Arrondissements de Paris

Arrondissements de Paris
Page d'aide sur l'homonymie Ne doit pas être confondu avec Arrondissement de Paris.
Paris et ses 20 arrondissements
Chronologie de Paris · Lutèce · Histoire de Paris
Coordonnées 48° 51′ 24″ N 2° 21′ 07″ E / 48.856578, 2.35182848° 51′ 24″ Nord
       2° 21′ 07″ Est
/ 48.856578, 2.351828
  
Altitude 28 (mini) – 132 (maxi)
Superficie 105.40 km2
Population sans
doubles comptes
2 193 031 hab.
(2007)
Densité 20 807 hab./km2

Les arrondissements de Paris sont des divisions administratives intracommunales qui partagent la ville de Paris (France) en vingt arrondissements municipaux. Ils sont assimilés statistiquement et administrativement au niveau national à des cantons, mais il n'y a pas d'élections cantonales à Paris, les conseillers de Paris ayant à la fois les compétences de conseillers municipaux et de conseillers généraux.

La division de Paris en arrondissements date de 1795 (loi du 19 vendémiaire an IV), avec alors un découpage en douze arrondissements. Les arrondissements, dans leur état actuel, ont été délimités par la loi du 16 juin 1859[1], qui a porté leur nombre de douze à vingt dans le cadre de l'annexion des faubourgs situés entre les fortifications de l'enceinte de Thiers et le mur des Fermiers généraux.

Ces arrondissements municipaux ne doivent pas être confondus avec les arrondissements départementaux, qui sont un autre type de subdivision administrative à l'échelle du département. En France, les communes de Lyon et Marseille sont également subdivisées en arrondissements municipaux.

Sommaire

Description

Chaque arrondissement dispose d'un conseil d'arrondissement, au fonctionnement similaire à celui d'un conseil municipal mais doté de très peu de pouvoirs. Il regroupe les conseillers de Paris de l'arrondissement et des conseillers d'arrondissement, élus sur les mêmes listes lors des élections municipales. Les arrondissements n'ont pas la qualité de collectivité territoriale.

Arr. Nom[2] Superficie
(ha)
Population Densité (hab./km²)
1872 1954 1999 2006 1872 1954 1999 2006
1er Louvre 183 74 286 38 926 16 888 17 745 40 593 21 271 9 228 9 697
2e Bourse 99 73 578 43 857 19 585 21 259 74 321 44 300 19 783 21 474
3e Temple 117 89 687 65 312 34 248 34 721 76 656 55 822 29 272 29 676
4e Hôtel-de-Ville 160 95 003 66 621 30 675 29 138 59 377 41 638 19 172 18 211
5e Panthéon 254 96 689 106 443 58 849 61 475 38 067 41 907 23 169 24 203
6e Luxembourg 215 90 288 88 200 44 919 45 278 41 994 41 023 20 893 21 060
7e Palais-Bourbon 409 78 553 104 412 56 985 56 612 19 206 25 529 13 933 13 842
8e Élysée 388 75 796 80 827 39 314 39 088 19 535 20 832 10 132 10 074
9e Opéra[3] 218 103 767 102 287 55 838 58 497 47 600 46 921 25 614 26 833
10e Enclos Saint-Laurent puis Entrepôt 289 135 392 129 179 89 612 92 082 46 848 44 699 31 008 31 862
11e Popincourt 367 167 393 200 440 149 102 152 436 45 611 54 616 40 627 41 536
12e Reuilly (hors bois de Vincennes) 637 87 678 158 437 136 591 141 519 13 764 24 872 21 443 22 216
13e Gobelins 715 69 431 165 620 171 533 178 716 9 711 23 164 23 991 24 995
14e Observatoire 564 69 611 181 414 132 844 134 370 12 342 32 166 23 883 23 824
15e Vaugirard 848 75 449 250 124 225 362 232 949 8 897 29 496 26 576 27 470
16e Passy (hors bois de Boulogne) 791 43 332 214 042 161 773 153 920 5 478 27 060 20 452 19 459
17e Batignolles-Monceau 567 101 804 231 987 160 860 161 327 17 955 40 915 28 370 28 453
18e Buttes-Montmartre 601 138 109 266 825 184 586 190 854 22 980 44 397 31 398 31 756
19e Buttes-Chaumont 679 93 174 155 028 172 730 186 180 13 722 22 832 25 454 27 420
20e Ménilmontant 598 92 772 200 208 182 952 193 205 15 514 33 480 30 594 32 309
Bois de Boulogne 846
Bois de Vincennes 995
Ville de Paris 10 540 1 851 792 2 850 189 2 125 246 2 181 371 17 569 27 042 20 164 20 696

Chaque arrondissement se voit attribuer un code postal et un code Insee propre, à l'instar d'une commune. Ils sont formés de la manière suivante :

  • le code postal est 750XX où XX est le numéro de l'arrondissement sur 2 chiffres (par exemple 75008 pour le 8e, 75017 pour le 17e), sauf le 16e arrondissement divisé en deux, 75016 au sud et 75116 au nord ;
  • le code INSEE est 751XX où XX est le numéro de l'arrondissement sur 2 chiffres (par exemple 75108 pour le 8e, 75117 pour le 17e) ;

Histoire

Anciens arrondissements de 1795 à 1860

Plan des anciens arrondissements de Paris par rapport aux limites actuelles.
Article détaillé : Anciens arrondissements de Paris.

Paris fut divisée pour la première fois en 12 arrondissements le 11 octobre 1795. Cette division persista jusqu'en 1860, lorsque l'annexion des faubourgs de Paris entraîna le redécoupage des arrondissements.

Il existait neuf arrondissements sur la rive droite de la Seine et trois sur la rive gauche, numérotés plus ou moins par ordre croissant d'ouest en est et du nord au sud. Leurs tailles étaient très diverses et leurs formes nettement moins régulières que celles des arrondissements actuels.

Chacun d'entre eux était divisé en quatre quartiers, héritage des sections révolutionnaires créées en 1790.

Extension de Paris en 1860

Napoléon III remet au baron Haussmann le décret d'annexion à Paris des communes suburbaines (1860)
Plaque commémorant la création du 16e arrondissement en 1860 suite à l'extension de Paris, qui est alors passé de 12 à 20 arrondissements

Évolution du projet

Le Baron Haussmann, préfet de la Seine depuis 1853, était soucieux des embouteillages de voitures et de cavaliers qui affluaient chaque jour vers le Bois de Boulogne et songea dès 1856 à annexer des terrains de Passy et Neuilly pour agrandir la place de l'Étoile et déplacer l'octroi vers la porte Maillot.

Napoléon III, quant à lui, rêvait d'un « Grand Paris » qui engloberait l'ensemble du département de la Seine ainsi que les communes de Meudon et Sèvres. Il créa une commission, présidé par le Comte Henri Siméon, dont le rapport préfigura les aménagements de la capitale et son agrandissement[4].

La construction de l'enceinte de Thiers, quelques années plus tôt, avait engendré une situation particulière, certaines communes étant coupées en deux par le mur. En outre, le Ministre de l'intérieur, Delangle, arguait de ce que les territoires compris entre l'enceinte de Thiers et le mur des Fermiers généraux ne devaient leur prospérité qu'à la ville de Paris[5],[6].

En 1859, un projet visant à attribuer les numéros d'arrondissements de gauche à droite et de haut en bas sur la carte a été abandonné, car il conduisait à attribuer à l'actuel 16e arrondissement le numéro 13, perçu comme péjoratif : l'expression « se marier à la mairie du 13e arrondissement » (c'est-à-dire, avant 1860, dans un arrondissement qui n'existait pas) signifiait « vivre en concubinage », donc hors des bonnes conventions[7], ce qui ne convenait pas à certains habitants influents de l'ouest de Paris, en particulier à ceux de Passy. Jean-Frédéric Possoz, maire de Passy, proposa de numéroter les arrondissements en suivant une spirale partant du centre de Paris, le numéro 13 étant désormais attribué aux quartiers plus populaires du sud-est de Paris.

Loi d'extension

Malgré l'opposition de certaines communes limitrophes, la décision fut prise de porter la limite de Paris depuis le mur des Fermiers généraux jusqu'à l'enceinte de Thiers. Ce fut chose faite par la loi du 16 juin 1859, composée de 11 articles[8] :

« Les limites de Paris sont portés jusqu'au pied du glacis de l'enceinte fortifiée [l'enceinte de Thiers] »

Selon l'article 2, la commune de Paris comprenait désormais vingt arrondissements, qui formaient autant de cantons. L'organisation administrative fut déterminée par l'article 3 de cette loi, composant un conseil municipal de soixante membres[9], dont au moins deux par arrondissement.

Paris s'agrandit ainsi de 4 365 hectares (voir plan comparatif), passant de 3 438 hectares en 1859 à 7 802 hectares en 1860 (respectivement de 3 228 ha à 7 088 ha si l'on défalque l'emprise de la Seine)[10].

La date communément retenue pour cette extension est celle du 1er janvier 1860. Néanmoins, cette conception est partiellement fausse. En effet, la loi ayant été promulguée le 3 novembre 1859, elle entrait en vigueur dès le 5 ; la loi ne prévoyait qu'une seule disposition entrant en vigueur le 1er janvier : la perception des droits d'octroi[11], selon son article 4[12].

L'exemption de taxes fut cependant accordée pendant cinq ans pour les usines et commerces implantés dans la couronne. L'objectif politique était de dissuader les industriels de demeurer ou de s'implanter dans Paris, afin de diminuer l'importance de la classe ouvrière. Pour le même motif, l'ancienne commune de Belleville et le faubourg Saint-Antoine furent coupés en deux.

Le classement parmi la voirie parisienne des voies qui appartenaient auparavant aux communes annexées est confirmé par un décret du 23 mai 1863 ; elles sont au nombre de 733[13].

Délimitations

Article connexe : Anciennes communes de Paris.

Le 1er janvier 1860, en application de la loi du 16 juin 1859, les faubourgs de Paris situés au-delà de l'ancien mur des Fermiers généraux jusqu'à l'enceinte de Thiers furent annexés, ce qui conduisit au redécoupage complet des arrondissements. Vingt arrondissements furent créés, sur des limites totalement nouvelles, et le numérotage en spirale fut institué.

Vingt-quatre communes furent concernées par l'extension. Quatre de ces communes furent supprimées et leurs territoires entièrement absorbés par Paris, où leurs noms servirent à désigner des quartiers. Sur les vingt qui de fait étaient coupées en deux par l'enceinte de Thiers, la loi en supprima sept, en répartissant les territoires entre Paris et les communes voisines. Les treize autres communes furent amputées de la partie de leur territoire située à l'intérieur de l'enceinte mais conservent leur nom.

Les communes suivantes furent annexées (on trouve entre parenthèses, le numéro de l'arrondissement et, éventuellement, les communes ayant récupéré leurs territoires) :

Modifications ultérieures

Pour l'essentiel, les arrondissements parisiens n'ont pas changé depuis 1860. Seules les limites extérieures des arrondissements extérieurs ont été repoussées en même temps que Paris s'est légèrement étendu conformément aux termes de la loi de déclassement des fortifications de Paris en date du 19 avril 1919[14] :

Paris atteint ses limites actuelles en 1954[17], date depuis laquelle la superficie de la commune de Paris est de 10 540 hectares (contre 7 802 ha en 1860[18], et 3 438 ha en 1859[19]).

Quartiers

Article détaillé : Quartiers administratifs de Paris.

Chaque arrondissement est subdivisé administrativement en quatre quartiers, qui correspondent en général aux quarts nord-ouest, nord-est, sud-ouest et sud-est de l'arrondissement.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. No 7072 — Loi sur l'extension des limites de Paris, Bulletin des lois de la République française, t. XIV, XIe s., no 738, p. 747–751, reproduit sur Google Books.
  2. Noms donnés aux termes de l'article R2512-1 du Code général des collectivités territoriales (partie réglementaire) (voir le texte intégral sur Légifrance). À l'origine, les noms avaient été fixés par un décret impérial du 31 octobre 1859, avec une différence : le décret appelait Arrondissement de l'Enclos-Saint-Laurent le dixième arrondissement. Les appellations sont rarement employées dans la vie courante.
  3. À l'origine (1860), l'arrondissement devait son nom à l'opéra Le Peletier. Mais l'opéra Garnier, inauguré en 1875, se trouve dans le même arrondissement.
  4. Pierre Pinon, Bertrand Le Boudec et Dominique Carré (dir.), Les plans de Paris : Histoire d'une capitale, Paris, Atelier parisien d'urbanisme, Bibliothèque nationale de France, Le Passage, Paris bibliothèques, 2004, 135 p. (ISBN 2-84742-061-4) .
  5. Danielle Chadych et Dominique Leborgne (photogr. Jacques Lebar), Atlas de Paris, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 1999, 199 p. (ISBN 2-84096-154-7) .
  6. « La construction d'une nouvelle enceinte impliquait toutefois si clairement la destruction de l'ancienne, l'annexion à Paris des communes comprises entre les deux lignes semblait une conséquence si naturelle, si directe de la loi des fortifications [...] », Delangle, « Rapport à l'Empereur », dans Documents relatifs à l'extension des limites de Paris, op. cit.
  7. Anecdote rapportée par Michel Carmona : Université de tous les savoirs, Le Paris d'Haussmann, minute 48.
  8. No  7072 — Loi sur l'extension des limites de Paris, Bulletin des lois de la République française, t. XIV, XIe s., no 738, p. 747–751, reproduit sur Google Books.
  9. L'article 3 établit que ce conseil est nommé « par l'Empereur ».
  10. Maurice Block, Statistique de la France comparée avec les autres États de l'Europe, vol. 2, Paris, Librairie d'Amyot, 1860 [lire en ligne], p. 399 .
  11. Hubert Demory (préf. Pierre-Christian Taittinger), Auteuil et Passy : De la Révolution à l'Annexion, L'Harmattan, coll. « Histoire de Paris », 2005, 289 p. (ISBN 2-7475-7992-1), p. 264–265 .
  12. Art. 4 : [[citation|À partir du 1er janvier 1860, le régime de l'octroi sera étendu jusqu'aux nouvelles limites de la ville.}}
  13. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), 1886 [lire en ligne], « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », p. 347 .
  14. Annie Fourcaut, Emmanuel Bellanger et Mathieu Flonneau, Paris/Banlieues, conflits et solidarités, Grâne, Creaphis, 12 avril 2007, 478 p. (ISBN 978-2-913610-97-2) [lire en ligne (page consultée le 24 août 2010)], p. 160 
  15. y compris le champ de manœuvres, devenu par la suite un terrain d'aviation puis l'héliport de Paris
  16. par décret du 27 juillet 1930, Chronologie des relations entre Paris et la banlieue de 1786 à nos jours
  17. source: article Faut-il agrandir Paris ? sur cafés géographiques
  18. Statistique de la France comparée avec les autres États de l'Europe, Maurice Block, Paris, 1860, p. 397–399 ; certaines sources indiquent 7 088 ha mais il s'agit là de la surface défalquée de l'emprise de la Seine.
  19. Certaines sources indiquent 3 228 ha mais il s'agit dans ce cas de la surface défalquée de l'emprise de la Seine.