Guerres D'indépendance De L'Écosse

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Guerres d'indépendance de l'Écosse

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Les Guerres dindépendance de lÉcosse furent une série de campagnes militaires qui opposèrent lÉcosse à lAngleterre durant la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle.

La Première Guerre (1296-1328) débuta avec linvasion anglaise de lÉcosse et se termina avec la signature du traité dÉdimbourg-Northampton en 1328. La Deuxième Guerre (1332-1357) éclata lors de linvasion dÉdouard Baliol, soutenu par les Anglais, en 1332, et se termina en 1357 à la signature du traité de Berwick. Ces guerres firent partie dune grande crise nationale pour lÉcosse et lépoque fut décisive pour lhistoire du pays. À la fin des deux guerres, lÉcosse maintint son statut de nation libre et indépendante, ce qui fut son objectif tout au long du conflit. Ces guerres furent notables pour dautres raisons, comme lémergence de larc long en tant quélément clé de larmement médiéval.

Sommaire

Première Guerre dindépendance : 1296-1328

Évènements préalables

Jean d'Écosse et son épouse

Le roi Alexandre III dÉcosse mourut en 1286, laissant sa petite fille Marguerite, âgée seulement de 3 ans, comme héritière. En 1290, les Gardiens de lÉcosse signèrent le traité de Birgham, autorisant le mariage de Marguerite et dÉdouard de Caernarvon, fils dÉdouard Ier dAngleterre, ce dernier étant le grand-oncle de Marguerite, créant ainsi une union entre lÉcosse et lAngleterre. Les Écossais insistèrent sur le fait que le traité préservait lÉcosse en tant que pays distinct de lAngleterre ainsi que son droit, ses lois, ses libertés et ses coutumes.

Toutefois, Marguerite, lors de son voyage vers son nouveau royaume, mourut peu après avoir débarqué aux Orcades aux alentours du 26 septembre 1290. Avec sa mort, la dynastie des Dunkeld séteint et treize prétendants au Trône se firent connaître. Les deux principaux furent Robert Bruce, seigneur dAnnandale, grand-père du futur roi Robert Ier, et Jean Baliol, seigneur de Galloway. Craignant léclatement dune guerre civile entre les deux familles, les Gardiens de lÉcosse demandèrent à Édouard Ier de venir servir darbitre entre les différents prétendants. Celui-ci y vit une occasion longtemps attendue pour conquérir lÉcosse comme il le fit avec le Pays de Galles et régner ainsi sur lintégralité des îles Britanniques.

Édouard Ier sexécuta et entra en Écosse en 1291, prétendant venir en tant que « Lord Paramount » (« seigneur prépondérant ») et agir en conseiller à la succession de la Couronne dÉcosse et fut reconnu comme tel, ce qui mit les Écossais dans une situation fragile. Tout le temps que dura les rencontres, Édouard Ier et son armée restèrent à proximité en cas de troubles. Il donna trois semaines aux prétendants pour accepter ses conditions. Sans roi ni armée prête, les Écossais n'eurent que peu de choix, et les prétendants au Trône reconnurent le roi dAngleterre en tant que Lord Paramount et acceptèrent le résultat de sa délibération. Leur décision a pu être influencée par le fait que la majorité dentre eux possédaient de vastes domaines en Angleterre, quils auraient par conséquent perdus sils avaient défié Édouard Ier.

Le 11 juin, agissant en tant que Lord Paramount dÉcosse, Édouard Ier ordonna que, « temporairement », tous les châteaux dÉcosse soient placés sous son contrôle et que les fonctionnaires écossais soient démis et leurs fonctions redéfinies par lui-même. Deux jours plus tard, à Upsettlington, les Gardiens et les principaux nobles écossais se rassemblèrent pour jurer allégeance au roi Édouard Ier comme leur supérieur et Lord Paramount. Tous les Écossais durent également rendre hommage à Édouard Ier, soit en personne, soit dans un centre spécifé avant le 27 juillet 1291.

Il y eut treize rencontres de mai à août 1291 à Berwick, durant lesquelles les prétendants plaidèrent pour justifier leur revendication devant Édouard Ier dans ce qui fut connu ultérieurement sous le nom de « Great Cause ». Les revendications de la plupart des prétendants furent rejetées du fait de leur descendance illégitime et le choix se fit entre Jean Baliol, Robert Bruce et Jean de Hastings. Ce dernier souhaitait que le royaume fut divisé en trois parts égales, une pour chacun, tandis que les deux prétendants objectèrent que le pays devait rester indivisible. Les Écossais voulaient dévidence garder leur nation unie, et Jean de Hastings fut mis à lécart. Le 3 août, Édouard Ier demanda à Jean Baliol et Robert Bruce de choisir chacun quarante arbitres pendant quil en choisirait vingt-quatre, afin de trancher la question, qui fut finalement ajournée jusquen juin 1292. À cette date, les 104 arbitres ne saccordèrent pas sur le nom du successeur. Il y eut une nouvelle pause jusquau 10 octobre 1292, date à laquelle Édouard Ier convainquit les arbitres quen tant que Lord Paramount dÉcosse, il avait le droit dattribuer la Couronne dÉcosse comme il le ferait pour un comté ou une baronnie.

Il choisit Jean Baliol le 17 novembre 1292, et celui-ci fut couronné roi le 30 novembre à labbaye de Scone. Le 26 décembre, à Newcastle-upon-Tyne, le roi Jean rendit hommage à Édouard Ier pour le royaume dÉcosse. Édouard affirma clairement par la suite quil considérait le pays comme son vassal. Jean Baliol était trop faible pour résister et les Écossais furent indignés par les demandes dÉdouard Ier. En 1294, il convoqua Jean Baliol et lui ordonna de fournir des troupes écossaises en vue dune invasion de la France avant le 1er septembre 1294.

À son retour dÉcosse, Jean Baliol rencontra son conseil et après plusieurs jours de débats houleux, une stratégie fut élaborée pour défier les ordres dÉdouard Ier. Quelques semaines plus tard, le parlement fut rassemblé hâtivement et un conseil de guerre de douze membres (quatre comtes, quatre barons et quatre évêques) fut constitué dans le but de conseiller le roi.

Des émissaires furent immédiatement envoyés informer le roi Philippe IV de France des intentions des Anglais. Ils négocièrent également un traité dans lequel les Écossais envahiraient lAngleterre si celle-ci envahissait la France ; la France aidant lÉcosse en retour. Ce traité serait scellé par le mariage arrangé entre Édouard Baliol, le fils de Jean, et Jeanne de Valois, la nièce de Philippe IV. Un autre traité, avec le roi Éric II de Norvège, fut également conclu, dans lequel, en échange de la somme de 50 000 pièces, la Norvège fournirait cent bateaux de guerre pendant quatre mois de lannée, aussi longtemps que durerait le conflit entre la France et lAngleterre. Bien que la Norvège ne fut jamais impliquée, lalliance franco-écossaise, qui sera connue ultérieurement sous le nom dAuld Alliance (« vieille alliance »), durera jusquen 1560.

Édouard Ier ne fut pas au courant des négociations entre la France et lÉcosse avant 1295. Au début du moi doctobre, il commença à faire renforcer sa frontière nord contre une possible invasion dune armée écossaise revigorée. Cest à cette période que Robert Bruce, 6e seigneur dAnnandale et père du roi Robert Ier, fut nommé dirigeant du château de Carlisle. Édouard Ier ordonna à Jean Baliol dabandonner son contrôle sur les châteaux et les burghs de Berwick, Jedburgh et Roxburgh. En décembre, une milice de plus de deux cents hommes fut formée à Newcastle-upon-Tyne et en mars 1296, une flotte navale la rejoignit.

La formation de forces anglaises au sud de la frontière anglo-écossaise ne passa pas inaperçue et ne fut pas laissée sans réponse. Jean Baliol demanda à tous les Écossais valides de prendre les armes et de converger à Caddonlee, une ville proche de la frontière pour le 11 mars. Plusieurs nobles écossais choisirent dignorer cette demande, notamment Robert Bruce, comte de Carrick, dont le père vit ses possessions en Annandale confisquées et réattribuées à John Comyn, comte de Buchan.

Début de la Guerre : 1296-1306

Article détaillé : Première Guerre dindépendance de lÉcosse (1296-1306)

William Wallace

La Première Guerre dindépendance de lÉcosse peut être divisée en quatre phases : linvasion anglaise initiale victorieuse de 1296, les campagnes menées par William Wallace, Andrew de Moray et dautres Guardiens écossais de 1297 à la soumission de lÉcosse négociée par John Comyn en février 1304, les nouvelles campagnes de Robert Bruce entre son couronnement en 1306 et la victoire de larmée écossaise à Bannockburn en 1314 et finalement les initiatives diplomatiques et les campagnes militaires écossaises en Écosse, en Irlande et dans le nord de lAngleterre de 1314 jusquà la signature du traité dÉdimbourg-Northampton en 1328.

La guerre commença par le sac de Berwick par Édouard Ier en mars 1296, suivi par la défaite écossaise à la battle de Dunbar et labdication de Jean Baliol en juillet. Linvasion anglaise soumit la plus large partie du pays en août et, après le transport de la pierre du destin de labbaye de Scone à celle de Westminster, Édouard Ier convoqua le parlement à Berwick, les nobles écossais lui rendirent hommage en tant que roi dAngleterre. LÉcosse était tout sauf conquise.

Les révoltes qui éclatèrent au début de lannée 1297, menée par William Wallace, Andrew de Moray et dautres nobles écossais, forcèrent Édouard à envoyer plus de troupes et à négocier avec les Écossais, et, bien quelles réussirent à forcer les nobles à la capitulation à Irvine, les campagnes incessantes de William Wallace et Andrew de Moray menèrent à la première victoire écossaise, à Stirling Bridge ; sen suivirent plusieurs raids écossais dans le nord de lAngleterre et la nomination de William Wallace en Gardien de lÉcosse en mars 1298. En juillet cependant, Édouard Ier mena une nouvelle invasion dans le but décraser William Wallace et ses suivants, et vainquit les Écossais à Falkirk. Même si Édouard Ier ne réussit pas à soumettre lintégralité de lÉcosse avant son retour en Angleterre, la réputation militaire de William Wallace était bafouée, et il dut se résigner à vivre caché et renonça à son statut de Gardien.

Sous le roi Robert Bruce : 1306-1314

Robert Bruce et Elizabeth de Burgh

Robert Bruce et Jean Comyn succédèrent à William Wallace, tous deux en tant que Gardiens, ainsi que par William Lamberton, évêque de Saint Andrews, nommé en 1299 afin de maintenir lordre entre eux. Pendant cette année, les pressions diplomatiques de la France et de Rome persuadèrent Édouard Ier de relâcher le roi Jean en le mettant sous la tutelle du Pape ; William Wallace fut envoyé en France afin de rechercher laide du roi Philippe IV et voyagea peut-être jusquà Rome.

Ecosse médiévale

De nouvelles campagnes dÉdouard Ier en 1300 et 1301 menèrent à une trêve entre les Écossais et les Anglais en 1302. Après une dernière campagne en 1303-1304, le château de Stirling, la dernière grande place-forte écossaise, tomba aux mains des Anglais, et en février 1304, les négociations conduisirent la plupart des nobles restant à rendre hommage à Édouard Ier et les Écossais à tout sauf à la reddition. , Robert Bruce et William Lamberton nouèrent une alliance dans le but de placer Bruce sur le trône dÉcosse et continuer la lutte.

Après la capture et l'exécution de William Wallace en 1305, lÉcosse semblait avoir été finalement conquise et la révolte apaisée. Mais en 1306, lors dune rencontre entre les deux derniers prétendants au Trône, Robert Bruce se disputa avec Jean Comyn et le tua. Il semble que ce dernier avait rompu un accord entre eux et informé Édouard Ier des intentions royales de Robert Bruce. Cet accord stipulait que lun des deux prétendants renoncerait au Trône mais obtiendrait des terres en soutenant lautre prétendant. Jean Comyn avait semble-t'il pensé obtenir les terres et la couronne en trahissant Robert Bruce. Un messager transportant des documents écrits par Jean Comyn et destinés à Édouard Ier fut capturé par des partisans de Robert Bruce, limpliquant directement. Ce dernier rassembla alors les prélats écossais et les nobles qui le soutenaient toujours et se couronna Roi des Écossais à Scone et débuta ensuite une nouvelle campagne pour libérer son royaume. Après une défaite militaire, il fut expulsé de lÉcosse britannique en hors-la-loi. Alors quil se cachait dans une grotte et quil réfléchissait à labandon de sa cause, Robert Bruce aurait, selon la légende, regardé une petite araignée tentant de tisser un fil au travers dun vide trop large. Alors quil regardait, laraignée persévérait et il pensa quelle était stupide. Soudain, laraignée réussit à rejoindre lautre côté. Robert Bruce considéra cela comme un encouragement en cela quil devait lui aussi persévérer en dépit des circonstances. Il cessa de se cacher en 1307 et, rejoint par des Écossais, il défit les Anglais dans plusieurs batailles. Le nombre de ses troupes continua à croître, notamment à cause de la mort récente dÉdouard Ier, en juillet 1307.

De Bannockburn à Édimbourg-Northampton : 1314-1328

En 1320, la déclaration dArbroath fut envoyée par un groupe de nobles écossais au pape afin de lui présenter lindépendance de lÉcosse sur lAngleterre. Deux déclarations similaires furent également envoyées par le clergé et Robert Ier. En 1327, Édouard II dAngleterre fut détrôné et tué. Linvasion du nord de lAngleterre par Robert Ier força le successeur dÉdouard II, Édouard III, à signer le traité dÉdimbourg-Northampton le 1er mai 1328, reconnaissant de facto lindépendance de lÉcosse et de son roi Robert Bruce. Afin de sceller plus encore cette paix, le fils et héritier de Robert Ier, David, se maria avec la sœur dÉdouard III.

La Deuxième Guerre dindépendance : 1332-1357

Après la mort de Robert Bruce, le roi David II était trop jeune pour pouvoir régner et Thomas Randolf, comte de Moray devint Gardien. Cependant, Édouard III, bien quil ait signé le traité dÉdimbourg-Northampton, était déterminé à laver lhumiliation que les Écossais lui avaient fait subir. Pour parvenir à ses fins, il pouvait compter sur le soutien dÉdouard Baliol, le fils de Jean Baliol et prétendant au Trône dÉcosse.

Édouard III avait également le soutien dun certain nombre de nobles écossais, menés par Édouard Baliol et Henry Beaumont, connu aussi sous le nom des « déshérités » (the Disinherited). Ces personnes avaient déjà soutenu les Anglais durant la Première Guerre dindépendance et, après la bataille de Bannockburn, Robert Bruce les avait privés de leurs titres et de leur terres pour les donner à ses alliés. Quand la paix fut rétablie, ils ne reçurent aucune indemnisation. Ces déshérités voulaient retrouver leurs possessions et deviendront ceux qui briseront la paix.

Le Comte de Moray mourut le 20 juillet 1332. La noblesse écossaise se réunis à Perth elle élit Donald Mormaer, Comte de Mar au poste de Gardien. Pendant ce temps, un petit groupe dirigé par Édouard Baliol pris la mer depuis la rivière Humber. Composés des nobles déshérités et de mercenaires, ils nétaient en toute vraisemblance pas plus de quelques centaines.

Édouard III était toujours officiellement en paix avec David II et ses tractations avec Baliol étaient donc volontairement discrètes. Il savait bien entendu ce quil se passait et Baliol rendit probablement hommage en secret avant de partir, mais le plan de ce dernier était condamné à léchec. Édouard lui refusa donc lautorisation denvahir lÉcosse en traversant la rivière Tweed ; le traité aurait été trop visiblement rompu. Il accepta de fermer les yeux sur une invasion maritime mais fut clair dans le fait quil les désavouerait et confisquerait toutes leurs terres en Angleterre si jamais ils échouaient.

Les déshérités débarquèrent à Kinghorn sur le Fife le 6 août. Les nouvelles de leur avancée les précédèrent et, alors quils marchaient sur Perth, ils trouvèrent sur leur chemin une vaste armée, composée principalement dinfanterie, sous le commandement du nouveau Gardien.

Lors de la bataille de Dupplin Moor, larmée dÉdouard Baliol, dirigée par Henry Beaumont, vainquit les forces écossaises, pourtant plus nombreuses. Beaumont utilisa les mêmes tactiques que les Anglais rendirent célèbres lors de la guerre de Cent Ans, avec des chevaliers à pied au centre et des archers sur les côtés. Pris sous une meutrière pluie de flèches, la plupart des soldats Écossais natteignirent pas la ligne ennemie. Quand le massacre fut finalement terminé, Donald Mormaer, Robert Bruce, un fils illégitime de Robert Ier, de nombreux nobles et environ 2 000 écossais avaient péri. Édouard Baliol se couronna alors roi des Écossais, dabord à Perth, puis à labbaye de Scone en septembre. Le succès de ce dernier surprit Édouard III qui décida daller en direction du nord accompagné de son armée, craignant que linvasion de Baliol ne se transforme en invasion de lAngleterre par lÉcosse.

En octobre de la même année, Archibald Douglas, récemment promu Gardien de lÉcosse, conclut une trêve avec Édouard Baliol afin de laisser le parlement écossais se rassembler et décider qui serait le roi. Édouard Baliol démantela alors le gros de ses troupes anglaises et alla à Annan, sur la côte nord du Solway Firth. Il rédigea deux lettres publiques, dans lesquelles il affirme quavec laide de lAngleterre, il a revendiqué une nouvelle fois son royaume, et que lÉcosse a toujours été un fief de lAngleterre. Il promit également des terres pour Édouard III le long de la frontière, incluant Berwick-on-Tweed, et quil le servirait pour le restant de sa vie. Cependant, en décembre, il fut attaqué par Archibald Douglas à Annan dans les premières heures de la journée. La plupart de ses hommes furent tués, mais il réussit à séchapper et fuit à cheval, à demi-vêtu, vers Carlisle.

En avril 1333, Édouard III et Édouard Baliol établir le siège de Berwick avec une forte armée anglaise. Archibald Douglas tenta de délivrer la ville en juillet, mais son armée fut vaincue et lui tué à la bataille de Halidon Hill. David II et sa reine furent envoyés en sécurité dans le château de Dumbarton, pendant que Berwick se rendit et fut annexée par lAngleterre. À ce moment, la majeure partie du territoire écossais était sous occupation anglaise, et huit comtés des Lowlands cédés à lAngleterre par Édouard Baliol.

Au début de lannée 1334, le roi de France Philippe VI proposa à David II lasile pour lui et sa cour, et en mai ce dernier arriva à France, en constituant sa cour en exil à Château-Gaillard en Normandie. Philippe VI décida également de dinclure dans les négociations de paix qui avaient cours alorsla France et lAngleterre étaient impliqués dans des conflits qui mèneront à la guerre de Cent Ansafin dinclure dans tout traité entre le France et lAngleterre le roi des Écossais en exil.

En labsence de David II, plusieurs Gardiens continuèrent la lutte. En novembre, Édouard III tenta une nouvelle invasion mais nobtint que peu de résultats concluants et cessa ses assauts en février 1335, en raison du mauvais temps. Avec Édouard Baliol, il revint une nouvelle fois en juillet, menant une armée forte de 13 000 hommes, et avança au cœur de lÉcosse, dabord à Glasgow, puis à Perth, il sinstalla pendant que son armée pillait et détruisait la campagne alentour. À cette époque, les Écossais suivaient un plan selon lequel ils devaient éviter les batailles rangées et évacuer autant que possible les habitants des Lowlands pour les réfugier dans les collines, plus sûres. Quelques chefs écossais, notamment David de Strathbogie, le Comte d'Atholl et Robert, le neveu de Robert Ier dÉcosse, se soumirent toutefois à Édouard III à Perth.

Une fois quÉdouard III fut retourné en Angleterre, les derniers chefs de la résistance écossaise choisirent Andrew Murray comme Gardien. Il négocia rapidement une trève avec Édouard jusquen 1336 pendant laquelle de nombreux émissaires français et papaux essayèrent de faire signer une paix entre les deux royaumes. En janvier, les Écossais proposèrent une ébauche de traité dans lequel ils accèptaient de reconnaître Édouard Baliol, âgé et sans enfant, comme roi si David II était son successeur et que ce dernier quittait la France pour vivre en Angleterre. Cependant, David II refusa cette proposition et les prochaines trêves. En mai, une armée anglaise menée par Henry de Grosmont, duc de Lancaster envahit lÉcosse, suivie par une autre armée sous le commandement du roi Édouard III. Ensemble, elles ravagèrent une large part du nord-est de lÉcosse, saccageant Elgin et Aberdeen, pendant quune troisième armée faisait de même dans le sud-ouest et dans la vallée de le rivière Clyde. Poussé par cette invasion, Philippe VI de France fit savoir quil ferait tout son possible pour aider les Écossais, et quune large flotte ainsi quune grande armée étaient prêtes à envahir aussi bien lAngleterre que lÉcosse. Édouard III avorta rapidement son invasion ; les Écossais, sous le commandement dAndrew Murray, capturèrent et détruisirent alors les forteresses anglaises, et ravagèrent la campagne anglaise, la rendant inhabitable pour les Anglais.

Bien quÉdouard III ait tenté une nouvelle invasion de lÉcosse, il craignait de plus en plus une éventuelle attaque française et, vers la fin de lannée 1336, les Écossais avaient repris le contrôle. À partir de 1338, alors quAgnes Dunbar, comtesse de Dunbar and March, continuait à résister aux Anglais assiégeant le château de Dunbar, lÉcosse connut un temps de paix, Édouard III ayant revendiqué le Trône de France et mené son armée en Flandres, débutant ainsi la Guerre de Cent Ans.

Ainsi, en seulement neuf ans, le royaume si durement créé par Robert Bruce fut détruit. De nombreux nobles étaient morts et léconomie, qui avait à peine commencé à se remettre des guerres précédentes, était une fois de plus réduite à néant. Ce fut un pays paupérisé et ayant besoin de paix et dune bonne gouvernance que David II retrouva en juin 1341.

Quand il revint, celui-ci était déterminé à se montrer digne de son illustre père. Il ignora les trêves avec lAngleterre et voulut aider son allié Philippe VI pendant les premières années de la Guerre de Cent Ans. En 1341, il mena un raid en Angleterre, forçant ainsi Édouard III à amener une armée pour renforcer sa frontière nord. En 1346, après plusieurs autres raids écossais, Philippe VI appela à une invasion de lAngleterre afin quil puisse enlever le verrou anglais sur Calais. David accepta avec joie et dirigea personnellement une armée de 12 000 hommes vers le sud avec lintention de capturer Durham. Il rencontra une armée anglaise de 5 000 hommes, remontant depuis le Yorkshire, contre laquelle il fut vaincu à la bataille de Nevilles Cross. Son armée compta de nombreuses pertes et lui-même fut blessé deux fois par des flèches au visage avant dêtre capturé. Après une période de convalescence, il fut emprisonné dans la Tour de Londres pendant onze ans, durée pendant laquelle lÉcosse fut dirigée par son neveu Robert Stewart. Édouard Baliol revint en Écosse peu après avec une petite force, dans une ultime tentative de regagner lÉcosse. Il ne réussit toutefois à contrôler quune partie du Galloway, son pouvoir diminuant jusquen 1355. Il retira sa prétention au Trône en janvier 1356 et mourut sans enfant en 1364.

Finalement, le 3 octobre 1357, David II fut relâché en application du traité de Berwick, selon lequel les Écossais acceptaient de payer lénorme rançon de quelque 100 000 merks pour sa libération, payable en dix ans. Une lourde taxation fut instaurée pour trouver les fonds nécessaires au paiement de la somme qui aurait être payée annuellement, mais David II saliéna le reste de la population en utilisant largent pour ses intérêts propres. Le pays était alors en triste état, la peste noire layant également frappé la décennie davant. La première annuité fut payée en temps, la deuxième en retard et plus aucune na pu être payée par la suite.

En 1363, David II se rendit à Londres et accepta que sil devait mourir sans enfant, la couronne irait à Édouard, son beau-frère ou à lun de ses fils, la pierre du destin reviendrait pour son couronnement. Les Écossais rejetèrent cet accord, proposèrent de continuer à payer la rançon, qui avait été alors augmentée à 100 000 livres, et menacèrent de déposer David II. Une trêve de vingt-cinq ans fut négociée et, en 1369, le traité de 1365 fut abrogé pour un nouveau, plus favorable pour lÉcosse en raison de linfluence de la guerre avec la France. Les nouveaux termes virent les 44 000 merks déjà payés déduits de la somme originale de 100 000, le complément devant être payé par annuités de 4 000 merks pendant les quatorze années suivantes.

Quand Édouard III mourut en 1377, il restait encore 24 000 merks dus ; ils ne furent jamais payés. David II avait perdu sa popularité et le respect de ses nobles après s'être marié avec la veuve dun petit seigneur à la mort de sa femme anglaise. Il mourut en février 1371.

Voir aussi

Principales batailles et évènements

Personnages importants

Écosse

  • David II
  • Jean d'Écosse (Jean Baliol)
  • Édouard Bruce
  • Jean ComynGardien (12981301, 1304)
  • Archibald DouglasGardien (13321333)
  • James Douglas "the Black"
  • Agnes Dunbar
  • William LambertonÉvêque de Saint Andrews (12981328)
  • Bernard de LintonChancelier (13081328)
  • Donald Mormaer, 8th Earl of MarGardien (1332)
  • Andrew de Moray
  • Sir Andrew MurrayGardien (1332, 13351338)
  • Thomas RandolphGardien (13291332)
  • Robert Ier
  • John de SoulisGardien (13011304)
  • Robert IILieutenant (13461357)
  • Walter Stewart
  • William Wallace
  • Robert WishartÉvêque de Glasgow (12721317)

Angleterre

Autres personnages importants

Notes et références


Liens internes

Indépendantisme écossais

Liens externes

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