- Arc (Jeanne)
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Jeanne d'Arc
Pour les articles homonymes, voir Jeanne d'Arc (homonymie).Jeanne d'Arc Surnom La Pucelle Naissance 5 ou 6 janvier 1412
DomrémyDécès 30 mai 1431 (à 19 ans)
RouenOrigine Lorraine Allégeance Royaume de France Service 1428 - 1430 Conflits Guerre de Cent Ans Faits d’armes Siège d'Orléans
Bataille de Jargeau
Bataille de Meung-sur-Loire
Raid sur Reims
Bataille de PatayFamille Fille de Jacques d'Arc, 5 frères et soeurs dont Jean et Pierre Image : Jeanne d'Arc au sacre du roi Charles VII, toile de Dominique Ingres (1780-1867) Jeanne d'Arc, surnommée la Pucelle d'Orléans, est une figure emblématique de l'histoire de France. Au début du XVe siècle, elle mène victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises, levant le siège d'Orléans, conduisant le dauphin Charles au sacre à Reims et contribuant ainsi à inverser le cours de la guerre de Cent ans.
Finalement capturée par les Bourguignons à Compiègne, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg pour la somme de 10 000 livres, et condamnée au bûcher en 1431 après un procès en hérésie. Entaché de nombreuses et importantes irrégularités, ce procès est cassé par le pape Calixte III en 1456, et un second procès en réhabilitation conclut à son innocence et l'élève au rang de martyre. Elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Elle est l'une des trois saintes patronnes de la France.
Jeunesse
Jeanne d'Arc est élevée à Domrémy, village situé aux marches de la Champagne et de la Lorraine, pendant la guerre de Cent Ans opposant la France à l'Angleterre. Fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée, elle faisait partie d'une famille de cinq enfants : Jeanne, Jacques, Catherine, Jean et Pierre.
Aucune source ne permet de déterminer exactement la date et le lieu de naissance[1] de Jeanne d'Arc. Il n'y a pas de registre paroissial de Domrémy, comme le procès en nullité le prouve[2]. On ignore donc son âge et son lieu exact de naissance. L'usage de la particule n'indique rien quant à de possibles origines nobles, une particule pouvant être portée tant par des roturiers que par des nobles.
La version officielle qui s'est construite à partir du procès qui s'est tenu à Rouen nous transmet que Jeanne d'Arc a dit être née à Domrémy, et qu'elle a 18 ou 19 ans au moment de son procès. Une source la donne née le jour de l'Épiphanie sans précision sur l'année, soit le 5 ou le 6 janvier 1412, mais par ailleurs une plaque apposée sur le parvis de la cathédrale de Toul indique que « s'étant présentée seule lors d'un procès matrimonial intenté par son fiancé en 1428 », elle aurait été donc majeure à ce moment-là, 20 ans selon le droit local et n'est plus sous la responsabilité parentale[3]. Elle est brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431.
Elle était très pieuse, et aimait se rendre, chaque dimanche, à l'église de Bermont, près de Greux, pour prier. La paroisse de Greux est située dans le Barrois mouvant. Ce qui fait de Jeanne d'Arc une sujette du duc de Lorraine, mais qui dépend d'un diocèse situé sur les terres du roi de France.
Ses réponses faites lors de son procès, dont les minutes ont été précieusement conservées, révèlent une jeune femme dotée de courage, de franchise et d'un esprit de repartie saillant, ce qui explique sans doute comment elle a su galvaniser ses troupes.
Contexte
Durant la guerre de Cent Ans, la plupart des régions du nord et sud-ouest du territoire français sont contrôlées depuis 1420 par les Anglais.
Le roi Charles VI, dit Charles le Fol, ne dispose pas de toutes ses facultés mentales. La légitimité de son dernier fils survivant, le dauphin Charles, héritier de la couronne, est contestée, du fait des aventures qu'aurait eues sa mère Isabeau de Bavière (en particulier avec Louis d'Orléans).
Depuis l'assassinat de Louis d'Orléans en novembre 1407, le pays est déchiré par une guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Ceux-ci se disputent le pouvoir au sein du conseil de régence présidé par la reine Isabeau du fait de la folie de son époux. Profitant de ce conflit, Henri V, roi d'Angleterre relance les hostilités et débarque en Normandie en 1415. La chevalerie française subit un désastre à Azincourt, face aux archers Gallois. En effet, les Anglais, ayant une maîtrise parfaite du tir à l'arc long (longbow) et, bien abrités des charges par des pieux disposés à l'avance, déciment sous une pluie de flèches la chevalerie française dont les chevaux ne sont pas encore protégés. Ils vont ainsi devenir maîtres des batailles à terrain découvert malgré leur nette infériorité numérique, jusqu'à ce qu'apparaisse l'artillerie de campagne qui donnera l'avantage aux Français en fin de conflit.
Lors de l'entrevue de Montereau le 10 septembre 1419, le dauphin Charles et Jean sans Peur doivent se réconcilier, pour faire face à l'ennemi. Mais malheureusement, au cours de cette rencontre, Jean sans Peur est poignardé par un homme du dauphin, probablement Tanneguy du Chastel. En réaction à cet assassinat, le fils de Jean sans Peur, Philippe le Bon, se rallie aux Anglais imité en cela par la puissante Université de Paris.
Alliés au puissant duc de Bourgogne, les Anglais peuvent imposer en 1420 le Traité de Troyes, qui est signé entre le roi Henri V d'Angleterre et Isabeau de Bavière, reine de France et régente. Selon les termes de ce traité, Henri V se marie à Catherine, fille de Charles VI ; à la mort de Charles VI, la couronne doit revenir à leur descendance, réunissant les deux royaumes.
Ce traité qui spolie le dauphin de son droit de succession (car considéré être enfant illégitime et assassin présumé du duc de Bourgogne) est contesté par la noblesse française. À la mort de Charles VI en 1422, la France n'a donc plus de roi ayant été sacré. La couronne de France est alors revendiquée par le roi d'Angleterre encore mineur, Henri VI qui vient de succéder à son père.
Article détaillé : traité de Troyes.De Domrémy à Chinon : 1428 - février 1429
À treize ans, Jeanne affirme avoir entendu les voix célestes des saintes Catherine et Marguerite et de l'archange saint Michel lui demandant d'être pieuse, de libérer le royaume de France de l'envahisseur et de conduire le dauphin sur le trône. Après beaucoup d'hésitations, à seize ans, elle se met en route. Arrivée à la ville voisine, elle demande à s'enrôler dans les troupes du dauphin. Sa demande est rejetée deux fois, mais elle revient un an plus tard et Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs, accepte de lui donner une escorte, résigné face à la ferveur populaire de la ville où Jeanne avait acquis une petite notoriété, notamment en allant rendre visite au duc malade Charles II de Lorraine. Avant son départ pour le royaume de France, Jeanne ira se recueillir dans l'ancienne église de Saint-Nicolas-de-Port, dédiée au saint patron du duché de Lorraine.
Portant des habits masculins (ce qu'elle fera jusqu'à sa mort, excepté pour sa dernière fête de Pâques), elle traverse incognito les terres bourguignonnes et se rend à Chinon où elle est finalement autorisée à voir le dauphin Charles, après réception d'une lettre de Baudricourt. L'anecdote raconte qu'elle fut capable de reconnaître Charles, vêtu simplement au milieu de ses courtisans, et lui parle de sa mission. Par superstition, Jeanne est logée dans la tour du Coudray, celle où Jacques de Molay fut emprisonné et aurait prononcé sa célèbre malédiction[réf. nécessaire]. Jeanne annonce clairement quatre événements : la libération d'Orléans, le sacre du roi à Reims, la libération de Paris et la libération du duc d'Orléans. Après l'avoir fait interroger par les autorités ecclésiastiques à Poitiers où des matrones constatent sa virginité, et après avoir fait une enquête à Domrémy, Charles donne son accord sur son plan de libération d'Orléans assiégée par les Anglais. Jeanne commence une série de trois sommations destinées aux Anglais.
Jeanne la Pucelle, chef de guerre : avril 1429 - mai 1430
Ses frères la rejoignent. On l'équipe d'une armure et d'une bannière blanche frappée de la fleur de lys, elle y inscrit Jesus Maria, qui est aussi la devise des ordres mendiants (les dominicains et les franciscains). En partance de Blois pour Orléans, Jeanne expulse ou marie les prostituées de l'armée de secours et fait précéder ses troupes d'ecclésiastiques. Arrivée à Orléans le 29 avril, elle apporte le ravitaillement et y rencontre Jean d'Orléans, dit « le Bâtard d'Orléans », futur comte de Dunois. Elle est accueillie avec enthousiasme par la population, mais les capitaines de guerre sont réservés. Avec sa foi, sa confiance et son enthousiasme, elle parvient à insuffler aux soldats français désespérés une énergie nouvelle et à contraindre les Anglais à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.
Articles détaillés : Siège d'Orléans et Bataille de Patay.Après cette victoire, célébrée chaque année à Orléans ces deux jours, on la surnomme la « Pucelle d'Orléans ». Après le nettoyage de la vallée de la Loire grâce à la victoire de Patay (où Jeanne d'Arc ne prit pas part aux combats), le 18 juin 1429 remportée face aux Anglais, elle persuade le dauphin d'aller à Reims se faire sacrer roi de France.
Pour arriver à Reims, l'équipée doit traverser des villes sous domination bourguignonne qui n'ont pas de raison d'ouvrir leurs portes, et que personne n'a les moyens de contraindre militairement. Selon Dunois, le coup de bluff aux portes de Troyes entraîne la soumission de la ville mais aussi de Châlons-en-Champagne et Reims. Dès lors, la traversée est possible.
Article détaillé : Raid sur Reims.Le 17 juillet 1429, dans la cathédrale de Reims, en la présence de Jeanne d'Arc, Charles VII est sacré par l'archevêque Renault de Chartres. Le duc de Bourgogne, en tant que pair du royaume, est absent, Jeanne lui envoie une lettre le jour même du sacre pour lui demander la paix. L'effet politique et psychologique de ce sacre est majeur. Reims étant au cœur du territoire contrôlé par les Bourguignons et hautement symbolique, il est interprété par beaucoup à l'époque comme le résultat d'une volonté divine. Il légitime Charles VII qui était déshérité par le traité de Troyes et soupçonné d'être en réalité le fils illégitime du Duc d'Orléans et Isabelle de Bavière.
Cette partie de la vie de Jeanne d'Arc constitue communément son épopée : ces événements qui fourmillent d'anecdotes où les contemporains voient régulièrement des petits miracles, le tout conforté par leurs références explicites dans les procès, ont grandement contribué à forger la légende et l'histoire officielle de Jeanne d'Arc. La découverte miraculeuse de l'épée dite de « Charles Martel » sous l'autel de Sainte-Catherine-de-Fierbois, en est un exemple.
Dans la foulée, Jeanne d'Arc tente de convaincre le roi de reprendre Paris aux Bourguignons, mais il hésite. Une attaque est menée par Jeanne sur Paris (Porte St-Honoré), mais doit être rapidement abandonnée. Le Roi finit par interdire tout nouvel assaut : l'argent et les vivres manquent et la discorde règne au sein de son conseil. C'est une retraite forcée vers la Loire, l'armée est dissoute.
Jeanne repart néanmoins en campagne : désormais elle conduit sa propre troupe et donc rien ne la distingue des chefs de guerres indépendants, elle ne représente plus le roi. Ses troupes lutteront contre des capitaines locaux, mais sans beaucoup de succès. Le 4 novembre 1429, la Pucelle et Charles d'Albret s'emparent de Saint-Pierre-le-Moûtier. Le 23 novembre, ils mettent le siège devant La Charité-sur-Loire pour en chasser Perrinet Gressart. Pour Noël, Jeanne a regagné Jargeau suite à l'échec du siège[4].
Jeanne est alors conviée à rester dans le château de la Trémouille à Sully-sur-Loire. Elle s'échappera rapidement de sa prison dorée, pour répondre à l'appel à l'aide de Compiègne, assiégée par les Bourguignons. Finalement, elle est capturée lors d'une sortie aux portes de Compiègne le 23 mai 1430. Elle essaie de s'échapper par deux fois, mais échoue. Elle se blessera même sérieusement en sautant par une fenêtre. Elle est rachetée par les Anglais pour 10 000 livres et confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais.
Le procès en condamnation
Lors de son procès qui dura du 21 février au 23 mai 1431[5], elle est accusée d'hérésie et interrogée sans ménagement à Rouen. Elle est emprisonnée dans le donjon du château de Philippe Auguste ; seule une tour de la construction est parvenue jusqu'à nous et appelée maintenant Tour Jeanne d'Arc. Le procès débute le 21 février 1431. Jugée par l'Église, elle reste néanmoins emprisonnée dans les prisons anglaises, au mépris du droit canon.
Si ses conditions d'emprisonnement sont particulièrement difficiles, Jeanne n'a néanmoins pas été soumise à la question pour avouer, c'est-à-dire à la torture. Or à l'époque, la torture était une étape nécessaire à un « bon procès ». Cette surprenante absence de torture a servi d'argument pour une origine « noble » de Jeanne d'Arc. Les bourreaux n'auraient pas osé porter la main sur elle[6].« Sur l'amour ou la haine que Dieu porte aux Anglais, je n'en sais rien, mais je suis convaincue qu'ils seront boutés hors de France, exceptés ceux qui mourront sur cette terre. »Jeanne d'Arc à son procès (le 15 mars 1431)
Les enquêteurs, conduits par l'évêque de Beauvais, Mgr Cauchon, ne parviennent pas à établir un chef d'accusation valable : Jeanne semble être une bonne chrétienne, convaincue de sa mission, différente des hérétiques qui pullulent dans un climat de défiance vis-à-vis de l'Église en ces temps troublés. Le tribunal lui reproche par défaut de porter des habits d'homme, d'avoir quitté ses parents sans qu'ils lui aient donné congé, et surtout de s'en remettre systématiquement au jugement de Dieu plutôt qu'à celui de « l'Église militante », c'est-à-dire l'autorité ecclésiastique terrestre. Les juges estiment également que ses « voix », auxquelles elle se réfère constamment, sont en fait inspirées par le démon. L'Université de Paris (Sorbonne), alors à la solde des Bourguignons, rend son avis : Jeanne est coupable d'être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d'hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints. Jeanne en appelle au pape, ce qui sera ignoré par les juges.
Le 24 mai, au cimetière Saint-Ouen de Rouen, les juges mettent en scène une parodie de bûcher[réf. nécessaire] pour effrayer Jeanne et la presser de reconnaître ses fautes. Jeanne sous la promesse orale (donc invérifiable) du tribunal de l'incarcérer dans une prison ecclésiastique, signe d'une croix (alors qu'elle savait écrire son nom) l'abjuration de ses erreurs, reconnaissant avoir menti à propos des voix et se soumet à l'autorité de l'Église. Elle est alors renvoyée dans sa prison aux mains des Anglais. S'estimant trompée, elle se rétracte deux jours plus tard, endosse de nouveau des habits d'homme (dans des conditions obscures).
Déclarée « relapse » (retombée dans ses erreurs passées), le tribunal la condamne au bûcher et la livre au « bras séculier ».
Le 30 mai 1431, elle est brûlée vive place du Vieux-Marché à Rouen. Elle rend l'âme en criant trois fois « Jésus ». Selon les témoignages, elle est voilée et placée à plus de trois mètres de hauteur[7].
Le cardinal de Winchester avait insisté pour qu'il ne reste rien de son corps. Il désirait éviter tout culte posthume de la « pucelle ». Il avait donc ordonné trois crémations successives. La première vit mourir Jeanne d'Arc par intoxication au monoxyde de carbone, la seconde laissa au centre du bûcher les organes calcinés, et de la troisième il ne resta que des cendres et des débris osseux qui furent ensuite dispersés par Geoffray Therage[8], le bourreau, dans la Seine[9] (là où a été construit plus tard le Pont Jeanne-d'Arc) afin qu'on ne puisse pas en faire de reliques.
Reliques
De prétendues reliques de Jeanne d'Arc sont conservées au Musée d'Art et d'Histoire de Chinon. Propriété de l'archevêché de Tours, elles ont été mises en dépôt dans ce musée en 1963. Le bocal de verre qui les contient a été découvert à Paris en 1867 dans le grenier d'une pharmacie[10], située rue du Temple, par un étudiant en pharmacie, M. Noblet[11]. Le parchemin qui fermait l'ouverture du bocal portait la mention : « Restes trouvés sous le bûcher de Jeanne d'Arc, pucelle d'Orléans ».
Le bocal contient une côte humaine de 10 cm de long recouverte d'une couche noirâtre, un morceau de tissu de lin d'une quinzaine de centimètres de longueur, un fémur de chat et des fragments de charbons de bois.
Le médecin-légiste français Philippe Charlier, spécialiste de pathographie, qui a analysé les restes à partir de février 2006 avec son équipe de l'Hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine), conclut qu'il s'agit de restes de momies, à la fois momie humaine et momie animale, d'origine égyptienne datés de la Basse époque et qui auraient pu faire partie soit de la collection d'un cabinet d'amateur soit de la pharmacopée d'un apothicaire avant d'être employés à la confection de ces pseudo-reliques[12].
Une analyse microscopique et chimique du fragment de côte montre qu'il n'a pas été brûlé, mais imprégné d'un produit végétal et minéral de couleur noire. Sa composition s'apparente plus à celle du bitume ou de la poix qu'à celle de résidus organiques d'origine humaine ou animale ayant été réduits à l'état de charbon par crémation.
Les « nez » de grands parfumeurs (Guerlain et Jean Patou) ont notamment décelé sur le morceau de côte une odeur de vanille. Or ce parfum peut être produit par « la décomposition d'un corps », comme dans le cas d'une momification, pas par sa crémation.
Le tissu de lin, quant à lui, n'a pas été brûlé, mais teint et a les caractéristiques de celui utilisé par les Égyptiens pour envelopper les momies.
D'autre part, concernant le pollen, il a été noté une grande richesse de pollens de pin, vraisemblablement en rapport avec l'usage de résine en Égypte au cours de l'embaumement.
Enfin, une étude au carbone 14 a daté les restes entre le VIe et le IIIe siècle av. J.-C., et un examen spectrométrique du revêtement à la surface des os a montré qu'il correspondait à ceux de momies égyptiennes de cette période tardive.
Le procès en réhabilitation : 1455-1456
Lorsque Charles reprend Rouen, un second procès, à la demande de la mère de Jeanne et sur décret du pape espagnol Calixte III, casse en 1456 le premier jugement pour « corruption, dol, calomnie, fraude et malice » grâce au travail de Jean Brehal. Le Pape ordonna à Thomas Basin, évêque de Lisieux et conseiller de Charles VII, d'étudier en profondeur les actes du procès de Jeanne d'Arc. Son mémoire fut la condition juridique du procès en réhabilitation. Après avoir enregistré les dépositions de nombreux contemporains de Jeanne, dont les notaires du premier procès et certains juges, il déclare le premier procès et ses conclusions « nuls, non avenus, sans valeur ni effet » et réhabilite entièrement Jeanne et sa famille[13]. Il ordonne également l'« apposition [d'une] croix honnête pour la perpétuelle mémoire de la défunte » au lieu même où Jeanne est morte[13]. La plupart des juges du premier procès, dont l'évêque Cauchon, sont morts entre temps.
Jeanne d'Arc et son époque : enjeux et problèmes
Jeanne d'Arc et ses contemporains
Jeanne d'Arc fut très populaire de son vivant, la chevauchée vers Reims la fait connaître également à l'étranger. Elle commence à recevoir des courriers sur des questionnements théologiques venant de nombreuses contrées. On lui demandera son avis sur lequel des papes, alors en concurrence, est le vrai. Jeanne se rapproche des ordres mendiants. Elle était une des nombreux prédicateurs en cette époque se disant directement envoyés de Dieu. Même si l'objet principal de sa mission est la restauration du trône de France, la Pucelle prend parti de fait sur le plan théologique et fait débat. Les conflits d'intérêts autour d'elle dépassent la rivalité politique entre les Anglais et les partisans du dauphin.
Ainsi l'Université de Paris, qui était « remplie des créatures du roi d'Angleterre » ne la voit pas d'un bon œil, à l'opposé des théologiens de Poitiers, composée des universitaires parisiens exilés par les Anglais, et également à l'inverse de l'archevêque d'Embrun, des évêques de Poitiers et de Maguelonne, Jean de Gerson (auparavant chancelier de l'Université de Paris), l'Inquisiteur général de Toulouse, ou encore l'Inquisiteur Jean Dupuy qui ne voyait que comme enjeux « à savoir la restitution du roi à son royaume et l'expulsion ou l'écrasement très juste d'ennemis très obstinés ». Ces gens d'Église, et autres, soutenaient la Pucelle.
Pour l'éminente autorité religieuse qu'était alors la Sorbonne, le comportement religieux de Jeanne dépasse l'enjeu de reconquête du royaume, et les docteurs en théologie de cette institution la considèrent comme une menace contre leur autorité, notamment à cause du soutien des rivaux de l'Université à Jeanne, et pour ce qu'elle représente dans les luttes d'influence à l'intérieur de l'Église.
Jeanne n'a pas eu non plus que des amis à la cour du dauphin, le parti du favori La Trémouille (dont Gilles de Rais était) se plaça régulièrement en opposition, au conseil du dauphin, face à ses initiatives.
Son rôle dans la guerre de Cent Ans
Jeanne d'Arc n'a ni influé à elle seule sur la phase finale de la guerre, qui s'est achevée en 1453, ni été inexistante dans le rôle tactique et stratégique de sa campagne. Dunois parle d'une personne douée d'un bon sens indéniable et tout à fait capable de placer aux points clés les pièces d'artillerie de l'époque. Les faits d'armes sont donc à porter à son crédit même si certaines batailles ont été réglées en partie par de curieux événements. Elle fut en outre un chef indéniablement charismatique.
Sur le plan géopolitique, le royaume de France, même privé de tout ce qui était situé au nord de la Loire, bénéficiait de ressources humaines et matérielles bien supérieures à celles de l'Angleterre, quatre fois moins peuplée. La stratégie de Charles V, qui misait sur le temps, en évitant les combats et en assiégeant une par une les places fortes, a parfaitement montré les limites de l'invasion anglaise.
Cependant, avant l'intervention de Jeanne d'Arc, les Anglais bénéficiaient d'un avantage psychologique extrêmement important lié à plusieurs raisons :
- la réputation d'invincibilité de leurs troupes ;
- le traité de Troyes qui déshéritait le dauphin Charles et mettait en doute sa filiation à l'égard du roi Charles VI ;
- un état d'abattement et de résignation de la population ;
- l'alliance avec la Bourgogne.
L'avantage numérique du royaume de France pesait peu. Cette situation faisait qu'en 1429 la dynamique était anglaise.
Jeanne a eu indéniablement le mérite d'inverser l'ascendant psychologique en faveur de la France, en remontant le moral des armées et des populations, en légitimant et sacrant le roi, et en battant les Anglais. Charles VII a eu, lui, l'initiative de se raccommoder avec les Bourguignons, étape indispensable pour la reconquête de Paris. Jeanne d'Arc visiblement ne portait pas les Bourguignons dans son cœur à cause de leur proximité avec son village de Domrémy et des heurts qu'il y avait pu avoir.
L'enjeu de sa virginité
En s'appelant ouvertement la « Pucelle », Jeanne accréditait l'idée qu'elle était envoyée de Dieu et non une sorcière, sa virginité symbolise clairement la pureté de Jeanne, aussi bien physiquement que dans ses intentions religieuses et politiques. Dès lors vérifier sa virginité devient un enjeu important, étant donné l'importance politique des projets de Jeanne : restaurer la légitimité de Charles, et l'amener au sacre.
Par deux fois, la virginité de Jeanne fut constatée par des matrones, à Poitiers en mars 1429, mais aussi à Rouen, le 13 janvier 1431. Pierre Cauchon (celui-là même qui la fit brûler) avait ordonné ce deuxième examen pour trouver un chef d'accusation contre elle, en vain.
Il est en revanche difficile de savoir ce qui s'est passé entre le jugement et le constat de « relapse », période où Jeanne a été durement maltraitée par ses geôliers, défigurée. Selon Martin Ladvenu, un lord anglais aurait essayé de la forcer dans sa prison, en vain.
Problèmes des sources historiques
Les deux sources principales sur l'histoire de Jeanne d'Arc sont le procès en condamnation de 1431, et le procès en réhabilitation de 1455-1456. Étant des actes juridiques, elles ont l'immense avantage d'être des retranscriptions les plus fidèles des dépositions. Mais elles ne sont pas les seules : des notices, des chroniques ont également été rédigées de son vivant, telle que la Geste des nobles François, la Chronique de la Pucelle, la Chronique de Perceval de Cagny, ou encore le Journal du siège d'Orléans et du voyage de Reims. Il faut ajouter également les rapports des diplomates et autres informateurs.
C'est Jules Quicherat qui rassemblera de manière quasi-exhaustive l'historiographie johannique entre 1841 et 1849, en 5 volumes. Entre le XVe siècle et le XIXe siècle, une foule d'écrivains, de politiciens, de religieux se sont appropriés Jeanne d'Arc, et leurs écrits sont nombreux. Il faut donc être prudent dans la manipulation des sources : peu lui sont contemporaines, et elles réinterprètent souvent les sources originelles dans le contexte de leur interprète.
Les procès sont des actes juridiques. Les deux procès ont la particularité d'avoir subi une influence politique évidente, et la méthode inquisitoire suppose bien souvent que l'accusée et les témoins ne répondent qu'aux questions posées. De plus le procès de 1431 fut retranscrit en latin (vraisemblablement à l'insu de Jeanne), alors que les interrogatoires étaient en français.
Philippe Contamine, au cours de ses recherches, a constaté une abondance d'écrits dès 1429, et le « formidable retentissement au niveau international » dont cette abondance témoigne. Il remarque également que Jeanne d'Arc fut d'emblée mise en controverse et fit débat par ses contemporains. Enfin, dès le début « des légendes coururent à son sujet, concernant son enfance, ses prophéties, sa mission, les miracles ou les prodiges dont elle était l'auteur. Au commencement était le mythe. »
Il apparaît donc qu'aucun document contemporain de l'époque - hormis les minutes des procès - n'est à l'abri de déformation issue de l'imaginaire collectif. Au cours du procès de réhabilitation, les témoins racontent d'après des souvenirs vieux de 26 ans.
L'anoblissement accordé à Jeanne d'Arc par le roi Charles VII[14] pose un autre problème. Il ne reste en effet aucune charte originale pour l'attester, mais uniquement des documents attestant de cet anoblissement rédigés postérieurement. Ces documents dont nous ne savons s'ils sont faux ou déforment une partie de la vérité historique font apparaître que Jeanne d'Arc avait été anoblie par Charles VII et avec elle ses parents, comme il était d'usage pour assoir la filiation nobiliaire sans contestation, et par conséquent la filiation présente et à venir de ses frères et sœur. En 1614, la descendance fort nombreuse de la famille d'Arc montra qu'elle s'établissait uniquement vers la roture, et le roi leur retira leur titre de noblesse. Par ailleurs, le trésor y gagna en nombreuses pensions, car chaque membre de la lignée pouvait prétendre à indemnisation de la part du trésor pour le sacrifice de Jeanne d'Arc.
Une des copies de la charte d'anoblissement qui nous est parvenue dit que le roi Charles VII la fit Jeanne dame du Lys, sans lui concéder un pouce de terre, ni à elle ni à ses frères et soeur, ce qui était contraire à l'usage de l'anoblissement, car le titre visait à assoir la propriété de façon héréditaire. En d'autres termes, la faisant dame du Lys, le roi Charles VII la liait au royaume et à la nation mais puisqu'elle s'était vouée à la chasteté et à la pauvreté il ne lui allouait aucun bénéfice terrestre, ce qui privait du même coup sa parentèle de la possibilité d'user convenablement de cet anoblissement puisqu'elle demeurait sans possibilité de s'élever dans la société nobiliaire. Les d'Arc restèrent des roturiers par la force des choses.
Sa reconnaissance
Article détaillé : Jeanne d'Arc : naissance d'un mythe.Relapse avant héroïne
Christine de Pisan est un des rares auteurs contemporains à avoir fait l'éloge de Jeanne d'Arc, la nouvelle Judith. Villon mentionne en deux vers, parmi les Dames du temps jadis, « Jeanne la bonne Lorraine / Qu'Anglois brûlèrent à Rouen ». Avant le XIXe siècle, l'image de Jeanne d'Arc est défigurée par la littérature. Seule la notice d'Edmont Richier, surtout prolifique sur le plan théologique, apporte un volet historique cependant entaché d'inexactitudes. Chapelain, poète officiel de Louis XIV, lui consacre une épopée malheureusement très médiocre au plan littéraire. Voltaire ne consacre qu'un vers et demi à la gloire de Jeanne d'Arc dans son Henriade, chant VII « ... Et vous, brave amazone, La honte des Anglais, et le soutien du trône. » et en consacra plus de vingt mille à la déshonorer[15].
La pucelle devient celle qui a sauvé la France
Depuis le XIXe siècle, les exploits de Jeanne d'Arc sont usurpés pour servir certains desseins politiques au mépris de l'histoire. Les arcanes de cette exploitation d'une héroïne qui symbolise la France de façon mythique, voire mystique sont innombrables. On retiendra surtout les thèses évoquées lors de son procès[16] : la mandragore[17] suggérée par Cauchon, l’instrument politique destiné à jeter la terreur dans les troupes anglaises, et la si romanesque main de Dieu (qu’on y voit de l’hérésie ou des desseins monarchiques).
Jeanne d'Arc a été réhabilitée en 1817, dans le livre de Philippe-Alexandre Le Brun de Charmettes : Histoire de Jeanne d'Arc, surnommée la Pucelle d'Orléans, tirée de ses propres déclarations, de cent quarante-quatre dépositions de témoins oculaires, et des manuscrits de la bibliothèque du roi de la tour de Londres[18]. Le travail scrupuleux de cet historien, fondé sur des enquêtes rigoureuses, et l'étude de documents originaux, a souvent été réutilisé comme base de travail par des écrivains français et étrangers, tel Jules Quicherat, qui ont contribué à redonner ses titres de noblesse à la Pucelle d'Orléans[19].
Jeanne d'Arc est canonisée en 1920, et Pie XI la proclame sainte patronne secondaire de la France en 1922.
Thèses divergentes
Plusieurs femmes se présentèrent comme étant Jeanne d'Arc affirmant avoir échappé aux flammes. Pour la plupart, leur imposture fut rapidement décelée, mais deux d'entre elles parvinrent à convaincre leurs contemporains qu'elles étaient réellement Jeanne d'Arc : il s'agit de Jeanne des Armoises et de Jeanne de Sermaises, qui étaient peut-être une seule et même personne.
D'après une source tardive (trouvée en 1686 à Metz), Jeanne des Armoises apparut pour la première fois le 20 mai 1436 à Metz où elle rencontre les deux frères de Jeanne d'Arc, qui la reconnaissent pour leur sœur. Il est impossible de déterminer s'ils ont vraiment cru qu'elle était leur sœur ou non. Quoi qu'il en soit, Jeanne des Armoises reste le cas le plus sérieux.
En 1456, après la réhabilitation de la Pucelle, Jeanne de Sermaises apparut en Anjou. Elle fut accusée de s'être fait appeler la Pucelle d'Orléans, d'avoir porté des vêtements d'homme. Elle fut emprisonnée jusqu'en février 1458, et libérée à la condition qu'elle s'habillerait « honnêtement ». Elle disparaît des sources après cette date.
Un journaliste à l’Est républicain, Marcel Gay, et Roger Senzig, qui s'intéresse à Jeanne d'Arc, nient la thèse de l'imposture. En effet, dans L'affaire Jeanne d'Arc[20], les auteurs reprennent une thèse inventée par le sous-préfet Pierre Caze en 1802 en prétendant que Jeanne serait la fille illégitime d'Isabeau de Bavière et Louis d'Orléans, et donc sœur de Charles VII. Elle aurait été confiée, à sa naissance, à la famille d'Arc, discrètement chargée de l'élever. Elle n'aurait jamais été bergère (comme elle le précise deux fois très clairement lors de son procès) et les seules voix qu'elle aurait entendues seraient celles des envoyés de la couronne, lui demandant de coopérer à une mission de sauvetage de Charles VII.
Selon eux, cette origine noble expliquerait pourquoi elle parlait un très bon français et non la langue locale de Domrémy où, selon les auteurs, très peu de gens s'exprimaient en français. Son statut de noble lui aurait également permis d'apprendre à chevaucher de fougueux destriers, à manier l'épée, à faire la guerre et à être reçue sans difficultés par Robert de Baudricourt. Toutes choses impensables pour une simple bergère.
Cette même thèse adopte les nombreuses histoires de survivance de Jeanne d'Arc : Jeanne ne serait pas morte en 1431. Elle aurait été remplacée sur le bûcher par une autre femme, dont Marcel Gay et Roger Senzig ne précisent pas le nom, et Jeanne aurait épousé Robert des Armoises. Elle aurait fini ses jours au Château de Jaulny en Lorraine, puis aurait été enterrée à Pulligny, dont une plaque trouvée dans l'église commémora le décès de Jeanne des Armoises.
Si aucune preuve n'est apportée de la naissance de Jeanne à Domrémy, il est attesté qu'elle a bien vécu en Lorraine. Par ailleurs, à une époque où les prêtres dispensaient l'instruction, et Domrémy étant une paroisse qui relevait du domaine royal, avoir reçu un enseignement en français n'est pas une gageure.
Le fait qu'elle ait été noble n'explique en rien qu'elle ait pu apprendre à monter des chevaux de guerre, les femmes nobles montant des haquenées et non des destriers, ni à manier l'épée, ce qui faisait partie de l'éducation masculine seulement. Par ailleurs, Jeanne d'Arc a déclaré lors de son procès ne jamais s'être servie de son épée. Robert de Baudricourt ne l'a pas reçue sans difficulté mais n'a fait que céder aux pressions de son entourage.
Le reste de la thèse (enfant illégitime, confiée à un couple de paysans, sœur d'un roi qui peine à retrouver son trône, etc.) n'est pas sans ressembler aux mythes de la naissance de Zeus, Romulus et Rémus, Œdipe... où le personnage principal est fils de roi ou de reine et caché à la naissance par une nourrice fidèle qui le confie à d'humbles paysans.
Les thèses d'imposture de Jeanne d'Arc reprises par des auteurs ressemblent à celles courant sur Louis XVII, la grande duchesse Anastasia, le tsar Alexandre Ier, ou encore le fils d'Ivan le Terrible. Ce caractère romanesque, les approximations, les raccourcis et les simplifications expliquent que L'affaire Jeanne d'Arc ne soit pas un travail reconnu par la communauté scientifique. Aucun historien ne l'a repris.
Les « consœurs »
Jeanne d'Arc ne fut pas un cas unique à son époque. Le Journal d'un bourgeois de Paris rapporte un sermon entendu le 4 juillet 1431 faisant référence à trois autres femmes :
« Encore dist il en son sermon qu'ilz estoient IIII, dont les III avoit esté prinses, c'est assavoir ceste Pucelle, et Perronne et sa compaigne, et une qui est avec les Arminalx (Armagnacs), nommée Katherine de La Rochelle ; … et disoit que toutes ces quatre pouvres femme frère Richart le cordelier (…) les avoit toute ainsi gouvernées ; (…) et que le jour de Noel, en la ville de Jarguiau (Jargeau), il bailla à ceste dame Jehanne la Pucelle trois foys le corps de Nostre Seigneur (…) ; et l'avoit baillé à Peronne, celui jour, deux fois (…) »De ces trois autres femmes, le même Bourgeois de Paris relate l'exécution de Piéronne, qui « estoit de Bretaigne bretonnant » et fut brûlée sur le parvis de Notre-Dame le 3 septembre 1430. Et s'il ne la nomme pas, le Formicarium du frère Jean Nider semble décrire la même exécution.
Interrogée au sujet de Katherine de La Rochelle lors de son procès, Jeanne d'Arc déclara l'avoir rencontrée et lui avoir répondu "qu'elle retournât à son mari, faire son ménage et nourrir ses enfants".
Elle ajouta : "Et pour en savoir la certitude, j'en parlai à sainte Marguerite ou sainte Catherine, qui me dirent que du fait de cette Catherine n'était que folie, et que c'était tout néant. J'écrivis à mon Roi que je lui dirais ce qu'il en devait faire ; et quand je vins à lui, je lui dis que c'était folie et tout néant du fait de Catherine. Toutefois frère Richard voulait qu'on la mît en œuvre. Et ont été très mal contents de moi frère Richard et ladite Catherine."
Œuvres inspirées par Jeanne d'Arc
Bibliographie
Le personnage, dans son ambivalence et sa grande complexité, a fasciné les écrivains et les dramaturges à travers les époques. Les pièces les plus connues, offrant une large diversité d'interprétation sur sa vie, ont été écrites par Shakespeare (Henri VI), Voltaire (La Pucelle d'Orléans), Schiller (La Pucelle d'Orléans), George Bernard Shaw (Sainte Jeanne), Jean Anouilh (L'Alouette) et Bertolt Brecht (Sainte Jeanne des abattoirs). Samuel Clemens écrivit une biographie de fiction sous le nom de plume de Sieur Louis de Conte, n'utilisant pas son pseudonyme de Mark Twain. Voir aussi le Jeanne d'Arc par Thomas de Quincey qui fut l'un des deux Anglais à prendre la défense de Jeanne d'Arc. [21]
Article détaillé : Œuvres inspirées par Jeanne d'Arc.Filmographie
Jeanne d'Arc a inspiré plusieurs films :
- 1898 : Jeanne d'Arc, court métrage muet de Georges Hatot
- 1899 : Domrémy, court métrage des Frères Lumière
- 1900 : Jeanne d'Arc, court métrage muet de Georges Méliès
- 1916 : Jeanne d'Arc, film muet de Cecil B. De Mille
- 1928 : La Passion de Jeanne d'Arc, de Carl Theodor Dreyer, avec Renée Falconetti - Inspiré du roman Jeanne d'Arc de Joseph Delteil
- 1929 : la Merveilleuse Vie de Jeanne d'Arc, de Marco de Gastyne, avec Simone Genevois
- 1935 : Das Mädchen Johanna, de Gustav Ucicky
- 1948 : Jeanne d'Arc (Joan of Arc), de Victor Fleming, avec Ingrid Bergman
- 1953 : Destinées, film à sketches - séquence réalisée par Jean Delannoy, avec Michèle Morgan
- 1954 : Jeanne au bûcher, de Roberto Rossellini, avec Ingrid Bergman (qui fait complètement oublier sa prestation précédente de 1948)
- 1957 : Sainte Jeanne (Saint Joan), d'Otto Preminger, avec Jean Seberg
- 1962 : Procès de Jeanne d'Arc, de Robert Bresson, avec Florence Delay
- 1989 : Jeanne d'Arc, le pouvoir de l'innocence, feuilleton télévisé de Pierre Badel d'après le livre de Pierre Moinot
- 1994 : Jeanne la Pucelle, de Jacques Rivette, avec Sandrine Bonnaire - film divisé en deux époques : les Batailles et les Prisons
- 1999 : Jeanne d'Arc, de Luc Besson, avec Milla Jovovich, John Malkovich, Dustin Hoffman.
- 1999 : Jeanne d'Arc (TV), de Christian Duguay, avec Leelee Sobieski.
Objets lui ayant appartenu
- L'étendard : il était de couleur blanche avec en fond une peinture de Hauves Poulnoir, un peintre tourangeau qui avait peint « l'image de notre Sauveur assis en jugement dans les nuées du ciel et un ange tenant une fleur de lys » (description de Jean Pasquerel). Jhesus Maria y était inscrit, c'était la devise de l'ordre des mendiants.
- Le pennon (fannion de forme triangulaire) : sur ce pennon, on pouvait voir « Notre-Dame ayant devant elle un ange lui présentant un lys ».
- L'armure : Charles VII de France fit présent à Jeanne d'Arc d'une armure complète et à sa taille d'une vingtaine de kilogrammes.
- L'épée : cette épée qui accompagna Jeanne d'Arc pendant toutes ses batailles fut découverte sur son indication sous les dalles de l'église de Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire), parmi d'autres épées enterrées par des soldats de passage. Cette épée fort ancienne était décorée de cinq croix. La rouille qui la recouvrait aurait disparu aussitôt que Jeanne d'Arc eut l'épée en main. Jeanne d'Arc la brisa en tapant du plat de l'épée sur son dos selon Jules Quicherat. Certains y virent un mauvais présage.
Notes et références
- ↑ Colette Beaune (in Jeanne d'Arc, Librairie académique Perrin, 2004, p. 33) précise que Jeanne est née dans la partie sud de Domrémy, côté Barrois mouvant, dans le bailliage de Chaumont-en-Bassigny et la prévôté d'Andelot. Toutefois, si les juges de 1431 affirment cela, de même que Jean Chartier ou Perceval de Cagny, Perceval de Boulainvilliers considère qu'elle est née dans la partie nord, relevant de la châtellenie de Vaucouleurs et donc du royaume de France dès 1291.
- ↑ Colette Beaune, op. cit., p. 27.
- ↑ Vraie Jeanne/Fausse Jeanne, documentaire (France, 2007) de Martin Meissonnier (1re diffusion, « Arte », 29 mars 2008).
- ↑ Perrinet Gressart, Jacques Faugeras, p.158
- ↑ Page 176 dans Histoire de Normandie (1911) d'Armand Albert-Petit
- ↑ Marcel Gay, grand reporter à L'Est républicain et Patrice Gélinet, 2000 ans d'histoire sur France Inter, jeudi 13 septembre 2007.
- ↑ Marcel Gay, grand reporter à L'Est républicain et Patrice Gélinet, 2000 ans d'histoire sur France Inter, jeudi 13 septembre 2007.
- ↑ Il aurait déclaré à Isambard de la Pierre et Martin Ladvenu qu'il craignait pour son âme car il avait brûlé une sainte (Régine Pernoud. Vie et mort de Jeanne d'Arc - Les témoignages du procès de réhabilitation 1450 - 1456)
- ↑ Le service de Médecine légale de l'UVSQ enquête sur l'authenticité des reliques attribuées à Jeanne d'Arc, UVSQ Mag, Le Journal de l'Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, n° 12, avril 2006.
- ↑ Declan Butler, Joan of Arc's relics exposed as forgery, Nature, volume 446, numéro 7136, 5 avril 2007, p. 593
- ↑ Ernest Tourlet, Le Bocal de Chinon. Restes trouvés sous le bûcher de Jeanne d'Arc, pucelle d'Orléans (relation écrite vers 1895), Bulletin de la Société des Amis du Vieux Chinon, VII, 6, 1972, pp. 526-533. L'immeuble dans lequel se trouvait cette pharmacie avait été exproprié et c'est lors du déménagement que fut découvert un droguier, boîte portative destinée à contenir des drogues ou des médicaments dans un réduit dépendant des greniers. Le pharmacien qui ignorait l'existence de ce droguier et qui n'y attacha aucun intérêt permit à M. Noblet de le conserver. Ce dernier montra sa trouvaille à M. Tourlet qui, après examen, découvrit le bocal aux « reliques » parmi d'autres flacons d'aspect identique. M. Noblet conserva le bocal jusqu'en 1876, date à laquelle il le confia à M. Ernest Tourlet qui l'emporta avec lui à Chinon.
- ↑ Interview donnée par Philippe Charlier sur Europe 1, confirmée quelques jours plus tard par un article dans la revue Nature
- ↑ a et b Voir sur Wikisource la Sentence de réhabilitation de Jehanne la Pucelle (7 juillet 1456).
- ↑ Voir sur Wikisource les Lettres d'anoblissement accordées à Jehanne la Pucelle et à sa famille
- ↑ La Pucelle d'Orléans de Voltaire (1762)
- ↑ Pages 13, 49 et 79Journal général de la littérature de France
- ↑ Histoire de Jeanne d`Arc-Tome3 Page 357
- ↑ Histoire de Jeanne d`Arc-Tome1 Tome2 Tome3 Tome4, surnommée la Pucelle d'Orléans, tirée de ses propres déclarations, de cent quarante-quatre dépositions de témoins oculaires, et des manuscrits de la bibliothèque du roi de la tour de Londres, en 4 volumes, édition Arthus Bertrand, Paris
- ↑ On trouve sur le site de la Bibliothèque nationale de France en ligne les critiques littéraires de 1818 sur la sortie de cet ouvrage charnière : Journal général de la littérature de France ou Répertoire méthodique 1818, pages 13, 49 et 79.
- ↑ Marcel Gay, Roger Senzig, L'affaire Jeanne d'Arc, Éditions Florent Massot, 6 septembre 2007, (ISBN 9782916546049)
- ↑ Thomas de Quincey, Jeanne d'Arc, Stalker Editeur, Paris, 2007 (Traduction française)
Voir aussi
Articles connexes
- Capture de Jeanne d'Arc par les Bourguignons
- Jeanne d'Arc : naissance d'un mythe
- Jeanne d'Arc du XVIe au XIXe siècle
- Formation territoriale de la France
- Nicolle Lowe
- Charles du Lys
Compagnons d'armes
- Gilles de Rais
- Étienne de Vignolles dit La Hire
- Arnault Guilhem, seigneur de Barbazan
- Jean d'Alençon
- Jean d'Orléans, comte de Dunois (1402-1468), dit le Bâtard d'Orléans puis, après 1439, Dunois
- Jean Poton de Xaintrailles
- Jean de Brosse, dit le maréchal de Boussac
- Jean d'Aulon
- Ambroise de Loré
- Guy XIV de Laval
- Robert Le Maçon
- Pierre d'Arc
- Jean d'Arc
- Louis de Coutes dit Minguet
- Raymond de Coutes
- Jean Pasquerel
- Thibault d'Armagnac
- Jehan Ascuiz
- Thomas de Monclars
Juges
- Pierre Cauchon
- Jean Alespée
- Jean d'Estivet (procureur)
- Jean de La Fontaine (examinateur)
- Jean Lemaître (vice-inquisiteur)
- Richard de Beauchamp
Famille
- Jacques d'Arc, son père
- Isabelle Devouton, sa mère, surnommée « Isabelle Romée » suite à un pèlerinage fait lors d’un jubilé à Rome
- ses frères et sœur :
- Catherine d'Arc
- Jean d'Arc
- Jacques d'Arc
- Pierre d'Arc
Bibliographie
Article détaillé : Bibliographie relative à Jeanne d'Arc.Liens externes
- Le Centre Jeanne d'Arc, service culturel de la mairie d'Orléans
- Le blason et la devise de Jeanne d'Arc
- Médailles Jeanne d’Arc, Numismatique: médailles gravées à l’effigie de Jeanne d’Arc
- (en) Association des études Jeanne d'Arc
- S(te) Jeanne d'Arc.net
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