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Enceintes de Paris
Au fur et à mesure de sa croissance, Paris fut entouré de sept enceintes successives, plus une hypothétique enceinte gauloise. Chronologiquement, on compte : l'enceinte gauloise mentionnée, une enceinte gallo-romaine, deux enceintes médiévales (dont celle de Philippe Auguste), l'enceinte de Charles V, l'enceinte de Louis XIII, dite des Fossés jaunes, l'enceinte des Fermiers généraux, et l'enceinte de Thiers. Ainsi, depuis l'antiquité jusqu'au XXe siècle, Paris fut toujours entouré d'enceintes, sauf pendant un siècle, de 1670 (date de la démolition du mur de Louis XIII sur ordre de Louis XIV) à 1785 (date du début de la construction du mur des Fermiers généraux).
Les « enceintes » de Paris, appelées aussi « murs » de Paris, ont rythmé la croissance de la capitale, favorisant son extension lorsqu'elles englobaient et protégeaient une partie de la campagne environnante, au risque souvent d'une certaine surpopulation. Elles ont laissé peu de traces sur le plan architectural : seuls subsistent quelques pans de l'enceinte de Philippe Auguste et quelques pavillons de Ledoux rescapés du Mur des Fermiers généraux. C'est surtout dans le tissu urbain qu'elles ont profondément marqué l'évolution urbaine de Paris, en particulier dans les dessins concentriques des boulevards :
- les grands boulevards, construits à la place de l'enceinte de Louis XIII,
- les boulevards extérieurs, construits à la place du mur des Fermiers généraux,
- les boulevards des Maréchaux, construits à la place du chemin de ronde interne (élargi) de l'enceinte de Thiers,
- le boulevard périphérique, construit légèrement à l'extérieur des boulevards des Maréchaux.
Les rues de Cléry et d'Aboukir, visiblement parallèles, ont également été tracées à l'emplacement de l'enceinte de Charles V.
Sommaire
Enceinte gauloise
Dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César écrit : « Id est oppidum Parisiorum, quod positum est in insula fluminis Sequanae. », indiquant que Lutèce était un camp fortifié installé sur une île. L'identification de cette île avec l'île de la Cité est possible, mais contestée, car il pourrait s'agir en fait de Nanterre. La première enceinte de Paris fut donc sans doute construite par les Gaulois et doublée d'une protection naturelle, la Seine.
Enceinte gallo-romaine
Lors des premières invasions barbares, vers 285, les habitants de Lutèce abandonnent les quartiers de la rive gauche et se réfugient sur l'Île de la Cité. Ils protègent la moitié orientale de l'île par un mur pour la construction duquel ils récupèrent certaines pierres dans les Arènes de Lutèce.
Première enceinte médiévale
De nombreux témoignages, des noms de lieux ou de bâtiments, laissaient entrevoir l'existence d'une enceinte autour du centre de Paris, sur la rive droite, vers le Xe siècle. Des tracés plus ou moins précis avaient été donnés sur quelques cartes sans bases historiques très certaines. Suite à de récentes recherches, l'INRAP a découvert à l'angle des rues de l'Arbre-Sec et de Rivoli des traces de cette enceinte. Ces vestiges confirment donc sa réalité. Elles vont permettre d'en estimer sa nature et son tracé.
Deuxième enceinte médiévale (de Philippe Auguste)
Article détaillé : Enceinte de Philippe Auguste.L'enceinte de Philippe Auguste est édifiée de 1190 à 1213, enclosant 253 hectares de part et d'autre de la Seine. De nombreux éléments en ont été intégrés dans des constructions civiles, ou repris dans l'enceinte de Charles V.
Enceinte de Charles V
Article détaillé : Enceinte de Charles V.L'enceinte de Charles V est construite de 1356 à 1383, sous les règnes de Charles V et de son fils et successeur Charles VI. Elle enclot 439 hectares, n'étendant l'enceinte de Philippe-Auguste que sur la rive droite, où elle enferme des hôtels particuliers du Marais ainsi que l'enclos des Templiers. Elle a été en partie détruite lors de la construction de l'enceinte de Louis XIII, et en partie reprise dans celle-ci.
Enceinte de Louis XIII
L'enceinte de Louis XIII est édifiées de 1633 à 1636 selon les plans de Jacques Lemercier. Elle n'étend l'enceinte de Charles V que sur la rive droite, dans les actuels Ier et IIe arrondissements de la ville. À partir de 1670, Louis XIV fait détruire le mur et le remplace par les futurs grands boulevards. Certaines portes fortifiées sont remplacées par des arcs de triomphe (porte Saint-Denis, porte Saint-Martin).
Cette enceinte est parfois appelée "Enceinte des Fossés jaunes".
Mur des Fermiers généraux
Article détaillé : Mur des Fermiers généraux.Le Mur des Fermiers généraux est édifié en quelques années à partir de 1785, sous la direction de Ledoux et à la demande de la Ferme générale. Il enclot 3370 hectares (+ 32 hectares, après que le village d'Austerlitz a été englobé, en 1818). Ce mur correspond à la second ceinture de boulevards actuelle : Charonne, Ménilmontant, Belleville, La Villette, La Chapelle, Clichy, Batignolles, Courcelles, avenues de Wagram et d'Iéna, rues Benjamin-Franklin et de l'Alboni, boulevards de Grenelle, Garibaldi, Pasteur, du Montparnasse, Edgar Quinet, Raspail, Saint-Jacques, Auguste-Blanqui, de la Gare (Vincent Auriol), de Bercy et de Picpus. Contrairement aux précédents, il ne servait pas à défendre Paris mais à forcer le paiement de l'octroi sur les marchandises entrant dans la capitale. Il est détruit lors de l'extension de Paris jusqu'à l'enceinte de Thiers en 1860.
Enceinte de Thiers
Article détaillé : Enceinte de Thiers.L'enceinte de Thiers est construite de 1841 à 1844, suite à une loi due à Thiers. Elle englobe 7802 hectares, recouvrant à peu près les boulevards des Maréchaux actuels, avec un glacis s'étendant jusqu'à l'emplacement du boulevard périphérique. Elle est détruite de 1919 à 1929.
La zone des fortifs, à Saint-Ouen
Bibliographie
- Renaud Gagneux et Denis Prouvost, Sur les traces des enceintes de Paris, Parigramme, 2004.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris.
- Guy le Hallé, Histoire des fortifications de Paris et leur extension en Île-de-France, Éditions Horvath, 1995.
- Guy le Hallé, in « Paris aux cent villages », mensuel (mai 1975-janvier 1982) :
- Sur les traces de l'enceinte du prieuré Saint-Martin-des-Champs, numéros 16, 18 et 20 ;
- Les Propylées de Paris, numéros 24 à 33 ;
- La Ballade des Fortifs, numéros 34 à 45.
Voir aussi
- Histoire de l'urbanisme parisien
- Portes de Paris
- La Zone
- Liste de forts, fortifications, citadelles et places fortes en France
Liens externes
- Les enceintes de Paris (avec un plan)
- Les fortifications de Paris du 19ème à nos jours
- Guy Le Hallé, La saga des “fortifications” à Saint-Ouen
- Malakoff Infos, La zone et les fortifs, une page de notre histoire
- Portail de Paris
- Portail de l’histoire militaire
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