- Charles Lanrezac
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Charles Lanrezac Naissance 31 juillet 1852
Pointe-à-PitreDécès 18 janvier 1925 (à 72 ans)
Neuilly-sur-SeineOrigine France Allégeance Armée française Grade Général Conflits Première Guerre mondiale Commandement Ve Armée Faits d'armes Bataille de Charleroi Distinctions 3 juillet 1917 : Grand officier de la Légion d'honneur
Mai 1923 : Grand-croix de l'ordre de la Couronne belge
29 août 1924 : Grand-croix de la Légion d'honneurmodifier Charles Louis Marie Lanrezac, né à Pointe-à-Pitre le 31 juillet 1852 et mort à Neuilly-sur-Seine le 18 janvier 1925, est un général français qui s'est notamment illustré lors de la phase initiale de la Première Guerre mondiale, comme commandant la Ve armée française, et qui, à ce titre, a été le créateur d'une grande partie des conditions du succès de la bataille de la Marne.
Sommaire
Origine
Sa famille, issue de la petite noblesse toulousaine, les de Quinquiry d'Olive, a émigré à Hambourg sous la Terreur. A des fins d'anonymat, son nom est l'anagramme de "Cazernal" qui est lui même issu d'une mauvaise transcription de "Cabanial" fief de sa famille. Son père, Auguste Lanrezac, est officier d'infanterie de marine issu du rang. Il reçoit du préfet de la Manche, une bourse pour étudier alors que son père est en garnison à Cherbourg.
Pendant la guerre de 1870
Renvoyé du Prytanée militaire de la Flèche, il intègre l'Ecole impériale spéciale militaire de Saint-Cyr en septembre 1869 avec le classement de 75e sur 250 admis. Il rejoint sa première affectation en 1870, au 13e régiment d'infanterie. Pendant le conflit franco-allemand de 1870, il se retrouve au XVe corps d'armée, lui-même partie constituante de l'Armée de la Loire. Il participe aux combats de Coulmier, le 9 novembre 1870, puis aux combats autour d'Orléans, le 24 novembre. Son comportement lui vaut sa promotion au grade de lieutenant à titre provisoire et la croix de chevalier de la Légion d'Honneur. En janvier 1871, son corps rejoint l'armée de l'Est du général Bourbaki dont la mission est de dégager Belfort et prendre les Prussiens à revers en Alsace. Il participe aux combats d'Héricourt du 15 au 17 janvier puis il se porte sur Besançon pour protéger la retraite de l'armée et échappe à l'internement en Suisse, à l'issue du combat de Larnod, le 20 janvier.
Carrière et doctrine stratégique
A l'issue du conflit, il reprend ses études à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il est affecté au 30e régiment d'infanterie à Annecy. Il est promu capitaine le 21 février 1876 et muté au 24e régiment d'infanterie à Paris, il est breveté d'état-major en 1879. Il est alors nommé professeur d'art militaire adjoint à l'École spéciale militaire puis il est envoyé pendant 5 ans en Tunisie au sein de la brigade d'occupation, rattaché au 113e régiment d'infanterie. Puis il est nommé professeur de tactique à l'École supérieure de guerre et promu chef de bataillon à l'ancienneté en juillet 1892. En 1898, il est promu lieutenant-colonel et nommé directeur des études de l'École supérieure de guerre. En 1901, il est promu colonel et reçoit le commandement du 119e régiment d'infanterie. En mars 1906, il commande par intérim la 43e brigade d'infanterie à Vannes et il est promu général de brigade en juin 1906. Professeur, puis commandant en second de l'École de Guerre, Charles Lanrezac est l'un des plus fins stratèges français, mais aussi le moins écouté, à la veille du premier conflit mondial. En effet, opposé au recours systématique et préconçu de l'offensive à outrance, il préconise un recours plus fréquent à la manœuvre raisonnée qu'il résume ainsi : « Si chaque commandant de corps subordonné a le droit de bourrer, tête baissée, sur le premier adversaire à sa portée, le commandant en chef est impuissant à exercer la moindre action directrice. » On lui attribue la formule plus percutante encore : « Attaquons, attaquons... comme la lune ! »
Commandant la Ve Armée
Il est placé, en avril 1914, par le généralissime Joffre, qui le connaissait et le considérait comme l'un de ses plus brillants généraux, à la tête de la Ve Armée française de mobilisation en remplacement de Gallieni atteint par la limite d'age. Cette nomination s'accompagne en outre de son entrée au Conseil Supérieur de la Guerre, dont il devient à 61ans le benjamin. Dans ses mémoires (p 204), le généralissime écrit : "mon attention avait depuis longtemps été attirée sur le général Lanrezac, par les hautes qualités d'intelligence, d'activité, d'initiatives, de sens de la manœuvre dont il avait fait preuve au cours des travaux sur carte et des exercices sur le terrain. Nul ne sembla mieux préparé que lui au commandement de la 5°armée, celle dont la manœuvre serait la plus délicate à mener, celle à laquelle il serait dévolu un rôle essentiellement variable selon les circonstances". Dès la déclaration de guerre, il ne cesse d'attirer l'attention du généralissime Joffre sur le danger de voir les armées allemandes déboucher au nord de la Meuse et de la Sambre. Il finit par le convaincre et porte ses troupes (290 000 hommes) sur le front de Charleroi.
Lors de la bataille de Charleroi, en août 1914, de nombreux combats ont lieu à maints endroits (Tamines, Arsimont, Châtelet, Gozée, Thuin, Lobbes) et l'impréparation des armées françaises est flagrante, notamment s'agissant de l'absence d'artillerie lourde. Lanrezac se rend compte du fait que son armée risque de se faire encercler par trois armées allemandes. Lors des combats qui se déroulent autour de Thuin, il prend seul la décision, par devers Joffre, de faire reculer son armée.
Aujourd'hui, on estime généralement que sa décision du 23 août permit probablement de sauver son armée, ce qui lui permit de porter un coup sérieux aux Allemands à la bataille de Guise, qu'il emporta, et contribua à la victoire de la bataille de la Marne, quelques jours plus tard.
En effet, la IIe armée (von Bülow) change son axe de déplacement du sud-ouest au sud-est pour poursuivre la 5e armée en repli. La Ire armée (von Klück) lancée sur Amiens doit accomplir une conversion de 90 degrés pour garantir le flanc-garde de von Bülow. Paris n'est désormais plus sur le passage du coup de faux du plan Schlieffen. La 6e armée (Maunoury) peut alors quitter la défense de Paris, pour s'installer sur la flanc de von Klück et frapper sa gauche sur l'Ourcq (premier choc de la bataille de la Marne).
Le limogeage et la réhabilitation
Lanrezac est limogé le 3 septembre 1914 et remplacé par Franchet d'Esperey. Il lui est reproché entre autres son esprit critique et sa mésentente avec le maréchal anglais French. Désabusé, il refuse en 1917 le poste de major général des armées que lui propose Paul Painlevé, alors ministre de la Guerre.
Lanrezac publie après la guerre un pamphlet contre Joffre. Peu de temps avant de mourir, revenant sur cette période douloureuse, il écrit: « A la place du général Joffre, j'aurais agi comme lui ; nous n'avions pas la même manière de voir les choses, ni du point de vue tactique, ni du point de vue stratégique ; nous ne pouvions pas nous entendre.... J'étais bien décidé à ne pas attaquer le généralissime, car je n'avais pas le droit de juger ses actes sur les autres parties du champ de bataille ».
Distinctions et décorations
- 3 juillet 1917 : grand officier de la Légion d'honneur au motif : « A commandé, au cours des premières opérations de la campagne, une armée qui a eu à supporter le choc de masses ennemies très supérieures en nombre. Par sa science militaire et l'habileté de son commandement a réussi à exécuter une manœuvre des plus difficiles au cours de laquelle il a remporté des succès marqués et a rendu au pays les plus éminents services. »
- Mai 1923 : grand-croix de l'ordre de la Couronne belge avec attribution de la croix de guerre avec palme.
- 29 août 1924 : grand-croix de la Légion d'honneur.
Catégories :- Général français
- Personnalité française de la guerre franco-allemande de 1870
- Militaire français de la Première Guerre mondiale
- Élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Naissance en 1852
- Naissance à Pointe-à-Pitre
- Décès en 1925
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