- Belfast
-
Belfast
Haut : panorama urbain. Milieu : Ulster Museum, Victoria Square, Great Victoria Street et Albert Clock. Bas gauche: Belfast City Hall. Bas droit : Harland and Wolff.Localisation de la commune
Administration Nom irlandais Béal Feirste Pays Royaume-Uni Nation Irlande du Nord Comté Antrim Statut Cité (1888) Maire (Mayor)
Mandat en coursNiall Ó Donnghaile (Sinn Féin)
2011 -Site web Consulter Géographie Coordonnées Superficie 115 km² Autres informations Population 268 300 hab. (2008) Densité 2 333 hab./km²
Devise : Pro Tanto Quid RetribuamusBelfast (Béal Feirste en irlandais) est la principale ville d'Irlande du Nord et de la province irlandaise d'Ulster, avec une population de 268 300 habitants en 2008 (environ 750 000 avec les banlieues). C'est le siège du gouvernement nord-irlandais, et le chef-lieu du comté d'Antrim. Depuis 1888, Belfast possède officiellement le statut de cité.
Sommaire
Étymologie
Le nom « Belfast » provient de l'irlandais Béal Feirste, qui signifie « l'embouchure de la Farset », la Farset étant un affluent de la Lagan, fleuve qui traverse Belfast.
Géographie
Belfast est située sur la côte nord-est de l’île d’Irlande. La ville est entourée d’une série de collines, dont Cavehill. Elle se trouve à l’extrémité occidentale du Belfast Lough et à l’embouchure de la Lagan, faisant de ce site un emplacement privilégié pour l’établissement d’une industrie de constructions navales. Quand le RMS Titanic est construit en 1911-1912, Harland and Wolff est le plus grand chantier naval au monde[1].
En 1994, un seuil est construit sur la Lagan pour élever le niveau du fleuve et noyer définitivement les marais qui ont donné leur nom à la ville[2] (le nom de Belfast signifie le banc de sable à l’embouchure de la rivière).
Histoire
Belfast celtique
Le site de Belfast a été occupé depuis l'âge du bronze, et on peut y trouver des ruines de fortifications datant de l'Âge du fer, ainsi que le célèbre anneau du Géant (Giant's Ring).
Belfast britannique
Au début du XVIIe siècle Belfast a été occupée par des colons anglais et écossais, selon un schéma d'implantation élaboré par Arthur Chichester, ce qui n'a pas manqué de créer des tensions avec la population autochtone qui s'est rebellée en 1641. Les huguenots français s'y sont également établis pour y faire le commerce du lin.
C'est à Belfast que le Titanic, le plus grand paquebot de croisière du monde de l’époque, fut construit par les chantiers navals Harland and Wolff entre 1909 et 1911. Belfast possède la plus grande cale sèche du monde, et les grues géantes du chantier naval de Harland and Wolff dominent l'horizon. Belfast était historiquement la ville industrielle la plus importante en Irlande.
Seconde Guerre mondiale
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Belfast a été l'une des plus grandes villes du Royaume-Uni à être bombardée par les forces allemandes. A la base, le gouvernement britannique avait estimé que l'Irlande du Nord serait à l'abri des bombardements grâce à sa distance par rapport à l'Allemagne, et donc l'île n'a pas été protégée face à l'attaque : peu d'abris ont été construits et quelques canons que possédait Dublin ont été envoyés en Angleterre pour protéger celle-ci. Belfast a été visée en raison de son importance pour la construction navale et aérospatiale. C'est le jour de Pâques, un mardi 15 avril, en 1941, que deux cents bombardiers de la Luftwaffe allemande ont attaqué la ville, notamment les quartiers ouvriers et les chantiers navals. Ce bombardement a tué environ un millier de personnes et a fait plusieurs blessés, laissant environ 100 000 personnes sans abri. Ce fut, après Londres, un des plus grands bombardements de l'histoire du Royaume-Uni[réf. nécessaire].
Le temps des « Troubles »
Belfast est devenue le centre du protestantisme irlandais, et la capitale d'Irlande du Nord en 1922.
Pendant une grande partie de son histoire, la ville a été tiraillée par les divisions politiques et religieuses entre républicains, pour la plupart catholiques et unionistes, pour la plupart protestants. Ces divisions ont abouti à la guerre civile (Troubles) qui s'est produite entre les années 1960 et les années 1990. La ville fut ainsi divisée de facto en secteurs catholiques républicains, fiefs de l'IRA provisoire (essentiellement à l'ouest, ainsi qu'à Ardoyne dans le nord), et protestants unionistes (surtout au nord (Shankill Road) et à l'est). Belfast a ainsi vécu durant 30 ans entre attentats (le Bloody Friday en 1972 est un des plus connus), émeutes, et vivait quadrillée par l'armée britannique. Plus de la moitié des 3 500 morts du conflit l'ont été dans la cité.
Le retour de la paix
Actuellement, le centre historique de Belfast renaît suite aux investissements de la Laganside Corporation, une société publique. Londres l'avait chargé dès 1989 de la revitalisation du centre-ville et des abords de la Lagan, la rivière qui traverse la ville, en créant des logements, des bureaux et des infrastructures de commerce et de loisirs. Le processus de paix et la sécurisation (postes de police, caméras de surveillance) aidant, le centre-ville est redevenu un lieu particulièrement animé, où les bars, les restaurants et les clubs se multiplient.
Néanmoins, des tensions demeurent en périphérie, en particulier au nord de la ville. Des émeutes éclatent de manière sporadique aux abords des interfaces et des "peacelines" ou murs de la paix qui séparent les communautés. Pour les travailleurs communautaires, ces incidents n'ont pas forcément de connotation politique, mais elles sont plutôt le fait de jeunes qui s'ennuient. Certains observateurs les qualifient même « d'émeutes récréatives ».
Culture
Monuments
L'hôtel de ville (« City Hall »), œuvre d'Alfred Brumwell Thomas (1868–1948), datant de 1903, Queen's University (1849) et d'autres constructions de style victorien ou édouardien sont ornés de nombreuses statues. On peut aussi y découvrir deux autres imposants bâtiments abritant des banques : l'Ulster Bank (1860) et la Northern Bank (1769).
Musées
Pas la peine de se ruer dans les musées d'histoire: à Belfast, les épisodes de la guerre civile se lisent sur les murs. Et les cicatrices mal refermées des Troubles attirent désormais les touristes. Chaque année, ils sont plus de trois millions à participer à l'un des nombreux « tours » consacrés à cette guerre. Avec pour attraction principale, ces « murals », fresques partisanes recouvrant les façades des maisons ou les murs qui séparent, encore aujourd'hui, protestants et catholiques.
Tourisme
Depuis le premier gouvernement d'union élu en 1999, et le cessez-le-feu de l'IRA en 2005, le tourisme est un secteur en plein essor à Belfast. En dix ans, le nombre de visiteurs est passé de 1,5 millions à plus de 9 millions en 2011.
Personnalités liées à la ville
- Eric Bell, musicien (guitariste).
- Gerry Adams, leader du Sinn Féin.
- George Best, footballeur
- Kenneth Branagh, auteur
- Gerry Conlon, un des quatre accusés de Guildford : Guildford Four.
- James Galway, musicien
- Martin Galway, compositeur
- Alexander Henry Haliday, entomologiste
- Chaim Herzog, président d'Israël
- Clive Staples Lewis, écrivain
- Gary Lightbody, chanteur
- Gary Moore, chanteur
- Van Morrison, chanteur
- Stephen Rea, acteur.
- Osborne Reynolds, ingénieur
- William Thomson, savant
- Robert McLiam Wilson, écrivain
- Owen Nolan, joueur de hockey sur glace
- Dave Finlay, lutteur professionnel
Musique
Belfast fait aussi l'objet d'une chanson de Simple Minds, intitulée Belfast Child.
Une chanson du groupe Boney M. s'intitule Belfast. La chanteuse d'origine géorgienne Katie Melua, ayant vécu à Belfast de 1993 à 1998, lui rend également hommage dans l'album Call off the Search.
Le chanteur français Renaud parle de la crise économique dans sa chanson Belfast mill tirée de son album Molly Malone, Ballade irlandaise.
Le chanteur Van Morrison, né à Belfast, a écrit une chanson intitulée Cyprus Avenue (Présente dans l'album Astral Weeks), une authentique rue de la ville.
Et une chanson de U2.
Sports
La ville compte de nombreux clubs de football parmi lesquels Linfield FC, le club ayant remporté le plus grand nombre de fois au monde son championnat domestique, Glentoran FC, Cliftonville FC, Crusaders FC, Donegal Celtic. La ligue de football de haut est bien connu dans la région pour favoriser les clubs protestantes et les régions protestantes dans les décisions importantes, un grand exemple étant l'expulsion de Derry City FC, qui sont d'un quartier catholique de Derry. Ils ont ensuite rejoint la Ligue de l'Irlande, la première division dans la République d'Irlande.
En plus, la ville héberge l'équipe de hockey sur glace des Giants de Belfast, ainsi que l'équipe de rugby d'Ulster (vainqueur de la Coupe d'Europe en 1999),du Munster et d'Exeter.
Transport
La société de transports publics en Irlande du Nord est le Translink qui se compose de trois principaux services, le Metro, le NI Railways, et l'Ulsterbus. Le Metro gère le réseau d'autobus de Grande Belfast, tandis que NI Railways assure quelques liaisons ferroviaires de banlieue.
Métro
Le réseau d'autobus Translink Metro (anciennement Citybus) est composé de 12 lignes principales, avec plusieurs autres lignes. La carte du réseau et les plans des lignes sont ici
NI Railways
Le NIR exploite trois principales lignes de chemin de fer à Belfast, dont tous comporte des services de banlieue:
- vers Bangor
- vers Portadown (via Lisburn, et avec continuation occasionnelle vers Newry)
- vers Larne (via Carrickfergus)
Les deux grandes lignes sont:
- vers Dublin (en collaboration avec Iarnród Éireann)
- vers Derry/Londonderry
La gare principale est le Belfast Central (terminus pour les grandes lignes). La gare la plus proche au centre-ville est le Great Victoria Street, où se trouve aussi la gare routière (Europa Bus Centre). Les horaires se trouvent ici.
Ulsterbus
L'Ulsterbus propose des liaisons routières avec presque chaque ville en Irlande du Nord et plusieurs à l'autre côté de la frontière irlandaise, à partir de Belfast (du Europa Bus Centre au centre ville, et du Laganside Bus Centre à l'est du centre-ville).
Depuis quelques années, il existe aussi des compagnies d'autocar privées, par exemple l'Aircoach (qui offre un service vers Dublin, via l'aéroport de Dublin)
Réseau routier
Les trois artères majeures sont:
- M1 - Vers le sud et l'ouest.
- M2 - Vers le nord et le nord-ouest
- M3/A2 - Vers l'est (autoroute au début, mais route à chaussées séparées pour la plupart).
Il y a aussi un boulevard de contournement, le A55.
Aéroports
Belfast dispose de deux aéroports, l'Aéroport international de Belfast à 20 miles (environ 30 km) du centre-ville, et le George Best Belfast City Airport à 3,2 km du centre-ville.
Gare maritime
Trois liaisons maritimes, vers Stranraer (en Écosse), vers Liverpool (en Angleterre), et vers l'Île de Man.
Jumelage
Notes et références
- Introduction To Titanic – Titanic In History, Titanic. Built in Belfast, Ulster Folk and Transport Museum
- Lagan Weir – Why it exists, Laganside
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Jean Agnew, Belfast Merchant families in the seventeenth century, Four Courts Press, Dublin, 1996, 273 p. (ISBN 1-85182-251-8)
- (en) Jonathan Bardon, Belfast : a century, The Blackstaff Press, Belfast, 1999, 203 p. (ISBN 0-85640-659-7)
- (en) Eileen Black, Art in Belfast 1760-1888 : art lovers or Philistines?, Irish Academic Press, Dublin, Portland (Or.), 2006, 274 p. (ISBN 978-0-7165-3362-7)
- (en) C. E. B. Brett, Buildings of Belfast, 1700-1914, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 1967, 72 p.
- (en) Jon Calame et Esther Charlesworth, Divided cities : Belfast, Beirut, Jerusalem, Mostar, and Nicosia, University of Pennsylvania Press, Philadelphie (Pa.), 2009, 259 p. (ISBN 978-0-8122-4134-1)
- (en) Mark Doyle, Fighting like the devil for the sake of God : Protestants, Catholics and the origins of violence in Victorian Belfast, Manchester University Press, Manchester, New York, 2009, 296 p. (ISBN 978-0-7190-7953-5)
- (en) Brian Griffin, The bulkies : police and crime in Belfast, 1800-1865, Irish Academic Press in association with the Irish Legal History Society, Dublin, Portland, (Or.), 1997, 166 p. (ISBN 978-0-7165-2670-4)
- (en) Anthony C. Hepburn Catholic Belfast and nationalist Ireland in the era of Joe Devlin, 1871-1934, Oxford University Press, Oxford, New York, etc, 2008, 307 p. (ISBN 978-0-19-929884-6)
- (fr) Georges Baguet, Irlande la rebelle : Belfast, 1969-1999, L'Harmattan, Paris, Budapest, etc., 2002, 223 p. (ISBN 2-7475-2268-7)
- (fr) Florine Ballif, Les peacelines de Belfast : du maintien de l'ordre à l'aménagement urbain (1969-2002), Université Paris 12, 2006, 544 p. (thèse de doctorat d'Urbanisme et aménagement)
- (fr) Sorj Chalandon (texte) et Daniel Hérard (phot.), Avoir 20 ans à Belfast, Éd. Alternatives, Paris, 2003, 95 p. (ISBN 2-86227-394-5)
- (fr) Maurice Goldring, Gens de Belfast : deux peuples sans frontières, L'Harmattan, Paris, 1994, 203 p. (ISBN 2-7384-2848-7)
Filmographie
- (en) (fr) Belfast à l'école de la paix, film documentaire de Serge Gordey, John Bertucci et Patrice Barrat, L'Harmattan vidéo, Paris, 2009 (cop. 1994), 50' (DVD)
- (en) Belfast, my love, film documentaire d'Yves Jeanneau et Lawrence Pitkethly, ADAV, Les Films d'ici (distrib.), Paris, 2000, 90' (VHS)
- (en) (fr) Bloody Sunday, film historique de Paul Greengrass, Haut et court (distrib.), France, 2002 (cop. 2001), 107' (DVD)
- (en) (fr) In and out Belfast, film documentaire réalisé par Franck Galbrun et Gilles Jouault, Candela, Rennes, 2003, 75' (VHS)
Articles connexes
Liens externes
- Catégorie Belfast (en anglais) de l’annuaire dmoz
- (en) Site officiel
Wikimedia Foundation. 2010.