 1er septembre 1998[26]. Il est ensuite sorti en DVD le 31 juillet 1999, avec pour seul bonus une bande annonce. C'est le premier DVD à se vendre à plus d'un million d'exemplaires. Une nouvelle édition « collector » à deux ou quatre DVD est sortie le 7 novembre 2005. Le film est proposé en deux parties, sur deux DVD, proposant trois commentaires audio et des documentaires pouvant être visionnés au cours du film. Les deux DVD supplémentaires contiennent des scènes coupées et des documentaires. L'édition à deux DVD est appelée « édition spéciale » et celle à quatre disques, « édition Deluxe »[27],[28].
Accueil du public et critiques
Titanic a recueilli plus de 1,8 milliard de dollars de recettes dans le monde entier et établit des records de nombres d'entrées[29] (128 millions d'entrées cumulées aux États-Unis un an après sa sortie, 20,8 millions en France et 17 millions au Royaume-Uni). Titanic reste à ce jour le film ayant remporté le meilleur score au box-office français, avec 20 758 887 entrées, devant Bienvenue Chez Les Ch'tis (2008) avec 20 457 736 entrées et La Grande Vadrouille (1966) avec 17 270 304 entrées, au palmarès historique des films les plus vus en France[30]. Il reste également à ce jour en tête du box-office mondial en ayant fait le plus grand nombre d'entrées dans plus de cinquante pays au monde[29].
À sa sortie et après, Titanic a su satisfaire la critique à différents degrés. Ainsi, dans CinéLive, le journaliste Laurent Weil parle d'un « grand film », et dit que Cameron signe ici son « long métrage le plus ambitieux, véritable plaisir des yeux et du cœur[31] ». Le magazine Première dit de Cameron qu'il est un « virtuose », et que « si les producteurs ne sont pas sûrs de récupérer leur investissement, on en a nous (enfin, vous) pour notre (votre) argent[32] ». Télérama, plus mitigé, lui donne une note moyenne, considérant cependant que, si Cameron simplifie parfois, il « ne s'est pas borné à exhiber ses effets spéciaux, il a fait du cinéma »[33]. Jean Tulard, dans son Guide des films, lui donne trois étoiles et considère que, si le naufrage a déjà été évoqué dans maints films, « celui-ci les surpasse sans discussion »[34].
Le site Metacritic relève une moyenne de 74 sur 100 sur trente quatre critiques[35]. Le New York Times conclut pour sa part sa critique en faisant le parallèle entre le film et le paquebot au sujet de leur réputation de grandeur, mais que « ce Titanic est trop bon pour couler[36] ». Le critique américain Roger Ebert se montre très enthousiaste, considérant que tous les éléments du film sont équilibrés, et que les effets spéciaux, loin d'attirer l'attention du spectateur, se contentent de faire leur travail[37]. Il le classe comme le neuvième meilleur film de 1997[38].
Certain critiques se sont montrés plus mitigés quant au scénario et aux dialogues. Ainsi, Richard Corliss de Time trouve que le film manque d'éléments émotionnels intéressants[39]. Le Los Angeles Times se montre particulièrement cinglant, déclarant que « Ce qui nous fait vraiment pleurer est le fait que Cameron pense que l'écriture de tels films soit dans ses capacités. Non seulement ce n'est pas le cas, mais ça ne s'en approche même pas[40] ». Le réalisateur Robert Altman a déclaré que c'était le pire film qu'il ait pu voir dans sa vie[41]. En 2003, les spectateurs de la BBC One lui ont accordé le titre de « pire film de tous les temps[42] ».
Box-office
Article détaillé : Box-office.Pays Box-office Classement de tous les temps Comparaison avec le film classé n°1 Box-office Mondial 1 845 034 188 $ 1er - Box-office États-Unis/ Canada 600 788 188 $ 1er - Box-office États-Unis/ Canada
Ajusté après inflation844 515 900 $ 6e 1 329 453 600 $
(Autant en emporte le vent)Box-office Belgique 3 353 776 entrées 1er - Box-office France 20 758 887 entrées 1er - Box-office Suisse 1 940 413 entrées 1er - Précédé par Titanic Suivi par Le Cinquième Élément Numéro 1 du box-office annuel en France 1998 Astérix et Obélix contre César Nominations et récompenses
Article détaillé : Récompenses et nominations de Titanic.Titanic est nommé pour 14 Oscars et en reçoit 11 en 1998. Il égale ainsi le record historique de Ben-Hur[43], record par la suite égalé par Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi en 2004[44]. Parmi les récompenses qu'il reçoit se trouvent l'Oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur[24]. Lors de la cérémonie, Cameron s'exclame « Je suis le roi du monde ! », tout comme Jack Dawson dans le film[e 3].
Le film reçoit également de nombreuses autres récompenses du monde entier, notamment quatre Golden Globe Awards[24] sur huit nominations. La musique de James Horner est particulièrement récompensée, recevant un Oscar et deux Golden Globes, en particulier par le biais de la chanson My Heart Will Go On interprétée par Céline Dion, qui est un succès mondial[45],[46].
Impact
Regain d'intérêt pour le Titanic
Le film de James Cameron, en plus de son succès planétaire, relance fortement l'intérêt du public pour le Titanic et son histoire[47]. De nombreux films avaient auparavant été tournés sur le sujet (dont une superproduction nazie et un film réalisé avec l'aide de certains survivants : Atlantique, latitude 41°[3]), mais aucun n'avait suscité un tel engouement médiatique et populaire[48].
En effet, à ce film succède la parution de nombreux ouvrages, parfois leur réédition ou leur traduction (c'est par exemple le cas du récit Rescapé du Titanic du colonel Archibald Gracie). Cameron n'est d'ailleurs pas le seul à avoir été inspiré par le Titanic à cette époque puisque Robert Lieberman a sorti peu de temps avant un téléfilm (Le Titanic) avec Catherine Zeta-Jones et Peter Gallagher[49], tandis que le développeur de jeux vidéo Cyberflix sort en octobre 1996 un jeu vidéo intitulé Titanic : Une aventure hors du temps[50].
Ce regain d'intérêt s'est également exprimé sur Internet, avec la naissance de nombreux sites sur le sujet, et de communautés de passionnés[c 3]. De nombreuses reproductions d'objets du navire, ainsi que des accessoires du film (gilets de sauvetage, vaisselle) se sont vendus en grande quantité dans les années qui ont suivi le succès de Titanic[c 4], et les associations consacrées au Titanic, comme par exemple la Titanic Historical Society fondée par Edward Kamuda en 1967[Note 9], l'association française du Titanic[51] et des associations de nombreux autres pays[48] ont connu un fort accroissement du nombre de leurs adhérents suite à la sortie du film. Dans le cas de l'association française du Titanic, ce succès a permis à l'organisation de remporter une victoire, puisqu'en 2000, elle a réussi à réhabiliter le musicien Roger Bricoux, mort à bord en 1912, qui était accusé de désertion lors de la Première Guerre mondiale, l'administration française n'ayant pas reçu de certificat de décès[c 5].
Enfin, l'engouement pour le Titanic s'est traduit par la production d'un nouveau film de James Cameron, Les fantômes du Titanic, en 2003, ainsi que par la création d'une comédie musicale sur le thème du Titanic en 1997[47],[48]. Une exposition consacrée au film, recréant notamment certains décors sur 5 000 m², a également vu le jour au Wembley Stadium de Londres en 1999, avant de parcourir le monde[e 13]. En France, une exposition intitulée « Trésors du Titanic » s'est quant à elle tenue en 2003 à la Cité des sciences et de l'industrie de La Villette[52].
Le film Titanic a également eu une conséquence plus inattendue : depuis sa sortie, les navires de croisière interdisent aux passagers de se hisser à la proue, des passagers ayant tenté d'imiter les héros du film[53].
Conséquences pour les acteurs
Le succès de Titanic donne une impulsion phénoménale à la carrière des acteurs principaux. Celui qui en bénéficie le plus est Leonardo DiCaprio. De nombreuses fans tombent littéralement amoureuses de lui, se bousculant pour revoir le film[54]. Les journaux parlent de « DiCaprio-mania » pour désigner ce phénomène[55],[56]. Cette frénésie n'est cependant pas du goût de tous, et contrairement à Kate Winslet et Gloria Stuart, Di Caprio n'est pas nommé aux Oscars[57]. Sa carrière de star est cependant bien lancée. Ainsi, les deux autres films où il tient le premier rôle cette année-là, Roméo + Juliette et L'Homme au masque de fer profitent de cette nouvelle notoriété. Les spectateurs du deuxième film sont à 55 % féminins, et à 46 % âgés de moins de 25 ans[58].
DiCaprio devient un acteur convoité. Ainsi, son cachet, qui n'était que de 2,5 millions de dollars pour Titanic, passe à 20 millions pour La Plage, sorti en 2000[56]. Il tourne ensuite avec des réalisateurs tels que Steven Spielberg et Martin Scorsese, est nommé trois fois aux Oscars et remporte un Golden Globe[59]. Il regrette cependant d'avoir eu cette étiquette d'idole qu'il n'a jamais désirée[60].
Kate Winslet, pour sa part, devient une actrice réputée et tourne par la suite dans plusieurs films récompensés[61] Cependant, le tournage dans l'eau gelée s'étant révélé éprouvant, elle a déclaré ne plus vouloir tourner avec James Cameron à moins qu'on ne lui propose beaucoup d'argent[62]. Enfin, Bernard Hill a vu sa carrière connaître une certaine impulsion et a participé, en incarnant le roi Théoden, à l'adaptation du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson. Il est de fait à l'affiche de deux des trois films ayant reçu onze Oscars[63].
Sortie en trois dimensions
Après Titanic, James Cameron ne produit plus de film long métrage, et prépare la sortie de son premier film en trois dimensions, Avatar[64]. C'est en présentant ce dernier au Comic-Con de San Diego qu'il annonce la sortie prochaine d'une version de Titanic sous ce même format[65]. Il déclare durant le festival qu'après avoir fait quelques tests, « Ça a l'air spectaculaire. Mais il faut vraiment que le réalisateur soit impliqué pour s'assurer que les décisions soient prises correctement ». Selon lui, « cela prend d'un an à dix-huit mois pour se faire, selon la complexité »[66].
Titanic dans la culture populaire
Titanic, de par son succès planétaire, a fait l'objet de nombreux clins d'œil et parodies dans des films et émissions à succès. Des scènes emblématiques ont été reprises par la suite. Ainsi, dans le film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d'Alain Chabat, le pirate Barbe-Rouge, à l'instar de Jack, s'écrie à la proue de son navire « Je suis le roi du monde » ; dans Les Simpson, le film, c'est le groupe Green Day qui parodie l'orchestre du Titanic en entonnant Plus près de toi, mon Dieu sur une barge en plein naufrage[67]. La scène avait également été parodiée dans le film Osmosis Jones de Peter et Bobby Farrelly[68]. En 2009, plus de dix ans après la sortie du film, Sacha Baron Cohen parodie également le film dans Brüno[69].
Le film a également été parodié dans plusieurs émissions télévisées. Ainsi, l'édition DeLuxe du film propose trois d'entre elles. Dans l'une d'elles, Ben Stiller et Vince Vaughn tentent de convaincre James Cameron de réaliser une improbable suite mettant en scène les victimes du naufrage résidant sous une forme mutante dans une cité sous-marine[70]. Une autre, extraite du Saturday Night Live et réalisée avec l'aide de Cameron et Bill Paxton présente une fin « améliorée » du film, dans laquelle Rose se révèle être une mythomane dont le récit comporte de nombreuses incohérences[11].
D'autres parodies ont vu le jour comme celle de Billy Cristal diffusée à l'occasion de la 70e cérémonie des Oscars[71], ainsi que celle du parodiste français Mozinor Titanic Park[72].
Notes et références
Notes
- ↑ Née en 1910, Stuart est la seule membre de l'équipe du film a avoir été vivante lors du naufrage.
- ↑ a et b David Warner a déjà joué dans SOS Titanic, film dans lequel il interprêtait Lawrence Beesley. Bernard Fox interprétait quant à lui Frederick Fleet dans Atlantique, latitude 41°.
- ↑ Pour la comparaison, reconstruire le paquebot n'aurait coûté que 123 millions de dollars.
- ↑ La maquette mesure cependant une quarantaine de mètres de moins que l'original, des coupure ayant été réalisées au niveau de la superstructure et du pont avant.
- ↑ Le Grand Escalier est un peu plus grand que le véritable escalier du paquebot. Cameron a voulu tenir compte du fait que les gens sont en général plus grands qu'ils ne l'étaient en 1912.
- ↑ Une scène coupée d'une quinzaine de minutes présente un combat entre Jack et l'homme de main de Cal, Lovejoy, dans la salle à manger progressivement inondée. La scène, tout d'abord jugée nécessaire par l'équipe du film, a été coupé suite à des projections test qui ont démontré que le public n'y adhérait pas.
- ↑ Ce trucage est particulièrement visible puisque, par la suite, les verres tombent de la cheminée sans que l'inclinaison du contenu ne varie.
- ↑ L'édition Deluxe du DVD du film propose un commentaire audio des deux historiens.
- ↑ Ed Kamuda et son épouse, tous deux membres éminents de la Titanic Historical Society, apparaissent dans le film en tant que passagers de première classe, de même que Don Lynch, historien de l'association.
Références
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- Titanic, James Cameron, Coffret Deluxe 4 DVD
- ↑ Titanic de James Cameron, Coffret Deluxe, DVD2. Simulation d'inclinaison (Bonus)
- ↑ Titanic de James Cameron, Coffret Deluxe, DVD2. Maquette du salon de première classe (Bonus)
- ↑ Titanic de James Cameron, Coffret Deluxe, DVD1. Commentaire de James Cameron (chapitre 6)
- ↑ Titanic de James Cameron, Coffret Deluxe, DVD1. Le plan à un million de dollars (Bonus)
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Annexes
Articles connexes
Bibliographie
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- (fr) Ed W. Marsh, Titanic, James Cameron, le livre du film, 84, 1998, 178 p. (ISBN 9782277250364)
- (fr) Gérard Piouffre, Le Titanic ne répond plus, Larousse, 2009, 317 p. (ISBN 9782035841964)
Liens externes
(fr+en) Titanic sur l’Internet Movie Database
- (fr) Titanic sur AlloCiné
- (fr) Le Site du Titanic
- Portail du cinéma
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