- Couleuvrine
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La couleuvrine, qui désigne à l'origine un canon à main ancêtre du mousquet, est une petite pièce d'artillerie à canon long de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance qui tire des boulets (de pierre ou de métal). Les projectiles sont tirés avec une vitesse à la bouche élevée, ce qui leur confère une trajectoire allongée et une portée appréciable.
Sommaire
Le canon à main
Dans le premier quart du XIVe siècle, le canon à main est développé : un simple tube de fer à canon lisse, fermé à une extrémité excepté pour une ouverture appelée lumière, et inséré dans une pièce en bois arrondie pour pouvoir être tenu sous le bras. Le tube est chargé avec des billes de plomb et de la poudre ; on tire en insérant un fil chauffé dans la lumière. Les modèles plus avancés ont une dépression en forme de cuillère, appelé un bassinet, au bout de la lumière : une petite charge de poudre y est placée dans le bassinet et mise à feu en y appliquant une petite mèche à combustion lente. Celle-ci, consistant en un bout de corde trempé dans une solution de nitrate de potassium et ensuite séchée, brûle sans prendre feu et ne s'éteint pas. La charge de poudre dans le bassinet, difficile à allumer, est fréquemment affectée par l'humidité ambiante et fait parfois long feu.
Le canon de campagne
La couleuvrine, apparue en France au XVe siècle, est à l'origine du surnom des Cussétois : les « chiens verts » ; la légende veut que Charles VII ait désigné les canons à son fils, le futur Louis XI, en lui disant qu'ils étaient ses fidèles chiens verts... puisque le bronze verdit avec le temps.
La réforme de l’artillerie française de Jean d'Estrées sous Henri II définit trois types de couleuvrine :
- grande couleuvrine ;
- couleuvrine bâtarde ;
- couleuvrine moyenne.
Les Anglais firent de la couleuvrine une arme embarquée sur les navires à la fin du XVIe siècle, pour bombarder les places assiégées. Ils distinguèrent eux aussi plusieurs gammes de couleuvrines :
- la couleuvrine extraordinaire, d'un calibre de 5 pouces 1/2 (140 mm), d'une longueur de 32 calibres (soit 13 pieds, ou 3,96 m), et d'un poids de 4800 livres (2 400 kg). La charge était de 12 livres de poudre, ce qui permettait de tirer un boulet de 5 pouces 1/4 de diamètre (135 mm) et d'un poids de 20 livres (10 kg) ;
- la couleuvrine ordinaire, d'un calibre de 5 pouces 1/2 également et longue de 12 pieds (3,70 m), pesait 4500 livres (2.25 tonnes) et tirait un boulet de 17 livres 5 onces (8,5 kg);
- la petite couleuvrine avait un calibre plus réduit, de 5 pouces (127 mm). Longue de 12 pieds, elle pesait tout de même 4000 livres (2 t), et tirait des boulets de 3 pouces 1/4 de diamètre, pesant 6,700 kg[1] ;
- la couleuvrine bâtarde d'un calibre de 102 mm, tirant des boulets de 7 livres (3,175 kg) ;
- la couleuvrine moyenne, ou demi-couleuvrine, d'un calibre de 115 mm, tirant des boulets de 4,54 kg.
Comparée à la baliste, la couleuvrine, en tant que pièce d'artillerie de campagne, effectuait des tirs à trajectoire plus stable, les boulets de fer étant plus lourds. En outre, la propulsion à poudre augmentait la portée de l'arme. On a mesuré, sur une reconstitution de couleuvrine extraordinaire, une vitesse à la bouche de 408 m/s, et, sous hausse minimum, une portée[2] de 450 m.
Notes et références
- D'après la Cyclopaedia anglaise de 1728, une publication du domaine public.
- D'après le documentaire anglais Battlefield Détectives diffusé sur Discovery Channel, épisode « Who Sank the Armada ».
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Culverin » (voir la liste des auteurs)
Dans la culture populaire
- Une telle arme donne son titre à un roman de Michel Tournier, La Couleuvrine.
Catégories :- Artillerie
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