- Torchis
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Le torchis est un matériau de remplissage non-porteur pour les murs et les cloisons dans les constructions à ossature en bois. Il est préparé sur site ou en usine à partir de terres crues argileuses et de fibres végétales.
Sommaire
Description
Traditionnellement, le torchis, des mélange d’eau, d’argile et de fibres naturelles (paille, foin, crin de chevaux…), vient se liaisonner par enrobage aux clayonnages ou par pression aux lattis des pans de murs ou cloisons des bâtiments à ossature bois (habitations, fermes, grange, écuries, étables, porcheries, poulaillers, pigeonnier…). Ce remplissage des ossatures bois en mortier et enduit de torchis se réalisait en groupe d’habitants, voisins et autres connaissances (puisqu’il requiert une forte activité physique et manuelle), au profit d’un temps de réalisation réduit et d’un échange social accru entre les participants.
Le mortier et l’enduit de torchis sur clayonnages favorisent l’application manuelle. Pour l’application sur lattis, l'outil utilisé par les maçons pour projeter, presser (se dit aussi : ferrer) puis lisser le torchis est une sorte de plattoir (ou plattoire) appelé un littré ;longue palette munie d'un manche recourbé.
Dans le nord de la France, les murs construits en brique des habitations ouvrières construites dans les années 1930 sont souvent isolés avec un enduit de torchis recouvert d’un badigeon de chaux ou de plâtre.
Les différents types de torchis
Histoire et perspectives
Le torchis est considéré comme le premier matériau composite de l'histoire, car il est composé d'une matrice plastique (terre) et de renforts (fibres végétales ou poils d'animaux). Des bryophytes ont dans le passé aussi été utilisées, dont par exemple Neckera crispa Hedw.[1], il y a 5000 ans sur les maisons lacustres construites sur pilotis sur les rives des lacs de Chalain][2] et Clairvaux[3] (Jura).
Les clayonnages étaient faits de bois souples et pas trop putrescibles (noisetier ou châtaigner fendus par exemple, et assemblés en clayonnage sur le modèle d'une vannerie simple), et des lianes de clématite, assouplie par trempage ou cuisson étaient utilisé pour la finition, entre le haut de murs et la toiture[1].
Le torchis était le matériau de construction d'habitations en Europe dès le Néolithique.
Il a été très utilisé par les Celtes pour la construction des murs. Il est typique des régions dont la terre argileuse (qui fissure et colle facilement) doit être renforcée par de la paille.L'essor de cette technique a principalement été du XIVe au XVIe siècle, mais a perduré jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec un colombage plus simple.
La technique du torchis est aujourd'hui surtout utilisée pour des rénovations dans le monde occidental, mais elle reste très répandue dans beaucoup de pays du Sud. Les avantages de ce matériau (isolation thermique et phonique, coût modique, autoconstruction, matériaux local et à très faible impact sur l'environnement (développement durable) le font redécouvrir actuellement.
Les techniques modernes ou renouvellées de mise en œuvre du torchis
Tous les matériaux de construction à base de terre crue argileuse ; torchis, bauge, pisé et assimilés, sont en fait des bétons naturels. Ils sont en effet obtenus à partir d’argile plus ou moins limoneuse corroyée à des fibres végétales ; paille, foin entiers ou hachés, ou fibres végétales et animales ; paille, foin hachés + crin de cheval, ou encore, mélangée à des granulats minéraux ; sables et graviers sans eau rajoutée pour le cas du pisé (l’humidité naturelle de l’argile suffisant alors). Ces matériaux de construction sont souvent identifiés par leur technique de mise en œuvre, et pour le torchis, le penser toujours préparer par foulage humain ou animal notamment, peut s’avérer être un écueil puissant pour le repenser comme matériau d’aujourd’hui ! Tout comme d’ailleurs, de penser qu’il ne sert que pour la construction des étables ou encore d’avoir en tête, des clichés de pans de torchis très érodés, voire délabrés... faute d’entretien minimum !
Si donc la recette de base du matériau demeure, les techniques de mise en œuvre du torchis ont bien évoluées.
Aujourd’hui, pour rentabiliser économiquement l’application du torchis en mortier comme en enduit, de nouveaux outils sont de mise.
Préparation du torchis : Le corroyage des fibres naturelles finement voire très finement hachées et de l’argile se fait par bétonnière qui reste comme son nom l’indique parfaitement adapté pour réaliser des bétons y compris des bétons naturels. Alimenter l’engin en eau, en argile et en fibres naturelles dans les justes proportions (voire en chaux pour les mortiers et enduits d’extérieurs). Elles présentent des gabarits adaptés à la taille du chantier ou au nombre d’exécutants sur le chantier.
Projection du torchis : L’application manuelle du torchis, en mortier ou en enduit demeure fastidieuse, éprouvante physiquement et longue si peu d’exécutants. La technique par projection mécanique s’avère très concluante si l’on dispose d’une projeteuse mécanique des mieux adaptées notamment au niveau de la buse à la sortie du circuit emprunté par le torchis ; son diamètre d’ouverture et l’intégration du gicleur à air pulsé devant correspondre aux sections et aux longueurs des fibres naturelles venant s’agglomérer en continu mélangées à la barbotine d’argile, à l’intérieur de la buse, pour en faciliter leur expulsion.
Préparation et projection du torchis : De nombreuses projeteuses mécaniques intègrent le corroyage des composants, aussi l’ensemble du processus se condense-t-il. Il reste alors à alimenter l’engin à la bonne cadence, en eau, en argile et en fibres naturelles dans les justes proportions (voire en chaux pour les mortiers et enduits d’extérieurs).
la réhabilitation du patrimoine ancien
Dans de nombreux pays des institutions, ONG, parcs naturels régionaux[4] s'intéressent à la sauvegarde et réhabilitation de constructions anciennes en torchis. C'est notamment le cas en France de Maisons Paysannes de France[5], une Association nationale de sauvegarde du patrimoine rural, qui localement forment des artisans ou personnes intéressées[6]. Certains acteurs étant plus spécialisés, notamment dans le domaine de l'autoconstruction, éventuellement bioclimatique[7]/ En France toujours, la CAPEB a mis en place des référentiels de formation sur le torchis[8].
Voir aussi
Articles connexes
- Pisé
- Argile
- Bauge
- Maison à colombage
- Le Prieuré de Saint-Arnoult(construction à pan de bois et torchis), du XVe siècle.
Bibliographie
- Michel Dewulf, Le torchis, mode d'emploi, Eyrolles, 2007, 80 p. (ISBN 978-2-212-12015-8)
- Aline Puiguinier-Bayard, Raymond Bayard, Les Maisons Paysannes de l'Oise - les connaitre pour bien les restaurer, Eyrolles, 1995 (réimpr. 2007), 238 p. (ISBN 978-2-212-12124-7)
Références
- http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/chalain/fr/mais_cons6.htm Poser les parois], illustration d'un clayonnage posé comme une "vannerie de noisetier" à l'imitation de découvertes archéologiques (Ministère de la Culture, France), consulté 2011/02/24
- habitat préhistorique du Lac de Chalain, Ministère de la Culture
- Habitat préhistorique de Clairvaux, Ministère de la culture
- Page du PNR des Caps et Marais d’Opale, sur le patrimoine bâti en torchis, consulté 2011/02/24
- Maisons Paysannes de France: Association nationale de sauvegarde du patrimoine rural
- ex : Délégation de l'Oise de l'association Maisons paysannes, qui initie régulièrement aux techniques de terre (torchis, bauge...)
- Fabrication de « torchis en fuseau » sur une auto-construction bioclimatique en Midi-Pyrénées (maison Charmeau)
- / Référentiel de formation sur le torchis (exemple, pour la Haute Normandie)
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