- Robion (Alpes-de-Haute-Provence)
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Castellane
Pour les articles homonymes, voir Castellane (homonymie).Castellane
Castellane vue du Roc, ancien site de la ville qui la domine.
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-de-Haute-Provence Arrondissement Castellane (chef-lieu) Canton Castellane (chef-lieu) Code Insee abr. 04039 Code postal 04120 Maire
Mandat en coursGilbert Sauvan
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Moyen Verdon Site internet Site de la mairie Démographie Population 1 630 hab. (2006) Densité 14 hab./km² Gentilé Castellanais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 639 m — maxi. 1761 m Superficie 117,79 km² Castellane (en occitan provençal : Castelana selon la norme classique ou Castelano selon la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Avec seulement un peu plus de 1 600 habitants, Castellane a la particularité d'être la plus petite sous-préfecture de France.
Ses habitants sont appelés les Castellanais.
Castellane a reçu le label « village et cité de caractère ».
Sommaire
Géographie
La commune de Castellane est une cité très ancienne implantée en amont des Gorges du Verdon. La ville est située à 724 mètres d'altitude[1].
Le Roc, ou Roc Notre-Dame domine la ville de ses 184 m de haut[2]. C'est le site qu’elle occupait au Haut Moyen Âge, et un site classé.
Deux lacs de barrage se trouvent sur le territoire de Castellane :
- le lac de Castillon ;
- le lac de Chaudanne.
Deux clues se trouvent sur la commune : la clue de Taulanne, franchie par l’Asse de Blieux et la route Napoléon ; la clue de Chasteuil, franchie par le Verdon.
Le sentier de grande randonnée GR 4 traverse la commune.
Sommets et cols
- Castellard (1725 m)
- Pré Chauvin (1741 m)
- col de Lèques, emprunté par la route Napoléon
- col des Blaches, sur la route de Saint-André-les-Alpes
Hameaux et anciennes communes
- La Baume,
- Blaron,
- La Palud
Anciennes communes rattachées à Castellane :
- Chasteuil (cité au XIIIe siècle, Castaneum[1])
- Eoulx (cité en 1045, Eols),
- Robion (cité en 1045, In Rubione),
- Taloire (cité vers 1200, Taladoira),
- Taulanne (cité au XIIIe siècle, Taulana).
- Villars-Brandis (cité au XIIIe siècle, Brandisium)
Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes avec un nom proche du nom actuel vers 965-977 (Petra Castellana). Le nom se décompose en trois termes occitans, pèira, castel et le suffixe -ana, signifiant roche et village fortifié, ce qui peut se traduire en la roche Castellane, c’est-à-dire la Roche au village fortifié[3].
L’ancienne commune de Castillon (recouverte par le lac) apparaît vers 1300 (de Castilhone). C’est un terme occitan désignant un petit château[4].
Le village de Robion porte le même nom que la rivière qui le traverse pour se jeter dans le Jabron et qui naît dans le massif du même nom (le massif du Robion, à l’est du village). Le in Rubione de 1045 est un dérivé du bas-latin robigonem, qui est une déformation du latin classique robiginem pour rouille[5].
Le village de Taloire est cité vers 1200. Ce serait un dérivé du terme occitan talador, désignant les soldats spécialement recrutés pour dévaster le terroir de l’adversaire. L’ajout du suffixe -ia sert à désigner, soit une terre habitée par ces dévastateurs, soit une terre dévastée par les taladors[6].
Communes limitrophes[7]
Commune jumelée
Géologie
La commune fait partie de la zone de calcaires jurassiques des Préalpes de Provence. Le relief s'est formé avec la surrection des Alpes au cours de l'ère tertiaire[8].
Économie
Le tourisme d’été, favorisé par le départ des gorges du Verdon, alimente de nombreuses résidences secondaires, des campings (la population décuple l’été). La base de loisirs du Cheiron est installée sur le lac de Castillon (avec vestiges du camping de la fin des années 1940[9]).
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Castellane présente un peuplement très ancien. Son territoire est d'abord fréquenté par des nomades au Néolithique (traces les plus anciennes : 6000 ans av. J.-C.)[10]. Une grotte ornée d’art pariétal se trouve également sur la commune[11] ; des tombes de l’Âge du Bronze ont été retrouvées dans une grotte de Castillon[12]. Des tribus ligures occupent le territoire. Les Suetrii créent ensuite un oppidum appelé Ducelia, à proximité du Roc. Ils exploitent les nombreuses sources salées qui se trouvent à proximité et en revendent le sel.
Après la conquête romaine, des habitations s'établissent dans la plaine, et la ville est appelée Civitas Saliniensum (la cité des marchands de sel). Elle est rattachée à la province romaine des Alpes-Maritimes[13] et prend son essor. Plusieurs voies partent ou passent par de cette ville :
- la via salinaria, en direction de l'ouest et de la Durance vers l'actuel Château-Arnoux ;
- la via ventiana, de Cimiez à Sisteron par Vence ; sur cette voie, au col Saint-Pierre, a été retrouvée une borne milliaire du début du IIIe siècle (à 6 milles de Castellane[14]) ;
- un embranchement vers les via aurelia et via domitia[15].
Le nom de la ville devient ensuite Salinae. Elle était la capitale des Suetrii[1].
Les habitants de la cité s'installent tout d'abord sur le bord du Verdon pour y exploiter les sources salées encore visibles aujourd'hui. De l’Antiquité, datent un trésor de 34 monnaies d’or d’Arcadius et d’Honorius, découvert en 1797 à Taloire[16] et une inscription, dite de Julius Trophimus, classée[17].
Un évêché y est fondé au Ve siècle : il est transféré à Senez en 506[1], et y reste jusqu’à sa suppression à la Révolution française, malgré toutes les tentatives de le faire revenir à Castellane.
Moyen Âge
Pour se protéger des invasions, la ville s'installe au sommet du Roc qui domine la vallée du Verdon, puis descend un peu à flanc de montagne sur les terrasses bordant le Roc. Certains vestiges de ce troisième site de Castellane, nommé Sinaca en 813 (actuel lieu-dit le Signal[18], puis Petra Castellana en 965[1]) sont encore visibles. Au début du IXe siècle, tout le terroir environnant n’était peuplé que de 84 habitants. Pour des questions pratiques, les habitants s'installent ensuite au pied du Roc, dans le fond de la vallée.
Progressivement, trois bourgs coexistent[1] :
- le Rupes, au sommet du Roc, bientôt uniquement occupé par le château (construit en 977 par Pons-Arbaud et Aldebert[19]) ;
- le Castrum, à mi-hauteur, sur un site plus large mais facile à défendre ;
- le Burgum, site actuel, d’accès aisé et facilitant les échanges.
En 1189, Boniface III est attaqué par son suzerain Alphonse Ier de Provence auquel il refusait l'hommage, et doit se soumettre[20]. Une autre guerre éclate entre le baron de Castellane et son comte en 1227. En 1262, c’est Charles Ier d’Anjou qui soumet Boniface VI de Castellane. Au XIIIe siècle, un bailliage y est installé[1]. Pour se protéger de ces attaques, outre les protections propres à la ville, les Castellane construisent une série d’avant-postes fortifiés : à Demandolx, à La Garde, à Chasteuil, Rougon, et peut-être à Taloire[21].
La Peste noire atteint Castellane en 1348, et est suivie d’une crue dévastatrice du Verdon. En 1390, Raymond de Turenne ravage le terroir environnant et le village de Taulanne, sans réussir à prendre la ville, mais en détruisant le pont de bois sur le Verdon.
Au XVe siècle, une communauté s’installe sur le site actuel de Taloire[22].
La Provence est rattachée à la Couronne de France en 1483, et Louis XI fait raser le château. En 1486, un consulat est conféré à Castellane, qui peut s’administrer elle-même.
Renaissance
Les Impériaux de Charles Quint pillent la ville en 1536[1].
Des troubles religieux éclatent dès 1559, Brun de Caille ayant converti les Castellanes. Paulon de Mauvans, capitaine protestant, pille la ville à l'été 1560[23], puis s’y installe après un armistice avec le gouverneur de Provence, le comte de Tende. La ville est attaquée par les protestants le 4 octobre 1574, mais ils en sont chassés par les habitants sortis de la ville et les habitants du voisinage, puis poursuivis jusqu’à la clue de Taulanne[24].
Le 30 janvier 1586, le baron d’Allemagne et le duc de Lesdiguières tentent de surprendre la ville. L’attaque est repoussée, le baron d’Allemagne est blessé d’une balle dans le dos, ce qui provoque le repli des assaillants. Ce siège est depuis célébré chaque année le dernier week-end de janvier, à travers la cérémonie des Pétardiers (sapeurs artificiers). L’attaque est reconstituée, et notamment l’épisode où Judith Andre ou Andrau, la femme de Barrême[25], tua le capitaine des pétardiers, Jean Motte, en lui versant un chaudron de poix bouillante du haut de la porte de l'Annonciade, réputée point faible du village[26].
XVIIe-XVIIIe siècles
La ville est le siège d’une viguerie jusqu’à la Révolution[27], dont la juridiction s’étend jusqu’à Saint-André[28]. Une nouvelle peste frappe la ville en 1630. Les Austro-Sardes occupent brièvement la ville en 1746.
En 1760, la taxe prélevée par le roi de Piémont-Sardaigne en 1760 sur le commerce de drap, diminue fortement la production textile de la ville[29]. La production de cadis et de cordeillats, toile de laine grossière et inusable, se maintient jusqu’à la Révolution, s’écoulant auprès de la clientèle locale[30].
Jusqu’à la Révolution, deux sources salées étaient utilisées pour la production de sel, via des marais salants[31].
Révolution française
La société patriotique (Société des Amis de la Constitution) est enregistrée le 8 septembre 1791, disparaît, puis se reconstitue le 6 mai suivant, lors de la tournée des administrateurs départementaux[32]. Elle prend alors pour nom Société des Amis de la Liberté, Égalité, Paix et Loix[33]. Masséna s’y inscrit et les femmes fondent un club distinct des hommes, avant que les deux ne fusionnent. Elle compte jusqu’à 293 adhérents, soit 40 à 70 % de la population masculine[34], et s’affilie au club des Jacobins de Paris (la seule du district dans ce cas), puis à celui des Jacobins de Marseille le 17 juin 1792[35]. Les discussions, qui ont lieu majoritairement en provençal, sont animées et dégénèrent parfois en pugilat, par exemple le 29 juin 1792 à propos d’une éventuelle descente des Marseillais[36]. Le 5 frimaire an III, le représentant en mission Gauthier épure la société[37].
Une sous-préfecture est créée en 1800 avant il s'agissait d'un district.
XIXe siècle
L’industrie du drap, déjà bien implantée au siècle précédent, est prospère dans la première moitié du XIXe siècle[29]. Mais les métiers à domicile sont remplacés par la fabrique Barneaud, construite à la fin des années 1830 sur le modèle de la fabrique Honnorat de Saint-André-de-Méouilles[38]. Elle emploie 9 ouvriers en 1872, puis disparaît en 1878[39].
XXe siècle
Le 10 septembre 1926, la sous-préfecture est supprimée, dans le cadre du plan d’économies de Poincaré, puis est rétablie par Vichy le 1er juin 1942[40]. La commune est libérée le 18 août 1944 par la 36e division d'infanterie britannique[41]
En 1951, un tremblement de terre a lieu à Taloire.
Plusieurs communes ont été rattachées à Castellane :
- celle de Castillon, en 1948, lors de la construction du barrage de Castillon ;
- Villars-Brandis (1964),
- celles de Chasteuil, Eoulx, Robion, Taloire, Taulanne, qui forment autant de hameaux de la commune, en 1973.
Héraldique
Blasonnement De gueules à un château sommé de trois tours d'argent ; au chef d'azur à trois fleurs de lys d'or[42].Commentaires : Le chef d'azur à trois fleurs de lys d'or fait allusion au royaume de France. Le château rappelle le nom de la ville : Castellane, en latin Castellum Salinensium, castellum signifie « château ».Administration
Liste des maires successifs[43],[44] Période Identité Parti Qualité 1792 Antoine Alphand Président de la société patriotique mars 2001 mars 2008 Michel Carle UDF mars 2008 Gilbert Sauvan PS[45] Vice-président du conseil général La ville dispose d’une bibliothèque, d’un collège, d’un hôpital local.
Démographie
Recensements en feux d’Ancien Régime Date 1315 1471 Feux [46] jusqu’en 1471 292 134 Courbe d'évolution démographique de Castellane depuis 1716
Lieux et monuments
Le plus ancien monument sur le territoire de la commune est le dolmen des Pierres Blanches, néolithique final-chalcolithique, inscrit[51].
Architecture civile
Le château du XVIIIe siècle à Eoulx est richement orné de gypseries, notamment les plafonds du premier étage, les panneaux surmontant les portes, la rosace en écailles du plafond du second étage[52]. Extérieurement, il est doté de deux tours engagées, ses ouvertures sont cintrées[53].
La mairie est installée dans l’ancien bâtiment de la Caisse d'épargne, semblable à une villa : balcons soutenus par des consoles volumineuses et aux balustres épais, façade ornée d’un fronton[54].
Rue nationale, deux portes ont des impostes ou chapiteaux ornés de volutes, et un linteau est orné de rinceaux[55].
Sur la commune, plusieurs cabanes ont fait l’objet d’une notice de l’inventaire topographique de la DRAC, en pierre sèche le plus souvent, dont certaines couvertes d’une dalle monolithe[56]. L’une d’elles, à Rayaup, date du XVIIIe siècle (la date de 1586 est très récente[57]).
Architecture utilitaire
Le pont du Roc, supportant la route Sisteron-Vence, date de la première décennie du XVe siècle[58], et succède à plusieurs ponts de bois, dont le dernier jeté sur le Verdon vers 1300 fut détruit par Raymond de Turenne en 1390. Sa construction le rapproche des ponts de Nyons (construit en 1401, long de 42 m), Pont-de-Claix (construit en 1607-13, long de 45 m), Tournon (construit au XVIe, long de 49 m), Entrechaux (long de 24,5 m).
Il mesure 43 m de long, l’arche en dos-d’âne léger a 14,40 m de hauteur sous clef et 36 m de portée[59]. Le tablier est large de 3,9 m hors-tout, les parapets laissent 3 m disponibles à la chaussée. La voûte est de construction soignée en moyen appareil, et deux arcs de décharge le soutiennent rive droite.
En 1747, l’arrière-garde de l’armée austro-sarde y est accrochée par une sortie de la garnison[58].
Les tympans ont été restaurés à plusieurs reprises. Des tirants métalliques sont posés en 1697-99. Le pont dans son ensemble est restauré en 2008 et fermé à la circulation automobile. Il est déclassé en 1982[60]. Le pont et ses abords sont un site inscrit depuis 1940.
La bibliothèque (catalogue en ligne) est installée dans l’ancien couvent de la Visitation fondé en 1644[61].
La fontaine la plus monumentale, sur la place principale, est ornée d’une pyramide sur laquelle sont sculptés deux compas, deux ciseaux, et une masse, emblèmes des maçons. Au sommet de la pyramide se trouve un piédouche, avec une boule[62]. Elle voisine avec un monument de bronze commémorant la visite du ministre des Travaux Publics Yves Guyot, en 1889[63].
La tuilerie de Brans date de la fin du XIXe siècle : il ne subsiste qu’une partie du four[64].
Sites naturels
Le Roc qui domine la ville, s'élevant à 930 mètres (soit plus de 200 m au-dessus du Verdon), est un site inscrit.
Art religieux
Des cippes funéraires antiques sont conservés à la chapelle Saint-Victor[65].
Notre-Dame du Roc
La chapelle Notre-Dame du Roc (site du Haut Moyen Âge), sur le Roc qui domine la ville, appartient à l’ancien couvent de la Merci. Mais le mur et la façade sud seuls datent de la fin du XIIe siècle, puisqu’elle a été à moitié abattue lors des guerres de religion, et reconstruite en 1590. Tombant en ruines en 1703, elle est à nouveau rebâtie au début du XVIIIe siècle et en 1860. Un chapiteau à feuillages et volutes date de la Renaissance[66].
Son mobilier contient :
- une statue de la Vierge, en marbre, du XVIe siècle (datation hypothétique[67], classée au titre objet[68]) ;
- deux tableaux représentant Saint Charles Borromée, et Saint François et sainte Jeanne de Chantal, classés pour les tableaux et pour les cadres dorés, portant les armoiries de l’évêque de Senez Duchaîne[69].
Elle a reçu de nombreux ex-voto, dont :
- un tableau donné après un vœu fait à Notre-Dame, daté de 1757, et classé[70] ;
- un tableau donné après l’épidémie de choléra, en 1835, classé[71] ;
- un tableau donné par un prisonnier libéré, daté de 1875 (classé au titre objet[72]) ;
- un tableau donné pour remerciement après une épidémie de petite vérole, daté de 1870, classé[73] ;
- un tableau, donné par une personne ayant échappé à un naufrage, en 1896, classé[74].
Saint-Victor
L’ancienne église paroissiale Saint-Victor date en partie du XIIIe siècle ; elle est classée monument historique[75]. Elle est construite de manière similaire et sur le même plan que l’église Saint-André, de l’ancienne ville située au-dessus de la ville actuelle. Elle a été le siège d’un prieuré de l’abbaye Saint-Victor de Marseille. L’abside est ornée de bandes lombardes, dont chaque arceau est monolithe. Exceptionnellement pour la région, elle possède un collatéral roman[76], revoûté au XVIIe siècle. La base du clocher date de 1445, mais le sommet est reconstruit au XVIIIe siècle. Ces travaux suivent les dégâts faits par les protestants en 1560[77].
Son autel date de 1724[78]. Le chœur est orné de peintures, encadrées de boiseries, d’une Annonciation sculptée en haut-relief de bois doré (XVIIIe siècle, classée[79]). Le mobilier de bois, les stalles, la chaire et le lutrin au pied hexagonal forment, au total, un ensemble intéressant des XVIIIe et XIXe siècles[80], dont certains éléments sont classés.
Son mobilier contient en outre un calice en argent du début du XVIIe siècle, dont le pied est polylobé, classé[81].
Autres édifices cultuels
L’actuelle église paroissiale est construite en 1868-1873 par l’abbé Pougnet[82], et agrandie par des bas-côtés en 1896. La première travée est occupée par une tribune. L’intérieur est gothique, le clocher est construit contre la façade[83].
Son mobilier comporte quelques éléments classés :
- deux custodes en argent, l’une datée des environs de 1650[84] et l’autre du XVIIIe siècle[85] ;
- une croix de bois doré du XVIIIe siècle[86] ;
- un calice d’argent du XVIe siècle[87] ;
Autres bâtiments religieux :
- le temple bouddhiste ;
- l’église Saint-Thyrs (ou Saint-Thyrse) de Robion, restaurée en 1942 et classée monument historique en 1944[88], du premier art roman (XIe et XIIe siècles dans la région[89]). Elle a été couverte en tôle après une tentative de restauration malheureuse ;
- Saint-Pons à Eoulx, jamais modifiée depuis sa construction, non-voûtée, elle a conservée ses corniches d’origine (milieu ou fin du XIIe siècle[90], également du XIIIe siècle selon la DRAC, classée monument historique[91]), elle possède un plat de quête en cuivre du XVIIe siècle classé[92] ;
- ruines de l’église Saint-André (site de Petra Castellana) ;
- église Notre-Dame-du-Plan XIIe, ancien prieuré, à Castellane ; église Saint-Sébastien de Chasteuil (XVIe siècle) ; Saint-Pons (XVIe siècle) avec cloche datée de 1436 à Robion ; église Saint-Jean à Taloire, du XIIIe siècle[1] ou du XVe siècle, est endommagée par le tremblement de terre de 1951[93] ; Saint-Pierre à Taulanne ; Saint-Jean-Baptiste à Villars-Brandis (avec un exceptionnel encensoir en cuivre à deux étages en forme de vitraux de la fin du XVe siècle[94]) ;
- chapelle Sainte-Victoire au lieu-dit Angles, date de la fin du XIXe siècle au plus tôt, est orientée à l’ouest, la fausse voûte est un lattis enduit de plâtre[95] ;
- chapelles de Blaron ; Saint-Antoine et Notre-Dame (ruinée) à Eoulx ; Saint-Trophime à Robion (possède un calice en argent du XVIIe et surtout un plat de quête en cuivre du XVIe siècle classés[96]) ; Saint-Étienne, sur un sommet, à Taloire ; Saint-Jean, à Villard ; le cimetière du plan Notre-Dame comporte plusieurs chapelles funéraires[97].
Architecture militaire
Le tracé des murailles de Petra Castellana, ancienne ville au-dessus de l’actuelle, est encore bien visible ; elles dateraient du XIIe siècle[98]. Elles étaient renforcées de quatorze tours[99], dont une nous est parvenue : le donjon pentagonal. Il était intégré à cette enceinte et date du XIVe siècle (classé monument historique[100] avec une tour carrée[101]).
L’enceinte du bourg bas est construite à partir de 1359, avec l’autorisation du comte de Provence. Elle est encore visible dans des tours carrées, sur le front des maisons sur la place. Des corbeaux, qui pouvaient soutenir des ouvrages de défense (bretèches, ou simple chemin de ronde à mâchicoulis) sont visibles sur leurs façades. Deux des portes de cette enceinte subsistent :
- celle des Pétardiers ou de l’Annonciade[98], encadrée de deux tours, haut-lieu de la résistance au siège de 1586 ;
- celle de l’Horloge ou de Saint-Augustin, dans une tour carrée. Le passage passe sous la tour par une voûte, ouverte par un arc brisé incurvé vers l’extérieur d’un côté, et par un arc en berceau à l’intérieur de la ville, lui aussi incurvé. La voûte entre les deux est en plein cintre[102]. La tour est classée monument historique[103].
Une des tours du quartier Saint-Michel abrite un pigeonnier depuis 1585[104].
Environnement
La commune envoie ses boues résiduelles du traitement des eaux usées sur la commune de Lambruisse.
Personnalités liées à la commune
- Boniface VI de Castellane, seigneur du lieu et troubadour ;
- Boniface de Castellane, ancien député des Basses-Alpes dans la circonscription de Castellane. Il épousa Anna Gould et fit construire le Palais Rose de l'avenue Foch à Paris ;
- Jacques Dolle, sculpteur du XVIIe siècle ;
- Routtier, architecte ;
- Emeric, naturaliste ;
- Jacques Poilroux, médecin ;
- Meiffreid, musicien inventeur du cor à piston ;
- Jean Antoine Barrière (1752-1836), député aux Cinq-Cents ;
- Régis Messac (né à Champagnac, le 2 août 1893 et mort du côté de Gross-Rosen ou de Dora, vers 1945) a été élève, de 1901 à 1903, à l’école de Castellane, où ses parents étaient instituteurs ;
- Gilbert Bourdin, le très controversé fondateur et dirigeant du mouvement du Mandarom (considéré comme une secte dans le rapport parlementaire de 1995) s'était établi à Castellane de 1969 jusqu'à son décès en 1998 ;
- les Dolle, famille de sculpteurs d’Ancien Régime, et les André, famille de peintres[105]
Dans la commune s'est également installée l'association bouddhiste Ogyen Kunzang Chöling, animée par Robert Spatz, et citée dans le même rapport parlementaire aussi comme une secte.
Voir aussi
Liens internes
- Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence
Liens externes
- Castellane sur le site de l'Institut géographique national
- Site de l’office de tourisme
- Site officiel de la mairie
- Histoire de Castellane par le prieur Laurensi, rédigée en 1775
Notes
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h et i Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7)
- ↑ Robert Dichary, Castellane : à l'aube des gorges du Verdon, Serre Éditeur, Nice, 1994. ISBN 978-2-86410-206-9, p 7
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume III : Formations dialectales (suite) ; formations françaises § 26663, p 1465-1466
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume III : Formations dialectales (suite) ; formations françaises § 26720, p 1470
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume I : Formations préceltiques, celtiques, romanes § 5142, p 306
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume II : Formations non-romanes ; formations dialectales § 21030, p 1121
- ↑ Magazine Conseil général, juillet-août 2008, p 7
- ↑ Robert Dichary, op. cit., p 6-7
- ↑ notice de la Base Mérimée, consultée le 25 octobre 2008
- ↑ Robert Dichary, op. cit., p 4
- ↑ La grotte est trop peu importante pour être fermée et surveillée, mais son emplacement reste confidentiel pour ne pas altérer les peintures ; Jean Gagnepain, Préhistoire du Verdon, Alpes-de-Haute-Provence et Var : des origines à la conquête romaine, Édisud, Aix-en-Provence, 2002. (ISBN 2-7449-0347-7). Préface de Jean Courtin, p 75
- ↑ Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 9
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 15
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 26
- ↑ Robert Dichary, Castellane : à l'aube des gorges du Verdon, Serre Éditeur, Nice, 1994. (ISBN 978-2-86410-206-9), p 10
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 37
- ↑ Arrêté du 15 juin 1944, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Jacques Cru, « Petra Castellana », Verdon no 1, estieu 1999, p 32
- ↑ Jacques Cru, « Petra Castellana », Verdon no 1, estieu 1999, p 33
- ↑ Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, co-édition Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, (ISBN 2-7449-0139-3), p 67-69
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 316
- ↑ notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ), p 211
- ↑ Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, p 200
- ↑ J.-F. Cruvellier, Histoire de Barrême, Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, p 46
- ↑ Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, p 203
- ↑ La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 107
- ↑ Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p. p 41
- ↑ a et b Raymond Collier, op. cit., p 414
- ↑ Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p., p 85-86
- ↑ Mireille Mistral, op. cit., p 40
- ↑ Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 291-300
- ↑ Patrice Alphand, op. cit., p 310
- ↑ Patrice Alphand, op. cit., p 320
- ↑ Patrice Alphand, op. cit., p 303-304
- ↑ Patrice Alphand, op. cit., p 304
- ↑ Patrice Alphand, op. cit., p 333
- ↑ Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p., p 119 et 131
- ↑ Mireille Mistral, op. cit., p 145
- ↑ « L’Installation de l’administration préfectorale », in Chroniques de Haute-Provence Les préfets dans l’histoire de Haute-Provence depuis 1800, Autour d’une exposition réalisée par les Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, (no 340, 2000), p 11, disponible en ligne [1]
- ↑ Stéphane Simonnet, p 33
- ↑ Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994
- ↑ Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année
- ↑ Site de la préfecture des AHP
- ↑ Carte des cantons et Liste des élus, sur le site du Conseil général des AHP, consultée le 14 mai 2008
- ↑ Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, p 167
- ↑ INSEE, Population légale au 1er janvier 2006, consulté le 10 janvier 2009
- ↑ Robert Niel, Le Roman des brigands dans les Basses-Alpes de 1789 à 1802, Impr. B. Vial (Digne-les-Bains), 2007. - 190 p, (ISBN 978-2-9530563-1-0)
- ↑ Castellane sur le site de l'Insee
- ↑ EHESS, notice communale de Castellane sur le site Cassini, consultée le 19 juillet 2009
- ↑ Arrêté du 25 juillet 1944, notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 498
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 263
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 395-396
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 368
- ↑ Notices de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ a et b Raymond Collier, op. cit., p 421
- ↑ idem pour Raymond Collier, op. cit., p 421
- ↑ Pour l’ensemble des détails concernant le pont du Roc, Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol in Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 63-64
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 236
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 48
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 533
- ↑ notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 36
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 136-137
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 469
- ↑ Arrêté du 19 juin 1908, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 7 septembre 1988, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 29 janvier 1990, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 29 janvier 1990, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 29 janvier 1990, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 29 janvier 1990, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 29 janvier 1990, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 14 mars 1944, notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 74-77
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 128-129
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 472
- ↑ Arrêté du 21 avril 1992, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 473
- ↑ Arrêté du 30 janvier, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 388-389
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 389
- ↑ Arrêté du 30 janvier 1995, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 30 janvier 1995, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 29 janvier 1990, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 13 juin 1988, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 12 avril 1944, notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 80
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 101
- ↑ Arrêté du 6 avril 1981, notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 30 janvier 1995, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 11 janvier 1977, notice de la Base Palissy, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêtés du 30 janvier 1995, [2] et notice de la Base Palissy, econsultée le 29 octobre 2008
- ↑ Liste des édifices de l’inventaire topographique, op. cit.
- ↑ a et b Raymond Collier, op. cit., p 298
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 308
- ↑ Arrêté du 12 août 1921, notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Arrêté du 9 mars 1927, notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 305
- ↑ Arrêté du 13 septembre 1920, notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 444
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 453-454
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