- Edirne
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Edirne
AndrinopleAdministration Pays Turquie Région Région de Marmara Province Edirne Indicatif téléphonique international +(90) Plaque minéralogique 22 Maire Hamdi Sedefçi
2004, CHPPréfet Nusret Miroğlu
2004Géographie Coordonnées Altitude 74 m Démographie Population 143 459 hab. Localisation
Districts de la province de EdirneInternet Site de la ville http://www.edirne.bel.tr Site de la province http://www.edirne.gov.tr Sources World Gazetteer Index Mundi/Turquie Edirne (autrefois Andrinople ou Adrianople, du grec Ἁδριανούπολις / Adrianoúpolis) est la préfecture de la province turque du même nom, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. La ville compte environ 100 000 habitants. Elle est traversée par la Maritza (Meriç en turc). Ses habitants sont les « Andrinopolitains ».
Sommaire
Histoire
Edirne, à cause de sa situation de point de passage, fut le théâtre de nombreux affrontements militaires.
Antiquité
La ville fut fondée en 125 par l’empereur romain Hadrien (d'où son nom romain Adrianopolis) sur le site d'une agglomération plus ancienne nommée Orestias. Il y eut plusieurs batailles d'Andrinople au IVe siècle : dans l'une, Constantin défit Licinius, en 324 ; dans l'autre, la fameuse bataille d'Andrinople de 378 où l'armée romaine était commandée par l'empereur romain Valens et certaines tribus germaniques, principalement des Wisigoths (Goths Thervingues) et des Ostrogoths (Goths Greuthungues), étaient commandées par Fritigern.
Moyen Âge
Le 14 avril 1205, elle fut le théâtre d'une autre bataille historique entre les Bulgaro-Valaques et l'armée de l'empereur latin de Constantinople Baudouin de Flandres, qui y fut fait prisonnier. Geoffroi de Villehardouin, sénéchal de Champagne et chroniqueur de la 4e croisade, y montra ses talents de stratège en sauvant l'armée croisée de la déroute.
La date et les circonstances de la prise de la ville par les Ottomans ne sont pas connues avec certitude et font l'objet de débats, les dates les plus probables étant 1361 ou 1369[1]. Murad Ier en fit par la suite sa capitale. Andrinople resta la capitale ottomane jusqu’à la prise de Constantinople en 1453.
Période moderne
C'est dans cette ville que Sabbataï Tsevi fut interpelé et jugé par le Sultan Mehmed IV en septembre 1666. Pour échapper à une condamnation à mort certaine, il embrassa l'islam, un événement qui marqua le début du mouvement des sabbatéens.
Les Russes et les Turcs signèrent à Andrinople en 1829 un traité par lequel ces derniers cédaient à la Russie les bouches du Danube, lui accordaient la libre navigation dans la mer Noire, reconnaissaient l'indépendance des Grecs et fixaient le sort de la Valachie, de la Moldavie et de la Serbie.
Le fondateur du Bahaïsme, Mirza Husayn Ali Nuri vécut quatre ans à Edirne entre 1864 et 1868. La maison qu'il occupa (connue sous le nom de Beyaz Ev, littéralement: la maison blanche) est un haut lieu de pèlerinage bahai.
Elle fut le théâtre d'une bataille célèbre pendant la guerre russo-turque de 1877-1878, qui aboutit au traité de San Stefano.
Après la première guerre des Balkans (octobre 1912-mai 1913), Andrinople devint une possession bulgare, mais après la seconde guerre des Balkans (juin-juillet 1913), elle redevint turque.
En 1918, la Turquie se trouva du côté des vaincus de la Première Guerre mondiale. Le traité de Sèvres (10 août 1920) céda Edirne - redevenue Andrinople - à la Grèce, puis Andrinople - redevenue Edirne - fut restituée à la Turquie par le traité de Lausanne (24 juillet 1923).
Monuments
- La mosquée de Selim (Selimiye Camii) fut construite par l’architecte Mimar Sinan à plus de 80 ans entre 1568 et 1574 sous le règne du Sultan ottoman Selim II. Il était enfin parvenu à relever le défi que lui avait toujours posé la coupole de Sainte-Sophie à İstanbul : faire une coupole encore plus large. Son dôme fait deux mètres de plus en diamètre, mais Sainte-Sophie garde près d’un millénaire d'avance. Cette mosquée est sans doute un des chefs-d’œuvre de l’art ottoman.
- La Mosquée aux trois balcons (Üç Şerefeli Cami) construite entre 1443 et 1447 sous le règne de Murad II. Son plan est celui que Sinan reprendra dans ses propres constructions.
- L’Ancienne Mosquée (Eski Cami) qui est le plus ancien monument ottoman de la ville, commencée sous Suleyman (frère et rival de Mehmed Ier Çelebi) en 1403 et terminée par Mehmed Ier en 1414. Sur ses murs, deux calligraphies arabes proclament « Allah est grand » et « Mahomet est son prophète ».
- La Mosquée de Murad (Muradiye Camii) construite pendant le règne de Murad II (1421-1451).
- La Mosquée de Bayezid Ier (Yıldırım Bayezid Camii). C’est une église byzantine sur un plan cruciforme transformée en mosquée en 1400. L’axe du bâtiment ne correspond pas avec la direction de la Mecque (qibla)
- Le Complexe de Bayezid II (Bayezit Külliyesi) est un ensemble architectural comprenant une mosquée, une école de théologie (medrese), une école de médecine, un hôpital psychiatrique (darüşşifa), une auberge pour les pèlerins (imaret), un bain (hamam), des cuisines. L’hôpital psychiatrique était une innovation qui n’apparaîtra que beaucoup plus tard en Europe occidentale.
- Grande Synagogue, copie de celle de Vienne et construite entre 1903 et 1907, elle fut la plus grande synagogue des Balkans.
- L' église bulgare Saint-Georges
- Plusieurs musées.
Le rouge d'Andrinople
Dans le domaine de la couleur et des teintures, il existe un rouge qui s'appelle le rouge d'Andrinople.
C'est un composé de chromate de plomb et d'oxyde de plomb: un pigment toxique en voie avancée d'élimination. Sa composition actuelle est exactement la même que la version du défunt jaune de chrome orangé. En fait, le terme de "rouge" d'Andrinople correspond à une ancienne lacune linguistique. Aujourd'hui, il serait plutôt classé parmi les orangés. Il contenait de l'éosine (comme le jaune de chrome précité).
Son procédé de fabrication - un peu spécial - était un secret commercial majeur qui fut percé au cours du Moyen Âge. Graisses rances, huile, urine et excréments, sangs animaux : la fabrication était particulièrement infecte. Cette couleur servait en premier lieu à la teinture.
Photos
Bibliographie
- Alessandro Barbero, Le jour des barbares : Andrinople, 9 août 378, traduit de l'italien par Jean-Marc Mandosio, Flammarion, 2006.
Références
- en ligne ,G. Veinstein, Les esclaves de la Porte dans l'Empire ottoman.II : recrutement, formation, carrières (en ligne) Revue des études byzantines, 1967, Numéro 25, p 345
Liens externes
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