- Artillerie De Campagne
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Artillerie de campagne
L'artillerie de campagne est une des branches majeures de l'artillerie, elle a pour vocation de soutenir et appuyer les troupes sur le champ de bataille. Pour remplir cette fonction, son matériel se doit d'être contrairement à d'autres spécialités, plus mobile et apte à suivre des opérations mobiles. Cet impératif a tendance à lui faire adopter des pièces plus légères et moins puissantes, que par exemple l'artillerie de siège, ou l'artillerie de place.
Sommaire
Historique
Premiers exemples
Si l'artillerie est surtout dans ses débuts cantonnée aux opérations de siège, il arrive parfois qu'on essaye de la déployer lors d'une bataille — un exemple célèbre étant la bataille d'Azincourt en 1415 — mais les résultats sont peu probants. Il est impossible de déplacer les canons une fois la bataille engagée, et au vu de la portée de l'époque cela limite leur rôle au mieux à la défense. Les pièces sont de plus incapables de fournir un tir soutenu et explosent généralement après dix à douze coups tirés. Leurs projectiles manquent également à la fois de précision et d'efficacité. Au final, le seul bénéfice retiré est l'effet moral produit, la fumée et le bruit.
Cependant au tournant du XVIe siècle la métallurgie et de nouvelles techniques de construction des canons permettent des progrès majeurs, qui vont commencer à rendre l'usage de l'artillerie sur le champ de bataille beaucoup moins folklorique. La première de ces innovations est la généralisation de l'affût à roue, auquel s'associe bientôt les tourillons directement coulés avec le tube qui permettent à la pièce de reposer directement sur l'affût, tout en restant orientable en site. Le canon prend une allure qu'il va garder pendant plusieurs siècles, et gagne au passage une certaine mobilité. Deux autres améliorations sont aussi introduites à cette époque, l'usage de plus en fréquent du bronze pour la fabrication des pièces et de la fonte de fer pour le projectile. L'alliage de cuivre et d'étain, malgré son prix, se révèle rapidement un meilleur choix que le fer car il permet une fabrication par moulage et non plus par forgeage. L'épaisseur est plus régulière et le matériaux moins cassant, les canons sont alors moins sujet à l'éclatement des tubes. Le projectile métallique, lui, n'éclate pas comme ceux en pierre et permet des rebonds qui sont très meurtriers contre les formations serrées de fantassins ou de cavaliers. Un des grands précurseurs de cette nouvelle artillerie est l'empereur Maximilien qui est en outre un des premiers à classifier ses canons en deux grandes catégories, de siège et de campagne. Par ailleurs, il rend indépendant ses artilleurs en les rassemblant dans un corps spécifique.
La progression dans l'efficacité sur le terrain est très rapide. Si en 1477 les piquiers suisses s'emparent des trente canons bourguignons à Nancy, sans que ceux-ci aient eu le temps de tirer, moins de quarante ans plus tard à la bataille de Marignan ces mêmes piquiers suisses sont contraints de reculer en perdant sept mille des leurs face à soixante canons français. Comme pour celle de siège, l'artillerie de campagne est devenue un atout majeur des armées en campagne, et de nombreux théoriciens essayent de rationaliser son emploi alors que le nombre de pièces augmente rapidement. Il reste néanmoins de nombreux problèmes pratiques qui limitent son efficacité. Des progrès techniques, mais surtout d'organisation et de doctrine sont encore nécessaires.
En 1540, Georges Hastmann met au point l'échelle des calibres, une règle en métal qui fait correspondre le calibre intérieur d'un canon avec la masse de son boulet, ce qui supprime la nécessité de peser le projectile et la poudre nécessaire. Mais le progrès le plus important, est aussi le plus long, il s'agit de la diminution et la rationalisation des types et de calibres des pièces d'artillerie. L'évolution est lente mais sure, car si l'armée Charles Quint a plus de cinquante modèles de canon en service aux alentours de 1550, l'armée française en n'a plus que sept : le canon, la grande couleuvrine, la couleuvrine moyenne, la couleuvrine petite, le faucon, le fauconneau et l'arquebuse à croc. Les autres grandes armées européennes ont dans le même temps adopté des calibres similaires, cependant seuls les calibres sont fixés, les autres caractéristiques des canons variant d'une pièce à l'autre, ce qui complique énormément l'entretien des pièces en campagne — une roue par exemple n'étant pas interchangeable entre deux canons d'un même calibre. Les progrès sont sensibles néanmoins au niveau des performances des pièces durant le XVIe siècle. La portée du projectile a triplé passant d'environ 100 mètres à 300, et la durée de vie des tubes à elle été multipliée par dix. Il devient alors possible de tirer un centaine de coups sans éclatement. L'artillerie reste néanmoins une arme auxiliaire coûteuse et difficile à mettre en œuvre sur le champ de bataille.
Gustave Adolphe
Durant la guerre de Trente Ans, malgré l'engagement des grandes nations européennes, l'évolution de l'artillerie va être le fait de deux puissances considérées plutôt comme secondaires. La première est la Hollande, dont les innovations portant sur la standardisation de l'artillerie vont mettre longtemps à faire des émules dans les armées étrangères. Les Provinces Unies, ont réduit le nombre de calibre à quatre, 48, 24, 12 et 6 livres, qui leur permettent de couvrir aussi bien leurs besoin sur terre et sur mer. Vraisemblablement du fait de la petite taille du pays, ils ont aussi réussi à standardiser, l'ensemble de la fabrication, y compris celle des affûts, une flasque devient ainsi interchangeable entre deux canons de même calibre. Leur canons sont moulés selon des plans précis, où des calculs précis du centre de gravité ont permis de placer les tourillons, mais aussi une nouveauté, les anses qui permettent de lever facilement le canon, par exemple pour le désolidariser de son affût. Pour favoriser ce genre de manœuvre, le bouton de culasse, jusqu'alors de petite taille est aussi agrandit et rendu capable de supporter des efforts importants.
L'autre nation qui innove beaucoup dans le domaine de l'artillerie de campagne, est la Suède de Gustave Adolphe. L'apport est là plus dans la doctrine d'emploi. L'armée suédoise de l'époque répartit son artillerie en trois branches : la lourde destinée à agir lors des sièges et des phases statiques d'une guerre, celle de campagne qui accompagne les troupes, et celle légère régimentaire qui les appuie au plus près. Cette dernière est la grande innovation du roi suédois, qui lui permet d'aligner une artillerie plus nombreuse et plus efficace que ses adversaires, elle emploie des petits canons très légers, qui seront surnommés les "canons de cuir bouilli" du fait de leur mode de fabrication, une âme en cuivre encerclée par du fer et recouverte par du cuir. Ces pièces d'un calibre de quatre ou trois livres, peuvent être déplacées par un ou deux chevaux, voire à bras d'homme, elles utilisent des boulets encartouchés, qui leur confèrent une cadence de tir phénoménale pour l'époque, huit coups par minute, alors qu'un bon mousquetaire ne tire lui que six fois. Par la suite, des canons de quatre livres en fonte de fer leur succèderont mais garderont leur légèreté avec 625 livres affût compris. Sur le champ de bataille, Gustave Adolphe appuie son action avec son artillerie de campagne dotée de pièces de six et douze livres, qu'il place non plus en ligne devant le front des troupes, mais en fortes batteries au centre ou sur les ailes. Cette organisation lui permet de disposer d'environ un canon pour trois ou quatre cent hommes, contre un pour deux mille par exemple pour les impériaux. À la bataille de Breitenfeld, il inflige ainsi des pertes aux impériaux quatre fois supérieures au siennes.
Le système de la Vallière
Si la plupart des évolutions de l'artillerie sont présentes lors de la guerre de Trente Ans, elles vont néanmoins mettre longtemps à se diffuser dans toutes les armées européennes. En France, il faut attendre le 7 octobre 1732, pour qu'une ordonnance royale tente d'uniformiser les canons en service dans l'armée du roi, sous l'influence du lieutenant-général de Vallière. Pour la première fois en France, le dessin des tubes est fixé par des plan précis, mais celui des affûts, des voitures et avant-train reste libre, et les calibres sont encore nombreux : 24, 16, 12, 8 et 4 livres. Néanmoins l'artillerie française délaisse enfin les couleuvrines et adopte définitivement le canon plus court et donc léger, de même les mortiers et perriers sont uniformisés sur deux calibres chacun. Plus rapide, par contre est la formation d'un corps autonome d'artilleurs, en 1668 sont créés quatre compagnies de canonniers et deux de bombardiers (utilisant des mortiers de siège), en 1671 apparaît le régiment de fusiliers du roi, qui comme son nom ne l'indique pas a pour mission la garde et le service de l'artillerie royale. En 1676 naît à son tour le régiment des bombardiers, et en 1679, la première compagnie de mineures rattachée à l'artillerie. Toutes ces unités sont regroupées au sein du régiment Royal artillerie, en 1693, qui a un effectif en 1710 de 697 officiers et 5630 soldats.
Le système Gribeauval
Le tir rapide
Motorisation et mécanisation
Organisation
Spécialités
canon d'infanterie
artillerie à cheval (attelage)
artillerie de montagne
les pièces d'artillerie placées sur roues, qui peuvent ainsi être plus ou moins facilement déplacées, au contraire de l'artillerie de siège ou l'artillerie de place.
L'un des canons de campagne les plus célèbres de la Première Guerre mondiale était le Canon de 75 Modèle 1897
Article détaillé : Canon de 75 Modèle 1897.Catégorie : Artillerie
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