Ogyen Kunzang Choling

Ogyen Kunzang Choling

Ogyen Kunzang Chöling

Ogyen Kunzang Chöling (OKC) est un ensemble de centres bouddhistes tibétains. Le premier d’entre eux fut fondé en Belgique par Robert Spatz (Lama Kunzang Dorjé) en 1972, à la demande de Kyabjé Kangyour Rinpotché (1895 - 1975), maître bouddhiste du Tibet, qui avait déjà établi un monastère Ogyen Kunzang Chökhorling en Inde, à Darjeeling. Les centres se trouvent actuellement sous l'autorité spirituelle de Shéchèn Rabjam Rinpoché, abbé du monastère de Shéchèn au Népal. Depuis leur création, ils ont reçu la visite de nombreux maîtres reconnus du bouddhisme tibétain, dont le Dalaï Lama, Dudjom Rinpoché, le 16ème Karmapa, Dilgo Khyentse Rinpoché et Trulshik Rinpoché. Depuis la moitié des années 1990, ce mouvement a été l'objet de nombreuses critiques : en effet, les Commissions d'enquête parlementaires sur les sectes en France et en Belgique, ainsi que plusieurs associations anti-sectes l'ont présenté de manière très défavorable.

Sommaire

Enseignement et pratiques

Ogyen Kunzang Chöling appartient à la tradition bouddhiste tibétaine nyingma, la plus ancienne des quatre écoles du Bouddhisme tibétain[1]. D'après le site officiel d'Ogyen Kunzang Chöling, ses centres ont pour but « la transmission et la mise en pratique des enseignements bouddhiques de la tradition tibétaine ainsi que la réalisation de toute activité contribuant au bien-être et à l'évolution spirituelle des êtres »[2]. La pratique se compose essentiellement de l'étude des textes bouddhiques, de la méditation et de rituels associant méditation et récitation de prières et mantras. On y pratique aussi le Hatha-yoga. Des prières en commun se tiennent chaque jour au temple, tôt le matin ainsi que le soir vers le moment du dîner, les horaires variant suivant les temples. Des cérémonies d'offrandes ont lieu les 10è et 25è jour du calendrier lunaire. Des cours d'enseignement et de pratique du bouddhisme dirigés par des lamas sont organisés régulièrement à l'intention du public. Dans le but de favoriser la paix, le mouvement a construit récemment un nouveau stûpa au Portugal et projette d'en construire trois autres, en France, en Belgique et à Tahiti. Dans ce même but, il participe également au projet lancé par Dilgo Khyentsé Rinpoché, éminent maître tibétain, consistant à déposer des "terboum" (signifiant "Vases précieux") un peu partout dans le monde. Il s'agit de récipients censés protéger les lieux où ils se trouvent. À l'heure actuelle, sur 6 200 emplacements définis par un lama grâce à l'astrologie bouddhiste tibétaine, 4 000 sont déjà en place[2].

Organisation

Lieux d'implantation

Belgique : En Europe, le premier centre fut fondé à Bruxelles en 1972, par Robert Spatz (né en 1944 à Ixelles en Belgique, appelé Lama Kunzang Dorjé), à la demande de Kyabjé Kangyour Rinpoché dont il fut un fervent disciple et qu'il suivit durant six ans. Il s'agit du premier centre bouddhiste tibétain à avoir vu le jour en Belgique. Depuis, un nouveau temple a été consacré à Bruxelles en novembre 1999 où les enseignements des lamas sont donnés et où des séminaires d'introduction au bouddhisme sont donnés ; ces séminaires, programmés le samedi, durent deux heures chacun. Le yoga traditionnel, axé principalement sur la respiration, y est enseigné également[2].

France : En France, l'association s'est implantée à Château de Soleils, hameau de Castellane en 1974, sur un domaine de 112 hectares, appelé Nyima Dzong, qui comprend deux temples, contenant de nombreuses statues grandeur nature de différents maîtres et divinités bouddhistes, un stûpa et les habitations des membres résidents.

Portugal : Deux implantations d'OKC virent le jour au Portugal, en 1979 et 1982. Au centre de Lisbonne, on propose des cours d'introduction au bouddhisme dispensés le week-end, des études et pratiques des textes bouddhistes pour les élèves avancés, du hatha-yoga traditionnel et de la méditation. Le deuxième centre portugais, Humkara Dzong, situé sur une colline dans le sud du pays (Algarve), comprend un temple, de petites maisons d'habitation et un bâtiment pour les lamas de passage[2]. On y organise, surtout en été, des retraites d'étude et de pratique du bouddhisme.

Polynésie française : Enfin, à Tahiti (Papeete), le centre de Gyatso Dzong (signifiant la "Forteresse océane") a été fondé en 1982. Des séminaires d'introduction au bouddhisme y sont organisés et le hatha-yoga traditionnel y est également enseigné[2].

Structures

En Belgique[3], Ogyen Kunzang Chöling est une association sans but lucratif. En accord avec ses statuts, elle met en œuvre "...les moyens nécessaires pour : (...) étudier, expérimenter et mettre en pratique les enseignements dans le contexte le plus approprié, en ce compris, dans le cadre d'une infrastructure de vie communautaire". L'association organise la vie religieuse et communautaire de ses membres mais ne s'occupe pas de leurs activités professionnelles. La plupart de ses membres travaillent en tant qu'associés actifs au sein de sociétés qu'ils gèrent eux-mêmes. Une de celles-ci, Tara, possède deux restaurants végétariens et deux magasins de produits naturels, une autre, Vajra, fait de la distribution alimentaire agrobiologique et une troisième, Torma, s'occupe de rénovation et travaux de construction. Les associés actifs de ces sociétés perçoivent des rémunérations dont ils versent, de commun accord et après payement des impôts et charges sociales, une partie importante à l'association. C'est ce qui permet à celle-ci de poursuivre ses activités religieuses et d'organiser la vie communautaire.

En France, OKC est enregistrée comme une association régie par la loi de 1901. Contrairement à ce qui se passe en Belgique, cette association ne s'occupe que des activités religieuses, et donc pas de l'organisation de la vie communautaire, qui relève plutôt d'une association de fait. L'association française fonctionne grâce au soutien de l'association belge, qui est propriétaire du Château de Soleils. La vie communautaire dépend, elle, de dons réalisés à titre personnel par les membres.

A Tahiti le centre OKC est également enregistré comme association régie par la loi de 1901. Il s'organise autour d'un temple et les membres ne vivent pas en communauté.

Au Portugal, OKC est enregistrée comme "entité collective religieuse" en accord avec la nouvelle loi sur la liberté religieuse en vigueur dans le pays. Une partie des membres du centre de Lisbonne gère un restaurant végétarien. Le centre de Lisbonne, ainsi que celui de Humkara Dzong, en Algarve, dans le sud du Portugal, sont soutenus par les dons des membres, tant pour les activités religieuses que pour la vie communautaire.

Entre juillet 1996 et l'automne 1997, Ogyen Kunzang Chöling a publié une revue trilingue, Adarsha (signifiant "Miroir"), qui comporte des reportages, des enseignements de lamas bouddhistes tibétains et des témoignages.

Controverses et polémique

"Secte" ?

En France, OKC est répertorié comme secte dans les rapports n°2468 de décembre 1995 et n°1687 de juin 1999. Le groupe, qui est considéré comme une "secte orientaliste", figure parmi les mouvements ayant de 50 à 500 adeptes. Il ne remplirait néanmoins qu'un seul des dix critères de comportement sectaire retenus par la Commission parlementaire, à savoir "l'embrigadement des enfants". Cependant, par courrier du 26 février 1996 adressé au président d’OKC par M. Alain Gest, président de ladite commission, celui-ci reconnaît ignorer les raisons de la mention d’OKC dans la liste des sectes ("J’ai adressé à M. Jean-Louis Debré, Ministre de l’Intérieur, une demande tendant à obtenir des précisions sur les éléments ayant conduit à classer votre association au nombre des mouvements sectaires. Je ne manquerai pas de vous communiquer les compléments d’information que je pourrai ainsi obtenir" – ces éléments n’ont jamais été communiqués, "l’existence de la commission d’enquête parlementaire sur les sectes ayant cessé du fait même de la publication de son rapport" – courrier du 21 mai 1996)[1]. D'après le rapport de 1999, le patrimoine financier de OKC en ferait, selon les sources, le quatrième ou le onzième mouvement supposé sectaire de France. Il semble que le chiffre permettant un tel classement résulte d’une confusion entre le chiffre d’affaires des sociétés gérées par les membres d’OKC-Belgique et les dons qui seraient perçus annuellement par OKC-France (voir ci-dessous "Financement"). En 2006, à l'occasion de la commission relative à l'influence des mouvements sectaires sur les mineurs, un questionnaire a été envoyé à divers groupes entrant, d'après les parlementaires, dans le champ de leur étude. À propos des enfants grandissant en son sein, OKC a répondu : "L'association OKC a pour but l'étude et la pratique du bouddhisme tibétain et ne s'occupe pas, en tant que telle, de l'éducation des enfants qui séjournent au Château de Soleils. L'éducation des enfants relève de leur vie privée et de la responsabilité de leurs parents."[4]

Il convient toutefois de rappeler que le rapport parlementaire et sa liste de sectes ont fait l'objet de critiques de la part d'historiens des religions, de sociologues, d'universitaires ou d'associations de défense de la liberté de croyances. En outre, depuis une circulaire du Premier ministre en date du 27 mai 2005[5], la lutte contre les sectes ne recourt plus désormais à une liste de sectes, mais plutôt à une utilisation de faisceaux de critères. La circulaire admet que la liste de mouvements figurant dans le rapport parlementaire de 1995 devient de moins en moins pertinente, eu égard à la complexité du phénomène sectaire et à son évolution. Pour sa part, le président de la MIVILUDES, Jean-Michel Roulet, a estimé en 2005 que la liste parlementaire des sectes de 1995 est " complètement caduque ", mais qu'elle " a permis de cerner le phénomène même si c'était de manière parfois erronée et partiellement incomplète ". Ainsi, la classification d'OKC comme secte n'est plus d'actualité[réf. nécessaire]. De plus, les rapports annuels ultérieurs de la MILS, puis de la MIVILUDES, ne mentionnent plus du tout OKC.

En Belgique, une Commission d’enquête parlementaire a également inclus OKC dans la liste des groupes à étudier en vue de son rapport sur les sectes ; elle a d'ailleurs procédé à l'audition de Robert Spatz ainsi que d'autres représentants de OKC.

Cependant, le compte rendu analytique du rapport de la commission d’enquête parlementaire belge (document officiel mais non publié) fait une description détaillée du mode de vie au château de Soleils qui contredit de telles affirmations, comme le font, par ailleurs, les membres actuels du groupe.

La Commission belge semble également avoir fait l’impasse sur une enquête sociale approfondie s'étant déroulée de février à juin 1996 à Château de Soleils. Cette enquête, réalisée sous la direction de Madame la Juge des Enfants de Digne, établit que "les enfants bénéficient de conditions de vie tant matérielles que morales favorables à leur épanouissement" et qu'"ils bénéficient de conditions d’enseignement privilégiées". Un jugement de non-lieu à assistance éducative a été rendu le 23 janvier 1997 par la Juge des enfants de Digne, suivant les réquisitions du Procureur de la République[1]. Le compte rendu synthétique de l’audition des représentants de OKC devant la commission d'enquête belge publié dans son rapport final ne mentionne que de façon évasive l’existence de cette enquête sociale qui avait pourtant été signalée au cours de l’audition et dont de larges extraits y avaient été lus (compte rendu analytique). Il omet en outre de mentionner le jugement de non-lieu à assistance éducative prononcé par madame la Juge des enfants de Digne en date du 23 janvier 1997 et dont une copie avait été remise à la Commission par les responsables d'OKC. En ce qui concerne les conditions de vie "trop dures" des adultes, on peut noter également que l’enquête du juge des Enfants de Digne a comporté cinq visites d’une journée, dont les trois premières à l’improviste – la première au mois de février 1996 –, et que les enquêteurs ont entendu, en plus des enfants, la plupart des adultes de la communauté, dans leur milieu de vie habituel. Il semble clair que des conditions de vie inquiétantes des adultes n’auraient pas manqué d’attirer l’attention d’enquêteurs rompus aux situations sociales difficiles[1].

Scolarisation interne et emploi du temps "chargé"

Parmi les charges retenues contre OKC figurent l'emploi du temps très chargé auquel sont soumis les enfants (ce qui amène le rapport belge, à la page 170, à qualifier l'éducation de "spartiate" au sein d'OKC), ainsi que la scolarisation à l'intérieur du groupe. En effet, le centre de Castellane a ouvert sa propre école (qui comptait trente-deux d'enfants au moment de l'audition des représentants d'OKC par la Commission parlementaire belge), enseignant les matières traditionnelles ainsi que la philosophie bouddhiste. En plus des quatre heures de cours généraux, les enfants se livreraient quotidiennement aux pratiques cultuelles bouddhiques, aux travaux manuels, à l'apprentissage du tibétain, à la culture du potager, au sport (arts martiaux japonais) et à la danse, ce qui leur laisserait peu de temps libre. La Commission parlementaire belge estime que cela ne favorise pas les échanges externes au groupe, obligeant ainsi les enfants à rester dans la communauté une fois qu'ils auront grandis. Ces affirmations sont cependant contredites par le rapport d'enquête sociale réalisé en 1996 à la demande du juge des enfants de Digne et qui a abouti à une décision de non-lieu à assistance éducative (voir plus haut). Ce rapport précise que "nous n’avons jamais vu d’enfant restant isolé. Ils sont tous occupés soit à jouer, soit à participer aux activités collectives. (…) Ils ont tous un tempérament espiègle et joyeux. (…) Les relations parents/enfants sont empreintes de beaucoup de tendresse, la même attention est donnée aux enfants pensionnaires. (…) Par l’éducation qu’ils reçoivent, ils acquièrent un équilibre qui leur permettrait de s’adapter à tout autre mode de vie"[1]. D'autre part, l'ouverture de l'école primaire du château de Soleils a fait suite à une suggestion de l'Inspection académique. Des rapports de celle-ci soulignent le caractère sérieux de l'enseignement scolaire dispensé au château de Soleils ainsi qu’une culture générale supérieure à la moyenne[1]. Par ailleurs, il n'est pas exigé des enfants des membres d'OKC qu'ils soient scolarisés dans la communauté. En outre, les enfants scolarisés dans le groupe voient régulièrement leurs parents et grands-parents (soit ceux-ci séjournent avec eux durant les vacances, soit les enfants visitent leurs familles), ils regardent la télévision et sont encouragés à lire[6].

Vie communautaire et "travail dissimulé"

Selon la Commission parlementaire belge, OKC "demande à ses membres du travail communautaire, et leur fournit gratuitement en échange le logis, le manger et l'enseignement (...). L'ampleur des tâches imposées et la durée du travail peuvent être importantes et conduire à une véritable exploitation de la main d'œuvre ainsi employée". Ce qui reviendrait à un travail clandestin. Selon les responsables d'OKC, le bénévolat a été utile au début de la création du centre, mais il n'a plus cours depuis 1988, sauf exception. La majorité des membres de la communauté gèrent les sociétés dans lesquelles ils travaillent et versent volontairement une partie de leur rémunération à l'association OKC afin de lui permettre de poursuivre ses activités religieuses et d'organiser la vie communautaire[1]. D'autres ont une activité professionnelle en dehors de ces sociétés et font aussi des donations à OKC. Selon OKC, il n'y a donc ni exploitation de la main d'œuvre ni travail clandestin. Les affirmations de la Commission d’enquête sont également contredites par l’enquête judiciaire française (voir ci-dessous), dont les chef d’inculpation "obtention en abusant de l’état de dépendance des personnes de services non rétribués ou en échange d’une rétribution sans rapport avec l’importance du travail accompli" et "abus de confiance" se sont soldées par un non-lieu en date du 17 juillet 2000.

Conditions de vie "éprouvantes"

Le mode de vie difficile est souvent évoqué par les anciens membres de la communauté qui reprochent entre autres l'interdiction de parler et l'absence de chauffage[réf. nécessaire]. Dans le compte rendu analytique de l'audition des responsables de OKC par la commission d'enquête belge, on peut lire cependant que il n'y a pas d'interdiction de parler, même s'il est habituel de garder un court silence au début des repas, et qu’à Château de Soleils on chauffe normalement. Dans son rapport, la Commission parlementaire belge déclare à la page 158 qu'OKC fait partie des mouvements proposant des "formes d'alimentation alternatives telles que le végétarisme, le véganisme et la macrobiotique". Ce qui, d'après elle, est une technique permettant "d'attache[r] mentalement les (nouveaux) disciples au groupe". Le végétarisme est cependant largement pratiqué dans le monde et on peut se demander de quelle façon sa pratique pourrait produire un tel résultat. Le rapport de la Commission belge cite (2e partie, p. 165) l'activiste anti-secte M.Lallemand qui estime que le mode de vie serait très dur au sein de la communauté : lever à 4h, prière à 4h30, déjeuner à 8h, puis travaux communautaire jusqu'à 20h, horaire de la prière du soir et du dîner. Cependant, les visiteurs sont volontiers accueillis à Château de Soleils et peuvent constater que l'horaire quotidien ne correspond pas à cette description : la prière du matin a lieu à 6h00, celle du soir – dernière activité collective – se termine vers 20h30 et chacun mène ses activités de la journée à son rythme. La présence aux prières communes n'est en outre pas obligatoire. Au cours de son audition, Robert Spatz indique pour sa part que lors des repas on joue un peu de musique et qu'il n’est pas du tout imposé de manger en silence. Par ailleurs, il serait possible de se divertir en participant à des activités culturelles ou sportives, sans contrôle de la part du groupe. Pour ce qui est du chauffage, Robert Spatz fait remarquer qu'il n'y en avait pas lors de l'achat du château des Soleils en 1974, que son expérience personnelle prouve qu'on peut s'en passer même quand il fait très froid, et que de toutes façons, il n'est pas interdit pour les membres de se chauffer (chacun dispose d’un petit appareil de chauffage)[6].

"Abus sexuels"

Prétextant une initiation religieuse, Robert Spatz se serait livré, dans le début des années 80, à un viol sur une femme, ainsi qu'à des attouchements et attentats à la pudeur sur une mineure (lors des faits) ; il est mis en examen durant l'été 1997 et un mandat d'arrêt est délivré à son encontre le 30 mai au motifs de "viol avec la circonstance aggravante de l'autorité exercée sur la victime, et attentat à la pudeur sur mineur de moins de 16 ans"[7]. Selon les porte-parole d'OKC, ces accusations n'ont d’autre source que les affirmations faites dans le cadre de l’instruction judiciaire et ne sont pas vérifiées. D'après les droits de réponse publiés en octobre 2008 à la demande de OKC dans trois journaux belges, elles sont contestées de la manière la plus ferme par Robert Spatz[1].

"Abandons de soins et séquestrations"

Une femme de 46 ans appartenant à la communauté souffrant de dépression, la famille a déposé une plainte[7]. Cette plainte a été retirée ensuite par la famille. Le parquet a cependant poursuivi. PLus tard, un cancer a été décelé chez cette femme, qui en est morte un an plus tard. Bien que, dans les 18 mois qui précédèrent la découverte de ce cancer, la patiente ait été vue par deux experts médecin et psychiatre et ait été suivie mensuellement ensuite par un médecin choisi par sa famille, l’instruction a voulu mettre le décès à la charge des responsables d’OKC, les inculpant d’homicide involontaire, pour aboutir finalement à une relaxe générale des prévenus lors du jugement au tribunal de Digne-les-bains le 8 novembre 2001[1].

Il a été avancé par ailleurs que, sous prétexte de méditation, des membres auraient été séquestrés dans des cellules isolées phonétiquement et fermées, situées sous une piscine au domicile de Robert Spatz[réf. nécessaire]. Mais lors de l'enquête judiciaire belge, l’expert géomètre désigné par le juge d’instruction aboutit à la conclusion qu’il était impossible de séquestrer quiconque dans ces cellules, car elles s’ouvrent de l’intérieur.

D'anciens membres affirment que les enfants pouvaient être enfermés plusieurs jours, voire une semaine, dans une cabane de bois privée de lumière, et sans nourriture, si ce n'est un verre d'eau. En outre, les enfants auraient été régulièrement brimés et n'étaient lavés qu'une fois par semaine[8]. Les porte-parole d’OKC contestent ces affirmations et répliquent que les conclusions de l'enquête sociale réalisée à la demande du Juge des enfants de Digne montrent bien qu'il s'agit là de pures affabulations[1].

Financement

Selon la Commission parlementaire française, OKC est une "secte moyenne" pour ce qui est de ses finances. Son patrimoine immobilier et ses recettes annuelles seraient estimés respectivement à 6 et 25 millions de FF (900 000 et 3 500 000 Euros). La fortune du groupe proviendrait essentiellement de dons, mais aussi de ses sociétés commerciales, de la vente de sa revue, des cours (gratuits pour les membres) et des revenus des membres de la communauté[9] (par exemple, deux d'entre eux versaient mensuellement 200.000 à 240.000 francs belges (5.000 à 6.000 Euros), selon le rapport belge).

Il s'avère en fait que OKC France n'a jamais eu de patrimoine immobilier, le château de Soleils appartenant à l'association belge. Quant à ses "recettes annuelles" (v. ci-dessus, au chapitre "Secte"?…), il s'agit en fait du soutien apporté par l'association belge et qui se chiffrait en 1999 à 180 000 FF (27 000 Euros) par an. D'autre part, les dons de membres permettant le fonctionnement communautaire s'élevaient alors à 218 000 FF (33 000 Euros) par an.

En 1999, la branche belge de l'association OKC ne possédait qu'un seul bien immobilier, le Château de Soleils à Castellane. Son budget annuel s'élevait à environ 10 millions de francs belges (248.000 Euros). C'est ce dont l'association disposait pour organiser ses activités religieuses et la vie communautaire de pas loin d'une centaine de membres. De leur coté, les différentes sociétés gérées par ses membres avaient un chiffre d'affaires cumulé d'environ 130.000.000 de francs belges (3.223.000 Euros). Mais il faut en déduire les taxes, cotisations sociales, achat de matières premières, frais professionnels, etc. En fin de compte, le total des participations versées annuellement par les membres travaillant dans les sociétés à l'association ne dépassait pas les 7.000.000 de francs belges (174.000 Euros).

Il a été avancé que OKC serait redevable envers l'Office national de la sécurité sociale d'une somme de plus de 54.000.000 de francs belges (1.340.000 Euros) auquel s'ajoutent des pénalités. Cette affirmation suppose que le statut d'indépendant dont se réclament les membres gérant et travaillant dans les sociétés citées serait faux et que OKC serait en fait le patron de ces travailleurs. Ceci est contesté aussi bien par l'association OKC que par les associés actifs des sociétés. Les tribunaux compétents en décideront.

La Commission parlementaire belge reproche l'enrichissement de Robert Spatz, qui recevrait environ 4 millions de francs belges (100.000 €) par an sur l'un de ses comptes grâce à la gestion de ses propriétés situées à Ixelles. De plus, elle déclare dans son rapport, page 184, qu'OKC fait partie des sectes disposant de nombreux immeubles, notamment d'un château et de matériel roulant. De son côté, Robert Spatz déclare qu'il a hérité cette fortune de son père et déclare en mettre une partie importante à la disposition d'OKC, et ceci de façon désintéressée. De plus, en tant que lama, laïque de surcroît, il n'est pas tenu d'abandonner ses biens. En ce qui concerne les offrandes qu'il a reçues, il déclare les avoir utilisées pour la fondation de monastères et centre d’études bouddhistes, la construction d’édifices religieux, en Europe comme en Orient, le soutien à une maison d’édition bouddhiste et l’invitation en Europe de grands lamas tibétains[6].

Actions judiciaires

Le 30 mai 1997, à 14 h, 150 gendarmes (ainsi que deux hélicoptères) pénétraient dans le domaine d'OKC à Castellane, après que le juge d’instruction de Digne ait délivré une commission rogatoire au motif de "non-assistance à personne en danger, blessures involontaires et exercice illégale de la médecine". Personne n'a été emmené par les gendarmes, mais ceux-ci procédèrent à l'audition d'une trentaine d'enfants. Le même jour, dix-sept autres perquisitions dans les locaux d'OKC ont été effectuées en Belgique par 200 gendarmes.

Le 4 juin 1997, Robert Spatz et 5 proches (dont sa femme), sont mis en examen en Belgique pour "abus de confiance, associations de malfaiteurs, blanchiment d’argent, recel, non-assistance à personne en danger et séquestration arbitraire aggravée de sévices corporels". Robert Spatz est libéré de prison sous caution le 7 octobre 1997. Aucune condamnation n’a à ce jour été prononcée.

En France, le 8 novembre 2001, le tribunal correctionnel de Digne a relaxé les prévenus, poursuivis pour exercice illégal de la médecine, non-assistance à personne en danger et exercice illégal de la médecine. A cette occasion, la presse locale, seule présente à l’audience, reprend les thèmes de l’avocat de la défense : "un procès en sorcellerie" La Provence du 9/11/2001 ; "L’accusation se raccroche à des brindilles dans ce dossier qui est aussi volumineux que vide (…) (L’instruction) n’a pas respecté les règles (…) (le parquet s’est livré à un) réquisitoire médiatique (…) (Lors de la perquisition,) ni les gendarmes ni le médecin requis ne s’étaient inquiétés de l’état de santé de l’adepte malade. Et on nous parle de non-assistance à personne en danger !" (Le Dauphiné Libéré, 6-9/11/2001) ; "Au fil des débats, il s’avérait que Mme N. avait bénéficié d’un soutien tout à fait normal (…) Des incohérence dans l’accusation et l’instruction qui ont fait mouche dans l’esprit des juges" (La Marseillaise, 9/11/2001). Le 17 juillet 2000, le Juge d’Instruction de Digne avait déjà prononcé un non-lieu pour : abus de confiance ; obtention en abusant de l’état de dépendance des personnes de services non rétribués ou en échange d’une rétribution sans rapport avec l’importance du travail accompli ; privation de soins et aliments par personnes ayant autorité sur mineurs de 15 ans. Ce dernier chef d’inculpation concernait cinq enfants, d'origine portugaise, dont la taille était inférieure aux normes françaises. Le Juge des Enfants avait déjà prononcé un non-lieu à ce sujet en date du 12 octobre 1999[1].

En août 2000, un homme de 24 ans originaire du Mozambique a pris en otage les clients d'un restaurant appartenant à OKC à Ixelles. Il réclamait une somme d’argent, s’estimant victime du groupe dans lequel lui et sa mère avaient passé plus d'une dizaine d'années[10].

En 1999, le mouvement a, en Belgique, tenté par une action judicaire sans succès de faire cesser la publication de la brochure Gourou, gare à toi dans laquelle OKC, cité à plusieurs reprises de manière défavorable, s'estimait victime d'un préjudice moral[11].

Voir aussi

Liens internes

Liens externes (= sources de l'article)

Références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j  et k Documents divers OKC
  2. a , b , c , d  et e Site officiel d'OKC
  3. Rapport parlementaire belge sur les sectes
  4. La commission d'enquête parlementaire et le respect du contradictoire, une enquête du CICNS, 17 avril 2007
  5. Circulaire du Premier ministre du 27 mai 2005 relative à l'abandon de la liste de sectes
  6. a , b  et c Audition de Robert Spatz par la Commission parlementaire belge
  7. a  et b Présentation défavorable d'OKC, par Philippe Allard
  8. Les sectes, de Thomes Lardeur, Presses de La Renaissance, Paris, 2004 (ISBN 2-7509-0008-5)
  9. Rapport parlementaire n°1687 de juin 1999
  10. Un ex-adepte d'OKC règle ses comptes en public, in Le Soir, 29 août 2000
  11. Arrêt du 19 novembre 1999 de la Cour d'Appel de Bruxelles à propos d'OKC
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