- Premiere bataille de la Marne
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Première bataille de la Marne
Batailles de la Grande Retraite Haspres – Le Cateau– Maubeuge – Saint Quentin – La Marne (1914)– Il y eut deux batailles de la Marne, toutes deux au cours de la Première Guerre mondiale. Cependant, le nom se réfère en général à la première, qui eut lieu du 6 au 12 septembre 1914 ; la seconde bataille de la Marne, quant à elle, se déroula du 15 au 18 juillet 1918. Au cours de cette première bataille décisive, les troupes franco-anglaises réussissent à arrêter puis repousser les Allemands et donc à mettre en échec le plan Schlieffen qui prévoyait l'invasion de la France en six semaines pour ensuite se porter vers la Russie.
Sommaire
Cadre historique et combats initiaux
Suite à l'attentat de Sarajevo, l'Autriche-Hongrie déclare, le 28 juin 1914, la guerre à la Serbie. Par le jeu des alliances, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1 août. Le 3 août, elle viole le territoire belge et déclare la guerre à la France. La Première Guerre Mondiale commence.
La France espère prendre sa revanche contre l'Allemagne car elle n'a pas oublié sa défaite de 1871 et l'occupation des territoires de l'est de la France.Le mois d'août 1914
L'invasion de la Belgique
Au début de la guerre, la France tente d'attaquer son adversaire en Alsace-Lorraine en respectant sa doctrine de l'offensive à outrance mais après quelques succès initiaux comme la prise de Mulhouse, les Allemands réussissent à repousser les offensives françaises grâce notamment à une solide ligne défensive dans les Vosges. Pendant ce temps plus à l'Ouest, les Allemands mettent en place le plan Schlieffen qui doit permettre de vaincre les armées franco-britanniques en six semaines pour pouvoir ensuite se retourner vers la Russie dont l'immensité ne permet pas une mobilisation rapide des troupes. L'idée stratégique était d'éviter d'avoir a gérer simultanément deux fronts distants de deux mille kilomètres. Pour mettre en place leur plan, les troupes allemandes, sous la direction de von Moltke, doivent pénétrer en Belgique, ce qui entraîne inévitablement l'entrée en guerre du Royaume-Uni. L'intention est de déborder les Français qui ont massé leurs troupes à l'est pour ensuite les envelopper et les obliger à un armistice. La progression allemande est rapide. Le Général Joffre, qui s'attend à ce que les Allemands le débordent par le Nord, n'imagine pas qu'ils puissent le faire aussi largement. L'armée belge, en infériorité numérique et matérielle, ne peut résister aux troupes adverses qui envahissent l'est du territoire. Les Belges espèrent tenir à Anvers et à Liège grâce à leurs ensembles fortifiés qui sont censés résister à n'importe quel obus. Mais les industries Krupp ont récemment fabriqué des mortiers de 420 mm qui en viennent à bout. Malgré cette artillerie très lourde, les Belges réussissent à immobiliser une partie de l'armée allemande qui, à cette époque, progresse de 30 à 50 km par jour[1].
La bataille des frontières
La phase dite « bataille des frontières » regroupe tous les combats de rencontre entre les armées françaises et les armées allemandes entre la déclaration de guerre et l'arrivée de l'aile marchante allemande au contact de la Sambre et de la Meuse. Elle se résume en des combats de rencontre frontaux et meurtriers sur les frontières.
En effet, pour parer l'avance qui menace tout son flanc gauche, Joffre décide d'attaquer le centre allemand qu'il croit dégarni. Mais Moltke a renforcé ses VIe et VIIe Armées par six divisions en prévision d'une attaque française. De fait, l'offensive française sur Morhange, menée par la IIe armée du général de Castelnau, est un échec, et les divisions françaises doivent se replier vers Nancy sous la pression allemande. L'offensive en direction du Luxembourg du 22 août échoue tout autant et, le lendemain, de Langle de Cary, le chef de la IVe Armée, ordonne lui aussi la retraite.
La bataille de la Sambre et de Charleroi
Dans le même temps, les Allemands continuent d'avancer en Belgique, débordant les places fortes. Leur IIe Armée entre en contact avec la Ve Armée du général Lanrezac, qui tient le front de Maubeuge à Dinant, en passant par Charleroi avec à sa gauche le Corps expéditionnaire britannique. Après d'âpres combats de rencontre sur la Sambre entre les 20 et 22 août, le général Lanrezac décide de se replier le 23 août. En effet, ses deux ailes sont en passe d'être submergées. A sa gauche, le Corps expéditionnaire britannique, qui a rencontré la Ie Armée allemande à Mons, s'est replié après un combat de rencontre aussi vif que sanglant. À sa droite, les Belges lâchent Namur, et la IIIe Armée de Max Von Hausen franchit la Meuse près de Dinant à droite[2]. La IIe Armée allemande, qui n'a plus d'opposition, franchit alors la Sambre. Malgré 4 000 prisonniers, Charles Lanrezac a sauvé son armée d'un encerclement qui aurait probablement eu des conséquences dramatiques pour la situation des Français.
La retraite française et la poursuite allemande
Moltke, devant cette retraite générale, ordonne la poursuite, ne laissant que quatre divisions face à Maubeuge encerclée, qui tient sous le commandement du général Joseph Anthelme Fournier jusqu'au 7 septembre. Cette manoeuvre fixe une partie des troupes allemandes jusqu'au 9 septembre[3]. Au soir du 24 août, toutes les armées alliées battent en retraite, à l'exception des Ie et IIe Armées, qui tiennent leurs positions en Alsace et en Lorraine. La Ve Armée marque cependant un coup d'arrêt à Guise, qui relève la pression sur le Corps expéditionnaire britannique et lui permet de se rétablir puis de se replier sur Cambrai. À l'est, les IIIe et IVe Armées, qui ont échoué dans leurs contre-offensives, se replient elles aussi en suivant le mouvement. Le 26 août, la Ie Armée allemande du général von Klück prend la ville de Cambrai puis celle de Crèvecœur. À l'ouest, du côté de Lille, alors que l'évacuation de la cité jugée indéfendable avait été ordonnée le 12 août, le général Herment, gouverneur militaire de la place, reçoit l'ordre de tenir. Le 24 août, la population lilloise et ses élus demandent à ce qu'on n'engage pas le combat dans la ville. Les fortifications n'ont plus été mises en état depuis 1910. Peu à peu, la garnison composée de la 88e Division territoriale abandonne la ville, qui est finalement occupée par les Allemands le 2 septembre.
La préparation à la bataille de la Marne
Joffre garde malgré tout le moral, et dans son rapport au ministre Adolphe Messimy, il affirme que l'armée française peut encore lancer une contre-attaque victorieuse[4]. Toutefois, il est aussi conscient du fait qu'il doit d'abord céder du terrain pour la réussir.
Dans un premier temps et face à tous ces replis, il critique vertement ses généraux qu'il estime ne pas avoir été assez offensifs. Il prend des sanctions et limoge, parfois un peu trop hâtivement, ceux qu'il juge incompétents dont le général Lanrezac qui est remplacé par le général Franchet d'Espérey.
Dans un deuxième temps, il prévoit une première ligne de résistance sur la Somme et l'Aisne et il demande aux généraux de mener des combats de retardements pour ralentir l'ennemi et lui permettre de mettre en place à temps ces nouvelles positions.
- Pour préparer sa contre-attaque, Joffre crée la VIe Armée dans la région parisienne, elle est placée sous le commandement du général Maunoury. Les hommes qui la composent viennent principalement de Lorraine[5]. Son intention est d'utiliser cette armée pour porter un coup d'arrêt à la Ie armée du général von Kluck.
- Au centre du dispositif français, une nouvelle armée (la IXe) est créée et placée sous le commandement du général Foch. Elle doit empêcher les allemands de percer entre Ve et IVe armée dans la région des Marais de Saint-Gond.
- Le chef français demande aussi au Corps expéditionnaire britannique de constituer une ligne de résistance sur la Marne pour se préparer à une contre-offensive lorsque le coup d'arrêt aura été porté.
Entre temps, les combats de retardement continuent. Von Bülow (IIe armée) et le duc de Wurtemberg progressent à l'ouest du dispositif allemand. Cependant, ils doivent prendre en compte les difficultés de von Hausen (IIIe armée) qui progresse plus lentement dans la région de la Meuse.
La bataille de la Marne
Malgré la surprise et la fatigue, les troupes alliées retraitent en ordre après leur défaite sur les frontières, le Corps expéditionnaire britannique planifie déjà son repli vers les ports de la Manche, pour un éventuel ré-embarquement. Le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, rencontre alors Lord Kitchener pour proposer une contre-attaque commune généralisée lorsque les Allemands arriveront sur la Marne.
Le 2 septembre des aviateurs découvrent que la Ie armée allemande, la plus à l'ouest, celle de Alexandre von Klück, infléchit son offensive vers l'Est et n'effectue pas le mouvement prévu par le plan Schlieffen d'enveloppement de Paris par l'Ouest. L'idée stratégique est d'envelopper les cinq armées étalées des Vosges à la Brie pour les contourner par le Sud sans avoir à effectuer un mouvement tournant trop large et trop coûteux pour des armées allemandes éprouvées et aux lignes de commandement et logistiques trop étirées. La VIe Armée se concentre le long de la Marne, entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux dans l'après-midi du 5 septembre. Elle prend contact avec les Allemands à partir du 7 septembre et soutient son effort jusqu'au 9, grâce, entre autres, à l'envoi d'urgence de 10 000 hommes de la garnison de Paris, dont près de 6 000 sont transportés par six cents taxis de la capitale réquisitionnés par le général Gallieni.
Finalement, le 9 septembre, bien que sa progression ne soit pas significative, elle oblige von Kluck (Ie armée allemande) à utiliser une trop grande partie de son potentiel sur son flanc ouest et ralentit sensiblement sa progression vers le sud. Une brèche d'environ 50 km avec la IIe armée de Karl von Bülow, située sur sa droite et qui continue à progresser s'ouvre. Profitant de cette ouverture, la Ve Armée française et le Corps expéditionnaire britannique attaquent les deux armées allemandes sur leurs flancs exposés. Désorganisées par cette manœuvre, épuisées par leurs précédentes avancées et légèrement inférieures en nombre, elles sont contraintes à l'arrêt puis au repli, jusqu'au 13 septembre.
Suites et conséquences
Ce coup d'arrêt marque l'échec de la manœuvre Schlieffen. Mais, selon le mot du Général Chambe, alors jeune officier de cavalerie, "ce fut une bataille gagnée mais une victoire perdue". En effet, si les armées franco-britanniques mirent alors un terme à l'avancée irrésistible des armées allemandes commandées par von Klück, von Bülow et von Moltke, elles ne purent ou ne surent exploiter cet avantage en repoussant ces armées hors du territoire français. En effet, d'une part, elles étaient trop épuisées pour reprendre une quelconque offensive. D'autre part, les Allemands avaient, dès les premiers signes d'un repli, constitué des lignes de défense sur des points tactiquement favorables à quelques dizaines de kilomètres au nord, induisant dans un premier temps une stabilisation durable du front, et, dans un deuxième temps, la manoeuvre connue sous le nom de course à la mer.
Anecdotes et faits historiques
- C'est la veille de cette bataille qu'est décédé Charles Péguy.
- En réaction à la victoire alliée lors de cette bataille, les prises de décisions du Kaiser furent mises à mal, ce qui provoqua en Allemagne la rédaction spontanée d'un manifeste par 93 intellectuels germaniques de renommée internationale le 4 octobre 1914. Ce document avait pour fonction de montrer au monde entier le soutien univoque de la classe dirigeante et des intellectuels allemands à leur chef Guillaume II.
Médaille et diplôme
Diplôme de la bataille de la Marne décerné au lieutenant colonel: Brébant du 48e R.I , les honneurs à nos morts, signé général Joffre, général Foch.
Notes et références
Jeux de simulations historiques
- Bataille de la Marne 1914 (Jean-Jacques Petit, Jeux Descartes, 1982)
Liens externes
- Centre de généalogie militaire
- Détails
- Le Mémorial des batailles de la Marne à Dormans (51700)
- Taxi de la Marne de 1909
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