Arc long Anglais

Arc long Anglais

Arc long anglais

Larc long anglais, également appelé longbow ou arc droit[1], est une évolution de larc gallois. Il sagit dun arc médiéval très puissant, denviron 2 mètres de long, très utilisé par les Anglais, à la fois pour la chasse et la guerre.

Son utilisation par larmée anglaise naît de ses déconvenues lors des guerres en Pays de Galles et en Écosse. Les Anglais décident alors dy recourir massivement, ce qui permet de vaincre les piquiers gallois, puis écossais. Cette arme se révèle encore décisive pendant la plus grande partie de la guerre de Cent Ans (particulièrement lors des batailles de Crécy, de Poitiers et dAzincourt).

De nombreuses solutions sont essayées par les Français pour neutraliser cette arme redoutée : mise à pied des combattants montés, augmentation de la surface protégée par des plates dans les armures, protection des chevaux, neutralisation des archers ou création des compagnies dordonnances et des francs-archers. Les Français doivent longtemps se résoudre purement et simplement à éviter de combattre les Anglais de front en rase campagne et réorientent leur stratégie vers une guerre de siège, utilisant la tactique de la terre déserte qui laisse les chevauchées anglaises libres de piller le pays. La stratégie défensive quimplique lutilisation de larc long est seulement battue en brèche par lapparition de lartillerie de campagne : larmée anglaise est alors décimée à Formigny et à Castillon.

Au XVIe siècle, les archers sont définitivement supplantés par les arquebusiers particulièrement par ceux de l'armée espagnole qui combattent au sein des Tercios.

Archers anglais à lentraînement (détail) - 1325.

Sommaire

Description

Larc

Article détaillé : Arc (arme).
Arc droit ou longbow
1 - Poupée
2 - Dos
3 - Ventre

Description

En haut : arc composite en bois de citronnier, bois tropical et hickory.
En bas : arc en bois dif (on distingue nettement la différence entre le dos en aubier et le ventre en duramen).

L'étude des 137 arcs longs retrouvés dans l'épave du navire Mary Rose, coulé en 1545, a permis denrichir la connaissance de cette arme[2]. Il s'agit dun arc simple, façonné dune seule pièce dans de l'if, bois dont les qualités intrinsèques font qu'il se comporte comme un arc composite. Dautres bois d'arc de substitution (par efficacité décroissante : orme, frêne, noisetier, voire chêne) peuvent être utilisés, mais au prix dune perte notable defficacité[3]. Il mesure entre 1,70 m et 2,10 m[4]. Sa section est circulaire au niveau de la poignée et en forme de D aux extrémités[4]. Les largeurs sont de 1,8 à 3 cm en tête de branche, de 3 à 4 cm en milieu de branche et de 5 à 6 cm au niveau de la poignée[4]. La forme de larc devant suivre les nervures du bois, larc peut parfois avoir une forme bosselée (lefficacité primant sur lesthétique)[4]. Il ne comporte pas de repose flèche : en position de tir, celle-ci repose sur la main darc de larcher.

Larc en if présente cette particularité paradoxale dêtre un arc simple, façonné dans un matériau dune seule pièce, tout en se comportant comme un arc composite. En effet, lif est mis en forme de telle sorte quil comprend une partie daubier (au dos) et une partie de cœur (ventral), le duramen. Laubier travaille en extension et le cœur en compression. Leurs propriétés se complètent et confèrent à cette arme des qualités balistiques bien supérieures aux arcs simples tirés dautres essences[5].

À partir du début du XIVe siècle, le longbow est équipé dextrémités en corne dotées dune échancrure est fixée la corde. Ceci sert damortisseur et darrêt de corde et accentue la propulsion de la flèche[3]. La fabrication de larc demande environ une journée de travail.

La corde est un élément noble tissé en chanvre et parfois en soie[3]. Son coût compte pour la moitié du coût total dun arc. Elle est cirée pour être prémunie contre la pluie. Daprès les encoches des flèches trouvées sur lépave de la Mary Rose, on déduit que la corde devait mesurer environ 3,2 mm de diamètre[3].

La fabrication des arcs, des flèches et des cordes darc était du ressort douvriers spécialisés, qui bénéficiaient de franchises fiscales et même de remises de dettes[6].

Les flèches

Article détaillé : Flèche (arme).

Les flèches employées avec le longbow sont relativement standardisées, car fabriquées en grande série (il faut pour une campagne entre 400 000 et 800 000 flèches[7]). Elles sont volontairement lourdes (pour augmenter leur capacité de perforation), entre 60 et 80 g au lieu de 20 g pour une flèche moderne[7]. Les 3 500 flèches retrouvées dans lépave de la Mary Rose mesurent entre 61 et 81 cm (76 cm en moyenne) et sont taillées dans du peuplier ou du frêne[8]. Lempennage est confectionné en plume doie et mesure entre 17 et 25 cm, selon que lon souhaite privilégier la précision ou la portée[7]. Lencoche est dégagée sur 4 à 5 cm et peut être renforcée par une petite lamelle dos ou de corne placée perpendiculairement à la corde[7].

Flèche médiévale : 1 - Pointe en aile d'ange type barbillon2 - Hampe3 - Empennage en plume d'oie4 - Encoche

Accessoires

Les flèches sont transportées sur des chariots et fournies aux archers par faisceaux ligaturés de 12 ou 24. Le carquois nest pas fréquent chez les archers anglais du XIVe siècle[9] : le fait de sortir la flèche du carquois prenant trop de temps et ralentissant la cadence de tir, les flèches sont donc plantées à même le sol devant le tireur[10]. Au début du XVe siècle apparaît la trousse, un cylindre de toile cirée ou de cuir fin huilé, dont une extrémité est cousue dun rond de gros cuir percé de 12 ou 24 trous afin de passer les flèches. Ce carquois très léger permet à la fois de protéger les flèches de lhumidité et aux archers montés de transporter leurs munitions à cheval[9].

La puissance de larc et la technique de tir à 3 doigts imposent le port de gants de cuir. Le modèle type est un demi-gant de cuir fixé au poignet couvrant lindex, le majeur et lannulaire[9].

Un brassard en cuir, sanglé sur lavant-bras qui tient l'arc[2], protège le tireur du véritable coup de fouet produit par la corde après le décochage[9].

Performances

Considérations mécaniques

Coupe de bois : laubier (plus clair en périphérie) est plus extensible que le duramen (sombre au centre) plus résistant à la compression.

Pour obtenir un arc puissant, il faut utiliser un bois nerveux, car la vitesse dexpulsion de la flèche est proportionnelle à la rapidité avec laquelle larc reprend sa forme lors du tir[11]. La surface faisant face au tireur est appelée ventre et travaille de manière concentrique (en compression), contrairement au dos qui est face à la cible et travaille de manière excentrique (en étirement). Le bois utilisé doit donc offrir la meilleure résistance à ces contraintes de compression-extension. On utilise pour ce faire la différence de structure entre laubier (les cernes extérieurs plus jeunes et plus tendres) et le duramen (les cernes les plus centraux, très durs et très résistants à la compression). Dans le cas dun arc non composite comme larc droit anglais, laubier, plus élastique, forme le dos de larc et le duramen, plus résistant à la compression, est utilisé comme ventre[11].

Lif est le bois cumulant le plus grand nombre de qualités nécessaires à la réalisation dun arc puissant et résistant[11]. Ses fibres de lignine ont un agencement qui leur confère une grande élasticité (en spirales orientées à soixante degrés par rapport à laxe de la branche, ce qui leur permet de sétirer en cas de travail excentrique)[12]. Il pousse très lentement et ses cernes sont très fins et rapprochés, ce qui divise dautant le déplacement dévolu à chaque fibre : plus les cernes sont petits, plus le bois est résistant et nerveux[12]. Il a peu de nouures et est dénué de poches résinifères qui représentent autant de points de fragilité potentiels. Enfin, il est imputrescible, ce qui, avec ses qualités de résistance, lui confère une grande durée de vie[12]. Il a par contre le défaut dêtre toxique (et dangereux pour lélevage) et a donc été souvent abattu, ce qui en fait un bois rare dont les qualités sont encore améliorées sil pousse lentement, ses cernes étant alors dautant plus serrées (les meilleurs exemplaires poussent en altitude et sur un sol pauvre)[11]. Les Anglais en importèrent (principalement dItalie, mais aussi de France et dEspagne). Richard II et Charles VII en firent planter.

Dautre part, plus larc est long, moins il se courbe quand on larme et moins il risque datteindre ses limites délasticité. On peut potentiellement le contraindre davantage, gagnant alors encore en puissance. Cest pourquoi larc anglais est particulièrement long : il se déforme moins, donc il perd moins ses caractéristiques avec le temps, risque moins de se briser et gagne encore en portée[11].

Grandeurs physiques

La puissance dun arc se mesure en livres pour 28 pouces dallonge (71 cm), correspondant à une masse quil faudrait attacher à la corde d'un arc horizontal pour la tendre d'autant. Il s'agit en physique d'une force et non d'un poids. Traditionnellement toutes les mesures d'archerie sont en mesures impériales. Pendant la guerre de Cent Ans, les archers étaient particulièrement entraînés, les arcs nécessitant pour être bandés une force de 120 à 130 livres (soit 530 à 580 newtons ou 50 à 60 kilogrammes-force) étaient particulièrement répandus[4] : les arcs retrouvés sur la Mary Rose nécessitent une force de 80 à 180 livres (350 et 800 newtons).[4].

La vitesse des flèches est initialement denviron 55 m/s (200 km/h) et chute à 36 m/s (130 km/h) à 200 m. Pour une flèche de 70 grammes l'énergie cinétique initiale à cette vitesse est de l'ordre de 110 joules, et la quantité de mouvement de 3,9 kg⋅m⋅s-1, ce qui équivaut à une impulsion de même valeur fournie par tireur soit 3,9 N⋅s (newtons.seconde). Le temps d'impulsion peut être estimé à 0,025 secondes (0,71 mètre parcouru à la vitesse moyenne de la moitié de la vitesse finale, soit 27,8 m⋅s-1) et la force moyenne appliquée à la flèche pendant cette impulsion de 155 newtons. La puissance développée par l'arc pendant le tir est de l'ordre de 4 200 watts.

Portée

Leur portée est estimée entre 165 et 228 mètres, bien quune réplique dun des arcs trouvés à bord du Mary Rose ait tiré une flèche de 53,6 grammes à 328 mètres et une flèche de 95,9 grammes à 249,9 mètres[2],[13]. Les flèches sont cependant incapables de percer une armure de plaques à cette distance. Elles sont efficaces contre les cottes de mailles quand la distance est inférieure à 100 mètres et contre les armures de plaques en deçà de 60 mètres[14].

Pouvoir perforant

Les pointes bodkin étaient les plus utilisées du fait de leur caractère perforant et de leur facilité de fabrication.
Le bassinet à bec de passereau est profilé pour dévier lances et projectiles arrivant de face.

En fonction de leffet recherché, larcher a le choix entre plusieurs types de flèches. Les plus fréquemment utilisées sont les bodkin pointues de section carrée, particulièrement perforantes et faciles à produire. Les flèches ayant une énergie cinétique modérée (comparativement à celle du projectile dune arme à feu), elles ne génèrent ni effet de choc, ni effet de cavitation. En revanche, du fait de leur grande longueur, elles ont une bonne densité sectionnelle et donc un grand pouvoir perforant[15]. Dès lors, ce type de flèche est utilisé à courte distance contre linfanterie lourde ou la cavalerie. Ces flèches, très efficaces contre les cottes de mailles, peuvent cependant ricocher sur les armures de plates si elles narrivent pas perpendiculairement à la surface[15]. Pour un tir à moins de 60 mètres, elles peuvent senfoncer de plusieurs centimètres, causant des blessures plus ou moins graves[15].

Cest particulièrement à la tête quune pénétration de profondeur limitée est dévastatrice. Cette partie du corps est cependant bien protégée par le profil des bassinets de lépoque, étudiés pour dévier les lances. Les autres points vulnérables du combattant sont le cou et les membres, passent des troncs artériels susceptibles dêtres sectionnés. Pour cette raison, les armures des chevaliers ont progressivement évolué au cours de la guerre de Cent Ans, recourant de plus en plus à l'usage de plaques. Les capacités de perforation peuvent être améliorées par lubrification des pointes à la cire, ce procédé permettant aussi de limiter loxydation de lacier (lutilisation de ce procédé par les archers anglais est probable mais non vérifié)[16].

Contre linfanterie peu blindée ou les chevaux, les flèches à pointe large ou à barbillon sont largement plus dévastatrices, même à longue distance. Tirées par milliers, elles ne nécessitent pas dêtre très précises et leur portée peut donc être allongée par réduction de lempennage.

Articles détaillés : Pointe bodkin et Armure (équipement).

Cadence de tir

Bataille de Crécy (1346: les arbalétriers génois sont surclassés en cadence de tir et en portée efficace car ils sont incapables de produire la pluie de flèches quils subissent.

Aux XIVe et XVe siècles, un archer anglais devait pouvoir tirer au moins dix flèches par minute, allant jusquà seize tirs ajustés par minute pour les archers expérimentés[17]. Durant la bataille, les archers emportaient avec eux entre 60 et 72 flèches, de quoi durer environ 6 minutes en pleine cadence de tir[17]. Sur le champ de bataille, de jeunes garçons étaient utilisés pour ravitailler les hommes en flèches[13]. Celles-ci étaient posées en vrac devant les archers ou plantées à même la terre. Cette dernière méthode permet de raccourcir au maximum le temps nécessaire pour tirer une flèche. De plus cela contamine la pointe avec des germes telluriques qui augmentent le risque et la gravité dune infection secondaire à une blessure (ces bactéries anaérobies peuvent êtres responsables de gangrène gazeuse et en l'absence de soins appropriés de mort par septicémie puis choc septique)[10].

La cadence de tir des arcs longs anglais est bien supérieure à celle des arbalètes (capables au maximum de tirer quatre fois par minute) ou de nimporte quelle autre arme de jet de lépoque. Ladversaire est alors soumis à une pluie de flèches, ce qui rend efficace un tir à longue portée la perte de précision causée par la distance est compensée par la quantité de flèches envoyées. Ceci constitue une énorme différence par rapport à larbalète qui semploie en tir tendu et qui devient forcément moins précise avec la distance. Dautre part, larc pouvant facilement être débandé et sa corde mise à labri, il est beaucoup moins vulnérable à la pluie quune arbalète (ce qui a été décisif, notamment lors de la bataille de Crécy), dautant que les cordes de nerfs des arbalètes perdent de leur puissance quand elles sont humides, contrairement aux cordes en chanvre des arcs longs qui gagnent en dureté lorsquelles sont mouillées[18].

Technique de tir

La force nécessaire pour tirer avec un larc long nécessite 3 doigts (technique méditerranéenne), contrairement aux arcs utilisés à lépoque en France que lon pouvait armer avec seulement 2 doigts (technique pincée).

Larc long a comme inconvénient dêtre assez difficile à « apprivoiser » et de demander plus de technique et de force que larc classique. Des autopsies pratiquées sur des corps darchers gallois ont révélé des distorsions spinales, témoins des contraintes subies.

Larc est en particulier réputé pour « secouer » le tireur au moment de la décoche. Les habitués de ce type darc recommandent de plier légèrement le bras qui tient larc pour éviter « le coup dans la nuque »[19].

Du fait de la taille de larc, il faut tendre la corde derrière la joue et non pas seulement jusquau menton (les doigts arrivant à la commissure de la lèvre). De ce fait, larc gallois ne peut se pratiquer avec un viseur. On peut tirer soit en tir instinctif soit en « bare-bow ». La décoche doit suivre immédiatement larmement, car les contraintes sont telles quelles peuvent briser larc si la décoche est trop retardée[20].

Le tir instinctif demande un long entraînement, car le cerveau doit connaître parfaitement le vol parabolique dune flèche, qui varie en fonction de langle initial, de la puissance de larc et du poids de la flèche. Larcher se concentre uniquement sur le point dimpact, linconscient du cerveau faisant le reste[21].

Dans le tir « bare-bow » on modifie la position des doigts sur la corde suivant la distance (en anglais « string-walking »). Dautres archers changent le point dancrage sur le visage.

Utilisation tactique

La portée de larc long (efficace sur les combattants faiblement protégés ou les chevaux à 300 mètres), oblige ladversaire à attaquer. Cela permet de lattirer en terrain défavorable et de le contraindre à attaquer une position fortifiée au préalable : à Crécy larmée anglaise se retranche sur un monticule, à Poitiers derrière des haies, à Azincourt derrière un terrain embourbé. Les archers disposent des pieux devant leurs lignes de manière à briser les assauts. Leurs arrières ou leurs flancs sont couverts par des chariots[22] ou des obstacles quasi infranchissables pour de la cavalerie lourde (rivières, forêts, …).

Bataille dAzincourt : les Anglais sont positionnés derrière un bourbier et ne peuvent pas être tournés car leurs flancs sont protégés par des bois. Ils sont placés sur les ailes de manière à être plus efficaces contre les armures de plates profilées pour dévier les projectiles venant de face.

À longue distance (de 100 à 300 mètres), on utilise des flèches à empennage court et à pointe plate ou « en barbillon », plus dévastatrices sur les combattants peu protégés. Les archers sont utilisés par centaines, voire par milliers (6 000 à Crécy ou Verneuil, 7 000 à Azincourt[23]). Cela permet de faire pleuvoir des nuées de flèches sur ladversaire (72 flèches à la minute par mètre carré[17]) et compense limprécision du tir à pareille distance. Ceci est rendu possible grâce à lextraordinaire cadence de tir de larc long (les arbalètes, qui ont un pouvoir perforant supérieur sur les armures de plates mais une cadence bien inférieure, ne peuvent produire une telle pluie de flèches). À Crécy les 6 000 arbalétriers génois engagés par les Français doivent ainsi se replier rapidement[24]. Dautre part, une telle pluie de traits désorganise considérablement les charges de cavalerie en blessant les chevaux (non protégés au début de la guerre de Cent Ans) qui peuvent chuter, semballer ou désarçonner leur cavalier (la chute du cavalier étant aggravée par le poids de larmure)[25]. La densité de flèches plantées dans le sol est par ailleurs telle quelle gêne la progression des assauts (à la Bataille de Nájera, il est impossible de marcher au travers du champ de flèches[17]). Les cadavres de chevaliers et surtout de leurs chevaux sont des obstacles qui gênent la progression des lignes dassaut, tout comme les chevaux emballés qui fuient en sens inverse et désorganisent les charges[26]. Pour obtenir un tir continu, les archers sont déployés sur trois doubles rangées qui vont alternativement se ravitailler en flèches[17].

À plus courte distance, le tir se fait de façon moins parabolique, avec des projectiles plus perforants (pointe bodkin) et plus précis (empennage long). Les archers sont placés sur les ailes afin que leur tirs ne ricochent pas sur les armures de plates des cavaliers profilées pour dévier les flèches et lances venant de face. Ils sont disposés en V ou en croissant plutôt quen ligne, toujours pour obtenir un feu croisé plus efficace contre les armures de plates[27].

Lorsque la charge de cavalerie arrive au contact, les montures viennent sempaler dans les pieux disposés devant les archers (calthops). Ces derniers sont de plus en plus polyvalents au fur et à mesure de la guerre de Cent Ans et sont équipés dépées ou de haches, pour achever les chevaliers désarçonnés, engoncés dans leurs lourdes armures[28].

Sélection et entraînement des archers

Entraînement des archers.

Pendant la guerre de Cent Ans, des arcs longs de 120 à 130 livres étaient particulièrement répandus[4] (à comparer aux arcs actuels qui nécessitent une force de 40 à 80 livres). La sélection des archers se fait donc de façon très poussée et vise à ne retenir que des recrues capables de tirer avec de tels arcs. Lentraînement suivi, qui commence dès l'âge de 7 ans[29], est long et complexe : on a retrouvé des stigmates osseuses (au rachis, aux doigts de la main droite, de même qu'à lavant-bras et au poignet gauches) de cet entraînement sur des squelettes darchers anglais[10]. Édouard III institue des « jeux » obligatoires de tir à larc le dimanche après la messe, dont seuls sont exemptés les hommes déglise et de loi[30],[31]. Lassiduité des paysans et villageois, ainsi que leur bon équipement, sont contrôlés par les représentants du shérif[31].

La sélection s'effectue alors à l'échelle de l'ensemble de lAngleterre, qui se couvre de champs de tir constitués de buttes de terre de 2 à 3 mètres de haut pour 6 mètres de large, en forme de pains de sucre tronqués. La face tronquée reçoit une cible en paille, en toile ou en cuir[31]. Des illustrations de lépoque montrent aussi des cibles maintenues entre deux piquets placés devant les mottes. Des pieux et des bornes[31], ou encore des papegays ("perroquet", longues perches à lextrémité desquelles sont fixées des plumes)[23], sont utilisés comme repères pour mieux shabituer au tir en profondeur.

Histoire

Origines

Larc long aurait été connu en Écosse dès 2000 avant J.-C.[32], et les chasseurs dans la Somerset en Angleterre avez deja les arc longs en bois d'if ; l'« arc de Ashcott » est en if, long de 1,95m et date de 3400 avant J.C. ![33] il a été introduit peut etre au Pays de Galles lors dun raid viking en 600. Les premières traces dutilisation de cette arme par les Gallois datent de 633[34]. Osric, neveu dEdwin, roi de Northumbrie, fut tué par une flèche tirée dun arc long gallois durant une bataille contre les Gallois, presque six siècles avant son attestation en tant quarme militaire en Angleterre (précisons que l'appelation « les Gallois » dans ce contexte et à cette époque se réfère aux peuples brythons de Grande Bretagne, (nord de l'Angleterre/Pays de Galles/Cornouaille) et au royaume de Rheged en général).

Conquête du pays de Galles

Le terrain accidenté du Pays de Galles se prête mal à la tactique féodale de charges massives de cavalerie lourde. Aussi les Gallois sont un des rares peuples dEurope à avoir conservé au Moyen Âge les tactiques de combat rangé apprises des Romains[35]. Leur armée est très largement constituée de fantassins recrutés parmi la population (en cas de guerre, tout homme de plus de 14 ans et laïc peut être convoqué une fois par an pour une période de six semaines), auxquels sajoute une petite cavalerie comprenant le roi et sa garde[35]. Les territoires du nord du Pays de Galles fournissent essentiellement des piquiers et ceux du sud des archers équipés de larc long. Les arcs sont utilisés pour leur capacité de perforation à courte distance[36] et font des ravages parmi les chevaliers anglais équipés de cottes de mailles. Larc gallois est fabriqué en orme blanc, un bois disponible sur place, non-poli et grossier, mais puissant[37]. Ladoption de cette arme par les Gallois date de la fin du XIIe siècle : en 1182, au siège de Abergavenny, une flèche galloise senfonce de 4 pouces (plus de 10 cm) dans une porte en chêne[38],[39] et en 1188, Guillaume (II) de Briouze, un chevalier anglo-normand combattant les Gallois, rapporte quune flèche a traversé sa cotte de maille, son pourpoint, sa cuisse, sa selle et a finalement blessé son cheval[40]. Dès lors, les Anglais savent que cette arme permet de percer les armures[41], et larc long est utilisé en 1216 par les troupes anglaises lors de linvasion de lAngleterre par le futur Louis VIII de France.

Les Gallois évitent les batailles rangées et préfèrent mener une guerre descarmouches, harcelant larmée adverse jusquà ce quelle finisse par repartir (les chevaliers féodaux ne venaient épauler leur suzerain que temporairement, au cours du service dost). En cas de bataille, ils cherchent à évoluer en terrain escarpé ou marécageux lefficacité de la cavalerie adverse est amoindrie.

À partir de 1277, Édouard Ier dAngleterre est en guerre contre les Gallois et doit contrer leur tactique de guérilla. Pour cela, il recrute des archers gallois (jouant des rivalités qui minent lunité de ce peuple) qui, en tant que soudoyers, sont présents aussi longtemps que la campagne dure, contrairement à ses chevaliers[42]. Lors de la Bataille dOrewin Bridge, le 11 décembre 1282, les piquiers gallois sont dispersés par les archers (également gallois) au service de lAngleterre, puis balayés par la cavalerie dÉdouard Ier.

Guerres dÉcosse

LAngleterre prend part aux guerres dindépendance de lÉcosse (1296 à 1357). Depuis 1296, profitant de la mort dAlexandre III sans héritier mâle et dune tentative de prise de contrôle par mariage, lAngleterre considère lÉcosse comme un État vassal. Cependant, les Écossais ont contracté avec la France la Auld Alliance le 23 octobre 1295 et Robert Bruce (futur Robert Ier dÉcosse), lors de la bataille de Bannockburn en 1314, écrase la chevalerie anglaise, pourtant très supérieure en nombre, grâce à une armée essentiellement composée dhommes darmes à pied protégés des charges par un premier rang de piquiers[43]. Ces formations de piquiers peuvent être utilisées de manière offensive à la manière des phalanges grecques (la formation serrée permet de cumuler l'énergie cinétique de tous les combattants qui peuvent renverser l'infanterie adverse) et ont disloqués les rangs anglais leur infligeant une sévère défaite.

Tirant les leçons des campagnes de Galles et dÉcosse, le roi Edouard Ier dAngleterre instaure une loi qui incite les archers à sentraîner le dimanche en bannissant lusage des autres sports ; les Anglais deviennent ainsi habiles au maniement de larc long. Le bois utilisé est lif (que lAngleterre importe dItalie et des Pyrénées) qui a des qualités mécaniques supérieures à lorme blanc des arcs gallois : les performances sont ainsi améliorées. Cette arme plus puissante peut être utilisée en tir massif à longue distance. Les Anglais adaptent leur manière de combattre en diminuant la cavalerie mais en utilisant plus darchers et dhommes darmes à pied protégés des charges par des pieux plantés dans le sol (ces unités se déplacent à cheval mais combattent à pied)[44],[45].

Édouard III met en œuvre cette nouvelle façon de combattre en soutenant Édouard Balliol contre les partisans de David II, le fils de Robert Bruce. Cette tactique leur permet de remporter plusieurs batailles importantes. Lutilisation tactique des archers s'améliore progressivement. À la bataille de Boroughbridge en 1322, les schiltrons écossais sont dispersés par la pluie de flèches décochées par les archers gallois. À la bataille de Dupplin Moor en 1332, les archers sont déployés sur les ailes, ce qui donne une formation en croissant et évite que les tirs arrivent de face et soient déviés par le profil des armures. Lors de la bataille de Halidon Hill en 1333, les archers adoptent des formations en V qui permettent encore davantage datteindre lennemi sur le flanc[46],[47]. Grâce à cette campagne, Édouard III dispose dune armée moderne et rodée aux nouvelles tactiques (il y a aussi expérimenté la stratégie des chevauchées qui consiste à piller le pays sur des distances énormes grâce à une armée montée[44]), qui oblige lennemi à lattaquer et lui permet dutiliser ses archers en position défensive.

Guerre de Cent Ans

Bataille de Poitiers (1356) : la chevalerie française est taillée en pièces par les archers anglais équipés de larc long.
La bataille de Nájera daprès les chroniques de Jean Froissart.

Larc long est utilisé par les Anglais tout au long de la guerre de Cent Ans. Il se révèle particulièrement efficace au cours de la première phase du conflit. À la bataille de lÉcluse (1340), les archers anglais prennent le dessus sur les arbalétriers génois, utilisant des flèches à pointes larges ou en croissant qui sectionnent les cordages et immobilisent les vaisseaux adverses, qui peuvent ensuite être abordés un à un. La bataille de Crécy (1346) est un véritable choc pour les Français : les arbalétriers génois sont complètement surclassés et la chevalerie est laminée par les archers anglais (les chevaux ne sont pas protégés et les armures sont encore largement faites de cottes de mailles). Lors de la bataille de Poitiers, voyant que les premières charges de cavalerie sont brisées par les archers et que les chevaux sont trop vulnérables aux flèches, Jean le Bon fait mettre pied à terre à ses hommes. La cavalerie anglaise exécute alors un mouvement tournant et charge les Français vulnérables, car démontés[48].

Après ces deux désastres, Charles V décide de ne plus combattre les Anglais en rase campagne et leur oppose la tactique de la terre déserte, laissant les chevauchées dévaster le pays : à chaque chevauchée, le roi ordonne aux campagnards de se réfugier dans les villes avec toutes leurs réserves. Plus les Anglais avancent dans les terres, plus leur ravitaillement est difficile ; harcelés par des Français qui leur tendent de nombreuses embuscades, leurs effectifs sont vite réduits à néant et de nombreux chefs anglais de renom sont obligés de se replier afin déviter le désastre (Jean de Lancastre, le Prince Noir, Robert Knolles et Édouard III lui-même sont victimes de cette stratégie de Charles V)[49]. Les rares batailles rangées terrestres contre les Anglais de cette période, comme la bataille de Nájera ( les 3 000 archers anglais laminent les arbalétriers et la cavalerie légère espagnole) ou la bataille dAuray, se soldent par des défaites françaises. Charles V réorganise larmée, sous le commandement de chefs expérimentés et fidèles (comme Bertrand du Guesclin et son cousin Olivier de Mauny) et livre une guerre de siège. Il tente bien de combler le retard pris sur les anglais en archerie et encourage à son tour les concours de tir à larc mais l'entraînement et la sélection des tireurs sont très longs c'est pourquoi il engage aussi de nombreux arbalétriers entre 1364 et 1369[50], Mais il ne prend pas le risque d'affrontements de masse et les utilise surtout dans une guerre de position. Entre 1369 et 1375, les Français reprennent aux Anglais la quasi-totalité des concessions faites et des terres possédées par lennemi avant même le début de la guerre, à lexception de Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Bayonne, ainsi que de quelques forteresses dans le Massif central[51].

À la faveur de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons qui déchire le royaume de France après 1405, Henri V dAngleterre reprend les hostilités. Larc long joue de nouveau un rôle décisif à la bataille dAzincourt (1415) la cavalerie lourde française démontée est massacrée par des pluies de flèches provenant des archers anglais, malgré des armures de plaques de plus en plus couvrantes. Pour essayer déquilibrer les forces, le futur Charles VII fait appel, avec des fortunes diverses, à des archers écossais, qui sont notamment massacrés à la bataille de Verneuil.

La bataille de Formigny : les archers anglais doivent se découvrir pour neutraliser lartillerie française et donnent prise à une charge de cavalerie lourde sur leur flanc.

En 1429, Jeanne dArc fait charger la cavalerie avant que les archers aient pu se retrancher derrière des pieux et remporte une victoire décisive à la bataille de Patay. Charles VII crée les compagnies dordonnance et les francs-archers pour disposer dune infanterie capable de rivaliser avec les archers anglais. Mais surtout, en fin de conflit, larc long est surclassé par lartillerie de campagne. Du fait de la portée supérieure des canons, les archers ne peuvent plus être exploités défensivement : à la bataille de Formigny, les archers doivent charger pour neutraliser deux couleuvrines, permettant aux renforts français de les attaquer de flanc[52]. Limpact de lartillerie devient encore plus net en 1453 à la bataille de Castillon, elle est employée massivement par les Français. Les archers, déjà surclassés en portée, le deviennent aussi en puissance de tir à bout portant, du fait de lapparition des canons à main : les Anglais, devant se ruer à lassaut, se font hacher par les tirs de mitraille[53].

Dans la dernière phase du conflit, une stratégie de neutralisation des archers anglais, dont lentraînement est très long, est appliquée. Capturés, ils sont mis définitivement hors détat de combattre par amputation du majeur avant dêtre rançonnés[54]. Ils préfèrent alors souvent mourir plutôt que de se rendre et être mutilés[55]. Les archers anglais subissent de lourdes pertes lors des batailles de Patay, Formigny et Castillon et 90 % dentre eux périssent[31], ce qui contribue, en partie, à la défaite de lAngleterre. Cette stratégie est cependant aussi employée dans lautre camp : les archers écossais qui ont participé à la bataille de Verneuil sont massacrés jusquau dernier.

Article détaillé : Guerre de Cent Ans.

Guerre des Deux-Roses

À la fin de la guerre de Cent Ans, le roi dAngleterre Henri VI sombre dans la folie. Deux clans, les York et les Lancastre, vont sentre-déchirer pour le contrôle de la couronne de 1455 à 1485. Les archers sont les principaux acteurs des batailles qui vont opposer les deux partis. Ils forment lépine dorsale des armées des deux camps, mais leur présence ne suffit pas à garantir la victoire comme au début de la guerre de Cent Ans. Les belligérants sachant depuis la bataille de Shrewsbury en 1403 que les duels massifs darchers longs conduisent à des massacres avec de fortes pertes des deux côtés, la stratégie est donc de contraindre ladversaire à attaquer, ce qui nest pas toujours évident car, contrairement aux Français à Crécy, il peut riposter avec ses propres archers et nest pas obligé de venir au contact[56]. À la bataille de Blore Heath, en 1459, le parti dYork simule une retraite pour faire charger les Lancastriens et remporte la victoire en usant défensivement de leurs archers[57],[58]. Le 22 juin 1460, ce sont les Lancastriens qui sont en infériorité numérique et qui remportent la victoire à la bataille de Northampton en utilisant leurs archers en position défensive. En 1461, à Towton, les Lancastriens subissent une sévère défaite car leurs archers ont le vent de face et sont gênés par la neige : les pertes des deux côtés sont très lourdes, entre 28 000 et 40 000 combattants selon les sources[59],[57]. Le 4 mai 1471, à la bataille de Tewkesbury, les Lancastriens attaquent car ils subissent un violent tir dartillerie, mais leur manœuvre de contournement échoue et cest encore une fois larmée qui est en position défensive qui emporte la victoire[60].

Article détaillé : Guerre des Deux-Roses.

Le déclin

Larc long est de plus en plus supplanté par larquebuse qui compense sa faible cadence de tir par la possibilité dun tir roulant et tendu, utilise des projectiles plus légers, donc plus faciles à transporter en nombre, et dont lusage ne nécessite pas une formation longue, ce qui permet de renouveler facilement les effectifs en cas de pertes[61]. Les francs-archers sont dissous par Louis XI à la suite de la Bataille de Guinegatte en 1479[62] : manquant de cohésion, ils ont été vaincus par les archers anglais et les arquebusiers allemands employés par le duc de Bourgogne. En 1567, Charles IX remplace dans son armée larc et larbalète par larquebuse[63].

Alors que larc disparaît progressivement des armées européennes, il est remplacé par larquebuse, puis le mousquet, lAngleterre en garde lusage, quoique de manière moins massive jusquà la fin du XVIe siècle. Si larquebuse a de meilleurs pouvoirs perforant et vulnérant à travers une armure à grande distance, sa portée est moindre et sa cadence de tir est très lente. Larc reste pour un temps un appoint intéressant pour les Anglais qui ont de nombreux archers de qualité déjà formés, mais leur proportion diminue dans les effectifs. En 1577, il est interdit aux archers anglais dapprendre lusage des armes à feu[64]. Mais à mesure que les armes à feu progressent en portée, précision et cadence, le rôle des archers se marginalise et, en 1589, le Parlement décide qu'ils nont plus leur place dans les compagnies. En 1595 enfin, les archers sont convertis en piquiers et arquebusiers[64].

Impact social

Yvain secourant la damoiselle. Enluminure tirée dune version de Lancelot du Lac du XVe siècle. Le chevalier doit avoir un comportement loyal, le combat est loccasion de justifier son statut social.
Richard II dAngleterre rencontre les insurgés arrivés devant Londres durant la révolte des paysans : Chroniques de Jean Froissart.

Le XIVe siècle est marqué par la crise du modèle féodal. Durant la guerre de Cent Ans, la société évolue profondément. Cette évolution sociale est largement multi-factorielle et lutilisation massive de larc long fait partie des facteurs poussant à cette évolution.

Au bas Moyen Âge, et jusquau XIVe siècle, les chevaliers sont les maîtres incontestés des champs de bataille : grâce aux étriers et aux selles profondes, ils chargent lance à lhorizontale, ce qui leur confère avec linertie de leur destrier une puissance dévastatrice considérable[65],[66]. Dans la société médiévale, la noblesse doit conjuguer richesse et pouvoir avec bravoure sur le champ de bataille ; vivant du labeur paysan, le maître se doit de manifester sa largesse en entretenant la masse de ses dépendants[67]. LÉglise a œuvré pour canaliser les chevaliers-brigands dès la fin du Xe siècle. À partir du concile de Charroux en 989, les hommes en armes sont priés de mettre leur puissance au service des pauvres et de lÉglise et deviennent des milites Christi (Soldats du Christ)[68]. Depuis le XIIIe siècle, le roi de France avait pu faire admettre lidée que son pouvoir de droit divin lui permettait de créer des nobles[69]. La noblesse se différencie donc du reste de la population par son sens de lhonneur et doit faire montre desprit chevaleresque, protéger le peuple et rendre justice en préservant un certain confort matériel. Elle doit justifier son statut social sur le champ de bataille : ladversaire doit être vaincu face à face dans un corps à corps héroïque. Cette volonté de briller sur les champs de bataille est accrue par lhabitude de lépoque de faire des prisonniers et de monnayer leur libération contre rançon. La guerre devient donc très lucrative pour les bons combattants et les risques dêtre tués sont donc amoindris pour les autres[70]. Cest pour cela que, lors des batailles de Bannockburn, de Crécy, de Poitiers ou dAzincourt, la chevalerie charge dune manière si irrationnelle selon le jugement contemporain[71].

À linverse de cette noblesse dans le combat, arcs et arbalètes sont considérés comme des armes diaboliques et lÉglise tente de les interdire au IIe concile du Latran en 1139. Cependant, elles ne disparaissent jamais complètement des champs de bataille et sont remises au goût du jour durant les croisades. Lutilisation en masse des archers porte atteinte à la fonction sociale de la noblesse (dont sont issus les hauts dignitaires ecclésiastiques), dont limportance sur le champ de bataille diminue au profit de roturiers. Durant la guerre de Cent Ans, de nombreuses révoltes paysannes et bourgeoises ont lieu en Angleterre (Révolte des paysans) et en France (Jacqueries). En Angleterre, la formation de toute la population au maniement de larc est même une menace : durant la révolte des paysans anglais de 1390, ce sont 100 000 paysans qui menacent Londres. Lordre social féodal est menacé : cette révolte est réprimée dans le sang, tout comme les Jacqueries. Cest dailleurs pour cette raison quen France, sous Charles VI, la noblesse demande et obtient la suppression des archers formés après décision de Charles V[61], ce qui vaut aux Français dêtre à nouveau surclassés par les archers anglais à la bataille dAzincourt.

Le personnage de Robin des Bois, archer anglais mythique, se façonne au XIVe siècle dans un contexte de revendication sociale de la paysannerie libre et de la petite noblesse anglaise.

Le mythe de Robin des Bois héros, s'opposant au pouvoir arbitraire, avec l'arme du peuple, s'intègre dans ce contexte (de manière similaire à Guillaume Tell, l'arbalétrier suisse). D'après les travaux de Rodney Howard Hilton, il naît dans la tradition orale populaire anglaise au XIIIe siècle, mais le personnage se façonne très nettement au XIVe siècle[72]. Il défend alors les paysans contre le shérif et l'abbé. Or, à l'époque, le problème est de savoir si les paysans en procès ont le statut de paysan libre ou de serf, car dans le deuxième cas, prestations et corvées pouvaient leur être imposées à merci[73]. Le shérif est celui à l'époque qui représente la force publique, donc la loi et l'impôt. Dans un contexte , après la grande peste de 1350, le paysan devient rare donc précieux et qu'il se met à revendiquer une place plus importante dans la société, le shérif devient l'ennemi principal. Cependant, alors que le prix des produits agricoles et que les salaires montent du fait de la raréfaction de la main d'œuvre, ces derniers sont bloqués arbitrairement par le statut des laboureurs voté par le parlement anglais en 1351[74], ce qui entraîne un fort mécontentement. Le contentieux avec les abbés vient de ce qu'ils sont de gros propriétaires terriens et qu'ils appliquent leur pouvoir de manière souvent divergente avec l'éthique chrétienne qu'ils sont censés défendre[73]. De plus, le crédit de l'Église est fortement atteint du fait du Grand Schisme d'Occident et des prédications des lollards qui battent la campagne en diffusant les thèses religieuses égalitaristes de John Wyclif[75]. Il n'est donc pas étonnant que les clercs soient, avec le shérif, les principales cibles de la satire populaire. Au sein des archers anglais, les différentes classes sociales combattent côte à côte (à des grades certes différents)[76] et il est révélateur que Robin des Bois utilise cette arme égalitaire. Plus récemment, des médiévistes ont mis de l'avant le rôle de la petite noblesse anglophone (gentry) dans la constitution du mythe. Elle formait la principale audience des ballades et la crise de la féodalité a été pour elle une période de perte de pouvoir par rapport à la grande aristocratie francophone (l'anglais ne devient langue officielle qu'en 1360)[77]. En Angleterre, ces forces sociales sortent renforcées à la Renaissance, alors que le parlement anglais et le protestantisme (dont Wyclif est un précurseur) deviennent prédominants.

Utilisation contemporaine

The Royal Company of Archers : cette association fondée en 1676 fournit les gardes du corps (cérémoniaux) de la reine d'Angleterre lors de ses voyages en Écosse.

L'arc droit anglais faisant partie du patrimoine historique des Îles Britanniques, de nombreuses initiatives associatives (telles que la Royal Company of Archers[78] fondée en 1676 ou la British Long-Bow Society[79] fondée en 1951) ont permis de perpétuer son usage.

Le longbow est utilisé aujourdhui principalement en tir sportif extérieur ou tir « nature », ou encore tir instinctif ; plus rarement par les chasseurs, car il demande une pratique importante et ne permet pas les longues séances de visée. Il séduit les tireurs recherchant un rapport très direct avec leur arme plutôt que la précision : sa constitution d'une seule pièce lui donne la préférence de puristes. En effet, son tenant unique (sans écrous de fixation ni poulies) en fait une arme qui met en valeur les qualités instinctives naturelles du pratiquant. La fabrication étant artisanale, chaque arc est un exemplaire unique ayant ses réactions propres (les cernes et les nouures du bois varient à chaque arc)[80].

Il existe encore quelques artisans fabriquant des longbows sur mesure. Sinon, le célèbre fabricant Martin's en produit une gamme, ainsi que les héritiers de la fameuse marque « Howard Hill »[81]. Quelques fabricants asiatiques sont parvenus à faire leur place sur le marché avec des arcs relativement peu onéreux, mais de moins bonne facture.

Le choix du ou des bois utilisés dans la fabrication influence l'âme de larc, mais aussi sa souplesse, sa résistance et sa puissance. La seule concession faite à la modernité, en-dehors de lemploi de colles et de résines plus performantes, est lutilisation de la fibre de verre dans le contre-collage des différentes couches de lames dune seule pièce qui constituent larc[11].

Le plus fameux « grand chasseur » contemporain à l'arc droit est Howard Hill (doublure dErrol Flynn dans Les Aventures de Robin des Bois, la ressemblance physique entre les deux hommes était frappante)[82]. Hill a fait sa renommée avec les chasses au grand fauve, armé uniquement d'un arc droit de sa propre fabrication : il a plus de 2 000 prises a son actif. En particulier, il a tué 3 éléphants avec un longbow dune force de 115 livres, au moyen d'une flèche de 1,04 m, afin de pouvoir atteindre le cœur de lanimal[83]. Il a homologué plusieurs records, dont la capacité d'utiliser un arc de 172 livres[83] (les forces varienten généralde 40 à 80 livres, certains arcs atteignant 100, 120, voire exceptionnellement 140 livres).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Matthew Strickland and Robert Hardy. The Great Warbow: From Hastings to the Mary Rose (Hardcover). Matthew Strickland. Sutton Publishing 2005. (ISBN 0750931671 et ISBN 9780750931670)
  • (en) Robert E. Kaiser. « The Medieval English Longbow », Journal of the Society of Archer-Antiquaries, volume 23, 1980.
  • Bataille dAzincourt, Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal.
  • (en) Robert Hardy, Longbow: A Social and Military History, copyright 1992. (ISBN 1-85260-412-3)
  • (en) Robert Wilkinson-Latham, Phaidon Guide to Antique Weapons and Armour, Prentice-Hall 1981. (ISBN 0-13-661935-5)

Notes et références

  1. arc droit est l'appellation officielle adoptée par la Fédération internationale de tir à larc.
  2. a, b et c (en) Mary Rose: The Ship - Armament - Page 6 of 10 - Bows The web site of The Mary Rose Trust
  3. a, b, c et d Gilles Bongrain, Portrait de larcher à lépoque dAzincourt, Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 17
  4. a, b, c, d, e, f et g Gilles Bongrain, Portrait de larcher à lépoque dAzincourt, Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 16
  5. Compagnie des routiers
  6. Gilles Bongrain, Les archers médiévaux, Éditions Émotion primitive 2007, p. 14 [1][pdf]
  7. a, b, c et d Gilles Bongrain, Portrait de larcher à lépoque dAzincourt, Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 18
  8. (en)The Ship - Armament - Page 7 - Bows The Mary Rose
  9. a, b, c et d Gilles Bongrain, Portrait de larcher à lépoque dAzincourt, Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 19-21
  10. a, b et c (en) English longbow - Usage spiritus-temporis.com
  11. a, b, c, d, e et f Gery Bonjean et Emmanuel Martin, Fabrication des arcs « Primitifs », Éditions Émotion primitive 1999 - édition en ligne
  12. a, b et c Robert Bourdu, Lif - un bois qui répandit la terreur Archers du Genevois
  13. a et b (en)Matthew Strickland and Robert Hardy. The Great Warbow: From Hastings to the Mary Rose (Hardcover), Sutton Publishing 2005, p.18, Appendix 408418
  14. Gilles Bongrain, Les performances du longbow à lépoque dAzincourt, Moyen Âge hors série n°25 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 25
  15. a, b et c Gilles Bongrain, Les performances du longbow à lépoque dAzincourt, Moyen Âge hors série n°25 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 23.
  16. Gilles Bongrain, Les performances du longbow à lépoque dAzincourt, Moyen Âge hors série n°25 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 24
  17. a, b, c, d et e Gilles Bongrain, Les performances du longbow à lépoque dAzincourt, Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 22
  18. Jonathan Blair, The Battle of Crécy : myarmoury
  19. (en) The 10 basic steps to shoot a longbow, Incomplete longbow guide
  20. Utilisation du longbow traditionnel, p. 14 Archers du Genevois
  21. (en) Longbow lore and fable, Incomplete longbow guide
  22. Emmanuel Constantin Antoche, Quelques aspects concernant lévolution tactique du chariot sur le champ de bataille dans lhistoire militaire universelle. LAntiquité et le Moyen Âge jusquà lavènement des Hussites (1420), page 113 [2]
  23. a et b Jacquemart Fremin, « Armes de traits : arcs et arbalètes au début du XVe siècle », Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 7-8
  24. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, page 278
  25. Noël Coulet, Le temps des malheurs (1348-1440) tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de Georges Duby, Larousse, 2007, p. 401
  26. Gilles Bongrain, La bataille dAzincourt : chronique dun désastre, Moyen Âge hors série n°25 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 68-70
  27. Gilles Bongrain, « Portrait de larcher à lépoque dAzincourt », Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 15
  28. Gilles Bongrain, « Portrait de larcher à lépoque dAzincourt », Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 14
  29. (en) The longbow longbow-archers.com
  30. (en) Robert Wilkinson-Latham, Phaidon Guide to Antique Weapons and Armour, Prentice-Hall 1981, p. 164
  31. a, b, c, d et e Gilles Bongrain, « Portrait de larcher à lépoque dAzincourt », Moyen Âge hors série n°22 juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, p. 12-13
  32. (en)Hood, Steven, Personal communication, 19 janvier 2001
  33. The stonehenge people, Castleden, Steven.
  34. (en) Robert Hardy, Longbow: A Social and Military History, p. 30
  35. a et b (en) Daniel Mersey, Medieval Welsh Warriors and Warfare, castlewales.com
  36. Hugh Soar, The Crooked Stick : « Il nétait pas conçu pour le tir de longue distance mais était dune efficacité diabolique sur une cible proche. Cétait larme idéale pour les guets-apens dans les espaces confinés des clairières, des forêts ou des cols de montagne »
  37. Giraldus Cambrensis, Itinerarium Cambriae : « Larc gallois était en orme blanc, non-poli et grossier mais puissant »
  38. (en) Rickard.J, Longbow, historyofwar
  39. (en) Robert Hardy, Longbow: A Social and Military History, Sutton Publishing 2006, p. 26
  40. Giraud de Cambrie, Itinerarium Cambriae (1191)
  41. (en)[3]
  42. (en) Rickard.J, Welsh War of Edward I, 1277-1282 historyofwar.org
  43. (en) Tony Pollard et Neil Oliver, A Soldier's View of Battle through the Ages, site de la BBC
  44. a et b Bernard Coteret, Histoire de lAngleterre, Tallandier 2007, page 116
  45. Emmanuel Constantin Antoche, Quelques aspects concernant lévolution tactique du chariot sur le champ de bataille dans lhistoire militaire universelle. LAntiquité et le Moyen Âge jusquà lavènement des Hussites (1420), p. 113 [4]
  46. Georges Bordonove, La guerre de 600 ans, Laffont 1971, page 132
  47. (en) Tim Midgley, The Battle of Halidon Hill [5]
  48. (en) Chad Arnow, The Battle of Poitiers : myarmoury
  49. Noël Coulet, Le temps des malheurs (1348-1440) tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de Georges Duby, Larousse, 2007, p. 413
  50. Jean Favier, La guerre de cent ans, Fayard 1980, p. 321
  51. Noël Coulet, Le temps des malheurs (1348-1440) tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de Georges Duby, Larousse, 2007, p. 414 et Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, pages 642-666 Bibliothèque Nationale de France
  52. (en) Battle of Formigny (15 avril 1450) Xénophon group
  53. La Bataille de Castillon (17 juillet 1453) Xénophon group
  54. Henri de Wailly, Crécy, 1346, autopsie dune bataille, Lavauzelle, 1985, p. 17
  55. Ce serait lorigine du doigt dhonneur. Les Français en signe de provocation tendent le majeur, car son amputation rend impossible le tir à larc. Les Anglais, eux, montrent lindex et le majeur (ce signe est devenu symbole de victoire) ou placent leur main dans la position de décochage (majeur et annulaire pliés sous le pouce, index et auriculaire tendus) pour prouver quils sont toujours aptes à tirer. Ces signes de défi, tournant à linsulte, ont persisté dans les deux pays jusquà nos jours. Source : Pauline Edwards, Le tir à larc au fil du temps SEED[6]. Cette hypothèse est cependant contestée [7]
  56. (en) Slaughter and the Longbow battleofshrewsbury.org
  57. a et b (en) Battle of Blore Heath 1459 site de la BBC
  58. (en)The Battle of Blore Heath 1459 bloreheath.org
  59. (en) The Battle of Towton Britain Express
  60. (en) The Battle of Tewkesbury Channel 4
  61. a et b (en) English longbow - History spiritus-temporis.com
  62. La bataille de Guinegatte (7 août 1479) Batailles de France et Valérie Delépine, Histoire dEnguinegatte du XVe à nos jours site de la ville dEnguinegatte
  63. Le tir à larc-Lhistoire [8]
  64. a et b (en) Percy Valentine Harris, The Decline of the Longbow, Journal of the Society of Archer-Antiquaries, volume 19, 1976 [9]
  65. Laurent Vissière, Le chevalier, un héros laborieux
  66. Historia thématique n°90 juillet 2004 : La France féodale
  67. Patrick Boucheron, Michel Kaplan, Histoire Médiévale Tome 2, « Le Moyen Âge XIe ‑ XVe siècles », Bréal, 1994, chapitre 3 : « Noblesse, féodalité et monarchies » p. 89-90
  68. Laurent Bourquin, « Quest-ce que la noblesse ? », LHistoire N°195 décembre 1995, p. 24
  69. Laurent Bourquin, art. cité, p. 26
  70. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, p. 231-232
  71. Voir aussi la pièce de théâtre Henry V, qui fait parler la chevalerie française à Azincourt : « Let's die in honour! Once more back again! » (acte IV, scène 5).
  72. Rodney Howard Hilton, Robin des Bois a-t-il existé ?, L'Histoire n°36 juillet-septembre 2007 : Héros et merveilles du Moyen Âge, p. 34
  73. a et b Rodney Howard Hilton, Robin des Bois a-t-il existé ?, L'Histoire n°36 juillet-septembre 2007 : Héros et merveilles du Moyen Âge, p. 37
  74. Philippe Contamine, Marc Bompaire, Stéphane Lebecq, Jean-Luc Sarrazin, Léconomie médiévale, p. 354
  75. (en) Melissa Snell, Conflagration: The Peasants' Revolt historymedren.about.com
  76. Gilles Bongrain, Les archers médiévaux, Éditions Émotion primitive 2007, p. 12 [10][pdf]
  77. Jean Philippe Genet, Robin incarne la révolte de la petite noblesse, L'Histoire n°36 juillet-septembre 2007 : Héros et merveilles du Moyen Âge, p. 36
  78. (en) site de la Royal Company of Archers
  79. (en) site de la British Long-Bow Society
  80. Gery Bonjean et Emmanuel Martin, Fabrication des arcs « Primitifs », Éditions Émotion primitive 1999 - édition en ligne
  81. (en) Howard Hill Longbows Howard Hill archery
  82. (en) Cliff Huntington, Howard Hill stickbow.com
  83. a et b (en) Howard Hill achievements Howard Hill archery
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