- Grande Retraite
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La Grande Retraite ou Retraite de la Marne est le nom donné à la lente retraite, menée par les forces Alliées jusqu'à la Marne, sur le Front Ouest au début de la Première Guerre mondiale, suite à leur défaite contre les troupes de l'Empire allemand lors de la bataille de Mons le 23 août 1914. Les Alliés étaient poursuivis de près par les Allemands, qui appliquaient le plan Schlieffen.
Sommaire
Le Cateau
Article détaillé : Bataille du Cateau.Après avoir retenu les Allemands par la résistance de la ceinture fortifiée construite en avant de Liège, l'armée belge fit retraite vers sa base, l'importante place forte d'Anvers, la plus grande d'Europe. Ce faisant, ils distrayaient 150 000 hommes de troupes allemandes en remportant sur eux une victoire tactique à Halen (bataille de la Gette) sur la cavalerie allemande appuyée de l'infanterie avec mitrailleuses. Pendant ce temps, Les Alliés se retirèrent de Mons, dépassèrent Maubeuge (qui tomba le 7 septembre après le siège de la ville), et arrivèrent au Cateau.
Le 25 août, le commandant du IIe Corps britannique, le général Horace Smith-Dorrien ordonna à ses hommes de s'arrêter et de combattre. Les Alliés établirent des positions défensives autour de la ville et se préparèrent à une attaque inévitable. Dans la matinée du 26 août, les Allemands lancèrent un assaut massif sur les positions britanniques, qui ne tardèrent pas à chanceler. Les lignes Alliés ne purent être conservées que grâce à l'arrivée de la cavalerie française.
Sur les 40 000 Alliés ayant combattu au Cateau, 7 812 furent tués, capturés ou blessés. De nombreuses unités britanniques disparurent complètement ce jour là. Environ 2 600 hommes furent fait prisonniers, bien qu'un rapport officiel allemand parle de 12 000 prisonniers ce jour-là. Les Alliés perdirent également 38 pièces d'artillerie.
Dans la nuit, les Alliés se retirèrent à Saint-Quentin.
Guise
Article détaillé : Bataille de Guise.Avec cette retraite tout le long de la ligne de front, le commandant-en-chef des armées française, Joseph Joffre, essaya de contenir l'avance allemande en contre-attaquant. Ce qui ne fut possible que grâce à la Ve Armée du général Lanrezac à la bataille de Guise.
Le 29 août, la Ve Armée française s'embusque sur la rive sud-est de l'Oise devant Guise avec la totalité de ses hommes. La IIe armée allemande avec sa direction de marche vers le sud-ouest devait alors défiler devant lui sur une route parallèle à l'Oise. Cependant, Bülow était déjà au courant de la contre-attaque, grâce aux ordres retrouvés sur un officier capturé, et il eut le temps de préparer ses défenses. Sur l'aile gauche française, l'attaque du 18e Corps eut pour résultat de lourdes pertes pour un succès limité. Côté droit, les 10e et 3e Corps furent rejoints par le commandant du 1er Corps, Franchet d'Espérey sur la profondeur du dispositif de von Bülow vers Saint-Quentin. L'avancée sur le côté droit fut plus réussie et obligea le général allemand à réorienter son dispositif vers le sud-est pour contre-attaquer Lanrezac le lendemain. Le jour suivant, les Français avaient décroché durant la nuit et quitté les rives de l'Oise. L'effort de von Bülow tomba dans le vide, Guise fut prise mais ses troupes avaient perdu une journée. Sa poursuite de la Ve armée changea définitivement sa route vers le sud-est. Les Français continuèrent à se retirer vers le Marne, les Allemands les suivant à distance.
La Marne
Article détaillé : première bataille de la Marne.Les Alliés arrivèrent finalement sur la Marne où ils prirent position pour défendre Paris. Ce qui donna lieu à la première bataille de la Marne, qui eut lieu du 5 au 10 septembre 1914. Cette bataille allait être un tournant majeur de la Première Guerre mondiale en privant les Allemands d'une victoire rapide.
Le Field Marshal Sir John French, commandant du Corps expéditionnaire britannique, commença à établir des plans pour une éventuelle retraite totale vers les ports de la Manche suivie par une évacuation immédiate des forces britanniques. Le gouverneur militaire de Paris, le général Gallieni, fut ordonné de préparer la défense de la ville. Il voulut organiser les armées françaises et britanniques pour contrer l'avancée allemande. Aussi, après avoir consulté Lord Kitchener, Gallieni reçut le commandement du Corps expéditionnaire britannique, et ordonna au maréchal French de ne pas se retirer davantage.
Le plan de Joffre était simple : toutes les unités Alliées allaient contre-attaquer les Allemands sur la Marne, espérant mettre un terme à leur avance. Au fur à mesure des combats, les unités de réserve Alliées seraient envoyées pour remplacer les pertes et attaquer les rangs allemands. À midi, le 5 septembre, la bataille commença lorsque la VIe Armée française, commandée par le général Maunoury, frappa le flanc de la Ire Armée allemande du général Alexander von Kluck.
Les Britanniques n'allaient pas rejoindre la bataille avant le 9 septembre, lorsque von Kluck (Ire Armée allemande) commit une grave erreur stratégique. Il chercha à vaincre la VIe Armée française en orientant ses forces vers l'ouest pour la fixer pendant que des éléments, retirés de la liaison avec Von Bülow, devait l'envelopper par le nord. Alors que la Ve Armée française se retirait toujours vers le sud-est pour s'établir sur la Marne, von Bülow (IIe Armée allemande) ordonna à ses forces de la poursuivre et de l'anéantir. Ce faisant, il ouvrit un espace de 50 km entre les Ire et IIe Armées allemandes sur son flanc droit. On peut penser que l'absence de plus de 150.000 hommmes retenus par les Belges qui s'étaient retranchés dans l'énorme place forte d'Anvers (plus importante forteresse d'Europe, d'où ils lançaient des contre attaques) manquaient alors. Du fait de l'imprudence de Von Kluck, la trouée entre les Ière et IIe Armée allemande constitua une faiblesse grave. Celle-ci fut rapidement découverte par l'aviation d'observation alliée. Voyant une telle opportunité, le général Joffre lanca à l'attaque la Ve Armée française ainsi que trois corps d'infanterie et deux divisions de cavalerie du Corps expéditionnaire britannique. Ils s'engouffrèrent rapidement dans la trouée ouverte entre les armées allemandes pour menacer les flancs des deux armées avec toutes leurs forces.
Le chef d'état-major allemand Helmuth von Moltke vis imméditement les dangers auxquels devaient faire face ses armées. Ses subordonnés prirent le commandement des Ire et IIe Armées allemandes et leur ordonnèrent de se retirer jusqu'à l'Aisne afin de se regrouper. On raconte que Von Moltke serait allé voir le Kaiser et lui aurait dit: « Votre Majesté, nous avons perdu la guerre. »
Le nombre total de victimes britanniques, entre le 6 et le 10 septembre s'éleva à 1 701 tués, blessés ou disparus.
La retraite allemande, menée entre le 9 et le 13 septembre signifièrent l'abandon du plan Schlieffen. Suite à cette bataille, chaque camp creusa des tranchées dans lesquelles il allait s'enterrer pour les quatre ans de combats à venir. La défaite de l'Armée allemande sur la Marne fut décisive. Leur plan, de vaincre rapidement la France avant de consacrer tous leurs efforts à la Russie, n'avait mené à rien malgré les énormes moyens déployés. Certains historiens affirment qu'en effet, l'empire allemand ne pouvait plus remporter la guerre après leur défaite lors de la première bataille de la Marne en 1914.
Environ six cent taxis de la Marne, principalement des Renault AG, furent réquisitionnés par Gallieni pour transporter 6 000 soldats appartenant à des unités d'infanterie de réserve, sur le Front.
Les rôles étaient à présent inversés et c'était au tour des Alliés de poursuivre la retraite allemande. Le prochain affrontement majeur ayant eu lieu lors de la première bataille de l'Aisne.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Great Retreat » (voir la liste des auteurs)
Liens externes
Références
- Evans, M. M. Battles of World War I. Select Editions, 2004. ISBN 1-84193-226-4.
- Jones, Nigel H, The War Walk, Robert Hale Ltd, 1983.
- Brown, Malcolm, The Western Front, Sidgwick and Jackson, 1993.
- Tuchman, Barbara W. The Guns of August. Ballantine Books- New York, 1962 ISBN 0-345-38623-X.
- Isselin, Henri. La Bataille de la Marne, éditions B. Arthaud, 1964.
- Perris, G. H. The Battle of the Marne. Londres, Methuen, 1920
Catégories :- Bataille ou opération de la Première Guerre mondiale
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