- Ingenieur des ponts et chaussees
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Ingénieur des ponts et chaussées
Le terme ingénieurs des ponts et chaussées désigne, en France, à la fois les membres du corps des ingénieurs des ponts et chaussées et les ingénieurs civils des ponts et chaussées.
Le corps des ingénieurs des ponts et chaussées ("IPC") était jusqu'au 1er octobre 2009 un corps technique d'encadrement supérieur de la fonction publique d'Etat, à vocation interministérielle[1]. C'était également le principal corps technique d'encadrement supérieur du Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer (avec celui des ingénieur du corps des mines). On comptait, en 2005, 864 ingénieurs du corps des ponts et chaussées en activité dans la fonction publique, sur un total d'environ 1750. Les membres de ce corps étaient en majorité d'anciens élèves de l'École nationale des ponts et chaussées (ENPC), les autres provenant de promotions internes ou de fusions avec d'autres corps d'ingénieurs intervenues dans les dernières années. Le corps des ingénieurs des ponts et chaussées a été fusionné avec le corps des ingénieur du génie rural et des eaux et forêts par le décret n°2009-1106 du 10 septembre 2009 pour former le corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts.
Les ingénieurs civils des ponts et chaussées sont les ingénieurs diplômés de l'ENPC qui ne sont pas membres du corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts.
Sommaire
Histoire du corps des IPC
Le corps des ingénieurs des ponts et chaussées a été fondé en 1716, pour assurer la création d'un véritable réseau routier national en France. Le recrutement des ingénieurs est assuré par la fondation en 1747 de l'École des ponts et chaussées (qui ne prend ce nom qu'en 1760).
Au cours du XVIIIe siècle, les missions sont élargies : régularisation des rivières, construction des canaux, travaux portuaires. Le corps devient le principal responsable des travaux publics.
Au cours du XIXe siècle, le démarrage de l'industrialisation a un fort impact sur les modes de transport : routes, ouvrages hydrauliques et chemins de fer. L'École nationale des ponts et chaussées devient un établissement d'application de l'École polytechnique.
Au cours du XXe siècle de nouveaux défis techniques apparaissent : développement de l'automobile (tracés routiers, revêtements), ouvrages d'art en béton armé ou précontraint. Le corps est en charge du domaine de l'urbanisme, au travers du ministère des Travaux publics, puis en 1966 du ministère de l'Équipement : aménagement du territoire, politique autoroutière, grandes infrastructures portuaires, équipements touristiques, etc.
Depuis 2001, les missions de maîtrise d'œuvre exercées par les services de l'État sont soumises aux mêmes règles de concurrence que celles des bureaux d'études privés. Par conséquence les collectivités territoriales ont désormais beaucoup moins recours aux ingénieurs des services publics dont l'emprise était quelque fois ressentie comme une tutelle.
En 2002, le corps des ponts et chaussées a absorbé les corps des ingénieurs de l'aviation civile, des ingénieurs de la géographie et des ingénieurs de la météorologie. En 2009, il a été fusionné avec le corps des ingénieurs du génie rural, des eaux et des forêts pour donner naissance au corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts.
Les grands noms issus du corps des ingénieurs des ponts et chaussées
Grands scientifiques
À partir de 1794, date de création de l'École polytechnique destinée à l'origine à donner des savants à la France, les meilleurs parmi les élèves issus de cette école intègrent le corps des ingénieurs des ponts et chaussées; ainsi celui-ci peut s'enorgueillir de compter en son sein de prestigieux scientifiques français, depuis le début du XIXe siècle avec le physicien Fresnel, les mathématiciens Cauchy, Coriolis et Navier, jusqu'à la fin du XXe siècle avec Henri Becquerel, premier prix Nobel français en 1903.
Voici une liste alphabétique des ingénieurs des ponts et chaussées les plus connus : Jean-Charles Alphand, Henri Becquerel, Eugène Belgrand, Fulgence Bienvenüe, Jean-Baptiste Biot, Nicolas Antoine Boulanger, Léon Boyer, Nicolas Brémontier, Albert Caquot, Augustin Cauchy, Gaspard-Gustave Coriolis, André Coyne, Jules Dupuit, Augustin Fresnel, Freycinet, Louis Joseph Gay-Lussac, Pierre-Simon Girard, Philippe Lebon, Désiré-Jules Lesguillier, Joseph Liouville, Pierre Méchain, Henri Navier, Jean-Rodolphe Perronet, Jean Résal, Gaspard Marie Riche de Prony, Marie François Sadi Carnot (Président de la république), Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Paulin Talabot, Louis Vicat.
Autres ingénieurs des ponts et chaussées éminents
- Guy Laval (X1956-IPC1961), physicien, membre de l'Académie des sciences
- Paul Andreu (X1958-IPC1963), architecte
- Édouard Brézin (X1958-IPC1963), physicien, membre de l'Académie des sciences
- Jean Salençon (X1959-IPC1964), physicien, membre de l'Académie des sciences
- Roger Guesnerie (X1962-IPC1967), titulaire de la chaire Théorie économique et organisation sociale du Collège de France
- Michel Virlogeux (X1965-IPC1971),concepteur du viaduc de Millau
- Alain Lipietz (X1966-IPC1972), homme politique écologiste
- Pierre Graff (X1968-IPC1973), président Directeur Général de Aéroports de Paris
- Bruno Mégret (X1969-IPC1974), homme politique d'extrême droite
- Hubert du Mesnil (X1969-IPC1974), président Directeur Général de Réseau ferré de France (RFF)
- Antoine Compagnon (X1970-IPC1975), titulaire de la chaire Littérature française moderne et contemporaine du Collège de France
- Jean-Marie Duthilleul (X1972-IPC1977), architecte
- Jean Tirole (X1973-IPC1978), économiste, médaille d'or du CNRS
- Bernard Larrouturou (X1977-IPC1982, major de sa promotion), ancien PDG de l'INRIA et ancien DG du CNRS
- Jacques Veyrat (X1983-IPC1988), PDG de Neuf Cegetel
- Hervé Tordjman (IPC1998), Architecte
- Jonathan Gilad (X2001-IPC2006), pianiste
Ingénieurs civils des ponts et chaussées célèbres
- Clément Faugier : inventeur en 1882 du procédé qui a permis d'industrialiser la production du marron glacé
- Jean Rouch : réalisateur de cinéma et ethnologue français
- Xavier Fontanet : président-directeur-général d'Essilor
- Raymond Aubrac : résistant (promotion 1937)
- Jean-Jacques Descamps : homme politique, entrepreneur (linge de maison)
- Guy Béart : chanteur (promotion 1952)
- Jean Sulem : altiste (promotion 1981)
Le corps des IPC au début du XXIè siècle
Recrutement
Les ingénieurs des ponts et chaussées étaient à l'origine recrutés uniquement parmi les anciens élèves de l'École polytechnique, après une formation appliquée à l'École nationale des ponts et chaussées. A la fin de son existence, le corps avait un recrutement un peu plus ouvert, ce qui permettait à un public plus large que celui des polytechniciens de devenir ingénieur des ponts et chaussées.
- La principale voie d'accès au corps des IPC était toujours l'Ecole polytechnique. Tous les ans, une trentaine de jeunes gens diplômés de l'École polytechnique intégraient le corps des ingénieurs des ponts et chaussées, puis partaient suivre une formation complémentaire de deux ans dispensée conjointement par l'École des Ponts ParisTech, l'École nationale de l'aviation civile, l'École nationale de la météorologie et l'École nationale des sciences géographiques.
- Un concours interne à caractère professionnel, ouvert à plusieurs corps techniques de catégorie A des Ministères des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer (corps des ingénieur des travaux publics de l'État, des ingénieur des études et de l'exploitation de l'aviation civile, des ingénieur des travaux géographiques et cartographiques de l'État et des ingénieurs des travaux de la météorologie), permettait tous les ans à une dizaine de fonctionnaires de devenir ingénieurs des ponts et chaussées.
- Conformément au statut du corps des IPC, un recrutement sur concours externe d'ingénieurs élèves des ponts et chaussées était ouvert aux élèves de dernière années des écoles normales supérieures (ENS), d'AgroParisTech (ex INA-PG / institut national agronomique), ainsi que de l'École des Ponts ParisTech. En 2006, quatre postes étaient offerts aux élèves en dernière année d'une ENS (rue d'Ulm, Lyon ou Cachan), et deux postes aux élèves en dernière année de l'École des Ponts ParisTech ou d'AgroParisTech.
- Et enfin, il était possible pour une dizaine d'ingénieurs membres des corps des ingénieurs des travaux publics de l'État, des ingénieurs des études et de l'exploitation de l'aviation civile (IEEAC), aux ingénieurs des travaux géographiques et cartographiques de l'État (ITGCE) et aux ingénieurs des travaux de la météorologie (ITM) de devenir ingénieur des ponts et chaussées par liste d'aptitude.
Activités
Peu avant sa disparition, le corps des ingénieurs des ponts et chaussées avait acquis une nouvelle dimension grâce à la fusion en 2002 avec les corps des ingénieurs de l'aviation civile, de la météorologie, et des géographes. Ses métiers couvraient une palette très large autour de l’aménagement sous toutes ses formes, qu’elles se rapportent à l’urbanisme, à la construction, aux transports, à l’énergie ou à l’environnement et qu’elles relèvent de la conception, du financement, de la réalisation ou de l’exploitation de projets et d’ouvrages de toutes natures.
À ces missions, il fallait aussi ajouter celles qui correspondent à la nature « interministérielle » du corps et qui, de façon progressive et significative le conduisaient à exercer dans de nombreux domaines de l'action publique.
Effectifs
En 2009, le corps des ponts et chaussées comptait près de 1750 ingénieurs des ponts et chaussées (en position normale d'activité, détachement, disponibilité et hors cadre), dans et hors de l'administration. Environ 800 ingénieurs exerçaient au ministère des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer, 170 dans les services de la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC), 60 à l'Institut géographique national, 200 à Météo-France. Environ 160 ingénieurs des ponts et chaussées exerçaient dans d’autres ministères ou à l’international (Ecologie et Développement durable, Industrie, Finances, Affaires étrangères, Intérieur, Justice, Défense, etc.). Près de 300 étaient détachés dans des entreprises et établissements publics et dans les collectivités territoriales. Enfin, environ 250 anciens ingénieurs démissionnaires et 50 ingénieurs en disponibilité exerçaient dans le secteur privé.
Le corps des ponts et chaussées comportait 3 grades:
- ingénieur des ponts et chaussées (10 échelons) (33,8% des effectifs en position normale d'activité et détachés en 2005)
- ingénieur en chef des ponts et chaussées (7 échelons) (38,3% des effectifs en position normale d'activité et détachés en 2005)
- ingénieur général des ponts et chaussées (3 échelons) (27,9% des effectifs en position normale d'activité et détachés en 2005)
Voir aussi
- Études d'ingénieurs en France
- Direction départementale de l'Équipement
- Route nationale de France
- Liste des autoroutes de France
- Liste des voies rapides de France
- Conseil général des ponts et chaussées
Liens externes
- École Nationale des Ponts et Chaussées
- Le corps des Ponts et Chaussées: De la conquête de l'espace national à l'aménagement du territoire, Antoine Picon.
Références
- Portail du travail et des métiers
- Portail de la route
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