- Le Bourget (Alpes-de-Haute-Provence)
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Reillanne
Reillanne
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-de-Haute-Provence Arrondissement Forcalquier Canton Reillanne Code Insee abr. 04160 Code postal 04110 Maire
Mandat en coursAlain Calvet
2009-2014Intercommunalité Pays de Haute-Provence Démographie Population 1 476 hab. (2006) Densité 38 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 387 m — maxi. 805 m Superficie 38,55 km² Reillanne (Ralhana en provençal et vivaro-alpin de norme classique et Reihano en provençal de norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Reillannais.
Sommaire
Géographie
De ce village perché dont les maisons montent à l'assaut d'un mamelon, on découvre la table d'orientation de Saint-Denis ; de là, une vue panoramique s'étend sur la vallée de l'Encrème, le Luberon et le vieux village de Reillanne au sud, les Alpes à l'est, et la montagne de Lure au nord.
Villages environnants : Villemus (à 3,5 km), Lincel (à 4 km), Montjustin (à 4 km), Montfuron (à 6 km), Saint-Michel-l'Observatoire (à 6 km), Aubenas-les-Alpes (à 6,5 km), Vachères (à 6,5 km), Céreste (à 7 km).
Histoire
Le toponyme « Reillanne »
Le linguiste Charles Rostaing relève 26 formes pour le nom de Reillanne[1], la plus ancienne, Reglana, remontant à 909. On trouve des formes similaires, comme Reilana (XIe siècle), Rillana (1125), Reillana (1274) ou encore Reilhane (1401).
Trois interprétations du nom ont cours[2] :
- le nom Reillanne viendrait du provençal reiho (« soc de charrue », un objet agraire que l'on trouve aujourd'hui dans les armes de Reillanne.) Une interprétation visiblement fantaisiste, liée à la proximité entre les noms Reillanne et reiho ;
- Frédéric Mistral, le félibre provençal, et l'historien André Bouyala d'Arnaud, trouvent dans le mot « Reillanne » une évocation de la voie Aurélienne. Charles Rostaing s'oppose à cette interprétation ;
- selon les toponymistes Skok et Groehler[3], Reillanne doit son nom à la gens Regilius, une famille (ou peut-être un clan, une tribu) propriétaire du terroir de Reillanne au Haut Moyen Âge. Le toponymiste Lorgnon envisage davantage Regulius que Regilius[4].
Préhistoire
Les plus anciennes traces humaines datent du néolithique : la grotte de Saint-Mitre est fréquentée et a livré plusieurs tombes[5].
L'époque gallo-romaine
Reillanne commence son histoire en tant que bourgade gauloise. Lorsque, en 123 av. J.-C., le consul Domitius Ahenobarbus (à la barbe d'airain) bat l'armée alliée des Arvernes et des Allobroges, le territoire actuel de Reillanne est rattaché à la nouvelle province de Narbonnaise. Il achève ensuite d'en assurer la pacification, en créant une voie moderne sur d'antiques tracés locaux, qui porte le nom de voie Domitienne, ancêtre de l'actuelle Nationale 100, qui passe au sud de Reillanne. À l'époque romaine, le village d’Alaunia occupait la plaine[6]. Les invasions barbares ont obligé ses habitants à se réfugier sur le promontoire actuel et à s'entourer de remparts.
La période gallo-romaine est une époque de paix et de prospérité dans la vallée de Reillanne. Des villæ se construisent, telles la villa Pinet, aujourd'hui connue sous le nom de Château Pinet.
Reillanne bénéficie des privilèges de municipe et pouvait à ce titre s'auto-administrer.
Moyen Âge
Reillanne apparaît dans les chartes en 909 sous le nom de Reglana[6]. La bourgade a une certaine importance au Moyen Âge. La légende affirme que les Templiers ont construit un monastère, cependant aucun document ne vient corroborer cette affirmation. Ce monastère est en fait franciscain.
Dès le XIIIe siècle, la ville bénéficie d’un consulat.
Révolution française
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[7].
Le vaste château, dont l’enceinte extérieure comptait 18 tours, est entièrement détruit suite à la Révolution[8].
Depuis la Révolution
La commune du Bourget lui est rattachée en 1846.
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence.Blasonnement :
D'azur à un soc de charrue d'argent posé en pal et accosté en chef de deux fleurs de lis du même[9].Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1874 1880 Vicomte de Salve[10] 1995 Georges Alliaud PCF Conseiller général 1995 31 janvier 2009[11],[12] Raymond Bressand PCF Conseiller général, démissionnaire 2009 Alain Calvet DVD Jumelage
Reillanne est jumelée avec Roccasparvera Italie.
Démographie
Courbe d'évolution démographique de Reillanne depuis 1793
Économie
- Marché le jeudi et le dimanche matin. Le marché du dimanche est le plus grand des deux. Truffes, VDQS Coteaux de Pierrevert
Lieux et monuments
Architecture militaire
Reillanne est dominée encore par une des tours de l'ancien château (sur laquelle on a élevé en 1889 un clocher). De l’enceinte médiévale, il subsiste deux portes : le passage de la herse est encore visible dans la porte Saint-Pierre, inscrite[16] (XIIIe siècle) et et la porte des Forges (XIIe siècle)[17]. Au Bourget, une tour de 8 m de diamètre est encore visible[18].
Architecture civile
Le château de Valligrane, construit entre 1650 et 1680, dans un petit parc[19].
Une maison date de 1523[20]. Dans la maison Charpin, une fresque classée[21] à peine visible, avec une inscription en gothique, daterait de 1500[22]. La Garde de Dieu, actuellement transformée en ferme, est un ancien relais de poste[23]. La fontaine monumentale de la place principale est élevée entre 1874 et 1880.
Le moulin Delestic ou moulin Agnelier, construit en 1859, a fermé ses portes en 1955. Toute la machinerie est encore présente, y compris une ancienne machinerie de bois. L’ensemble est inscrit comme monument historique[24].
- Portail de type florentin du XVIIIe siècle,
- Cadran solaire,
- Lavoir,
Art religieux
L’église Notre-Dame-de-l'Assomption, également placée sous le vocable de saint Pierre, est construite entre 1100 et 1150, puis reconstruite après 1558. La nef, longue de trois travées, et voûtée d’ogives, date de la reconstruction. Assez exceptionnellement pour le département, elle est flanquée de deux bas-côtés, construits au XVIIe siècle. La travée de chœur est voûtée en berceau, et occupe toute la largeur du bâtiment (roman). Le chevet, intermédiaire entre le roman et le gothique (au XVIe siècle), est surmonté d’une voûte en cul-de-four divisée en six branches rayonnantes ; il possède une abside et une absidiole au sud, celle du nord a été détruite[25]. Son portail occidental est surmonté d’un fronton arrondi, orné de feuillages, et encadré de pot-à-feux, qui est le seul élément Renaissance de l’église[26]. Les vitraux du chœur datent du début du XXe siècle[27].
Son presbytère, construit à la fin du XVIIe siècle, possède trois cheminées dont le manteau est orné de gypseries[28]. Sa façade est ornée d’un cartouche, qui indique qu’il servit de maison commune[29]. Il abrite plusieurs tableaux de thèmes religieux, inscrits au titre objet.
L’ancienne église romane que N-D de l’Assomption remplaçait, Saint-Pierre, ne conserve plus que son clocher-mur[30].
La chapelle Saint-Roch, installée dans l’ancienne synagogue, possède un escalier orné de tableaux de gypserie : une Vierge à l’Enfant et un Bon Pasteur, attribuée au XVIIe siècle[31].
La chapelle Saint-Denis des Pénitents Blancs est reconstruite en 1858 pour remercier la Vierge, que les Pénitents Blancs avaient implorée d'apporter la pluie. Elle possède une nef de trois travées, deux voûtées d’arêtes et la troisième, la travée centrale, placée sous coupole. Son clocher est roman[32]. Elle conserve un devant d’autel du XIIe siècle sculpté en bas-relief, avec saint Jacques et saint Martin encadrant la main bénissante de Dieu[33], classé monument historique au titre objet[34]. La chapelle Notre-Dame-des-Prés, qui desservait un monastère, date en partie (chevet) du XVe siècle[35].
- Musée ethnologique,
Personnalités liées à la commune
- Saint Maïeul de Cluny faisait partie de la famille noble dominant Reillanne.
- Léa-Pomme Debroise, ecrivain, née 15 juin 1990 à Pertuis habite Reillanne.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Sources
- Émile Lauga, Reillanne, monographie, impr. Reboulin, Apt, 1972.
Notes
- ↑ Essai sur la toponymie de la Provence, Charles Rostaing, éd. d'Artrey, Paris, 1950.
- ↑ Émile Lauga, Reillanne, monographie, impr. Reboulin, Apt, 1972.
- ↑ H. Groehler, Über Ursprung und Bedeutung der französischen Ortsnamen, t. I, Heidelberg, 1913.
- ↑ A. Lorgnon, Noms de lieux de la France, Paris, 1920.
- ↑ Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 8 et 9
- ↑ a et b Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 p. (ISBN 2-7399-5004-7)
- ↑ Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-298
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 244
- ↑ name=BanqueDuBlason
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 428
- ↑ Site de la préfecture des AHP
- ↑ La Provence, « Le maire de Reillanne démissionne », en ligne [1], publié le 4 janvier 2009, consulté le 22 mars 2009.
- ↑ INSEE, Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 11 janvier 2009
- ↑ Reillanne sur le site de l'Insee
- ↑ EHESS, notice communale de Reillanne sur la base de données Cassini, consultée le 28 juillet 2009
- ↑ Arrêté du 28 décembre 1984, notice de la Base Mérimée, consultée le 2 décembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 307
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 312
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 260
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 359
- ↑ Arrêté du 19 décembre 1950, notice de la Base Palissy, consultée le 2 décembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 485
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 424
- ↑ Arrêté du 28 mai 1993, notice de la Base Mérimée, consultée le 2 décembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 97 et 167-168
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 182-183
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 528
- ↑ Comtesse du Chaffaut, Gypseries en Haute-Provence : cheminées et escaliers (XVIe-XVIIe siècles), Turriers, Naturalia publications, 1995, ISBN 2-909717-22-4, p 101-102
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 437-438
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 143
- ↑ Comtesse du Chaffaut, op. cit., p 102
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 382
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 461
- ↑ Arrêté du 25 mars 1956, notice de la Base Palissy, consultée le 2 décembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 174
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