Republique de Raguse

Republique de Raguse

République de Raguse

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République de Raguse

Repubblica di Ragusa it
Respublica Ragusina lt
Dubrovačka Republika hr


1358 — 1808

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Armoiries

La République de Raguse en 1808
La République de Raguse en 1808

Informations générales
 Statut République maritime
 Capitale Raguse
 Langue(s) Croate
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Population
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Superficie
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Histoire et événements
 27 juin 1358 Traité de Zadar
 31 janvier 1808 Invasion française
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Pouvoir législatif
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Entité précédente Entité suivante
République de Venise République de Venise
Provinces illyriennes Provinces illyriennes

La République de Raguse était une Cité-État et une République maritime dont la ville centre était Raguse, aujourd'hui Dubrovnik. Elle fut créée suite au Traité de Zadar le 27 juin 1358 et exista jusqu'à l'invasion des armées napoléoniennes le 31 janvier 1808. Elle était gouvernée par un recteur, élu chaque mois. Celui-ci était logé au palais du recteur, où il ne recevait ni amis, ni famille, se consacrant entièrement à sa tâche. Elle s'étendait sur un territoire englobant le sud de la Dalmatie de l'actuelle Croatie. À l'origine, la République de Raguse comprenait uniquement les ports de Raguse (Dubrovnik) et de Ragusavecchia (Cavtat) jusqu'en 1120, date à laquelle elle étendit son arrière-pays. Ses frontières définitives furent fixées en 1426[1]. Au maximum de son extension, la République s’étendait le long d’une bande côtière de Neum à Sutorina et comprenait les péninsules de Prevlaka et de Pelješac, les îles de Lastovo et Mljet, et quelques autres petites îles comme Koločep, Lopud, et Šipan. La République connut son apogée aux XVIe et XVIIe siècles. Elle comptait 30 000 habitants dont 5000 pour la population intra-muros de la ville de Raguse[2].

Sommaire

Géographie

La République de Raguse correspondait à une grande partie de l'actuel Comitat de Dubrovnik-Neretva. Durant des siècles elle a maintenu presque intactes ses frontières terrestres. Le territoire de Raguse, d'une superficie d'un millier de kilomètres carrés, comprenait des îles et une étroite façade littorale, d'une largeur de 5 à 10 km et longue de 72 km, coincée entre la côte adriatique et les Alpes dinariques[3]. Elle s’étendait le long de la Dalmatie du fleuve Neretva à la pointe d'Ostro prés des Bouches de Kotor dans le Monténégro. Au cours des siècles Raguse rattacha à son territoire l'archipel des îles Élaphites (1080), l'île de Mljet (1141), l’île de Lastovo (1216), la ville Ston (1333) et la totalité de la péninsule de Pelješac (1399).

Au point de vue administratif, la République était divisée autour de trois capitales (Raguse, Janjina et Pelješac) et sept comitats.

Histoire

Carte historique, République de Raguse, "storia di Raugia", 1678

Origine

Comme de nombreuses villes de l’Adriatique telles que Venise, Grado, Capodistria (aujourd'hui Koper), Raguse fut fondée sur un îlot rocheux près des côtes, au moment des grandes invasions. Elle apparut ainsi dans la première moitié du VIIe siècle (selon la tradition, en 614), après que les slaves et les avars eurent détruit la cité d’Epidauraum (en croate: Cavtat, en italien: Ragusavecchia). Une partie de la population romaine survivante fuit et se réfugia 25 km au nord pour fonder sur une petite île près des côtes une nouvelle cité : Raguium ou Rausa. Celle ci fut ainsi édifiée par la population latine d'origine romaine. En face, sur le continent, les populations slaves fondèrent une ville qu’ils appelèrent Dubrava ( "le bois de chêne"), toponyme slave qui désignait à l’origine une grande forêt qui poussait sur les lieux. C’est de ce nom de lieu que la ville de Dubrovnik tire son appellation, en opposition au nom latin de Raguse provenant des populations d’origine romaine. Un deuxième raid fut mené par les croates en 656 contre la cité d’Epidarurum qui fut totalement détruite. Bien que le nouvel endroit ait offert plus de protection aux nouveaux habitants, les terres environnantes étaient peu fertiles, aussi ils durent se résigner à demander aux slaves le droit d’exploiter leurs terres. En échange ils furent dans l’obligation de leur rendre l’hommage.

Une autre théorie avance qu’Epidaurum aurait été détruite une première fois en 265 par les Goths. De même, il est fort probable que Rausium (ou Ragusa) ait été fondée longtemps avant qu'Epidaurum n'ait été totalement détruite. Ce sont les différents raids barbares, durant plus de trois siècles, qui seraient ainsi à l’origine de la constitution de ce lieu de refuge original.

Raguse tire son nom de Lausa (de xau grec, "le précipice") et a été plus tard changé en Rausium, ou Rausia (aussi Lavusa, Labusa, Raugia et Rachusa) pour finalement devenir Raguse. Le nom slave Dubrovnik a remplacé "Raguse" au XIVe siècle.

Premiers siècles

Statue de Saint Blaise Saint Patron de Dubrovnik
Statue de Saint Blaise sous l'échauguette d'un rempart de Dubrovnik

À partir du IXe siècle, en 866 et 867, Raguse fut assiégée durant quinze mois par les Sarrasins. Le siège fut levé grâce à l’intervention de l'Empereur grec Basile Ier et sa flotte. Au moment de l'affaiblissement de l’empire byzantin, Venise commença à voir Raguse comme une rivale. Venise, la puissance maritime par excellence, comprit l'importance de posséder des ports sur la côte orientale de l'Adriatique. Ainsi, vers l’an 1000, Venise occupe la Dalmatie et tente de prendre en 948 le contrôle de Raguse, mais sa tentative de conquête fut un échec. Les habitants de la ville attribuèrent leur victoire à Saint Blaise (en croate : Sveti Vlaho ; en Italien San Biagio) qu'ils adoptèrent comme saint patron de la Cité.

En 1050, la ville s’empara du port de Gruž et prolongea ses frontières jusqu’à Zaton, à 16 km au nord de la ville,

Suite à l'affaiblissement de l'empire d'orient dès le XIe siècle, Raguse commença peu à peu à acquérir son indépendance politique (apparition d'une noblesse de souche romaine) et à se développer. C'est durant cette période que l’on assiste à la première augmentation notable de la population slave de Raguse attirée par son activité commerçante.

Le XIIe siècle fut une période mouvementée pour la cité qui consacra l’essentiel de son temps à se défendre des attaques des royaumes bosniaques et serbes qui cherchaient à en prendre le contrôle.

Ce fut finalement la flotte vénitienne qui, partit à la conquête Byzance, enleva la ville en 1171. L’occupation fut brève mais significative de la situation historique de faiblesse de Raguse qui, ne pouvant se défendre seule, devait systématiquement chercher la protection d'une puissance (Byzance, le roi de Sicile, les normands, Venise, les hongrois,... selon les époques).

Entre 1180 et 1190, le Grand Prince de Rascie Stefan Nemanja essaya à deux reprises de s'emparer de la République, sans succès.

Pourtant, les différentes tentatives de conquêtes et agressions n’entravèrent en rien le développement économique de la ville. De nombreux traités maritimes furent établis entre Raguse et des villes italiennes (comme en 1203 par exemple avec la ville de Termoli qui est le port de la région de Molise). Néanmoins, la cité slave ne pouvait rivaliser avec la sérénissime république et sa formidable puissance maritime. Aussi sa puissance commerciale n’était pas fondée sur le commerce maritime mais sur sa situation géographique stratégique qui la positionnait comme une étape indispensable dans le commerce avec l'intérieur des Balkans. En effet, des privilèges avaient été obtenus avec les royaumes de Serbie (traité signé en 1186) et de Bosnie (traité signé en 1189). Le traité signé avec le souverain bosniaque Ban Kulin est d’ailleurs le premier document officiel où la ville est nominativement appelée Dubrovnik.

En 1191, l’Empereur Isaac II Ange accorda aux marchands de la ville le droit de commercer librement avec Byzance. Mais Raguse subit le contrecoup de la prise de Constantinople lors de la quatrième croisade (1204) par les vénitiens et allait par la même, perdre son protecteur byzantin. Dès 1205, Raguse passe sous la tutelle Vénitienne mais conserve son indépendance.

La période vénitienne : 1205-1358

L'artère principale de la vieille ville: Le "Stradun"

La domination de Venise durera jusqu'en 1358 mais permettra à Raguse/Dubrovnik d'entrer dans une nouvelle ère de son développement économique. Ainsi, dès 1205, la ville constitua une formidable source de revenus pour Venise grâce aux ressources qu’elle possedait (peaux, cire, argent et autres métaux). Les exportations de la ville étaient exemptées de droits de douane à Venise. La ville était protégée des menaces des puissances voisines. En échange, Raguse/Dubrovnik constituait une base navale vénitienne dans le sud de la mer Adriatique. Raguse avait une certaine autonomie qui était néanmoins limitée par des règles restrictives. Ces dernières concernaient essentiellement le commerce maritime de Raguse au profit de celui de Venise. Ainsi, contrairement à Zadar, il y avait peu de conflits entre Raguse et Venise car la ville ne la concurrençait pas dans les échanges commerciaux entre l’Est et l’Ouest. Face à ces contraintes, Raguse tourna son activité vers l'intérieur des Balkans. Elle profita alors du développement des gisements miniers de Serbie et de Bosnie, et les marchands ragusains établirent des rapports commerciaux étroits avec les Balkans.

Suite au développement économique et pour mieux se défendre des agresseurs, le chenal qui séparait la ville de la côte fut comblé au cours du XIIe siècle et Raguse fusionna avec la ville slave de Dubrava qui était sur la rive opposée, formant ainsi une forteresse défendue par un puissant rempart Nord. L’ancien chenal est aujourd'hui la rue principale de la ville, la célèbre rue "stradun" (actuelle Placa).

Au milieu du treizième siècle, l'île de Lastovo fut rattachée au territoire originel. En 1333, la Péninsule de Pelješac fut achetée à la Serbie. En 1345, la République fit l’acquisition de l'île Mljet. En janvier 1348, la ville fut touchée par la Peste noire.

L’indépendance : l’âge d’or de Raguse (1358-1667)

En 1358, après une guerre menée contre la Hongrie et suite au traité de paix de Zadar (18 février), Venise perdit la possession de Raguse et de la Dalmatie. Le 27 juin 1358, l'accord final fut signé à Visegrád entre Louis Ier de Hongrie et l'Archevêque Giovanni Saraca. Raguse reconnut la souveraineté hongroise. Elle lui versa un tribut jusqu'en 1526, après la bataille de Mohács, mais réussit à conserver son indépendance. En particulier, la noblesse locale continua à régner sans que Buda n’interfère dans leur autorité. Libérée des restrictions commerciales imposée par la cité vénitienne, la République profita du fait que le royaume de Hongrie n'était pas une puissance navale. Les conflits d’intérêts étant donc peu probables, la cité devint indépendante dans ses choix politiques et le commerce maritime pu repartir sur de nouvelles bases. Mais cette situation heureuse s’inscrivait dans un contexte de tensions politiques dans les Balkans consécutives à la mort de l’Empereur serbe Stefan Dušan. De plus, un autre danger pour le commerce de Raguse se profilait avec l'incursion ottomane en Europe dès 1354.

En 1399 la ville acquit la région de Primorje, entre Raguse et Pelješac.

L'importance de son trafic la conduisit à établir la première quarantaine en 1377 pour se protéger de la peste noire.

En 1409, Venise réussit à acquérir auprès du roi de Naples des droits en Dalmatie. Venise cherchait alors à prendre le contrôle du marché de la ville de Drijeva située à 100 km au Nord de Raguse, près de l'embouchure de la rivière Neretva. Cette région était très importante car elle correspondait à quelque chose près au territoire originel des migrants slaves de Molise. Raguse considérait cette région comme une importante place commerciale du fait de sa position stratégique pour établir des relations commerciales avec la Bosnie. En effet, elle constituait une ouverture naturelle sur la route de la Bosnie. Raguse défendit sa position vis à vis du roi de Bosnie et réussit à garder son influence à Drijeva. Cette position sera encore disputée par Venise en 1417 à propos de l'exportation du sel qui transitait par la ville de Drijeva et provenait des salines de la Neretva.

Entre 1414 et 1417, la République de Raguse récupéra les îles de Korčula, Brač, Brazza et Hvar, mais rapidement forcée de les céder à Venise vers 1420. Entre 1419 et 1426, la riche plaine de Konavle au sud d'Astarea, qui incluait la ville de Cavtat, fut achetée au royaume de Bosnie et rattachée aux autres territoires de la République.

En 1416, la République de Raguse abolit le servage. En 1418, elle est le premier pays européen à abolir l'esclavage et, donc, à interdire le commerce des esclaves. Durant les XVe et XVIe siècles, elle développa son commerce entre l'Europe ottomane et les ports de la Méditerranée. Dans l'empire ottoman depuis le traité de 1458, les marchands ragusains ne payaient en droit de douane que 2% de la valeur de la marchandise vendue, même les musulmans payent 3%, juifs et chrétiens de l’empire payent 4% et les étrangers 5%. Ces privilèges sont d’autant plus importants que souvent Raguse conserve de fait l’exclusivité des relations commerciales entre les pays chrétiens et l’empire ottoman, une position qui en son temps fit la fortune de Venise. Au XVIe siècle, marchands et navires de Raguse iront de Flandres et Angleterre, sont présents en Espagne et en Provence, vont jusqu’en Egypte et en Syrie. Dans la seconde moitié du XVIe siècle la valeur du commerce import-export ragusain avec l’empire ottoman atteindra 350.000 ducats. Au XVIe siècle, la flotte de commerce de la République compta jusqu'à 200 navires. Son commerce porte alors principalement sur les céréales, la laine et les peaux, les produits miniers, la cire, le carmin de cochenille et le sel, produits des Balkans réexportés vers l’Italie. Vers les Balkans Raguse exporte tissus et autres produits manufacturés.

La domination ottomane

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Republic Ragusa"

Alors que la situation se dégradait dans les Balkans, le voïvoide bosniaque Sandalj n'hésita pas à faire appel aux turcs pour imposer son pouvoir en 1423. Dès 1430, les ottomans avancèrent en Bosnie et en Albanie et ils occupèrent entre 1439 et 1444, toute la Serbie. Cette annexion troubla et désorganisa les relations commerciales que Raguse entretenait avec la Serbie notamment avec la ville minière serbe Novo Brdo qui chuta en 1441. De nombreux marchands ragusains prirent la fuite. La gravité de la situation força Raguse à prendre des mesures fiscales exceptionnelles afin d'aider les marchands en difficultés financières.[4] Après de longues tractations avec les ottomans, un traité fut signé en 1442. Il autorisait les ragusains à commercer librement dans les régions balkaniques occupées contre le paiement de taxes et autres privilèges. Entre 1451 et 1454, une guerre opposa Raguse et le grand-duc Stephan Vukcic-Kosaca, vassal des ottomans converti à l'islam. Ce dernier devait conquérir Raguse pour le compte du sultan. Finalement les ottomans abandonnèrent l'idée de conquête, préférant conserver les avantages financiers et commerciaux que lui apportait la cité de Raguse. En 1458, la République signa donc un traité avec l'Empire Ottoman dans lequel il était stipulé qu’elle devait payer un tribu annuel au Sultan de 1.500 ducats d'or au début, montant progressivement augmenté à 12.500 ducats d'or en 1478. Chaque année un ambassadeur de la ville devait apporter au sultan le tribu avant le 1er novembre et renouveler l'hommage de vassalité. Elle dut également détruire certaines de ses fortifications. En contrepartie la République se fit accorder d'importants privilèges douaniers. Par ailleurs la République ne changea aucune de ses institutions politiques.

Les guerres de conquêtes lancées par les ottomans dans les années 1450-1460 se sont traduites par des mouvements de populations importants, en particulier vers la république de Raguse.[5] Ces migrations étaient si importantes qu'un décret fut établi en 1454 afin de contrôler l'accès à la cité. En mars 1460, les troubles provoqués par ces mouvements migratoires poussèrent Raguse à proscrire tout transport de personnes en dehors du territoire de la république par voie maritime. Mais la pression étant tellement forte, la cité maritime finit par céder et même organiser des transports de réfugiés par bateaux en direction de l'Italie (Venise, les Marches,...) au milieu des années 1460. En 1459, après la chute de la capitale Smederevo, la Serbie fut complètement occupée par les ottomans et la pression s'accentua sur Raguse. Quelques années plus tard, les ottomans occupèrent la Bosnie en 1463 et presqu'entièrement l'Herzégovine en 1465. En 1465, Venise et les Hongrois se disputèrent le contrôle de l'embouchure de la Neretva, une région à la position stratégique, à proximité de la ville commerciale de Drijeva, et contrôlée par la ville fortifiée de Pocitelja en amont de la rivière. Si les hongrois, appuyés par Raguse, s'installèrent dans le fort de Pocitelja, la sérénissime république en profita pour contrôler le littoral de Makarska et la région autour de la ville d'Imotski. Le sultan Mehmed II profita des clivages dans le camp chrétien pour étendre ses conquêtes en Asie mineure en 1468. Il convient de préciser que malgré les accords signés avec les ottomans et les tributs versés, les attaques répétées des valaques d'Herzégovine (population "ottomanisée") se déroulaient régulièrement contre le territoire de Raguse. La totalité des villes et des places fortes de l'arrière pays de Raguse et de la Neretva comme Uskopje ou Trebinje, tombèrent aux mains des ottomans à partir dès 1465. La ville fortifiée de Pocitelj chuta en 1471, ouvrant le marché de Drijeva sur la Neretva et permettant le contrôle de la route vers la Bosnie. En conséquence, même si c'était déjà le cas depuis longtemps, le commerce de Raguse était sous le contrôle de la puissance ottomane. La conquête de l'Herzégovine se termina en 1482 par la prise de la ville de Novi située à l'entrée des bouches de Kotor et ce, aux dépens du grand-duc Vlatko, un des héritiers de Vukcic-Kosaca. Les territoires annexés tombèrent ainsi sous le contrôle de l'administration ottomane dans les années 1470-1480 et une frontière entre Raguse et l'empire ottoman se matérialisa. Dès 1481, lorsque la ville passa sous la protection Ottomane, elle fut obligée de lui verser un tribu de 12,500 ducats par an (jusqu'en 1718) mais elle conserva un certaine indépendance tout en restant sa vassale. Elle conserva le droit d'entretenir des relations diplomatiques et signer des traités avec les autres puissances étrangères. De plus, la flotte de Raguse pouvait naviguer sous son propre drapeau. Le suzerain ottoman conféra même des privilèges commerciaux pour commercer dans l'Empire. Raguse a aussi contrôlé le commerce de l'Adriatique au nom de l'Empire d'Ottoman et ses marchands bénéficièrent d'exemptions fiscales spéciales et d'avantages commerciaux de la Porte sublime (désigne le Palais impérial de Topkapi à Istambul). Les marchands de Raguse ont pu installer des comptoirs commerciaux et bénéficier de droits dans les villes ottomanes importantes. Les marchands ragusiens avaient le droit d'entrer dans la Mer Noire qui était fermée aux navigateurs non-ottomans. Ils payaient aussi des droits de douane moins élevés que les marchands étrangers. La cité a pu bénéficier aussi du soutien diplomatique de l'administration Ottomane lors de leurs disputes commerciales avec les Vénétiens. Mais un conflit dont l'enjeu était le contrôle du commerce depuis la Neretva jusqu'aux bouches de Kotor, éclata en 1499 entre l'empire ottoman et la république de Venise. En 1496, Venise avait déjà tenté de contrôler mais en vain, le marché du sel de la Neretva. Durant toute cette période de guerre, le commerce de Raguse fut grandement affecté. Venise avait détruit les salines de la Neretva et intercepté les navires marchands de Raguse. Des traités de paix furent finalement signés en 1503 mettant fin aux désordres qui régnaient depuis plusieurs décennies dans la région. Avec l'Angleterre, l'Espagne et Gênes, La République de Raguse était pour Venise un des adversaires les plus dangereux du XVe siècle car susceptible de la concurrencer sur toutes les mers, l'Adriatique y comprise. Grâce à la proximité des forêts inépuisables de chêne de Gargano, la cité était en mesure de construire des bateaux à l'abri des Vénitiens. Pour leur part, les Ottomans considéraient Raguse comme un port d'importance majeure. L'essentiel du trafic commercial entre Florence et Bursa, le dernier port Ottoman dans la Turquie actuelle du nord-ouest, transitait par Raguse. Les marchandises des Florentins quittaient les ports italiens de Pesaro, Fano ou Ancône pour atteindre Raguse. De là, les marchandises prenaient la route pour Bosnasaray (Sarajevo)-Novi Pazar-Skopje-Plovdiv-Edirne. L'année 1503 marqua le début d'une nouvelle ère pour Raguse et son commerce qui devait atteindre un développement sans précédent tout au long du XVIe siècle. Dans les années 1550 à 1580, Raguse accepta de mettre sa marine à la disposition de l'Empire espagnol à condition de ne pas participer aux expéditions militaires susceptibles d'affecter ses relations commerciales avec l'Empire Ottoman. L'empire ottoman toléra que Raguse puisse importer des marchandises de pays avec lesquels il était en guerre. Mais les navires mis à disposition furent armés, Raguse perdit dans les combats presque toute sa flotte. Le sultan furieux lança ses troupes contre la République, l'obligeant à payer à chaque expédition de très lourdes contributions.

Le déclin de la République de Raguse

Le déclin de l'empire ottoman et de son commerce avec l'occident entraina le déclin progressif du commerce ragusain.

Le 6 avril 1667, un séisme frappa la ville, tua plus de 5,000 personnes y compris le Duc et ravagea la plupart des bâtiments publics, laissant seulement les remparts intacts. De nombreux bâtiments de style Gothique et Renaissance (palais, églises et monastères) furent détruits et laissés à l'état de ruines. Seuls le Palais Sponza et la façade du Palais du Recteur de la place Luza résistèrent au tremblement de terre. La ville fut progressivement reconstruite dans un style Baroque plus modeste. Après de gros efforts, Raguse se redressa mais ne demeura à jamais que l'ombre de la brillante et ancienne République.

Le destin de Raguse était étroitement lié à celui de l'Empire Ottoman. Raguse et Venise apportèrent un aide technique à la coalition entre l'empire Ottoman, l'Égypte, Calicut et Gujarati, et contribuèrent à la victoire contre les Portugais lors la bataille de Diu dans l'Océan Indien (1509).

En 1684, des émissaires furent envoyés pour renouveler les accords signés en 1358 à Visegrad, reconnaissant la souveraineté de l'Empereur autrichien sur Raguse comme Roi croato-hongrois. De plus, Raguse devait payer une taxe annuelle de 500 ducats. En même temps Raguse continuait à reconnaître la souveraineté ottomane, ce qui n'avait rien d'inhabituel pour l'époque. Cette situation offrit un grand nombre d'opportunités pour la ville de Raguse qui pouvait commercer et envoyer ses navires dans tous les ports de la côte dalmate.

En 1683 les Turcs subirent une cuisante défaite lors de la Bataille de Kahlenberg aux portes de Vienne. Le maréchal de l'armée autrichienne était Francesco de la Gondole (Franco Gundulic). Lors du Traité de Karlowitz de 1699, les Ottomans cédèrent la totalité de la Hongrie, la Transylvanie, la Slavonie, la Dalmatie et la Podolie aux Habsbourgs victorieux, aux Vénitiens et aux Polonais.

L'Empire Ottoman n'étant plus une menace au sein de l'Europe chrétienne, Venise s'empara d'une partie de l'arrière pays de Raguse et se rapprocha dangereusement de ses frontières. Raguse se retrouva encerclée et coupée du commerce avec l'intérieur. Face à ce danger, préparée à l'échec des Turcs en Autriche en 1684 et espérant que l'Armée autrichienne s'emparerait de la Bosnie-Herzégovine, Dubrovnik envoya des diplomates à Vienne auprès de l'Empereur autrichien Leopold.

Lors du traité de paix du 26 janvier 1699, la République de Raguse céda deux territoires côtiers à l'Empire Ottoman dans le but de se protéger indirectement des attaques de la République de Venise. L'un d'entre eux, était un territoire situé à la frontière nord-ouest autour de la petite ville de Neum, aujourd'hui le seul corridor d'accès à la Mer Adriatique pour la Bosnie-Herzégovine contemporaine. L'autre territoire était situé à la frontière sud-est du village de Sutorina et constitua plus tard une partie du Monténégro.

Ragusa continua sa politique de neutralité en ne prenant pas part à la guerre de succession autrichienne (1741-1748) et à la guerre de Sept Ans (1756-1763).

En 1776, la République de Raguse devint la première puissance étrangère à reconnaître le nouveau gouvernement des États-Unis.

La chute de la République de Raguse

En 1800, la République avait un réseau très organisé d'ambassades et de consulats dans plus de quatre-vingts villes et ports dans le monde. En 1806, Raguse fut assiégée durant un long mois par les flottes russes et Monténégrines qui envoyèrent plus de 3,000 boulets sur la cité. La République fut contrainte de capituler face aux forces armées de l'Empire français qui mit un terme au siège et sauva Raguse. Menée par Napoléon, l'armée française entra dans Raguse en 1806. En 1808, le maréchal Marmont abolit la République de Raguse et l'intégra dans les Provinces illyriennes françaises, territoire correspondant alors à une large partie de la Slovénie et du littoral de la Croatie actuelles. Il devint le Recteur de Raguse. Plus tard, lors de la Bataille de Paris en 1814, Marmont abandonna Napoléon et fut accusé d'être un traître. Suite à cette attitude, le mot "ragusade" devint une expression signifiant un acte de trahison. Le terme "raguser" veut dire aussi trahir.

En 1814, menée par le général Todor Milutinovic, l'armée autrichienne, accompagnée de l'armée britannique et d'insurgés locaux, encercla Raguse occupée par les Français. À l'occasion du Congrès de Vienne en 1815, Raguse fut rattachée au Royaume de Dalmatie, alors sous l'autorité de l'empire d'Autriche-Hongrie, et en fera partie jusqu'à 1918.

En 1815, L'aristocratie ragusienne formant l'ancien gouvernement ragusien se rencontra dans le but de rétablir la République de Raguse mais ses efforts furent vains et ce fut la dernière fois qu'ils se réunirent. Après la chute de la République, la plupart de la noblesse ragusienne disparut ou émigra vers l'étranger. Environ un cinquième des familles aristocratiques furent reconnues par l'empire autrichien. Certaines de ces familles reconnues ont survécu comme les Ghetaldi-gondole, Gozze, Caboga, Sorgo, Zlataric, Zamagna et Pozza.

La ville de Raguse a officiellement changé son nom en Dubrovnik en 1918, avec la chute de l'empire d'Autriche-Hongrie et suite à son incorporation dans le Royaume des Serbes, des Croates, des Slovènes, plus tard le Royaume de Yougoslavie.

Gouvernement de la République de Raguse

Fichier:Palazzo sponza.jpg
Palais du recteur, Dubrovnik

La ville était gouvernée par la classe aristocratique. Trois groupes sociaux cohabitaient à Raguse et il était strictement défendu de se marier avec une personne issue d'une classe différente. Le chef de la Cité-État portait le tire de Duc puis de Recteur (Rettore) au moment de la domination vénitienne. Mais ce statut n'était qu'un titre honorifique, en réalité le pouvoir était entre les mains de trois assemblées tenues par la noblesse.

Un document des archives de Raguse : "Spéculum Maioris Consilii Rectores", énumère toutes les personnes qui ont participé au gouvernement de la République entre septembre 1440 et juin 1860. On compte au total 4397 recteurs élus ; 2764 (63 %) étaient issus des vieilles familles aristocratiques : Gozze, Bona, Caboga, Cerva, Gondola, Ghetaldi, Giorgi, Gradi, Pozza, Saraca, Sorgo, and Zamanya.

Statue de Fran Gundulić, août 2006
  • au XVIIe siècle, 50 % des ducs et des sénateurs appartenaient aux familles suivantes : Bona, Gondola, Gozze, Menze, Sorgo.
  • au XVIIIe siècle, 56 % des sénateurs provenaient des familles suivantes : Sorgo, Gozze, Zamagna, Caboga, Georgi.
  • dans les huit dernières années de la République, 50 % des ducs étaient des Sorgo, Gozze, Gradis, Bona, Ragnina.

Plusieurs problèmes importants touchaient les familles aristocratiques ragusiennes. Elles étaient confrontées à la diminution de leur effectif et au faible nombre de familles nobles locales (dans les environs de Dubrovnik alors sous le contrôle turc). Ils devenaient un groupe de plus en plus restreint où les mariages étaient fréquents entre parents du 3e et 4 ème degré (1566 - tutti quasi siamo congionti dans quarto grado di consanguinita et affinita).

Une liste datant de 1802 des assemblées de la République montre que 6 des 8 membres du Petit Conseil et 15 des 20 membres du Grands Conseil, étaient issus de 11 mêmes familles.

La Constitution de la République de Raguse était de nature aristocratique. La population était divisée en trois classes : les patriciens, les citoyens et les plébéiens. L'essentiel du pouvoir était concentré entre les mains des armateurs, des banquiers et des riches marchands, patriciens qui se considèrent comme nobles en se dotant d'armoiries. Capitaines de navires, commerçants plus modestes et maîtres des corporations constituent des citoyens plus ordinaires qui pouvaient occuper les postes subalternes de l'administration civile et judiciaire, parfois accéder au Grand Conseil. Matelots, artisans et paysans constituaient la classe des plébiéiens, souvent d'origine slave ou albanaise, qui n'avaient aucune voix dans le gouvernement et ne pouvaient donc pas prendre part aux affaires politiques de la Cité. Le mariage entre les membres de classes sociales différentes était interdit.

L'organisation du gouvernement s'est fondée sur le modèle vénitien : les corps institutionnels étaient le Grand Conseil (l'organe de gouvernement suprême ), le Petit Conseil le véritable gouvernement détenant le pouvoir exécutif (depuis 1238) et le Sénat (depuis 1253). Ce système politique, le Statut de Raguse, est définitivement admis, sur proposition du Grand et du Petit Conseil, après l'approbation par l'assemblée générale de la population le 29 mai 1272. Après le départ du gouverneur vénitien, le chef d'État était le rector, élu pour une durée de plus en plus courte, finalement d'un mois.

Le Grand Conseil (Consilium Maior) était exclusivement composé de membres de l'aristocratie ; chaque noble obtenait son siège à l'âge de 18 ans. Chaque année, Pour le Petit Conseil (Consilium minus), on procédait à l'élection de 11 membres. Avec le duc, le Petit Conseil exerçait des fonctions exécutives et représentatives. Le pouvoir principal était tenu par le Senat qui comptait 45 membres élus pour un an. Au sein de cette assemblée, on ne distingue pas l'hégémonie d'une famille en particulier, contrairement à la famille de Médicis à Florence. Cependant les historiens s'accordent pour dire que la famille Sorgo a été de tout temps une des familles les plus influentes de la Cité-État.

Le Petit Conseil (Consilium minus) était composé à l'origine de 11 membres pour se réduire à 7 en 1667. Le Recteur était élu par le Petit Conseil. Le Sénat apparaît comme nouveau corps consultatif en 1235. Ce dernier était constitué de 45 membres invités (plus de 40 ans de moyenne d'âge). Lorsque la République était sous la domination Vénitenne, le Recteur était un Vénitien. Mais à partir de 1358 le Recteur était toujours un Ragusien. La durée du mandat du Recteur était seulement d'un mois et il n'avait le droit d'être réélu que deux ans après. Le recteur vivait et travaillait dans le Palais du Recteur mais sa famille devait vivre dans sa résidence particulière. Le gouvernement de la République avait un caractère libéral et a manifesté très tôt son soucis pour la justice et les principes humanitaires comme par exemple l'abolition du commerce d'esclaves dès 1418.

Le caractère libéral de Raguse pouvait se manifester d'autres façons. Sur le drapeau de la République on pouvait lire le mot "Libertas" (la liberté) et à l'entrée de la forteresse Saint Lorenz (Lovrijenac), juste à l'extérieur des remparts de Raguse on peut encore lire l'inscription suivante "Non bene pro toto libertas venditur auro" signifiant: "la liberté n'est vendue contre aucune sorte d'or". Pourtant, si la République a aboli l'esclavage, la République était un adversaire acharné de la religion Orthodoxe et seuls les catholiques pouvaient acquérir la citoyenneté Ragusienne.

Culture

La langue

Durant toute son histoire, Raguse constitua un pont entre l'Orient et l'Occident, entre le monde slave et roman. Le ragusain fut créé par un peuple latin qui parlait le dalmate. Le ragusain était ainsi avec le végliote (du nom de l'île de Veglia, aujourd'hui Krk) une variété du dalmate, une langue morte de la famille des langues romanes . En effet, l'encyclopédie des langues d'Europe, mentionne une variante méridionale appelée « ragusain » dont on connaît quelques textes brefs. Parmi ces derniers on trouve deux lettres de 1325 et 1397 et quelques textes médiévaux. Au moment de l'expansion slave la langue s'est retrouvée en difficulté. En atteste la décision du Sénat ragusain de discuter les débats en « vieux ragusain » (lingua veteri ragusea  : en langue antique de Raguse) et l'interdiction de parler la langue slave (lingua sclava). Le dialecte fut fortement influencé par le vénitien.

Cependant, au XVIe siècle, il est tombé en désuétude et il finit par s'éteindre. Sa disparition coïncida avec le développement de l'italien qui devint pour des siècles la langue officielle de la République (de 1492 jusqu'à sa fin). D'après les sources disponibles on recense à peine 260 mots ragusains. Plusieurs mots ont survécu comme pen (me^me prononciation du français) (pain), teta (père), cesa (maison;en vénitien ce mot signifie église) et facir (pour faire). Ils sont cités par l'Italien, Fillipo Diversi, directeur de l'école de Dubrovnik dans les années 1430.

La langue croate était normalement utilisée par les classes inférieures et l'Italien par les classes supérieures. Les Ragusains étaient en général bilingues. Ils parlaient le croate dans la vie quotidienne, l'Italien pour les occasions officielles, ou bien il leur arrivait de mélanger les deux. Des travaux littéraires de Ragusains célèbres ont été écrits en croate et en italien.

Personnalités de la culture ragusaine

La seconde moitié du XVe siècle est l'âge d'une littérature latine renaissante et humaniste riche en Dalmatie. Selon Graubard, durant la Renaissance, la domination vénitienne sur la Dalmatie et Raguse a suscité la naissance d'intellectuels influents (la plupart du temps des aristocrates et des ecclésiastiques, des Jésuites plus particulièrement) qui conservèrent la mémoire vivante de la Croatie et de la langue croate, notamment en composant ou en traduisant des pièces de théâtre et des livres italiens ou latins en langue vernaculaire. Economiquement et politiquement indépendante, Raguse réunissait les meilleures conditions pour se distinguer et développer les arts et les lettres en Dalmatie. Des auteurs comme Ilija Crijević (Aelius Lampridius Cervinus) (1460-1521) poète et humaniste arrivent ainsi avec talent à produire des réalisations artistiques des plus élevées en langue vernaculaire. Certains de ses contemporains déjà, comme Jakov Bunić (Bona) et Damjan Benešić (Bennibassa), utilisent la langue de Virgile pour exalter des thèmes chrétiens. Dominko Zlatarić (1555-1609?) est aussi un célèbre poète ragusain, auteur des Poésies diverses et traducteur en vers de, la tragédie Électre de Sophocle, les métamorphoses d'Ovide, Pyrame et Thisbé et l'Aminta du Tasse.

Personnalités ragusaines

  • Antonio Aglich ( – 1830)
  • Giorgio Baglivi (Gjuro Baglivi) (1668 – 1707), Physicien
  • Savino de Bobali (1530 – 1585), écrivain
  • Nicolò Vito di Gozze (1549 – 1610), Politologue, historien philosophe
  • Giovanni Bona Boliris (1520 – 1572)
  • Roger Joseph Boscovich (1711 – Milan, 1787), mathématicien, astronome, écrivain, philosophe, jésuite.
  • Marc Bruère Desrivaux (Lyon 1770 – Cyprus 1823), écrivain
  • Vice Bune (Vincent Bune, 1559 – 1612), explorateur, découvreur de la Mélanésie et vice – roi du Mexique
  • Bernhard Graf Caboga – Cerva, 1785 – 1855
  • Serafino Cerva (1696 – 1759)
  • Raimondo Cunich (1719 – 1794), écrivain
  • Sebastiano Dolci (Sebastijan Slade) (1699 – 1777)
  • Džore Držić (Giorgio Darsa) (1461 – 1501), écrivain
  • Marin Držić (Marino Darsa) (1508 – 1567), écrivain
  • Marco Faustino Gagliuffi (1765 – 1834)
  • Giorgio Ferrich(1739 – 1820),
  • Marin Ghetaldi (1568 – 1626), scientifique, mathématicien
  • Biagio Ghetaldi (1788 – 1872)
  • Francesco Ghetaldi – Gondola (1833 – 1899)
  • Segismondo Ghetaldi – Gondola (1795 – 1860)
  • Ignazio Giorgi (1675 – 1737), écrivain
  • Francesco Gondola (1632 – 1700)
  • Giovanni Gondola (1589 – 1638), écrivain
  • Giovanni Segismondo Gondola (1677 – 1721)
  • Segismondo Gondola (1634 – 1667)
  • Maria Gondola Gozze
  • Stefano Gradi (1613 – 1683), philosophe, scientifique
  • Nicolò Vito di Gozze (1549 – 1610), philosophe, scientifique
  • Dobric Dobricevic/ (Bonino de Bonini (1454 – 1528),
  • Trojan Gundulic, imprimeur
  • Hieronimus Liubibratich de Trebinia (1716 – 1779)
  • Vladislav Menčetić (1617 – 1666)
  • Sigismondo Menze / Šišmundo Menčetić (1457 – 1576)
  • Giovanni Mane Giornovichi / Ivan Mane Jarnović ou Jarnowick (1740 – 1804), compositeur
  • Jakov Mikalja (Giacomo Micaglia) (1601 – 1654), linguiste
  • Nikola Nalješković 1505 – 1587
  • Junije Palmotić (Giustino Palmotta) (1607 – 1657), écrivain
  • Ludovico Pasquali (1500 – 1551)
  • Bernardin Pavlović
  • Medo Pucić (Conte Orsato Pozza) (1821 – 1882)
  • Niko Pucić (Conte Nicola Pozza) (1820 – 1883)
  • Domenico Ragnina / Dinko Ranjina
  • Giunio Resti (1755 – 1814), politicien, écrivain
  • Benedetto Rogacci (1646 – 1719)
  • Giorgio Sagrivi
  • Giovanni Francesco Sorgo (1706 – 1771)
  • Pietro Ignazio Sorgo (Peter Ignaz Sorgo) (1749 – 1826)
  • Antun Sorkočević (Antonio Sorgo) (1775 – 1841), diplomate, écrivain, compositeur
  • Benedetto Stay (1714 – 1801)
  • Domenico Stoich ( – 1853)
  • Joakim Stulli (Gioacchino Stulli) (1730 – 1817), lexicographe
  • Luca Stulli (1772 – 1828), scientifique
  • Mauro Vetrani / Mavro Vetranović (1482 ou 14831576),
  • Ivan Bunić Vučić (Giovanni Bona de Boliris) (1591 – 1658), politicien, écrivain
  • Dominko (Dinko) Zlatarić / Domenico Slatarich (1558 – 1613), écrivain
  • Bernardo Zamagna (1735 – 1820), scientifique, Jésuite
  • Cvijeta Zuzoric (Fiore Zuzori) (1552 – 1648), écrivain

Voir aussi

Notes

  1. Peter F. Sugar (1983). Southeastern Europe Under Under Ottoman Rule, 1354-1804, University of Washington Press, ISBN 0-295-96033-7.
  2. David Rheubottom (2000). Age, Marriage, and Politics in Fifteenth-Century Ragusa, Oxford University Press, ISBN 0-19-823412-0
  3. Bosko Bojovic (avril 2005) Raguse, une cité maritime et marchande au carrefour de trois mondes Revue Clio
  4. Archives de Raguse du 6 août 1454
  5. B.Krekic (Dubrovnik...1300-1600)

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