Jean-François Merlet

Jean-François Merlet
Jean-François Merlet
Portrait de Jean-François Honoré, baron Merlet, conservé au Château du Pont de Varennes.
Portrait de Jean-François Honoré, baron Merlet, conservé au Château du Pont de Varennes.

Nom de naissance Jean-François Honoré Merlet
Naissance 26 septembre 1761
Martigné-Briand
Décès 16 décembre 1830 (à 69 ans)
Louresse-Rochemenier
Nationalité Drapeau de France France
Profession Avocat
Autres activités Député à l'Assemblée législative (1791-1792)
Préfet de la Vendée (an IX - 1808)
Formation Droit à Angers

Jean-François Honoré, baron Merlet (26 septembre 1761 - Martigné-Briand16 décembre 1830 - Louresse-Rochemenier) est un homme politique français et haut-fonctionnaire des XVIIIe et XIXe siècles.

Sommaire

Biographie

Angevin, partisan des idées nouvelles

Né le 15 septembre 1761, près de Doué, arrondissement de Saumur, département de Maine-et-Loire, Merlet fit son droit à Angers et se fixa comme avocat à Saumur.

Il adopta les principes de la Révolution et rédigea les cahiers de doléances du tiers état de sa circonscription ; rédaction qu'il avait refusé d'exécuter en commun avec les deux autres ordres.

Il fut nommé major de la garde nationale (juillet 1789), conseiller municipal (de Saumur) puis procureur-syndic du district au mois de juin 1790, époque de l'organisation de cette administration.

Très engagé dans la préparation des États généraux de 1789, puis dans l'administration de sa ville, il créa une société des Amis de la constitution, affiliée au club des Jacobins.

Le 8 septembre 1791, le collège électoral du département l'élut député à l'Assemblée législative (le 3e sur 11, par 331 voix sur 470 votants et 663 inscrits).

Pendant la session, il fit partie de plusieurs comités : après celui des affaires étrangères et des colonies, il défendit les droits des « nègres », réclama l'abolition de la traite des noirs, demanda la suppression des congrégations séculières. Il devint successivement secrétaire, vice-président (26 juillet) et président (7 août 1792) de cette assemblée aux époques les plus orageuses. Son élection était due vraisemblablement à son attachement à la constitution de 1791, face aux pressions révolutionnaires croissantes, il assiste impuissant à l'écroulement du premier régime constitutionnel de la France.

Caché en Vendée sous la Terreur...

Au 10 août 1792, il n'assista pas à la séance sur son banc ; il prit place aux côtés du roi.

L'avènement de la Convention nationale contraignit Merlet à se réfugier chez des amis à Saumur. Pendant le régne de la Terreur, Merlet ne remplit aucune fonction et ne tarda pas à devenir suspect.

Retiré à la campagne dans les confins de la Vendée pendant la guerre civile, il fut souvent en butte aux dénonciations et aux persécutions des hommes exagérés ; mais il ne porta point les armes avec les Vendéens, à aucune époque de cette guerre funeste.

Après le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), il reprit ses activités d'avocat.

...il en devient Préfet

Quelque temps après les évènememts du 18 thermidor an VIII (9 novembre 1799) auxquels il se montra favorable, M. Merlet fut nommé conseiller général de Maine-et-Loire en thermidor an VIII (arrêté du 1er juin 1800). Il est remplacé par Joseph Jérôme de Jullien de Jully, ancien administrateur de la régie d'enregistrement et des domaines nationaux (arrêté du 4 mars 1801).

Désigné pour plusieurs préfectures, il fut nommé à celle de la Vendée (9 frimaire an IX), qu'il accepta malgré les difficultés qu'un pays encore fumant de l'incendie de la guerre civile devait lui présenter. Il exerca ses fonction pendant huit années.

Artisan principal de l'installation du régime consulaire puis impérial dans le département de la Vendée, Merlet installe avec succès la nouvelle Église concordataire, puis transfère la préfecture de Fontenay à La Roche-sur-Yon en 1804.

A l'époque de la création de la Légion d'honneur, il fut nommé l'un des commandants de cet ordre (an XII), et maître des requêtes en service extraordinaire au Conseil d'État lors de l'institution de ce corps (11 juin 1806), il reste à « la nouvelle Napoléon » jusqu'en 1808.

L'échec de « Napoléon-Ville » et la mutation à Strasbourg

C'est en tant que préfet de la Vendée que Jean-François Merlet dirigea le chantier de Napoléon-Ville, vaste projet de modernisation urbaine de la ville de la Roche-sur-Yon, initié par Napoléon Ier pour sa gloire personnelle.

Trois mois après la fondation de cette nouvelle ville Merlet signa un arrêté, qui lui donne le nom de Napoléon. Il n'a consulté ni les autorités locales, ni même les habitants. Il sollicita tout de même l'accord de l'Empereur, qui avait répondu positivement le 16 août, et l'arrêté est définitivement signé le 28 août 1804.

La préfecture est installée le 19 août, alors que l'arrêté n'était pas encore publié. Installation précépitée : le préfet sera désormais hébergé de façon plus que précaire.

La nouvelle ville est d'abord créé, par l'ingénieur Cormier arrivé à La Roche-sur-Yon le 15 juin 1804, sur un vaste plan hippodamien où une place centrale cotoye les édifices administratifs alignés deux à deux, sur chaque côté du rectangle : église et presbytère, gendarmerie et poste, tribunal et théâtre, hôtel de ville et théâtre. La préfecture, le lycée et les halles, au milieu de jardins sont placés en périphérie. Si ce plan ne souleva pas vraiment d'objections, c'est au niveau de la réalisation que les choses se gâtèrent.

Le lundi 8 août 1808, Napoléon Ier, de retour de Bayonne où il venait de résoudre la « crise espagnole » (défaite de Dupont et victoire décisive espagnole à Bailén, fin du règne de Charles IV d'Espagne, installation du Roi Joseph, vint visiter « sa ville nouvelle ». À onze heures, l'Empereur et l'Impératrice Joséphine arrivent dans la préfecture vendéenne. Accueillis par une délégation de notables, l'Empereur Napoléon reçu en audience Louis-Auguste Lansier, maire de la ville qui l'alerta sur la lenteur des travaux. L'Empereur fit ensuite un tour de la ville afin de vérifier l'état d'avancement des constructions : il ne put alors que constater que très peu de bâtiments étaient sortis de terre. Lorsqu'il vit ces maisons en pisé, ces casernes en torchis, l'Empereur tira son épée et l'enfonca jusqu'à la garde dans les murs de terre[1]. La colère de l'Empereur fut telle qu'avant de partir, il prit le temps de destituer l'ingénieur Cormier (remplacé par un autre ingénieur des ponts et chaussées, Claude Raphaël Duvivier), ainsi que le préfet Merlet remplacé au début de 1809 par un homme de 26 ans, Prosper de Barante.

Après avoir administré la Vendée pendant huit ans, M. Merlet reçut successivement sa nomination à la préfecture du département de Maine-et-Loire (12 février 1809), et à celle de la Roër (le 18 février suivant) ; mais il refusa, ne voulant plus participer aux levées d'une conscription militaire qui lui paraissait intolérable.

Il fut nommé immédiatement président de la commission du magistrat du Rhin à Strasbourg. Il organisa cette administration chargée de la navigation du Rhin, de Bâle à l'embouchure, dont les attributions administratives et diplomatiques, s'étendaient depuis les frontières de la Suisse jusqu'à celles de la Hollande. Déçu par cette nouvelle charge, il en démissionne en 1812 et il attendit vainement un meilleur poste que Napoléon n'a pas le loisir de lui offrir.

Créé baron de l'Empire le 9 septembre 1810, il se démit de ses fonctions administratives en 1812.

Depuis l'entrée à Paris des troupes de la sixième coalition, M. Merlet s'était retiré dans le canton où il est né.

Il avait tellement réussi à installer la Vendée dans la paix qu'en 1814, à la chute de Napoléon, les royalistes notoires, brutalement sortis de l'ombre où on les avait relégués, réclamèrent au représentant du roi Louis XVIII venu découvrir les provinces, le retour de Merlet comme préfet de la Vendée.

Conseiller d'État aux Cent-Jours, il choisit, à la seconde Restauration du trône des Bourbons, une vie dans la retraite la plus profonde, après avoir dépensé la plus grande partie de sa fortune au service de son pays.

Vie familiale

Fils aîné de Jean Merlet (16 mars 1735 - Trémont15 mars 1793 - Trémont) et de Marie Madeleine Grignon de La Guiberdière (2 juillet 1735 - Louerre1794 - Doué-la-Fontaine), Jean-François Merlet épouse le 1er février 1785 (Saumur) Marie Magdeleine Clément (2 janvier 1764 - Saumur27 mai 1828 - Louresse-Rochemenier), dont il aura :

Fonctions

Titres

Distinctions

Règlement d'armoiries

« D'azur au chevron d'or accompagné en chef de trois merlettes d'argent mal ordonnées et en pointe d'une hure de sanglier du même, au canton des barons conseillers d'Etat.[2] »


Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. Le ministre de l'Intérieur, Crétet, originaire du Dauphiné, où le torchis est largement employé, a eu l'idée d'introduire ce mode de construction en Vendée. Seulement, le climat vendéen est plutôt humide : le résultat ne fut pas à la hauteur de ses espérances.
  2. Source : www.newgaso.fr

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