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Bataille des Frontières
Batailles des Frontières Mulhouse – Dornach – Lorraine– Trouée de Charmes – Ardennes – Charleroi – Mons – Combats de Rossignol – Maubeuge – La bataille des Frontières s'est déroulée entre le 10 et le 28 août 1914. Elle marque la prise de contact entre les troupes allemandes et les troupes alliées dans la toute première phase du conflit. Elle comprend trois axes le long de la frontière franco-belge et franco-allemande, dans les Ardennes, en Lorraine et en Alsace.
Sommaire
Idée stratégique
L'idée stratégique du commandement français est partie intégrante du plan XVII. Elle est d'attaquer de front les troupes allemandes concentrées le long de la frontière franco-allemande, d'emporter globalement l'Alsace et la Lorraine avec, pour intention finale, de s'établir sur la rive gauche du Rhin et contrer par le flanc une éventuelle offensive allemande à travers les Ardennes belges. Elle repose sur le présupposé politique que les Allemands ne violeront pas la neutralité de la Belgique et qu'ils porteront leur effort quelque part le long de la frontière.
Déroulement
En Alsace
Intention stratégique
Du côté français, il s'agit de prendre pied en Alsace pour s'établir le long du Rhin dans le cadre du plan XVII. Cette offensive a une signification politique particulière pour marquer le retour de la France dans les provinces annexées.
Du côté allemand, il faut limiter toute intrusion des armées françaises sur le territoire allemand. Cette préoccupation n'est pas nouvelle. Dès 1870, le Reich a fait un effort tout particulier pour préparer un éventuel retour des Français, notamment par la mise en place de fortifications, d'abord autour de Strasbourg, ensuite dans la région de Mutzig puis l'installation d'un réseau de chemin de fer stratégique mi-civil, mi-militaire dont l'objectif est de pouvoir ravitailler plus facilement d'éventuels combattants à partir du piémont des Vosges.
Déroulement de la bataille
Les forces en présence
Du côté français
L'Alsace est sous la responsabilité de la Ire Armée qui se trouve divisée entre les deux efforts simultanés qu'elle doit faire vers l'est et vers le nord. Une armée d'Alsace ou VIIe Armée commandée par le général Paul Pau est formée le 10 août, à partir du 7e Corps d'Armée prélevé à la Ire Armée d' Yvon Dubail. Le 7e Corps qui se compose de la 14e et de la 41e DI reçoit en renfort la DI, les 57e, 63e et 66e DI de réserve, la Division de Cavalerie et la 116e brigade d'infanterie.
Du côté allemand
Le coté allemand se compose de la VIe et de la VIIe armée renforcées par le 3e corps de cavalerie, le tout placé initialement dans une défensive dynamique.
La bataille
Le plan XVII prévoyait dans un premier temps qu'une partie de la Première armée entre en Alsace par la trouée de Belfort et le Col de la Schlucht en direction de Colmar, pour, dans un deuxième temps, se porter sur les ponts sur le Rhin, les couper et tenir la tête de pont de Neuf Brisach. Dès le 4 août, le mouvement commence. Le 7 août, le VIIe Corps d'armée débouche en Haute-Alsace et entre à Mulhouse. Une contre-attaque venant de Cernay l'oblige à se retirer sur Belfort. Le 10 août, la nouvelle Armée d'Alsace pénètre à nouveau à Mulhouse et se heurte à une ligne de défense Colmar-Neuf Brisach. Le 25 août, elle se retire. Elle est alors dissoute et coupée en deux. Une partie (VIIe CA et 63°DR) part pour Amiens afin de renforcer l'aile gauche du dispositif. Les éléments qui lui restent reculent sur une ligne Col du Bonhomme-Belfort avec pour mission de garder la ligne de crète des Vosges. Malgré des combats violents, la ligne de front ainsi décrite reste sensiblement la même jusqu'en 1918
La bataille de Lorraine
L'objectif pour les Allemands est de refermer la tenaille belge par le sud, en évitant les places fortifiées du système Séré de Rivières (Verdun, Toul, Epinal, Belfort).
Pour l'état major français il s'agit d'avancer jusqu'à Sarrebruck, pour pouvoir s'appuyer le long de la Sarre jusqu'au succès de l'offensive sur le Luxembourg de la IIIe Armée.
Commandée par le général Yvon Dubail, la Ire Armée française se lance sur Sarrebourg. Plus à l'ouest, de Pont-à-Mousson à Blâmont, la IIe Armée commandée par le général Édouard de Castelnau se lance en direction de Morhange. Plus au nord, pour couvrir Metz et les haut de Meuse, l'armée de Lorraine est constituée entre le 17 et le 26 août sous la direction des généraux de division Paul Durand puis Michel Maunoury elle sera ensuite dissoute et ses effectifs formeront la VIe Armée. Ces troupes sont opposées aux VIe et VIIe armées allemandes.
Après six jour de progression au delà de la frontière de 1870, la deuxième armée est prise les 19 et 20 août dans la bataille de Morhange qui fait près de 8 000 morts dans les deux camps. Soumise à des pilonnages d'artillerie lourde, elle doit se replier en direction de Lunéville, Saint-Nicolas-de-Port et du Grand-Couronné (hauteurs à l'est de Nancy).
La Ire Armée se heurte aux troupes allemandes placées en défensive sur les hauteurs nord de la Sarre, le 20 août bataille de Sarrebourg. Elle doit reculer d'une quinzaine de kilomètres après leur contre-attaque. Mais elle parvient à conserver ses positions plus à l'est vers le Donon. Cependant, suite à l'échec de la IIe Armée, elle risque de se faire déborder par l'ouest. Le 21 août, Dubail doit donner l'ordre de se replier sur Blâmont.
Le 23 août,la IIe Armée française s'est repliée en arrière de la Seille. Les allemands débutent alors une offensive visant à percer la trouée de Charmes pour s'emparer de Nancy et de Toul en évitant les zones fortifiées. L'avancée allemande est stoppée le 29 août après de nombreux combats. Suivent alors quelques jours de répits ou les deux camps se réorganisent. A partir du 4 septembre, débute la bataille du Grand Couronné, avancée française, qui dure jusqu'au 13. Le front de Lorraine se stabilise alors pour les quatre années suivantes.
Au sud est, vers Saint-Dié, la bataille de la Haute Meurthe se déroule simultanément. Ici aussi la Ire Armée parvient à contenir la progression allemande, puis à stabiliser le front après une manœuvre de retraite allemande les 12 et 13 septembre.
En Belgique
La bataille des frontières y prend une toute autre allure. Le Plan XVII ne se déroule pas comme prévu. En effet, lorsque le général Joffre apprend que les Allemands ont pénétré en Belgique, il réoriente la Ve Armée du Général Lanrezac vers le Nord pour couvrir l'armée française contre le mouvement tournant que l'aile marchante de l'armée allemande (Ire, IIe et IIIe armées) a entrepris dans le cadre du plan Schlieffen. La seule partie de la manœuvre qui appartienne à la bataille des frontières en tant que telle est donc la réorientation de la Ve Armée vers le Nord, son déplacement en Belgique même et son installation en défensive le long de la vallée de la Sambre et de la Meuse entre Dinant et Charleroi pour y rencontrer les Allemands sur des positions favorables. C'est ce qui se produit le 20 août 1914, dans le cadre de la bataille de Charleroi. À sa gauche, le Corps expéditionnaire britannique (BEF) s'installe sur le canal du Centre dans la région de Mons
Dans les Ardennes
Le général Joffre ne s'attend pas à ce que le mouvement des troupes allemandes en Belgique soit déjà amorcé. Or, le 22 août, la IVe armée française du Général de Langle de Cary en exploration, entre en contact par surprise avec la IIIe armée allemande du Général von Hausen dans la région de Neufchâteau. Les combats de Rossignol marquent le baptême du feu du Corps colonial. Le 24 aout, les troupes françaises se replient et prennent position notamment sur Sedan et ses environs. Dés le 25 août les troupes allemandes, IIIe armée, attaquent les positions françaises. Les assauts allemands sont repoussés par l'artillerie française massée sur les hauteurs du village de Frénois. Le 26 août les troupes allemandes passent la Meuse en plusieurs endroits tels que Donchery et Iges, puis occupent Sedan. Les troupes françaises se regroupent sur le plateau forestier de la Marfée et du Mont Coix Piot. D'âpres combats se déroulent sur Méziéres. Quelques tentatives de contre attaques sont menés jusqu'au 29 aout date à laquelle sur ordre du général Joffre la IVe armée bat en retraite, des combats d'arriéres gardes auront encore lieu dans les environs de Rethel. (Le département des Ardennes sera le seul à être occupé entiérement pendant les 4 années de guerre.)
Evénements marquants
Cartes
- Atlas de l'Académie de West Point [1]
Bibliographie
Liens externes
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