Auld Alliance

Auld Alliance
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Auld.
Alliances françaises
Alliance abbasido-carolingienne   IXe siècle
Alliance franco-écossaise 1295-1560
Alliance franco-polonaise 1524-1526
Alliance franco-hongroise XVIe siècle
Alliance franco-ottomane XVIe-XIXe siècle
Alliance franco-prussienne XVIIe-XVIIIe siècle
Alliance franco-anglaise 1716-1731
Alliance franco-autrichienne XVIIIe siècle
Indiens d'Amérique XVIIIe siècle
Alliances franco-indienne XVIIIe siècle
Alliance franco-américaine XVIIIe siècle
Alliance vietnamienne XVIIIe-XIXe siècle
Alliance franco-perse 1807-1809
Alliance franco-russe 1892-1917
Entente cordiale 1904-présent
Alliance franco-polonaise 1921-1940
OTAN 1949-présent
Politique étrangère de la France
Relations France-Asie
Relations France-Amériques
Relations France-Afrique

Le terme de « Vieille Alliance », Auld Alliance en scots, désigne une alliance entre la France, l’Écosse et la Norvège qui tire son origine dans la saga des jarls des Orcades (« Orkneyinga saga ») et de l’invasion de la Normandie par les Vikings. La Norvège n’y fit jamais référence, mais cette alliance constitue la base des relations franco-écossaises de 1295 à 1746.

Sommaire

Histoire de l’alliance

L'Auld Alliance est une alliance entre la France, la Norvège et l'Écosse, aux dépens de l’Angleterre. Elle remonte à 1165 lorsque Guillaume le Lion adressa une ambassade à Louis VII de France bien que la première trace écrite de cette alliance soit le traité signé à Paris le 23 octobre 1295 entre les représentants de Jean Baliol et Philippe le Bel. Le 23 février 1296, le parlement écossais ratifie le traité d’alliance signé avec la France. Ce traité prévoyait que si l’un des États subissait une attaque de l’Angleterre, l’autre État envahirait l’Angleterre, comme le montre l’exemple de la bataille de Flodden Field en 1513.

En 1326, Robert Bruce renouvela l’Alliance par le traité de Corbeil. Aux XIVe et XVe siècles, le traité fut invoqué à six reprises.

Le 6 juillet 1560, le traité d'Édimbourg révoqua officiellement l’alliance, après 250 ans. L’Écosse devenue protestante s’alliait désormais avec l’Angleterre, protestante également. Cependant, certains points du traité restaient en application. Entre autres, les Écossais résidant en France et les Français résidant en Écosse disposaient sans recours de la double nationalité jusqu’à la révocation de ce point en 1903 par le gouvernement français.

Autres conséquences de l’alliance

Bien qu’elle fût avant tout militaire et diplomatique, l’alliance garantissait la double citoyenneté entre les deux États. Le traité affecta la vie des Écossais dans différents domaines, l’architecture, la loi, la langue et la cuisine du fait des nombreux mercenaires écossais qui purent entrer au service de la France. Ainsi la garde personnelle du roi de France fut longtemps et uniquement une garde écossaise. Les Écossais prirent goût aux meilleurs vins français. À cette époque, le bordeaux était, devant le whisky, la « boisson nationale » de l’Écosse. En 1620, le port écossais de Leith importait ainsi un million de litres de clairet, soit un litre par habitant.

Mise en application du traité

En 1336, au début de la guerre de Cent Ans, le roi de France Philippe de Valois fournit une aide militaire au roi d’Écosse David II en exil en France après avoir été déposé par Édouard III d’Angleterre.

En 1346, l’Écosse envahit l’Angleterre pour défendre les intérêts de la France. L’armée écossaise fut cependant vaincue et David II fait prisonnier à la bataille de Neville’s Cross.

En 1421, lors de la bataille de Baugé, les forces franco-écossaises causèrent une sévère défaite aux Anglais et les Français récompensèrent gracieusement les Écossais. Cette victoire fut de courte durée car à la bataille de Verneuil (1424) les troupes écossaises furent anéanties. Malgré cette défaite, l’action des Écossais fut un soutien suffisamment efficace qui donna un répit à la France, la préservant ainsi d’une occupation complète par l’Angleterre.

En 1429, des Écossais assistèrent Jeanne d’Arc pour lever le siège d’Orléans. Un corps d’Écossais fut établi pour défendre la personne du roi de France[1]. De nombreux seigneurs Écossais s'intallèrent en France, certains continuèrent de se considérer comme Écossais et d'autres s'intégrèrent comme les Stuarts de Darnley, devenus seigneurs d'Aubigny (petite ville du Nord du Berry) qui restera "écossaise" jusqu'au XVIIIe siècle.

En 1513, bataille de Flodden Field entre l'Écosse et l'Angleterre.

En 1558, cette alliance historique fut encore renforcée par le mariage du Dauphin François (futur François II) avec Marie Stuart. À cette occasion, le roi de France Henri II établit une lettre de grande naturalisation automatique entre Français et Écossais.

Concrètement, l'alliance a pris fin en 1560, année de la mort de la régente Marie de Lorraine, membre de la famille des Guise, et de la défaite militaire et politique de la France, chassée par des Grands d'Écosse passés à la Réforme, les Lords of the Congregation, eux-mêmes soutenus par l'Angleterre. En 1562, l'Ecosse envoie 200 soldats en Normandie pour aider les Huguenots dans leur lutte face au pouvoir royal catholique.

Au XVIIIe siècle, après l'Acte d'union (1707) des royaumes d'Angleterre et d'Écosse, certains Jacobites, partisans des Stuarts défaits à la bataille de Culloden (1746), trouvent refuge en France au nom de l'Auld Alliance, en particulier à Saint-Germain-en-Laye et à Sancerre.

En 1942, le général de Gaulle qualifie l’alliance franco-écossaise de « plus vieille alliance au monde ». Il l'a d'ailleurs appliquée en autorisant des parachutistes français à être réunis à une unité anglaise (les SAS), car elle était dirigée par un Ecossais (David Stirling).

De nos jours, l'Auld Alliance est surtout évoquée lors d’événements folkloriques ou sportifs (Tournoi des six nations en particulier). Aujourd'hui plus connue des Écossais que des Français, elle demeure pour les premiers l'une des marques de leur identité nationale les différenciant profondément des Anglais. En France elle est particulièrement commémorée à Saint-Germain-en-Laye et à Aubigny-sur-Nère où se situe un musée consacré à l'Alliance et se déroulent chaque année des Fêtes franco-écossaises.

Notes et références

  1. cf. Quentin Durward de Walter Scott. Les aventures d’un Écossais servant dans la garde écossaise de Louis XI.

Sources

  • Michel Duchein, Histoire de l'Écosse, Éditions Fayard, Paris, 1998. (ISBN 2-213-60228-X)
  • Eric Durot, « Le Crépuscule de l'Auld Alliance. La légitimité du pouvoir en question entre France, Angleterre et Écosse (1558-1561) », Histoire, Économie & Société, no 1, 2007, p. 3-46. (ISBN 978-2-200-92336-5)). Lire en ligne.
  • Pamela Ritchie, Mary of Guise in Scotland, 1548-1560. A Political Career, East Linton, Tuckwell Press, 2002. (ISBN 978-1862321847))

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Auld Alliance de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Auld Alliance — Foreign alliances of France Abbasid–Carolingian alliance 9th c. Franco Scottish alliance 1295–1560 Franco Polish alliance 1524–1526 …   Wikipedia

  • Auld Alliance — Die Auld Alliance (schottisch für „Altes Bündnis“) war ein Bündnis zwischen Schottland und Frankreich. Es dürfte wohl bis 1165 auf Wilhelm I. den Löwen zurückreichen; das erste schriftliche Zeugnis ist allerdings erst der Vertrag, der am 23.… …   Deutsch Wikipedia

  • Auld Alliance — Batalla de Neville s Cross. La Auld Alliance (en francés, Vieille Alliance), también conocida como la Alianza antigua, se refiere a una serie de tratados, de naturaleza ofensiva y defensiva, entre Escocia y Francia, dirigido específicamente… …   Wikipedia Español

  • Alliance franco-écossaise — Auld Alliance Le terme de « Vieille Alliance », Auld Alliance en scots, désigne une alliance entre la France, l’Écosse et la Norvège qui tire son origine dans la saga des jarls des Orcades (« Orkneyinga saga ») et de… …   Wikipédia en Français

  • Auld — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Patronyme Auld est un nom de famille notamment porté par : (ordre alphabétique) Alex Auld (1981 ), joueur canadien de hockey sur glace ; Andy… …   Wikipédia en Français

  • Vieille Alliance — Auld Alliance Le terme de « Vieille Alliance », Auld Alliance en scots, désigne une alliance entre la France, l’Écosse et la Norvège qui tire son origine dans la saga des jarls des Orcades (« Orkneyinga saga ») et de… …   Wikipédia en Français

  • Military alliance — A military alliance is an agreement between two, or more, military factions; related to wartime planning, commitments, or contingencies; such agreements can be both defensive and offensive. Military alliances often involve non military agreements …   Wikipedia

  • Anglo-Portuguese Alliance — The Anglo Portuguese Alliance between England (succeeded by the United Kingdom) and Portugal is the oldest alliance in the world which is still in force. It was signed in 1373.This alliance, which goes back to the Middle Ages, has served both… …   Wikipedia

  • Culture de l'Écosse — Statue du poète Robert Burns à Dumfries. La culture de l Écosse forme une synthèse des différentes cultures, celtes, pictes et anglaises principalement, ayant baigné le pays. Les reliefs naturels, délimitant géographiquement les Highlands,… …   Wikipédia en Français

  • Culture ecossaise — Culture de l Écosse Statue du poète Robert Burns à Dumfries. La culture de l Écosse forme une synthèse des différentes cultures, celtes, pictes et anglaises principalement, ayant baigné le pays. Les reliefs naturels, délimitant géographiquement… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”