Montréal (Aude)

Montréal (Aude)
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43° 12′ N 2° 09′ E / 43.2, 2.15

Montréal
Vue générale
Vue générale
Armoiries
Administration
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Département Aude
Arrondissement Carcassonne
Canton Montréal
Code commune 11254
Code postal 11290
Maire
Mandat en cours
Christian Rebelle
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de la Malepère
Démographie
Population 1 672 hab. (1999)
Densité 30 hab./km²
Géographie
Coordonnées 43° 12′ Nord
       2° 09′ Est
/ 43.2, 2.15
Altitudes mini. 117 m — maxi. 443 m
Superficie 55,21 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Montréal Mont-reau en occitan [munrre'al] (Boisgontier) est une commune française, située dans le département de l'Aude et la région Languedoc-Roussillon.

Sommaire

Géographie

Commune située sur l'ancienne route nationale 119 l'actuelle D119 entre Carcassonne et Mirepoix.

Armoiries

Blason ville fr Montréal (Aude).svg

Blasonnement de la commune :

  • De gueules, à une couronne de France et un oignon à six feuilles, le tout d'or. [1]
  • De gueules à une esquille ou oignon marin d'or, feuillé de même, couronné d'une couronne impériale de France[2]

Les armoiries de Montréal sont en réalité celles des Montaigu, fieffés à Montréal entre autres lieux, qui s'étaient illustrés aux côtés de Charlemagne. Puigcerda a les mêmes. A l'origine elle représentent un trophée de guerre : un casque de chef maure tel qu'il est représenté sur le sceau de la ville en 1303. D'Hozier, qui comme souvent n'avait pas été payé, a bâclé leur description. Une esquille en héraldique ne signifie pas grand chose et l'oignon marin est une plaisanterie.

Histoire

Antiquité

Montréal de l'Aude est le plus ancien de tous les Montréal et, d'ailleurs, il semble bien que son nom vienne du dieu Mithra et non de « mont-royal »[réf. nécessaire]. En référence à Besse qui donne que Montréal se nommait déjà ainsi au V° siècle. Le problème c'est qu'il n'y avait pas de roi, sauf à envisager un "roi" wisigoth. Or ce n'est pas un adjectif utilisé à cette époque. Montréal avait été sous influence romaine peu avant, celle des colons, vétérans démobilisés (et ceci pendant plusieurs siècles), qui ont amené leurs cultes, notamment celui de Mithra dont l’Église s'est appliquée à détruire toute trace. On vient d'ailleurs d'identifier récemment un petit buste en bronze de Sol Invictus trouvé à Montréal, qui est un rhabillage de Mithra. Stricto sensu Montréal n'est "royal" qu'à partir de 1256, lors de la condamnation de Roucy dont les biens reviennent au Roi de France. Depuis 1209, la ville était un fief de Montfort, féal du Roi. Un autre argument c'est la séquence consonantique MTR.

De récentes découvertes semblent indiquer qu'il faille chercher son origine vers le début du premier millénaire av. J.-C., époque à laquelle la butte fut occupée par un relais de signalisation (tour à feu) appartenant à un système reliant Toulouse à Narbonne, au début de l'âge du bronze dans la région[3].

On identifie un ancien château fort, à l'Ouest, une cour et un donjon carré flanqué de quatre tours octogonales. De celles-ci ne demeure que celle servant d'embase au clocher majeur tandis que la petite appartient au château fort. La petite tour ronde sans ouvertures qui se trouve à l'angle sud-ouest du clocher est une tour à signaux (ou à feu) qui s'inclut dans un alignement partant de Mont Naut, la Colline d'Ajounc, et ensuite Villesiscle, Pexiora, Castelnaudary pour arriver sur le site de Vieille-Toulouse, au sud de cette ville, site qui est donné pour avoir été occupé par les Tectosages au IIIe siècle avant J.-C.

On a débattu sur l'affirmation de Guillaume Besse (1645) selon laquelle le "Aeria" cité par Strabon (Géographie. Liv. IV) était Montréal, pour en conclure que ce n'était pas vraisemblable. Mais sans donner d'arguments pour fonder cette opinion. Il se trouve que la polémique est relancée puisqu'il apparaît aujourd'hui, sous de nouveaux éclairages, que Aeria pourrait très vraisemblablement être Montréal dans la mesure où le latin donne "aeraria", la forge de bronze et que Aeria n'en serait que la prononciation altérée. Outre des arguments strictement topomastiques, on remarque que des scories de forge de bronze ont été trouvées lors de fouilles à la Maison Baby et ailleurs, que Montréal était sur la route de l'étain qui transitait des Cassitérides à Narbonne et dans le flux économique des mines de cuivre de l'Ariège et de Cuxac. Excellentes raisons pour fondre du bronze. On a beaucoup brocardé Besse (et on continue aujourd'hui à le faire) lorsqu'il a soutenu que c'est Énée et les siens qui avaient fondé Carcassonne et peuplé la région. Avant de le brocarder, on aurait dû ouvrir un dictionnaire de latin et on se serait aperçu que "Aeneas" (Enée) et "aenus" (ce qui est de la nature du bronze) sont deux mots de même origine sémantique. En d'autres termes, Besse a exprimé l'idée que c'est à l'âge du bronze que la région connut un essor urbain. Mais il l'a dit dans le style de l'époque et cela n'a pas été compris.

Moyen Âge

Collégiale Saint-Vincent
  • La ville a été le cœur du pays cathare quand elle était le fief des seigneurs de Laurac. À Montréal se tinrent des conciles cathares et, en 1207, la dispute entre catholiques et cathares à laquelle ont participé Diego d'Osma et saint Dominique.

L'expression "concile cathare" me semble bien inappropriée. Parlons plutôt de "dispute publique" à l'occasion du Miracle de la Cédule. Pour ce qui est des "conciles cathares" le seul dont il soit fait mention dans la région est celui de St Félix dont parle Besse. Malheureusement pour la réputation de cet historien il s'est avéré par la suite que c'était une invention de sa part.

  • L'architecture de la Collégiale Saint-Vincent est particulière, en effet : ce bâtiment qui semble avoir été construit d'un seul jet à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle, comme on l'a longtemps soutenu, révèle sous un examen attentif qu'il est en réalité composite.

En 1221, c'est-à-dire trois ans après la mort de Simon de Monfort, la ville est attaquée par Toulouse et Foix. Elle est prise mais le donjon et le château sont très gravement endommagés. Ils resteront à l'état de ruine pendant deux générations et ce n'est qu'en 1273 que Philippe III le Hardi autorisera la reprise de ces ruines pour former le bâtiment actuel.

  • Il apparaît vraisemblable aujourd'hui que le culte de Saint Vincent à Montréal soit bien plus ancien que ce qui était admis jusqu'à présent et qu'il pourrait avoir été installé par les Mérovingiens qui en auraient ramené les reliques dans la chapelle du château après le sac de Narbonne.

Saint Vincent, martyrisé au début du IVe siècle, est connu par les écrits de Prudence (Le Péristéphanon). Très honoré dans la zone gallo-romaine de Méditerranée, il est de toute évidence l'appropriation syncrétique par le Christianisme du culte mithraïque. Il est d'abord le protecteur des marins et des pèlerins ; sa vocation comme saint patron des vignerons est très sujette à caution.

  • À Montréal, il était le protecteur de la place-forte tandis que la paroisse était placée sous la protection de la Vierge. À l'installation du Chapitre collégial, en 1318, la communauté religieuse va l'adopter et en faire le saint patron de la ville.

La complétion de l'espace urbain va commencer à cette époque avec l'élévation des grands remparts. Auparavant, la place-forte, ceinte par un oppidum de 120 mètres de diamètre, domine un habitat dispersé sur les flancs de la colline ou à proximité.

  • Dès 1240, Montréal avait été érigé en châtellenie royale, c’est-à-dire l'équivalent d'une Cour d'Assises ; la ville appartenait, depuis le traité de Meaux-Paris, au Roi de France qui l'avait obtenue par un échange avec Amaury VI de Montfort, le fils de Simon, qui s'était illustré dans la croisade contre les Albigeois.
  • Pour ramener au catholicisme les cathares, les Frères de la Pénitence de Jésus-Christ s'y installent en 1264 et les Carmes y érigent leur couvent en 1294.

Le mot catholicisme n'apparaît qu'en 1598 et ne devient d'un usage courant qu'en 1794. Il faut employer le mot "christianisme". J.Bourdil.

  • Le XIVe siècle est un siècle d'essor pour la ville mais les famines, la Peste, les désordres de la guerre de Cent Ans, les troubles civils vont prélever un lourd tribut sur la population. Quoi qu'il en soit, cet essor va se poursuivre avec des hauts et des bas, jusqu'au milieu de la deuxième partie du XVIe.
  • Place importante par le symbole politique et son importance stratégique, elle sera ravagée plusieurs fois durant les Guerres de Religion. Prenant ensuite le parti de Montmorency, la ville sera mise à l'amende et ses remparts mis à bas par Richelieu, à l'Edit de Languedoc en 1630. Par la suite, son rôle politique éteint, elle ne sera plus qu'une riche bourgade vivant de la laine et de l'agriculture.

Il ne reste malheureusement plus grand chose aujourd'hui de cette splendeur passée... Vanitas vanitatis et omnia vanitas.

En examinant la documentation on s'aperçoit que Montréal a été un centre de production de poudre à canon. On en trouve la recette, en langue locale, au dos d'une feuille du leudaire au XV° siècle, et, au siècle suivant, une correspondance échangée entre des protagonistes des Guerres de Religion vient le confirmer. Ce qui est encore plus étonnant c'est qu'il existe un rapport étroit entre les brebis, dont l'élevage à grande échelle fondait la prospérité locale avec le tissage de la laine, et la poudre à canon. En effet, le constituant le plus rare de la poudre, le salpêtre ou nitrate de potassium, était obtenu par lessivage des fumiers.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 2014 Christian Rebelle PRG Conseiller général

Hippolyte Régnier

1944 1953 André Vergnes    
1919 1939 Paul Vidal   Conseiller général de l'Aude
1878 1901 Frédéric Valette    
1829 1832 Antoine Albiges    
1790 1793 Jean-Pierre Albiges    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1 761 1 678 1 588 1 535 1 546 1 672
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

L'oppidum de Montréal

L'oppidum

Son centre est confondu avec le quatrième contrefort nord de la Collégiale et son rayon de soixante mètres décrit un périmètre où on trouve la rue des Fleurs, la maison Cazenave, le milieu de la place Saint-Vincent tangente aux maisons, la tourelle à signaux de la Collégiale.
Il faut imaginer qu'il était à l'époque de plain-pied et horizontal et sa lente érosion sur la partie marneuse du tertre, c’est-à-dire au Sud, a nécessité la construction de l'escalier monumental du Midi de la Collégiale. On en a une autre preuve par la disposition de la bretèche qui sert d'accès à l'ancienne sacristie et le petit escalier qui y donne accès aujourd'hui.
Les maisons de la place Saint-Vincent sont bâties sur l'escarpe de cet oppidum, d'où leur grand développement vertical. Il en est de même, d'ailleurs, de celles de la rue des Fleurs. Au vu de l'arrière-plan historique de la région, on pourrait risquer de dire que cet oppidum est vraisemblablement celte et date des environs du IIIe/IIe siècle av. J.-C., quoique sa modeste superficie, de l'ordre d'un hectare, le classe parmi les petits oppida. Autrement dit, il daterait de la fin du monde celtique, du début de la romanisation.

Cette partie centrale du village se nomme le Capitole.

Collégiale Saint-Vincent[4]

La nef.

Dès 1273, le roi Philippe III donne aux paroissiens de l'église Saint-Vincent des maisons situées à proximité de l'église pour l'agrandir.
L'église est érigée en collégiale par le pape Jean XXII le 13 février 1318. Cette bulle a dû être contemporaine avec des travaux importants, ce qui correspond au style de l'église actuelle la datant du XIVe siècle.

Plus précisément : un collégium est une institution financière qui peut s'installer n'importe où. C'est parce qu'il est installé dans l'église que celle-ci prend le nom de collégiale.

En 1783 il est décidé de faire une voûte pour remplacer la charpente d'origine.

Non. Les croisées d'ogives, ou bonnets, sont construits pour masquer la charpente qui est restée en place sur ses doubleaux à tympans de pierre.

Un marché est passé le 6 juin 1783 avec un plâtrier de Pamiers, Jean Ribeaute, pour la construction de la voûte de la collégiale au prix de 12500 livres.
La collégiale possède un cycle de peintures sur la vie de saint Vincent réalisé par le peintre toulousain Despax, à partir de 1751. Les tableaux sont reçus par le chapitre le 17 août 1755. D'autres tableaux de Despax, Gamelin et Badin sont déposés dans l'église.
Un orgue est réalisé en 1738-1740 par de Montbrun, facteur d'orgues à Castelnaudary. Il est refait en 1781-1785 par Jean-Pierre Cavaillé[5].

Personnalités liées à la commune

Tournages

C'est à Montréal que fut tournée la fin du film intitulé La Vie et rien d'autre[6].

Voir aussi

Montreal dans l'Aude fait partie d'une ligne de relais importants, placés sur une voie qui longeait l'Aude "Aguada" reliant St Gaudens "Galdêcio", à Narbonne, Alès, Aubenas "Albenaz" et au Puy "Poïo". Cette voie passait plus précisément à Alzonne plus au nord. La région pyrénéenne, située plus au sud ne faisait pas partie du même pays. Montreal, comme Ax les Termes, Axat et Limoux se trouvaient sur une limite "axe" ou (lim-ocs)et son rôle était de réunir les deux ethnies, les "al" ou gal du nord et les catalans du sud dans des fêtes communes, nommées "arraïal". On a d'autres "monts de l'arrayal" ou Monte Real au Portugal et en Espagne. Ces lieux de convergence ou "vin", très fréquents dans toute l'Europe, en Scadinavie ", (Vinje), en Italie, (Vicenza) ou au Portugal, (Vinhaïs), se trouvent aussi en Inde, Vindya. Ils furent par la suite dédiés à St Vincent. La vallée du Douro en territoire espagnol se caractérise par le nombre de localités,nommés "Quintanilla" ou "quintana", c'était le cinquième pays de la civilisation gal. Les six feuilles de l'emblême de Montreal, le culte de St Sixt, Six Fours, Aquae Sextiae,Sète (Sextus) ou Sisteron, signifient que cette région était le sixième pays de la dite civilisation. Le mot "exagone" désigne de la même manière l'issue "ex" de la "ona", l'Aragon et la Garonne, la sixième région. Je suis convaincu de l'originalité de mon point de vue, mais aussi de sa pertinence. L'Histoire etla présence des romaine tel qu'elle nous a été enseignée,n'ont aucune base historique et furent construites à partir de doccuments volontairement prévertis.

Notes et références

  1. Denis-François Gastelier de La Tour, Armorial des États de Languedoc, Paris, Vincent, 1767, 248 p. [lire en ligne] 
  2. Augustin Cornet-Peyrusse, Armorial général du département de l'Aude, Carcassonne, Imprimerie François Pomiès, 1876, 124 p. 
  3. Les recherches avançant, on découvre que cet alignement commence à Perpignan pour atteindre Souilhanels, au NO de Castelnaudary. Et que de Castelnaudary, il atteint Toulouse. Il pourrait dater du mégalithique sur la première partie et avoir été remanié à l'époque celte. Ces travaux historiques sont en cours de critique.
  4. Yvette Carbonell-Lamothe - Deux collégiales du XIVe siècle dans l'Aude, Saint-Vincent de Montréal et Saint-Michel de Castelnaudary - p. 426-430, dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973 - Société française d'archéologie - Paris - 1973
  5. Site de la Collégiale
  6. Mémoire cavalière, Philippe Noiret, Robert Laffont, p. 373

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