- Schiltron
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Un schiltron est une formation dense de piquiers écossais. Le terme est d'origine écossaise et désigne plus particulièrement une organisation tactique inventée et utilisée avec succès par William Wallace à la Bataille du pont de Stirling en 1298, où l'armée écossaise brise les charge de cavalerie grâce à des unités de piquiers alignés sur 3 rangs[1].
Le premier rang met un genou à terre et forme un mur de piques qui se dresse devant la cavalerie. Les piques utilisées sont garnie d'une pointe de fer et mesurent selon les sources 4 à 5 mètres[2]. Cette tactique peut être défensive et les piquiers essayent d'utiliser au mieux le terrain (utilisation d'obstacles naturels comme des marais, broussailles ou artificiels : pièges, fossés ou pieux appelés calthops plantés dans le sol)[3].
Mais elle peut être offensive à l'instar des phalanges grecques : les piquiers chargent alors de manière très compacte, collés les un aux autres ce qui confère à l'ensemble une masse globale énorme et donc une grande énergie cinétique qui renverse les rangs de fantassins ennemis. C'est Robert Bruce à la bataille de Bannockburn, qui inaugure cette utilisation.
Il ne semble pas que William Wallace qui maîtrisait le latin en ait eu l'idée en lisant les auteurs antiques (cette stratégie était utilisée par les phalanges macédoniennes d'Alexandre le Grand et les monastères écossais et irlandais regorgeaient de copies des auteurs grecs et latins depuis le VIe siècle)[1]. Par contre, il est certain que les Gallois utilisaient des piquiers de longue date. Le terrain accidenté du pays de Galles se prête mal à la tactique féodale de charges massives de cavalerie lourde. Aussi les Gallois sont un des rares peuples d’Europe à avoir conservé au Moyen Âge les tactiques de combat rangé apprises des Romains[4]. Leur armée est très largement constituée de fantassins recrutés parmi la population (en cas de guerre, tout homme de plus de 14 ans et laïc peut être convoqué une fois par an pour une période de six semaines), auxquels s’ajoute une petite cavalerie comprenant le roi et sa garde[4]
La tactique du schiltron fut réutilisée avec succès par Robert Bruce qui imposa l'indépendance de l'Écosse après son écrasante victoire à la bataille de Bannockburn en 1314[5].
Usage hors d'Écosse
Cette tactique fut utilisée avec succès le 29 mai 1179 dans la Bataille de Legnano et permit à la Ligue lombarde de résister avec un nombre inférieur de soldats et de vaincre les armées de Frédéric Barberousse[réf. souhaitée].
Cette stratégie fut aussi utilisée 4 ans après la bataille du pont de Stirling par les Flamands qui infligèrent en 1302 aux chevaliers français une cuisante défaite à la bataille des éperons d'or, à Courtrai.
Un siècle et demi plus tard, les piquiers suisses mirent au point la technique dite du « carré de piques » qui fit de ces formations disciplinées une force dominante des champs de batailles européens de 1477 (Bataille de Nancy) et des Guerres d'Italie, jusqu'à la formation des troupes mêlant arquebusiers et piquiers pour les protéger des charges de cavalerie.
Notes et références
- (en) Robert M. Gunn,The Battle of Falkirk (1298) and the Execution of Wallace-Chapitre I, Scottish History
- (en)Scottish Weapons:Axes and Pikes Scottish Weaponry et Weapons that made Britain:The battles of Lewes and Bannockburn, Channel 4
- (en) Henrietta Elizabeth Marshall, Robert the Bruce: How sir Henry de Bohun met his Death, Scotland's Story page 171 The Baldwin Project
- (en) Daniel Mersey, Medieval Welsh Warriors and Warfare, castlewales.com
- Les batailles célèbres de l'histoire La bataille de Bannockburn 23 et 24 juin 1314
Liens externes
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